L'un avait frappé la victime et l'autre établi un faux pour couvrir son collègue: deux policiers ont été condamnés vendredi à Nîmes à 12 et 18 d'emprisonnement avec sursis pour des violences commises dans les geôles de l'hôtel de police de Nîmes en 2011.
Ces violences avaient été filmées par une caméra installée dans ce lieu.
Un de ces policiers, aujourd'hui âgé de 40 ans, a été condamné à 12 mois de prison assortis d'un sursis. Sa sanction est exclue du bulletin numéro 2 du casier judiciaire, ce qui lui permet de continuer son activité.
Il était poursuivi devant la juridiction pénale pour "violence par une personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'incapacité supérieure à 8 jours". Il avait été filmé en train de frapper d'un coup de coude à la tête un homme menotté qu'il conduisait en cellule. La victime ne bougeait plus et avait été traînée sur plusieurs mètres avant d'être prise en charge par un médecin puis transportée vers les urgences. Elle a déposé une plainte et le tribunal a reçu sa constitution de partie civile.
Pour sa défense, le policier, suspendu un temps puis muté dans un autre commissariat du département du Gard, avait émis des regrets à l'audience du 5 février et avait détourné la tête lorsque le tribunal visionnait les images. "Il n'y a pas une seule intervention où je n'y pense pas", avait-il assuré.
L'autre policier, âgé de 48 ans, aujourd'hui en poste dans les Bouches-du-Rhône, a quant à lui été condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour "usage de faux en écriture". Il avait affirmé sur procès-verbal que l'homme menotté avait entravé par un croc-en-jambe le policier qui devait l'escorter jusqu'à la cellule.
Mais l'enquête et la diffusion des images devant le tribunal ont permis d'établir que cette scène ne s'était jamais produite.
"Vous ne devez jamais faire ça, mettre sur un procès-verbal ce que vous n'avez pas vu. Il aurait pu tuer la victime", avait souligné le vice-procureur Willy Lubin. "On est près de 10 ans après les faits. En 2012, j'aurai requis des mandats de dépôt et de la prison ferme, aujourd'hui je vous demande de les reconnaître coupables tous les deux et je demande de la prison avec sursis", avait-il ajouté dans ses réquisitions.
La condamnation du second policier ne sera pas non plus mentionnée sur son casier judiciaire.
cor-il/mdm/or