Le père de Sébastien Raoult, un Français suspecté de cybercriminalité envers des entreprises américaines et incarcéré depuis deux mois au Maroc, a adressé vendredi une lettre ouverte au président Emmanuel Macron, "garant de l'autorité judiciaire".
"Je vous demande officiellement de veiller à ce qu'aucune autorité judiciaire, ministérielle ou étrangère, ne vienne entraver le travail des procureurs ni ne cherche à les influencer dans leurs décisions", écrit notamment Paul Raoult au président de la République.
Les autorités américaines réclament au Maroc l'extradition de son fils Sébastien, un étudiant de 21 ans originaire d'Epinal, pour son implication présumée dans une affaire de cybercriminalité visant des entreprises, américaines notamment. Selon L'Obs, Microsoft en ferait partie.
Ce dernier est incarcéré depuis le 2 juin à la prison de Tiflet 2, près de Rabat. Il encourrait une peine de 116 ans de prison aux Etats-Unis s'il était déclaré coupable des faits qui lui sont imputés, selon son avocat, Me Philippe Ohayon.
"La diplomatie, les relations internationales ou le risque de froisser une puissance étrangère ne doit pas prévaloir sur la décision d'un juge", estime le père de famille dans cette missive envoyée à l'Elysée et partagée sur son compte Facebook.
Il affirme également qu'une "enquête a été diligentée en France sous commission rogatoire d'un juge français, dans le cadre d'une demande américaine d'entraide internationale", se disant "inquiet sur le fait que les Etats-Unis puissent s'ingérer sur une enquête française".
En parallèle, Me Ohayon a demandé au parquet d'Epinal d'ouvrir une enquête sur les faits imputés à Sébastien Raoult qui résidait auparavant dans les Vosges.
"Nous voulons une ouverture d'enquête qui sans doute débouchera sur une demande d'extradition", espère aujourd'hui son père.
Après un premier refus, le procureur d'Epinal avait confirmé mardi soir à l'AFP avoir reçu de l'avocat de nouveaux éléments qui "vont également être étudiés".
Egalement interpellé par M. Raoult, Eric Dupont-Moretti avait expliqué mercredi que son ministère n'avait "pas la possibilité" d'intervenir "à ce stade" dans cette affaire.
"La justice marocaine est une justice souveraine et indépendante", avait-il fait valoir, convenant toutefois que l'affaire "nous concerne puisqu'il s'agit d'un ressortissant français extrêmement jeune qui encourt aux États-Unis (...) de très lourdes peines de prison".
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