Des producteurs, des réalisateurs ou encore la CGT-Spectacle ont appelé chacun de leur côté jeudi à la mise en retrait de la présidence du CNC de Dominique Boutonnat, mis en examen pour des soupçons d'abus sexuels.
M. Boutonnat conteste les accusations qui lui ont valu une mise en examen jeudi pour agression sexuelle et tentative de viol sur son filleul de 22 ans.
Sollicité à plusieurs reprises, le CNC, qui n'a pas communiqué depuis que l'affaire a éclaté mercredi, n'a pas donné suite.
"Sans préjuger des conclusions de la procédure en cours, dans un contexte où la parole des victimes de violences conjugales, d'agressions sexuelles et d'incestes commence enfin à être considérée, nous demandons la mise en retrait immédiate de Dominique Boutonnat, le temps que le travail de la justice aille à son terme", a déclaré la Société des réalisateurs de films (SRF) dans un communiqué.
Sur la même ligne, la Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP) appelle à "la rapide nomination d'une nouvelle présidence du CNC, au regard de l'importance des enjeux en cours", dans un communiqué.
Institution centrale du secteur du cinéma pour son financement mais aussi pour la mise en place des mesures contre le harcèlement et les abus sexuels, le CNC "doit pouvoir poursuivre ses missions en toute sérénité, comme un pôle d'équilibre et de continuité, protégé de toute polémique concernant ses dirigeants", ajoute de son côté le Syndicat des producteurs indépendants (SPI).
Même demande du côté de la CGT-Spectacle, qui estime que "même s'il bénéficie de la présomption d'innocence, le dirigeant d'une institution publique comme le CNC, organisme central pour un secteur traversé par des scandales de violences sexistes et sexuelles, doit se mettre en réserve de ses fonctions le temps de la procédure".
Nous appelons également à la rapide nomination d'une nouvelle présidence du CNC, au regard de l'importance des enjeux en cours.
Le collectif 50/50, qui regroupe des personnalités du cinéma en faveur de la parité et contre le harcèlement et les abus sexuels dans le milieu avait fait une demande dans le même sens dès la garde à vue de M. Boutonnat mercredi.
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