Les primes à l'embauche d'apprentis non encore versées le seront d'ici au 5 février, a assuré lundi à l'AFP la ministre du Travail Élisabeth Borne, en réponse à des critiques sur un retard de paiement aux entreprises.
Au 2 janvier, l'Agence de services et de paiement (ASP) de l'Etat a reçu 350.000 demandes d'aide au recrutement - décidées cet été dans le plan +un jeune, une solution+ (5.000 euros pour un apprenti mineur, 8.000 pour un majeur) - dont "250.000 ont été validées et 105.000 payées", a précisé Mme Borne.
Mais, "près de 57.000 dossiers validés sont aujourd'hui en attente d'un RIB et ne peuvent donc pas être payés", a-t-elle expliqué.
Il y a donc un stock d'environ 90.000 dossiers validés et complets mais non payés (les 100.000 dossiers non validés étant encore en cours d'examen pour la plupart).
"On a recruté 200 personnes de plus à l'ASP depuis la mi-novembre pour rattraper le retard d'ici à la fin de la première semaine de février", a-t-elle expliqué.
Cela est notamment dû "au succès plus fort qu'envisagé de cette prime", a-t-elle ajouté, soulignant qu'en outre 250.000 des 350.000 demandes d'aides ont été déposées depuis la mi-novembre, donc sur "un rythme en accélération".
"J'ai donné instruction à l'ASP de payer en priorité les TPE/PME, plus sensibles à la trésorerie", a-t-elle ajouté.
Dans Le Parisien lundi, la CPME a jugé ce retard "fort dommageable" vu la situation financière des petites entreprises.
Pour les entreprises de plus de 250 salariés, l'aide n'est réservée qu'aux entreprises ayant 5% de leurs effectifs en contrats d'apprentissage en 2021, ou en ayant au moins 3% avec une hausse de plus de 10% cette année.
Alors que la crise faisait craindre une chute de l'apprentissage, la prime a soutenu les embauches: 440.000 contrats ont été signés mi-décembre, contre 353.000 en 2019 (368.000 en incluant le public).
Par ailleurs, pour les aides à l'embauche d'un jeune de moins de 26 ans avec un contrat d'au moins trois mois, l'ASP a reçu 230.000 dossiers mais seulement 50.000 ont été validés et 6.000 payés.
"Beaucoup de dossiers n'étaient pas éligibles", a expliqué Mme Borne, que ce soit sur la date d'embauche (à partir du 1er août), la durée minimale du contrat, etc. En outre, le paiement (1.000 euros chaque trimestre du contrat pendant un an) n'intervient qu'à l'échéance du trimestre.
L'aide à l'embauche de jeunes, qui devait s'arrêter fin janvier, a été prolongée jusque fin mars tout comme l'aide à l'apprentissage. Elle pourrait l'être plus longuement en fonction de l'évolution de la crise.
Le ministère du Travail a également annoncé lundi le lancement d'une campagne de communication à destination des jeunes et des entreprises autour de sa plateforme "1jeune1solution.gouv.fr", qui recense les différents dispositifs d'emploi, de formation ou d'accompagnement.
Selon le ministère, 60.000 offres d'emploi et d'alternance et 8.000 missions de service civique sont actuellement disponibles sur le site. Et 3.000 jeunes ont été rappelés par leur mission locale depuis le lancement de cette plateforme fin novembre.
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