Le numéro deux de LFI Adrien Quatennens a dit "pourquoi pas" mardi à la proposition de la Défenseure des droits Claire Hédon d'expérimenter des "zones sans contrôle d'identité", tout en défendant de nouveau la remise d'un récépissé lors de ces contrôles.
"Qu'on expérimente des zones où il n'y aurait pas de présence policière, pourquoi pas ; ça se travaille, mais pourquoi pas", a-t-il dit sur BFMTV et RMC.
"On n'a jamais vu, ou en tout cas très peu, un bandit ou un grand voyou être interpellé lors d'un contrôle d'identité (...) En revanche, si vous êtes perçu dans ce pays comme noir ou arabe, vous avez quelque vingt fois plus de risque d'être contrôlé", a-t-il remarqué, citant une statistique du Défenseur des droits datant de 2017.
Il a toutefois mis l'accent sur la nécessité d'expérimenter la remise d'un récépissé lors de ces contrôles, idée portée depuis de nombreuses années par des associations pour éviter que certaines personnes ne soient contrôlées plusieurs fois dans un court délai.
Son collègue député LFI Eric Coquerel s'est dit lui sur LCI "pas d'accord avec la position de la Défenseure des droits", et favorable au récépissé.
Adrien Quatennens a par ailleurs réclamé au gouvernement "des statistiques" précises sur le nombre de contrôles effectués et leurs résultats.
Des chiffres demandés également lundi sur Public Sénat par la présidente du groupe PS à l'Assemblée Valérie Rabault, pour connaître "la fréquence" de ces contrôles et s'il y a "égalité" ou pas sur le territoire.
Elle a toutefois considéré qu'"on ne peut pas dire +je fais une zone sans contrôles où le droit ne s'appliquerait pas+".
Dans la majorité présidentielle, à droite et à l'extrême droite, la proposition de Claire Hédon a suscité une levée de boucliers: ce serait "un recul terrible pour la République" selon le patron de LREM Stanislas Guerini, c'est "une idée délirante" pour le député LR Eric Ciotti, émise par "la Défenseure des zones de non-droit", a ironisé le présidente du Rassemblement national Marine Le Pen.
Claire Hédon avait suggéré vendredi d'"expérimenter l'arrêt du contrôle d'identité" dans certaines zones "parce qu'au bout d'un moment dans certains quartiers, pour certains jeunes, cela devient insupportable".
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