Il est "trop tôt pour lâcher du lest" sur les restrictions en Europe, malgré le recul des nouveaux cas dans de nombreux pays du continent, a affirmé jeudi la direction régionale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Lors d'une conférence de presse, le directeur Europe de l'OMS a appelé à éviter des inversions trop brutales des mesures en place pour contrer la pandémie, appelant à "ne pas baisser la garde", notamment du fait des nouveaux variants plus contagieux.
"Ouvrir et fermer, confiner puis rouvrir rapidement est une mauvaise stratégie", a pointé Hans Kluge, appelant à des évolutions plus "graduées".
Sur les 53 pays de la région européenne pour l'OMS (dont plusieurs pays d'Asie centrale), trente ont vu une diminution significative du taux d'incidence cumulée sur 14 jours, selon l'organisation onusienne.
"Pourtant, les taux de transmission à travers l'Europe restent très élevés, ce qui a des répercussions sur les systèmes de santé et met les services de soin à rude épreuve, et il est donc trop tôt pour lâcher du lest", a affirmé M. Kluge.
D'après un comptage de l'AFP, le nombre de nouveaux cas en Europe - sans l'Asie centrale qui est dans la zone couverte par le bureau régional de l'OMS - a reculé de 10% ces sept derniers jours par rapport à la semaine précédente, pour un total de 1.421.692 nouveaux cas.
"Face aux nouveaux variants plus contagieux du virus, nous devrons rester sur nos gardes", a insisté M. Kluge.
Dans la zone OMS Europe, 33 pays ont enregistré des cas liés à la nouvelle souche dite britannique et 16 nations des cas provenant de la souche sud-africaine, selon ses dernières données.
"C'est le moment où nous devons faire appel à toutes les réserves de patience et de résilience pour tolérer et respecter les mesures nécessaires qui protègent nos systèmes de santé d'un effondrement sous les pressions d'un virus plus contagieux", a appelé M. Kluge, à l'heure où 35 pays de la région ont entamé une campagne de vaccination.
Les efforts demandés doivent aller de pair avec une attention particulière portée à la santé psychique.
"La mauvaise santé mentale est devenue une pandémie parallèle", a déploré M. Kluge.
Citant des chiffres de l'Organisation internationale du travail (OIT), il a souligné que la moitié des 18 à 29 ans, ainsi que 20% des professionnels de santé souffraient d'"anxiété et de dépression".
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