La future représentante au Commerce américaine Katherine Tai a défendu jeudi l'usage des droits de douane dans les relations entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux, s'inscrivant dans le sillage de l'administration Trump.
"Les tarifs douaniers sont un élément très important de notre boîte à outils pour obtenir un commerce équitable", a-t-elle déclaré au cours de son audition devant le Sénat en vue de sa confirmation.
Elle a aussi semblé vouloir maintenir les droits de douane supplémentaires dans le secteur de l'acier et l'aluminium qui avaient été imposés par l'administration républicaine.
En ce qui concerne les tarifs sur ces deux métaux, "nous devons reconnaître que dans l'ensemble, il s'agit d'un problème de marché mondial (...) principalement dû à la surcapacité de la Chine dans la production de ces matériaux, mais (...) ce n'est pas seulement un problème dû à la Chine".
"Et ce dont nous aurons besoin dans une politique commerciale centrée sur les travailleurs, c'est d'une solution efficace qui examine toute une série d'outils politiques pour résoudre ce problème plus vaste", a-t-elle ajouté.
S'agissant de l'accord commercial avec la Chine, négocié par Donald Trump et signé en janvier 2020, elle a souligné que Pékin devait tenir ses promesses.
Mme Tai a aussi plaidé pour un "examen complet" de la relation commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.
"La Chine a fait un travail incroyable en articulant ses ambitions dans ses plans quinquennaux et en accomplissant une grande partie des objectifs qu'elle s'est fixés", a reconnu l'ambassadrice, citant la domination chinoise dans la fabrication des semi-conducteurs au coeur de toutes les attentions aujourd'hui en raison de la pénurie mondiale qui pénalise notamment le secteur automobile.
Elle a souligné que l'administration Biden allait façonner "de manière plus stratégique" les chaînes d'approvisionnement des Etats-Unis.
"Les Chinois n'hésitent pas à exprimer leurs ambitions et les semi-conducteurs ne sont qu'une partie de ce avec quoi nous devons rivaliser", a-t-elle relevé. "Nous ne pouvons pas rivaliser en faisant ce que fait la Chine, nous devons donc déterminer comment nous sommes concurrentiels en rassemblant tous les outils et ressources dont nous disposons au sein du gouvernement américain", a-t-elle également commenté.
Interrogée par ailleurs sur un potentiel accord bilatéral avec le Royaume-Uni dont la négociation a démarré sous l'ère Trump, Mme Tai a, là encore, plaidé pour un passage en revue de la situation, le début du processus datant de deux ans et demi.
"Si je suis confirmée (au poste de USTR), il sera important pour moi de passer en revue les progrès réalisés jusqu'à présent dans les discussions", a-t-elle dit.
Dt/jul/pcm