Un ressortissant franco-russe, Cyril Danielou, a été condamné à sept jours de prison jeudi pour avoir participé à une manifestation non autorisée en faveur de l'opposant Alexeï Navalny, infraction qu'il dément, affirmant avoir été arrêté sans motif.

"Il a été condamné à sept jours, en accord avec mon client on fera sans doute appel", a indiqué à l'AFP son avocat, Sergueï Oleïnik.

M. Danielou, un étudiant en géographie en France de 22 ans, a indiqué s'être retrouvé "par hasard" près des manifestants pro-Navalny mardi soir, en sortant quelques minutes plus tôt d'un bar du centre de Moscou.

"J'étais venu (en Russie) pour l'anniversaire de ma grand-mère et j'avais mon billet retour pour" mercredi soir, a-t-il expliqué, assurant que la police l'avait interpelé "sans raison".

Après deux nuits en cellule et un report d'audience mercredi, il a été jugé dans l'après-midi jeudi au tribunal Timiriazevski de Moscou.

L'instance est débordée par les dossiers de participation à une manifestation illégale après l'arrestation de centaines de personnes mardi soir, a-t-il raconté.

"Tout le monde prend au minimum 10 jours" de détention, a relaté M. Danielou, excepté mercredi "un Syrien qui ne parlait pas russe, qui n'avait ni avocat ni traducteur et qui a été condamné à 15.000 roubles d'amende" (165 euros au taux actuel).

Les centres de détention de la capitale russe sont par ailleurs surpeuplés, si bien que les autorités moscovites incarcèrent les détenus parfois à des dizaines de kilomètres de Moscou.

"La situation est très difficile, très tendue", explique l'avocat Me Oleïnik.

Sur les réseaux sociaux, les photos de cellules surpeuplées, de lits sans matelas, de toilettes sales dans la promiscuité étaient tant partagés que la police de Moscou a réagi en dénonçant des informations "pas représentatives de la situation".

L'ambassade de France à Moscou n'a pas commenté le cas de M. Danielou.

La police a arrêté plus de 10.000 personnes en Russie depuis le 23 janvier, en lien avec des rassemblements de soutien en faveur d'Alexeï Navalny. L'ampleur de la répression a été dénoncée par les pays européens, les Etats-Unis mais aussi de nombreuses ONG et médias russes.

Le principal opposant au Kremlin, qui a survécu à un empoisonnement l'année dernière, a été emprisonné pour deux ans et huit mois à l'issue d'une comparution mardi pour avoir violé, selon les autorités, un contrôle judiciaire.

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