Une peine de 7 ans de prison a été requise mercredi à Lyon contre le "cerveau" présumé d'une vaste escroquerie financière "à la Madoff", via la société Exelyum, une arnaque estimée à 23 millions d'euros qui a fait des centaines de victimes.
En tout, seize prévenus, dont six poursuivis pour escroquerie, comparaissent depuis le 4 janvier devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Lyon après 7 ans d'instruction.
Plus de 540 personnes, abusées de 2010 à 2013 et dont certaines ont tout perdu, se sont portées parties civiles.
La procureure de la République Hélène Descout a requis "sept ans de prison avec mandat de dépôt différé" contre Jean-Pierre Nitkowski, poursuivi pour escroquerie en bande organisée.
Le septuagénaire est considéré comme le "cerveau" de cette arnaque de type pyramide de Ponzi - consistant à payer les intérêts des clients avec l'apport de nouveaux contractants - via sa société Exelyum immatriculée aux Seychelles. Il avait été déjà condamné pour escroquerie à Monaco.
Six ans de prison avec mandat de dépôt différé ont été également requis contre Marc-Antoine Adam de Villiers, petit-fils du célèbre écrivain, père des SAS, qui était alors un jeune trader renommé, et la même peine contre l'un des directeurs commerciaux de la société.
Parmi les prévenus, se trouve aussi Stéphane Benhamou, gérant d'une société basée à Dardilly, près de Lyon, considéré comme un "apporteur d'affaires" comme plusieurs autres prévenus. Il avait attiré l'attention de l'Autorité des marchés financiers (AMF), entraînant l'ouverture d'une enquête qui a abouti au procès de Lyon.
Plusieurs prévenus, dont M. de Villiers, se présentent eux-mêmes comme des victimes de M. Nitkowski auquel ils avaient fait confiance.
Comment fonctionnait l'arnaque ? Des conseillers financiers, des chargés de gestion de patrimoine, séduisaient les épargnants en leur proposant un placement "Exelyum" offrant un rendement mirobolant de 3% par mois. En guise de garantie, l'argent placé était supposé sous séquestre.
Mais l'affaire était en fait une arnaque à la Bernard Madoff, du nom de ce financier américain arrêté en 2008 pour avoir conduit des années durant la plus grande arnaque de la finance mondiale.
Parmi les personnes abusées se trouvent des retraités qui avaient investi les économies de toute une vie et les ont vues s'envoler.
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