Win Htein, un proche d'Aung San Suu Kyi renversée en début de semaine par un coup d'Etat en Birmanie, a été interpellé vendredi matin, selon le porte-parole du parti de l'ex-dirigeante.
Win Htein, 79 ans, "a été arrêté au domicile de sa fille" à Rangoun, la capitale économique du pays, a écrit sur Facebook Kyi Toe, porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
"Je m'attends à être arrêté, mais je ne suis pas inquiet. Nous sommes habitués à la lutte pacifique", avait relevé mercredi sur RFI ce vétéran de la LND, qui a longtemps combattu aux côtés d'Aung San Suu Kyi et a passé plus de vingt ans en détention sous la junte de 1989 à 2010.
"Nous demandons à la communauté internationale de soutenir notre combat pour la démocratie (...) les militaires doivent reconnaître les résultats des législatives" de novembre, remportées massivement par la LND.
L'armée a justifié son coup d'Etat en alléguant que ces élections seraient entachées d'irrégularités alors que les observateurs internationaux n'ont pas vu de problèmes majeurs lors de ce scrutin.
Le président américain Joe Biden a exhorté les généraux putschistes à "renoncer au pouvoir" et "libérer les défenseurs et militants" arrêtés, son administration envisageant des "sanctions ciblées" contre certains militaires.
L'armée a mis brutalement fin lundi à la fragile transition démocratique du pays, qui a déjà vécu près de 50 ans sous un régime militaire depuis son indépendance en 1948.
Aung San Suu Kyi, 75 ans, mise au secret depuis lundi, a été inculpée pour avoir enfreint une obscure règle commerciale.
L'armée a ordonné aux fournisseurs d'internet du pays de bloquer l'accès à Facebook, outil essentiel de communication en Birmanie.
Dans les rues, aucune manifestation importante n'a eu lieu depuis le coup, la peur des représailles restant vive dans le pays. Mais des signes de résistance se sont propagés dans les rues et sur les réseaux sociaux.
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