Des centaines de patrons de restaurants et de tavernes ont manifesté mercredi à Athènes, réclamant plus d'aides du gouvernement grec et déposant symboliquement les clés de leurs établissements menacés de fermeture en raison du confinement prolongé pour endiguer la pandémie du coronavirus.
"Ouvrez la bouteille d'oxygène, on suffoque", proclamait une banderole déployée par les manifestants sur la place Syntagma dans le centre de la capitale, au pied du Parlement, en présence du président de leur syndicat (Poese), Yorgos Kavvathas, qui représente quelque 80.000 tavernes à travers le pays.
Les manifestants ont symboliquement déposé les clés de leurs tavernes dans une urne qui doit être ensuite remise au Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.
"C'est un mouvement symbolique pour montrer que les mesures gouvernementales ne sont pas suffisantes (...) de nombreuses entreprises sont menacées de fermeture", a indiqué à l'AFP Yorgos Kourassis, secrétaire du syndicat.
Rappelant qu'une grande partie des restaurants et tavernes de Grèce sont des entreprises familiales, il a souligné qu'au moins 330.000 personnes travaillent dans le secteur, sans compter les proches qui ne sont souvent pas déclarés.
Nikos Aguélissoulis, 33 ans, propriétaire d'une taverne de grillades dans le centre d'Athènes, déplore une perte de "40% de son chiffre d'affaires" depuis le premier confinement de mars 2020, bien qu'ayant mis en place récemment un service de restauration à emporter.
Comme de nombreux commerces, les restaurants et tavernes n'ont bénéficié que d'une courte activité en 2020 et sont restés portes closes sept mois jusqu'ici pendant les deux confinements du printemps et de l'automne, qui est toujours en cours.
Le gouvernement a adopté des mesures pour les aider, allant des réductions du loyer à des indemnisations forfaitaires et des prêts.
"Pour une entreprise de cinq employés, cette indemnisation forfaitaire s'élève à 4.000 euros dont la moitié en prêts", explique Yorgos Kourassis. Quatre membres de sa famille travaillent dans sa taverne à Halandri, dans la banlieue nord d'Athènes, et ses dépenses mensuelles dépassent les 3.000 euros.
Après une hausse considérable du nombre de cas de coronavirus à Athènes, un confinement plus strict sera mis en place jeudi et ce jusqu'au 28 février: seuls les commerces essentiels resteront ouverts, tandis que les écoles et les églises refermeront leurs portes.
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