Un total de 43 détenus, de plus de 75 ans, ont déjà été vaccinés contre le Covid-19, a annoncé vendredi la Chancellerie.
"Ils sont évidemment prioritaires, comme le sont nos concitoyens âgés de plus de 75 ans", a déclaré vendredi le Garde de Sceaux Eric Dupond-Moretti sur France info.
Les 43 détenus, sur les 204 de plus de 75 ans emprisonnés en France, ont reçu leur première injection dans le cadre d'une campagne qui a débuté le 18 janvier et vise en priorité les détenus de plus de 75 ans et ceux présentant des facteurs de co-morbidité.
"Les détenus sont logés à la même enseigne que tous nos concitoyens et ils sont vaccinés dans les mêmes conditions", a insisté M. Dupond-Moretti.
Selon les derniers chiffres publiés mercredi soir pour la population générale, environ 1,6 million de personnes avaient reçu au moins une dose de vaccin, et 102.000 les deux doses.
Les 188 prisons françaises comptent 62.673 détenus, selon les derniers chiffres du ministère de la Justice. Au 2 février, on y recensait 123 détenus positifs, dont plus de la moitié (65) à la prison de Fresnes, en région parisienne, la deuxième plus importante de France avec 1.636 détenus.
La part des détenus positifs "représente 0,2% de la population détenue", a insisté M. Dupond-Moretti. "Nous sommes parvenus à la stabiliser, j'espère que nous y parviendrons encore grâce aux mesures sanitaires qui ont été prises".
En ces temps de pandémie, en prison, le masque est obligatoire dès qu'un détenu quitte sa cellule et pour toute personne extérieure entrant dans l'établissement, les parloirs sont maintenus avec un dispositif adapté, ainsi que les ateliers et les cours, souvent à distance. Les promenades sont maintenues en groupe réduit et unique, tout comme les activités physiques en plein air, mais les salles de sport sont fermées. Des campagnes de dépistage sont régulièrement menées.
Ces mesures ont été rappelées vendredi par le Conseil d'État dans une décision rejetant un recours de l'association de défense des droits des détenus Robins des lois, qui demandait à ce que toute la population carcérale soit intégrée dans la première phase de vaccination.
Dans sa décision, il considère que "contrairement à ce que soutient la requête, la situation des personnes détenues dans les établissements pénitentiaires est prise en compte à égalité avec le reste de la population", car celles qui sont les plus à risque ont déjà commencé à être vaccinées en détention.
Les détenus faisant l'objet "d'une prise en compte particulière" par le gouvernement, ils ne sont pas plus à "risque" que les autres, affirme la plus haute juridiction administrative, en rappelant que seuls deux détenus sont décédés du Covid depuis le début de la crise sanitaire.
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