L'Iran doit cesser toute "provocation" et revenir au "respect" de ses propres engagements s'il veut voir les Etats-Unis réintégrer l'accord nucléaire de 2015, a déclaré mardi la présidence française.
"S'ils sont sérieux sur les négociations et s'ils veulent obtenir un réengagement de l'ensemble des parties prenantes au JCPOA (l'accord sur le nucléaire, ndlr), d'abord il faut qu'il s'abstiennent d'autres provocations et deuxièmement qu'ils respectent ce qu'ils ne respectent plus, c'est-à-dire leurs obligations", a souligné un conseiller de l'Elysée lors d'un échange avec l'Association de la Presse diplomatique française.
En 2015, la République islamique d'Iran et le Groupe des Six (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) avaient conclu à Vienne un Plan d'action global commun (JCPOA en anglais) censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.
Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a sorti unilatéralement les Etats-Unis en 2018, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre Téhéran, accusé de chercher à se doter en catimini de l'arme atomique.
Téhéran s'est affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de Donald Trump vis-à-vis de l'Iran comme un échec, pourrait provoquer un changement.
La Russie et l'Iran ont déclaré mardi vouloir "sauver" l'accord sur le nucléaire iranien, Moscou soulignant que la nouvelle administration américaine devait revenir à l'accord pour qu'il soit respecté par l'Iran.
"Il y a un premier temps qui est celui de l'exigence : l'Iran au titre du JCPOA, au titre aussi des modalités du réengagement du dialogue doit revenir en conformité (avec ses obligations, ndlr)", a insisté la présidence française.
Paris n'a pas explicité selon quel séquençage les Iraniens pourraient revenir au respect de leurs engagements et les Américains procéder à la levée des sanctions qu'ils ont réintroduites après leur sortie de l'accord en 2018 sous l'impulsion de Donald Trump.
"Il va falloir, ça c'est un débat que nous aurons avec les Américains, voir comment au fond le retour des Etats-Unis au JCPOA se paie de geste vérifiables de la part des Iraniens", a souligné l'Elysée.
Mais la France et la nouvelle administration américaine sur la même longueur d'ondes, a insisté Paris. "Nous sommes au clair sur ce qu'il faut faire et la manière dont il faut le faire", a relevé la présidence française.
"Les Russes et les Chinois ne sont pas forcément disposés à jouer immédiatement le jeu des Américains parce qu'ils ont changé de président", a-t-elle également noté.
"Il y une position iranienne qui consiste à dire que +si on en est là, c'est la faute des Etats-Unis+ et que l'Iran au fond n'a rien à donner, il suffit que les Etats-Unis lèvent les sanctions et reviennent au JCPOA pour qu'on puisse parler de la suite", a pointé l'Elysée.
"En première instance, c'est ce que disent grosso modo les Russes et les Chinois. Ce n'est pas ce que nous disons et ce n'est pas ce que disent les Américains", a martelé l'Elysée.
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