La Hongrie a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles contaminations au Covid-19 et d'hospitalisations, alors que le gouvernement accélère le rythme de vaccination pour tenter de contrer cette puissante troisième vague.
En 24 heures, ce pays de 9,8 millions d'habitants a recensé 8.312 nouveaux cas, tandis que 8.329 malades étaient soignés dans les hôpitaux, du jamais vu depuis l'émergence de la pandémie au printemps 2020.
Par ailleurs, 172 décès ont été déplorés, un chiffre proche du plus haut de décembre (193), pour un bilan total de 16.500 morts.
"Les hospitalisations pourraient grimper bien au-dessus de 10.000", a prévenu Gergely Gulyas, le chef du Bureau de Viktor Orban, lors d'un point presse.
La semaine dernière, le Premier ministre hongrois avait même évoqué le risque que cela monte à 20.000, tout en durcissant les restrictions: les écoles et magasins sont fermés depuis lundi.
Selon les experts, le variant anglais représente désormais 80 à 90% des nouveaux cas.
Si les médias ne sont pas autorisés à se rendre dans les unités de soins intensifs, la presse locale fait état de services débordés à travers le pays, avec des transferts de médecins vers les villes les plus touchées et des patients de plus en plus jeunes admis.
Dans le même temps, la Hongrie s'est hissée au second rang de l'Union européenne derrière Malte quant au taux de vaccination, "grâce au produit chinois Sinopharm", a assuré M. Gulyas, qui a annoncé l'arrivée d'un nouveau lot de 450.000 doses.
A ce jour, près d'1,5 million d'habitants, soit 11,9% de la population, ont reçu au moins une dose, selon des données compilées par l'AFP.
La Hongrie, le seul membre de l'UE à administrer Sinopharm ainsi que le vaccin russe Spoutnik V outre les vaccins livrés dans le cadre de la stratégie commune européenne (Pfizer-BioNTech, Moderna et AstraZeneca), ne cesse de critiquer Bruxelles pour les lenteurs du processus d'achat et de validation.
Le responsable hongrois a publié jeudi, sur sa page Facebook, les contrats signés avec Moscou et Pékin, appelant la Commission européenne à faire de même.
Selon les détails dévoilés, Budapest a payé 17 euros pour deux doses de Spoutnik, nécessaires pour vacciner une personne, et 63 euros dans le cas de Sinopharm.
Sous forte pression des eurodéputés, qui dénoncent des tractations opaques avec l'industrie pharmaceutique, la Commission a rendu public certains contrats dans un souci de transparence, mais en les amputant de nombreux éléments jugés "sensibles", noircis pour être rendus illisibles.
L'exécutif européen, qui négocie au nom des Vingt-Sept, assure être tenu à la confidentialité tant que les entreprises concernées ne donnent pas leur feu vert.
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