"Il y a urgence à recruter" pour les écoles marseillaises, ont asséné lundi plusieurs syndicats d'enseignants et d'agents territoriaux à l'adresse de la nouvelle municipalité de gauche de la deuxième ville de France à qui ils reprochent un "manque de transparence".
Les syndicats FSU, Snuipp, CGT et Sud ont affirmé lors d'une conférence de presse qu'il manque "2 ou 3" agents par école dans la deuxième ville de France qui compte quelque 480 écoles maternelles et primaires. "Nous avons 1 agent pour 30 élèves en maternelle et un pour 60 en primaire alors que respectivement les normes sont de 1 pour 10 et 1 pour 20", ont-ils assuré.
"La municipalité dit qu'elle a hérité de la situation (sur l'état des écoles à Marseille), on ne nie pas l'ampleur de la tâche (...) mais elle avait fait du sujet un engagement de campagne. Le manque de personnel dans les classes primaires et maternelles est criant", ont ils souligné.
"S'il n'y a pas de modification sensible de la réalité dans les écoles marseillaises après plusieurs mois, alors c'est un problème politique, on ne peut pas éternellement dire il faut du temps", a abondé le Collectif des écoles de Marseille.
La nouvelle municipalité de gauche, qui a fait de la remise sur pied des écoles une priorité de son mandat, a lancé en début d'année une commission d'enquête sur la situation de ses établissements scolaires et des cantines.
Le maire Benoit Payan, qui a repris à la droite la direction de la ville après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin, s'est également engagé sur un plan pluriannuel d'embauches.
Mais pour les syndicats qui déplorent le manque de "transparence" de la mairie sur le nombre d'agents travaillant réellement dans ses écoles et "une bataille de chiffres" qui ne prendrait pas en compte par exemple les départs en retraite ou les congés maladie, le compte n'y est pas.
"Selon le dernier bilan social de décembre 2020, on compte 1.291 Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles) mais cela ne coïncide pas avec la réalité, certains d'entre eux ne sont pas affectés dans les classes mais occupent des postes de gardiennage ou en crèche", a pointé Yannis Darieux, secrétaire général de la FSU.
est/mdm/pb