Le ministre du Travail Olivier Dussopt réunira le 7 juillet syndicats et patronat pour encourager les branches professionnelles à négocier des revalorisations des bas salaires, sur fond d'inflation galopante, a-t-il annoncé vendredi.
L'objectif du gouvernement est d'éviter une trop grande "smicardisation" des grilles salariales dans un nombre de secteurs d'activités jugé trop important.
"Nous avons un peu plus de 110 branches sur les 170 qui ont au moins un niveau de rémunération théorique inférieur au Smic. Il y a beaucoup de travail pour se mettre à jour", a déclaré M. Dussopt sur Europe 1.
Selon les derniers chiffres du ministère, au 17 juin, sur les 171 branches suivies du régime général couvrant plus de 5.000 salariés, 120 affichaient une grille comportant au moins un coefficient inférieur au Smic en vigueur.
M. Dussopt réunira "la semaine prochaine" le comité de suivi des négociations salariales de branche, composé des partenaires sociaux, ce qui "sera aussi l'occasion de dire que le gouvernement est attaché à ce que la loi soit respectée".
A défaut, le ministre brandit la menace d'une fusion de branches, "dans une logique de réduction" de leur nombre "que l'on poursuit depuis plusieurs années", a-t-il rappelé.
Les revalorisations "automatiques" du Smic, qui se sont succédé en octobre, janvier et mai du fait de l'inflation, ont aggravé la situation de certaines grilles salariales laissées en jachère faute de négociations régulières. Et une nouvelle hausse du Smic se profile en septembre.
"A chaque fois que le Smic est augmenté, il y a un risque avéré que les premiers paliers des minima de branche soient en dessous du Smic", a expliqué le ministre.
"Cela ne veut pas dire que les salariés sont payés en dessous du Smic, c'est illégal", mais qu'il y a un "risque de devoir attendre plusieurs années d'ancienneté pour décoller du niveau du Smic (ce qui est communément appelé la "smicardisation" des rémunérations, NDLR), et donc les branches sont tenues d'ouvrir des négociations sur leurs minima".
A cause de cette faiblesse des salaires, "il y a des secteurs qui perdent en attractivité", a-t-il souligné en prenant l'exemple de la sécurité et du gardiennage.
"Nous y travaillons beaucoup parce que, dans la perspective des Jeux olympiques à Paris, il y a une nécessité de former et de recruter beaucoup d'agents de sécurité. Dans ce secteur, vous avez 300.000 personnes titulaires de la carte professionnelle et sur ces 300.000 personnes, plus d'un tiers n'y travaille plus, ça illustre le problème d'attractivité", a-t-il expliqué.
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