Du lancement d'une opération militaire fin 2020 par le gouvernement éthiopien au Tigré (nord) à la reprise des combats mercredi après cinq mois de trêve, voici les temps forts d'un conflit meurtrier de près de 22 mois.
- Intervention militaireLe 4 novembre 2020, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, prix Nobel de la paix 2019, lance une opération militaire contre les autorités régionales du Tigré, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) qu'il accuse d'avoir attaqué deux bases de l'armée fédérale.
Le 13, l'ONU s'alarme d'une "crise humanitaire à grande échelle" après la fuite de dizaines de milliers de civils.
La présence de troupes de l'Erythrée voisine, ennemie jurée du TPLF depuis une guerre frontalière (1998-2000), est signalée.
Le 28, Abiy Ahmed déclare l'opération militaire "terminée", après la prise de la capitale régionale Mekele. Mais les combats se poursuivent.
- Accusations d'exactionsFin février 2021, Amnesty International accuse des soldats érythréens d'avoir tué "des centaines de civils" en novembre à Aksoum.
Le 10 mars, Washington dénonce des "actes de nettoyage ethnique" au Tigré occidental, contrôlé par les forces de la région voisine de l'Amhara appuyant l'armée éthiopienne.
Le 23, Abiy Ahmed reconnaît la présence de troupes érythréennes au Tigré, puis annonce leur départ.
- Contre-offensive rebelleLe 28 juin, les rebelles reprennent Mekele, dix jours après avoir lancé une offensive qui leur permet de reprendre l'essentiel du Tigré.
Le 3 juillet, l'ONU estime que plus de 400.000 personnes ont "franchi le seuil de la famine" au Tigré.
Le 5 août, les rebelles prennent la ville de Lalibela, en Amhara, classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
- Mobilisation généraleLe 10, Abiy Ahmed appelle la population à rejoindre les forces armées.
Fin octobre, le TPLF revendique la prise de Dessie et Kombolcha, villes amhara stratégiques sur l'axe menant à la capitale Addis Abeba. Le gouvernement dément, mais déclare l'état d'urgence début novembre.
Le 3 novembre, un rapport ONU-Ethiopie conclut à de possibles crimes contre l'humanité commis par "toutes les parties".
A partir du 24, Abiy Ahmed dirige au front une "contre-offensive" pendant deux semaines.
Début décembre, les autorités annoncent la reprise de Lalibela, Dessie et Kombolcha.
- Enquête sur des exactionsMi-décembre, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU approuve un mécanisme international d'enquête sur les exactions liées au conflit.
Le 20, les rebelles annoncent leur repli vers le Tigré pour "ouvrir la porte" à l'aide humanitaire.
Fin décembre, l'ONU recense des dizaines de morts civils lors de frappes aériennes au Tigré.
- Aide humanitaire suspendueLe 8 janvier, les rebelles accusent l'Ethiopie d'avoir tué des dizaines de personnes dans une frappe touchant un camp de déplacés à Dedebit. Les activités humanitaires sont suspendues le lendemain.
Le 14, l'ONU indique qu'au moins 108 civils ont été tués dans des frappes aériennes depuis début 2022, évoquant de possibles crimes de guerre.
Le 25, les rebelles déclarent avoir été "obligés" de reprendre les combats dans la région voisine de l'Afar.
L'ONU estime que 4,6 millions de personnes sont en "situation d'insécurité alimentaire".
- "Trêve humanitaire illimitée"Le 24 mars, le gouvernement décrète une "trêve humanitaire unilatérale" pour permettre l'accès de l'aide humanitaire. Les rebelles s'engagent à respecter un cessez-le-feu.
Le 29, gouvernement et rebelles s'accusent mutuellement de bloquer l'aide.
Le 1er avril, les convois d'aide internationale vers le Tigré reprennent, mais restent insuffisants selon l'ONU.
Le 26, les rebelles affirment s'être retirés de zones qu'ils occupaient en Afar. Le gouvernement dément.
- Espoirs de discussions de paixLe 12 juillet, première réunion d'un comité gouvernemental chargé de mener de futures négociations de paix.
Le 18, les rebelles indiquent également mettre sur pied une équipe pour d'éventuelles discussions.
Le 25, une commission onusienne d'enquête sur les violations des droits humains dans le conflit entame sa première visite en Ethiopie.
- Reprise des combatsLe 24 août, des combats reprennent dans une zone située au sud du Tigré. Gouvernement et autorités tigréennes s'accusent mutuellement d'avoir brisé la trêve.
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