"Ras-le-bol du click & concert !": quelques centaines d'intermittents et professionnels de la culture se sont rassemblées vendredi dans une ambiance festive à Lille, réclamant notamment la réouverture des lieux de culture et des mesures d'aide d'urgence, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Nous, on veut continuer à danser encore", ont entonné des musiciens, suivis par la foule, devant l'entrée du Théâtre du Nord actuellement occupé par des membres de la coordination des Interluttants du Nord et de la SFA-CGT (syndicat français des artistes interprètes).
"Pourquoi les églises et pas les théâtres ?", "on n'arrête pas un peuple qui danse", clamaient notamment leurs pancartes, les manifestants chantant, se déhanchant et improvisant parfois quelques pas à deux, avant de s'espacer pour respecter une certaine distance.
"Aujourd'hui, nous occupons le Théâtre du Nord, le Théâtre Sébastopol, le Théâtre du Channel (scène nationale de Calais), le Colisée de Roubaix et depuis hier, la Comédie de Béthune !" a lancé au micro un représentant de la SFA, critiquant les mesures "aussi contradictoires qu'arbitraires" d'un gouvernement, qui "n'a pas réussi à protéger la population du virus".
"On est venus reprendre la place, dans un mouvement national (...) pour des revendications propres à notre secteur et qui s'élargit à la contestation de la réforme de l'assurance chômage (...) parce que la précarité s'étend et que la possibilité de vivre dignement aujourd'hui est fortement mise en danger", a expliqué à l'AFP Marie-Pierre Feringue, comédienne et metteuse en scène.
"Il est question de lutte pour nos droits, notre liberté. Ces feux qui brûlent dans les théâtres sont là pour ranimer l'espoir, réveiller les consciences, inciter à la résistance, a-t-elle lancé plus tard au micro.
"Pour les acteurs de la culture, c'est plus qu'une désespérance, c'est un suicide à petit feu. Des intermittents ont du mal à se nourrir tous les jours !", a aussi déploré Pierre Herbaux , représentant de la CGT de Lille.
"On ne peut pas se cantonner à un rôle d'homo economicus qui va travailler, rentre chez soi le soir pour renouveler sa force de travail. On a besoin de se cultiver, de se divertir, de respirer, de danser, de chanter, de rire, et ça, ça ne peut pas s'arrêter", a jugé le député LFI du Nord Adrien Quatennens.
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