Le parquet de Paris a classé sans suite fin janvier une enquête visant un ambassadeur français accusé de "viol" par deux femmes, au motif que l'infraction était "insuffisamment caractérisée", a appris l'AFP mercredi de source proche du dossier.
Sollicité, le parquet de Paris a confirmé ce classement sans suite.
Une femme avait porté plainte fin septembre à Paris contre cet ambassadeur, en lui reprochant de n'avoir pas mis de préservatif comme elle le lui avait demandé lors d'un rapport sexuel par ailleurs consenti.
La plaignante, âgé de 30 ans, a expliqué aux policiers avoir passé la soirée du 23 septembre au domicile du diplomate âgé de 44 ans, avec qui elle avait pris contact via un site de rencontres.
"Ils s'étaient déjà vus à plusieurs reprises, sans relation sexuelle. Ce soir-là, ils ont eu un rapport consenti", avait expliqué à l'AFP une source proche du dossier. "Elle lui a demandé de mettre un préservatif mais s'est aperçue pendant l'acte que l'homme n'en avait pas", a ajouté la source.
La jeune femme a déposé plainte trois jours après les faits.
Selon une source proche du dossier, l'ambassadeur avait été entendu par le 2e district de police judiciaire parisien, chargé de l'enquête, et une confrontation avait été organisée avec la plaignante.
Ces faits s'apparentent à ce qui est désigné en anglais sous le terme de "stealthing" (en français, "discrètement", "furtivement"), une pratique qui consiste à retirer son préservatif pendant le rapport sexuel à l'insu de son partenaire.
En France, selon le code pénal, le viol est défini comme "tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise".
Cependant, il n'existe pas de jurisprudence claire vis-à-vis du "stealthing".
L'AFP n'a pu contacter cette plaignante.
Une seconde femme, âgée également de 30 ans, a porté plainte le 1er octobre, accusant le même ambassadeur d'un "viol" commis fin décembre 2019.
Elle l'accuse de l'avoir "pénétrée par surprise", alors qu'elle n'y avait "absolument pas consenti".
Sollicitée par l'AFP, elle s'est dite "surprise qu'il n'y ait pas de suites judiciaires" malgré les "éléments à charge".
Contacté par l'AFP, l'ambassadeur n'avait pas répondu mercredi.
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