"Télétravailler partout où c'est possible devient impératif" pour lutter contre le Covid-19, a déclaré Jean Castex jeudi lors d'une conférence de presse où il a regretté que, depuis la fin de l'année, le recours au télétravail ait diminué.
"Il y a encore trop d'entreprises où le télétravail serait possible mais n'existe pas du tout ou à des niveaux très faibles", a déploré le Premier ministre, en invitant les administrations publiques à "montrer l'exemple".
Le recours au télétravail "s'érode progressivement depuis fin novembre", a souligné la ministre du Travail Elisabeth Borne. Plus d'un tiers des actifs pouvant télétravailler facilement travaillent exclusivement en présentiel, selon le gouvernement.
Mi-janvier, 30% des actifs télétravaillaient à temps complet (64% partiellement), contre 45% début novembre (70% partiellement).
Or, les risques de contamination "sont diminués de 20%" avec un télétravail à temps partiel et "de 30%" avec un télétravail à temps complet, a fait valoir Mme Borne.
La ministre a demandé "à chaque entreprise de se mobiliser sans délai" sur "deux priorités": "réduire la part des salariés qui ne télétravaillent pas du tout" et faire que ceux "qui télétravaillent aujourd'hui un, deux ou trois jours par semaine, fassent au moins un jour de télétravail de plus".
Mme Borne a précisé qu'elle allait réunir "en début de semaine prochaine" les branches professionnelles où le télétravail a fait l'objet d'un "relâchement plus prononcé".
Dans le secteur édition, audiovisuel et diffusion, le recours au télétravail a reculé de 10 points entre novembre et décembre, suivi par les banques et assurances (-8 points), les avocats et architectes (-7 points), l'informatique (-6 points) et l'immobilier (-4 points).
Pour les actifs qui télétravaillent à 100%, les salariés en situation "d'isolement" sont autorisés à revenir travailler en présentiel un jour par semaine, "mais cela doit rester une soupape en cas de nécessité", a fait valoir Mme Borne.
Interrogé jeudi soir sur franceinfo, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a estimé que "dans un moment où il y a une épidémie qui repart à la hausse, s'il faut se mettre en télétravail à 100%, eh bien il faut le faire".
Le dirigeant du premier syndicat français a cependant redit son attachement à la possibilité d'une "journée de présence" par semaine, invoquant la santé des salariés.
"Le télétravail, vous êtes parfois mal assis, vous avez une intensification du travail", a-t-il fait valoir. "Il faut du dialogue" en entreprise, "il faut un accompagnement social et un comité d'experts qui nous dise comment on peut traverser ça", a-t-il souligné.
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