Marine Le Pen a redit mardi vouloir rembourser la dette notamment de la crise sanitaire, mais sans austérité budgétaire et sans toucher aux retraites ni aux impôts, misant sur des "investissements d'avenir" pour doper la croissance.
"Sans mépriser ceux qui souhaitent une annulation de la dette, je les appelle à la raison. Quand vous expliquez à vos créanciers que vous n'allez pas les rembourser, c'est assez difficile d'aller leur redemander éventuellement un prêt par derrière", a fait valoir sur France Inter la candidate à l'Elysée, qui préside un parti lui-même très endetté.
La cheffe du Rassemblement national a mis en garde contre "la perte de confiance dans la parole de la France" si cette dernière ne remboursait pas sa dette, ce qui pourrait conduire à "une augmentation importante des taux d'intérêt".
Le gouvernement martèle depuis des mois que la dette devra être remboursée, mais une partie de l'opposition, à gauche surtout, défend l'idée d'une annulation au moins partielle de la dette Covid.
Si elle estime qu'il faut rembourser, Mme Le Pen a assuré pour autant qu'il n'y aurait "pas dans (son) projet d'austérité budgétaire", qui "aggrave la dette", qu'elle n'augmenterait pas les impôts et qu'elle "continuerait à défendre" la retraite à 60 ans et 40 annuités de cotisations.
Le départ à la retraite à 60 ans et 40 annuités de cotisations est "juste et économiquement tenable, pour peu qu'on se donne les conditions d'un retour à la création de richesse, à la création d'emplois, avec une modification de ce modèle économique qui a démontré son incapacité à protéger, qui est le modèle ultralibéral, dont il faut définitivement se séparer", a justifié la présidente du RN.
La dirigeante d'extrême droite a plaidé pour "des dépenses d'investissements d'avenir" qui porteraient sur la "réindustrialisation" et "une transition écologique qui est utile", en plaidant à nouveau pour le nucléaire et contre les éoliennes.
Pour financer ces investissements, elle avait proposé, début mars sur BFMTV, de lancer "un grand emprunt national" rémunéré à 2%, susceptible de libérer 450 milliards d'euros.
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