Le secteur de l'énergie, appelé à la grève jeudi par plusieurs organisations syndicales dont la CGT et Solidaires, s'est fortement mobilisé selon les syndicats, la CGT saluant "une très belle journée" contre "l'attaque historique que subit le service public de l'énergie".
Il s'agissait de la troisième journée de mobilisation à l'appel de la CGT, Solidaires et la FSU, ainsi que de quatre organisations de jeunesse (Unef, FIDL, MNL, UNL), après la santé jeudi dernier et l'éducation nationale mardi. Elles doivent être suivies d'"un temps fort de mobilisation et de grève" interprofessionnelles, le 4 février, pour l'emploi et les services publics et contre la précarité.
"C'était encore une très belle journée", s'est réjoui Sébastien Menesplier, secrétaire fédéral de la fédération CGT Mines Energie (FNME-CGT), contacté par l'AFP. "Il y a eu plus de rassemblements que d'habitude: dans des centrales, des stockages gaziers, des agences Enedis et GRDF...", a-t-il énuméré.
Lui-même s'est rendu dans la journée sur le site de stockage de gaz souterrain de Chémery (Loir-et-Cher), où "entre 250 et 300 agents se sont rassemblés", a-t-il assuré.
En région parisienne, plusieurs agences de distribution ont été bloquées par des agents, selon une responsable syndicale. Une centaine d'électriciens et de gaziers se sont réunis jeudi matin devant deux agences du XIe arrondissement, a constaté un journaliste de l'AFP.
La CGT et Solidaires, aux positions plus radicales que les autres syndicats du secteur, réclament la renationalisation d'EDF et d'Engie.
"Depuis qu'on a été privatisés (transformés en sociétés anonymes en 2004, ndlr), on en voit les effets dramatiques: plus de 12 millions de personnes en précarité énergétique, des gens qui sont obligés de s'endetter pour payer leur énergie et d'autres qui ne peuvent même pas se la payer, qui se retrouvent sans électricité", a pointé Hervé Chenal, responsable syndical CGT Gaz.
La FNME-CGT, première force syndicale de la branche, avait appelé dans un communiqué à la mobilisation contre "l'attaque historique que subit le service public de l'énergie", attaque qui "nécessite une réponse forte".
En cause, le projet Hercule de scission de l'énergéticien en deux voire trois entités, fortement contesté par les agents d'EDF.
"La seule solution" est une renationalisation complète de l'énergéticien, estime auprès de l'AFP Anne Debrégeas, de SUD Energie, pour qui le projet Hercule "est voué à l'échec" et va se traduire par une augmentation des factures d'électricité des Français.
Autre pomme de discorde, la réglementation énergétique RE 2020, qui prévoit l'interdiction du gaz dans les bâtiments neufs d'ici 2024. "La mort annoncée du gaz", dénoncent les syndicats.
Les agents du secteur se sont déjà mobilisés à quatre reprises, chez EDF comme chez Engie, depuis novembre, à chaque fois à l'appel de l'interfédérale composée de quatre syndicats (CGT, CFE-CFC, CFDT, FO).
A l'exception de la CGT, ceux-ci n'appellent cette fois pas à la grève, mais prévoient déjà une journée de mobilisation le 10 février chez EDF, jour de l'audition du patron d'EDF Jean-Bernard Lévy à l'Assemblée nationale.
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