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  • Génocide rwandais: plus de 25 ans de controverses entre Paris et Kigali (fr)
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  • Retour sur les vives controverses autour de l'attitude de la France face au génocide de 1994 au Rwanda.

    - Avant le génocide -

    Au début des années 90, la France soutient le président rwandais Juvénal Habyarimana, un hutu en butte à la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR), basée en Ouganda, menée par Paul Kagame.

    Après une offensive du FPR déclenchée le 1er octobre 1990, Paris envoie dans le cadre de l'opération "Noroit" jusqu'à 600 soldats qui participent à l'évacuation d'étrangers.

    - Génocide -

    Le 6 avril 1994, l'avion du président Habyarimana est abattu au-dessus de Kigali. S'ensuivent des massacres à grande échelle de Tutsi, accusés par le pouvoir hutu de collusion avec la rébellion du FPR.

    Quelque 500 parachutistes français évacuent plus d'un millier de ressortissants français et étrangers.

    - Opération Turquoise -

    Le 22 juin, l'ONU donne son feu vert à la France pour Turquoise, une opération militaire à but humanitaire. Le FPR accuse Paris de chercher à sauver le régime et les auteurs du génocide.

    Turquoise mobilise jusqu'à août 2.500 soldats français et crée une "zone humanitaire sûre" (ZHS) dans le sud-ouest, freinant de facto la progression du FPR. Le 4 juillet, celui-ci s'empare de Kigali, mettant fin au génocide, qui a fait 800.000 morts selon l'ONU.

    En 2005, une enquête est ouverte à Paris sur le massacre de Bisesero en juin 1994 dont des rescapés accusent les soldats français d'avoir abandonné des centaines de Tutsi aux génocidaires. L'enquête est close sans mise en examen.

    En juin 2018, un ex-aviateur français ayant participé à Turquoise conteste, sous couvert d'anonymat, son caractère strictement humanitaire, affirmant que les militaires français étaient préparés à "frapper" les troupes du FPR.

    En février 2020, Mediapart dévoile un télégramme diplomatique selon lequel Paris a décidé en juillet 1994 de ne pas interpeller les autorités rwandaises responsables du génocide.

    - "Dysfonctionnements" -

    Le 15 décembre 1998, une mission parlementaire française exonère la France, "nullement impliquée" dans le génocide, mais retient une certaine responsabilité, due à "une erreur globale de stratégie" et à des "dysfonctionnements institutionnels".

    Le lendemain, Kigali accuse la France d'être "coupable de crimes de génocide au Rwanda".

    - Rupture des relations -

    Le 17 novembre 2006, le juge français Jean-Louis Bruguière recommande des poursuites contre le président Paul Kagame, ancien chef du FPR, pour sa "participation présumée" à l'attentat déclencheur du génocide, puis signe neuf mandats d'arrêt contre ses proches. Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris, rétablies trois ans plus tard.

    La cour d'appel de Paris confirmera l'abandon des poursuites mi-2020, après une ordonnance de non-lieu fin 2018, faute de "charges suffisantes". Les avocats des familles se sont pourvues en cassation.

    - Rapport d'enquête rwandais -

    En 2008, une commission d'enquête rwandaise (commission Mucyo) accuse Paris d'avoir activement "participé" à l'exécution du génocide.

    En janvier 2010, un rapport rwandais sur l'attentat désigne comme responsable une frange extrémiste des Forces armées rwandaises.

    En janvier 2012, un rapport d'expertise français conclut que l'avion a été abattu par des missiles tirés depuis un camp tenu par des loyalistes. Pour Kigali, le rapport "rend justice" à sa position.

    - Procès liés au génocide -

    Deux procès liés au génocide ont débouché en France sur trois condamnations définitives: l'ex-officier de la garde présidentielle Pascal Simbikangwa a été condamné à 25 ans de prison. Octavien Ngenzi et Tito Barahira, anciens bourgmestres du village de Kabarondo, théâtre de massacres, ont été condamnés à la perpétuité.

    Le procès de l'ancien chauffeur d'hôtel franco-rwandais Claude Muhayimana, accusé de "complicité" de génocide est prévu à partir du 22 novembre.

    Trois autres investigations, visant l'ex-préfet Laurent Bucyibaruta et les médecins Sosthène Munyemana et Eugène Rwamucyo, se sont conclues par un renvoi aux assises. Les trois hommes ont déposé des recours.

    En octobre 2020, la France remet à la justice internationale Félicien Kabuga, arrêté après 25 ans de cavale, accusé d'être "le financier" du génocide.

    - "Esprit nouveau" -

    Les relations franco-rwandaises s'améliorent fin 2018, après le soutien appuyé de Paris à la nomination de la rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie.

    Le 5 avril 2019, le président français Emmanuel Macron crée une commission de chercheurs ayant accès aux "archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994", pour faire la lumière sur le rôle de Paris.

    Le 7 avril, son absence aux commémorations du 25ème anniversaire du génocide au Rwanda, officiellement pour raisons d'agenda, déçoit les Rwandais.

    En février 2020, le président rwandais salue un "esprit nouveau" et une "amélioration" dans les relations bilatérales.

    Fin juin, Paris et Kigali signent des accords de financement pour près de 50 millions d'euros, notamment pour lutter contre le Covid-19, relançant leur coopération.

    acm-ang/mw/fz/sba

    (fr)
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