Le gouvernement a annoncé jeudi des mesures en faveur du secteur culturel face à la crise sanitaire, une "aumône" largement insuffisante selon la CGT, qui a appelé à "étendre" le mouvement d'occupation des lieux culturels.
Les mesures, qui concernent l'emploi et l'accès des intermittents aux congés maladie et maternité, ont été annoncées, lors d'une rencontre en vidéoconférence du Premier ministre Jean Castex et de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avec les syndicats, un an après le début du premier confinement, alors que les occupations de théâtres s'amplifient.
Vingt millions d'euros supplémentaires seront "mobilisés pour soutenir les équipes artistiques en région, aider les plus fragiles, préparer la reprise qui se profile mais aussi accompagner les jeunes diplômés qui commencent leur carrière dans des conditions particulièrement difficiles", a détaillé Mme Bachelot à l'AFP.
Cette somme viendra s'ajouter aux 30 millions d'euros déjà prévus dans le plan de relance pour 2021.
A également été abordée la situation des intermittents qui bénéficient jusqu'au 31 août 2021 d'une prise en charge par l'assurance chômage au titre de "l'année blanche". Une mission dresse actuellement un diagnostic de leur situation au 31 août 2021 et va "proposer une réponse adaptée" à ces professionnels, selon le ministère de la Culture.
"Aucune piste n'est à ce jour écartée et le gouvernement s'appuiera sur les conclusions de la mission, attendues pour fin mars, pour se concerter avec les organisations syndicales sur les solutions qui seront mises en oeuvre", a-t-il précisé, sans se prononcer sur la revendication, centrale, d'une prolongation de "l'année blanche" pour les intermittents.
Le Fonds d'urgence FUSSAT, mis en oeuvre pour accompagner les intermittents qui ne peuvent bénéficier du dispositif de l'année blanche, "sera réabondé de 10 millions d'euros, ce qui le portera en 2021 à 17 millions d'euros".
Les nouvelles mesures prennent aussi en compte "les situations de certains intermittents qui, faute d'activité professionnelle suffisante, rencontrent des difficultés pour atteindre les seuils fixés permettant l'ouverture de droits aux prestations maternité, maladie ou affections de longue durée".
"Nous avons donc décidé d'adapter les règles pour leur permettre d'être convenablement indemnisés. C'est l'esprit constant de la réponse du gouvernement: personne ne doit être laissé de côté", a déclaré la ministre de la Culture.
"Le bilan n'y est pas ! On nous a lâché des miettes, des aumônes, 20 à 30 millions d'euros pour soutenir l'emploi alors qu'il en faut au moins vingt fois plus", a regretté le secrétaire général de la CGT spectacle, dénonçant également la poursuite de la réforme de l'assurance-chômage, après cette réunion à laquelle il participait.
En conséquence, "le mouvement d'occupation des lieux (culturels) continue. Nous appelons à l'étendre" et "à poursuivre la lutte", a-t-il ajouté, précisant que les autres syndicats du secteur étaient "bienvenus" pour s'y joindre.
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