La Banque d'Angleterre (BoE) doit annoncer jeudi sa première décision monétaire de l'année, sans changement prévu après la sortie du marché unique européen par un Royaume-Uni confiné où la campagne de vaccination avance rapidement.
Ni changement de taux, actuellement à un plus bas historique de 0,1%, ni ajustement du programme de rachats d'actifs (QE) ne sont attendus lors de l'annonce, prévue à 12H00 GMT (13H00 à Paris) au lendemain de la réunion.
Le Royaume-Uni est le pays le plus endeuillé d'Europe (plus de 108.000 morts) par la pandémie de Covid-19, et le troisième confinement d'Angleterre en janvier devrait affecter la croissance.
En janvier, l'activité s'est fortement contractée, signe que le confinement plus strict a eu un effet plus important que celui de novembre, mais d'une moindre ampleur que celui de début 2020.
Les observateurs estiment cependant que la BoE va se concentrer sur la réussite de la campagne de vaccination qui promet un rebond de l'économie britannique.
"Le Comité de politique monétaire (MPC) va prendre en compte le fait que l'économie est plus résistante aux confinements qu'au début de l'année", comme le prouve la moindre baisse du PIB lors du deuxième confinement, en novembre, note Paul Dales, analyste de Capital Economics.
"Par ailleurs, c'est la première fois que le MPC intégrera les vaccins à ses prévisions", qui ne devraient cependant pas évoluer énormément, ajoute-t-il.
Le gouvernement britannique a annoncé mercredi que plus de 10 millions de personnes avaient reçu une première injection, sur une population d'environ 67 millions.
- Incertitudes post-Brexit -
En novembre, la BoE tablait sur une chute du PIB de 11% en 2020 et sur un rebond de 7,25% en 2021, en raison de la pandémie mais également de la sortie du marché unique européen.
C'est la première fois que la BoE se réunit depuis que le Royaume-Uni et l'Union européenne ont conclu un accord commercial, quelques jours avant que le pays ne sorte du marché unique.
"Il reste de nombreuses zones d'incertitudes, notamment sur la coordination des secteurs des services, dont la finance", ont noté les analystes de UBS.
Les observateurs du marché attendent enfin de la BoE plus d'informations sur le recours possible aux taux négatifs.
Cette mesure, qui vise à doper les prêts aux particuliers comme aux entreprises et à stimuler l'inflation, a déjà été adoptée par la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon (BoJ).
L'inflation est restée faible au Royaume-Uni depuis la dernière réunion de la BoE, malgré une légère accélération à 0,6% en décembre, bien en deçà de l'objectif de 2% de l'institut.
Mais pour l'instant, la BoE se montre prudente et s'est contentée de demander après sa réunion de septembre aux entreprises concernées comment des taux négatifs les affecteraient.
Cette consultation terminée, la BoE pourrait en rendre les résultats publics jeudi.
"Etant donné que (le directeur général de l'Autorité prudentielle de régulation de l'institut monétaire, la PRA) Sam Woods a indiqué il y a seulement quelques semaines que la Banque étudiait encore les réponses des banques, il est probable qu'ils leur donnent un délai pour se préparer", sans adopter de taux négatif dans l'immédiat, juge l'analyste de Capital Economics.
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