Confrontées aux difficultés d'entreprendre sans réseau et sans correspondre au profil dominant des créateurs d'entreprise, 200 fondateurs de start-up vont bénéficier d'une nouvelle phase du programme French Tech Tremplin, lancé en 2019 pour promouvoir la diversité dans le milieu des technologies.
La première partie du programme avait concerné 145 entrepreneurs. Pour la seconde phase visant à développer des startup déjà existantes, 200 entreprises vont bénéficier d'un accompagnement d'un an au sein d'un "incubateur" et d'une bourse de 30.000 euros.
Avec 15 millions d'euros sur 2 ans, "c'est le plus gros programme en termes de budget de la mission French Tech", a indiqué le secrétaire d'État chargé de la transition numérique Cédric O, venu féliciter les lauréats au sein du bureau parisien de Singa, un réseau partenaire orienté spécifiquement vers les réfugiés et les projets touchant à la migration.
"La tech n'est pas encore suffisamment inclusive", a appuyé Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances.
Les femmes ne représentent que "12% des créateurs de start-up. Par ailleurs, plus de 50% des emplois du digital sont situés en Île-de-France et l'attrait pour les emplois dans la tech est 30% plus faible dans les quartiers prioritaires de la ville", a-t-elle ajouté.
Parmi les projets présentés, Montasser Jabrane, "seul entrepreneur en fauteuil roulant du programme", a développé une application de recrutement baptisée HandyCatch et basée sur la géolocalisation, qui compte quelque 20.000 utilisateurs à Paris et Marseille.
Justine Ba, déjà lauréate de la première phase du programme, a fondé la plate-forme RoomBa qui met en relation les mairies avec les administrés et leur permet de réserver des lieux publics, par exemple pour les mariages.
Pour être éligibles, les candidats devaient être bénéficiaires des minimas sociaux, boursiers de l'enseignement supérieur, réfugiés ou résidents d'un quartier prioritaire de la ville.
"Le terme de réfugié n'est pas associé à l'ambition et cela peut être dévalorisant face aux clients ou aux partenaires", a témoigné Rooh Savar, président de Singa et fondateur de la plate-forme de veille des tendances Jahan Info.
Selon lui, l'incubateur "joue alors le rôle de capital social, de réseau, qui manque à l'entrepreneur".
Le programme French Tech Tremplin a pris la suite au niveau national d'une expérimentation en Ile-de-France qui avait notamment révélé la plate-forme Meet My Mama, un service de traiteur assuré par des femmes issues de "toutes les migrations".
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