Des "Anges" à "Tellement vrai" en passant par "Top Chef", la téléréalité a occupé 11.702 heures sur la TNT en 2019, soit quatre fois plus qu'en 2010, portée notamment par l'arrivée fin 2012 de chaînes friandes de ce format, selon une étude du CSA publiée vendredi.

Près de 20 ans après l'apparition fracassante de "Loft Story" sur M6, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a souhaité analyser l'évolution d'un genre désormais confortablement installé sur le petit écran hexagonal, qui irrigue de "nombreux programmes au-delà du divertissement".

Dans son rapport, le CSA opère une distinction entre la téléréalité d'enfermement originelle (les participants, coupés du monde extérieur, sont filmés 24H00 sur 24H00 et progressivement éliminés), qui a disparu; la téléréalité de "vie collective, plus souple, à l'oeuvre dans "Koh-Lanta" ou "les Marseillais"; et la téléréalité au "sens large", qui regroupe la myriade de programmes empruntant les "codes de fabrication" du genre : aspect feuilletonnant, interviews narratives face caméras, "situations forgées par la production, participation d'anonymes".

"L'Amour est dans le pré"(M6), "The Voice" (TF1), "Super nanny" (TF1 et TFX)... Avec 11.702 heures de diffusion, cette téléréalité "au sens large" a ainsi représenté le tiers du temps consacré en 2019 à la fiction (35.408 heures) sur la TNT (hors chaînes d'info, L'Equipe et LCP), derrière les documentaires (15.541 heures) mais devant l'information (7.581 heures), constate le CSA.

De leur côté, le cinéma et le sport ont représenté respectivement 4.410 et 1.161 heures de programmes.

Dans le détail, la téléréalité dite de "vie collective" a représenté 2.057 heures, un "volume presque trois fois supérieur à ce qu'il était en 2010", principalement sur NRJ 12, TFX et W9.

Le reste de la téléréalité au sens large (9.645 heures) a explosé au cours de la dernière décennie, avec un pic en 2017 à 10.873 heures, contre 1.988 en 2010. Une tendance qui s'explique notamment par l'arrivée fin 2012 (avec L'Equipe) de cinq nouvelles chaînes diffusant ce type de programmes, "rentables grâce à des coûts de production modérés" : Chérie 25, RMC Découverte, Numéro 23 (devenue RMC Story), HD1 (devenue TF1 Séries Films), et 6ter.

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