Un haut commandant des talibans pakistanais a été tué dans l'explosion de sa voiture, dans l'est de l'Afghanistan, a annoncé mardi ce mouvement.
Le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) a déclaré qu'Abdul Wali, un haut commandant qui utilisait l'alias Omar Khalid Khorasani, est devenu "martyre dans une attaque de l'ennemi".
Selon une source au TTP, à la suite de la mort d'Abdul Wali, de nombreux commandants du mouvement voulaient mettre fin au cessez-le-feu fragile conclu avec le gouvernement pakistanais, mais des talibans afghans, médiateurs lors des pourparlers entre les deux camps, les ont persuadés de ne pas rompre la trêve.
Les talibans pakistanais du TTP sont un groupe distinct des talibans afghans, mais mus par la même idéologie et une longue histoire commune.
La source au TTP, qui a demandé à ne pas être identifiée, à précisé à l'AFP qu'Abdul Wali et trois autres commandants ont été tués dans l'explosion de leur voiture, alors qu'ils revenaient d'une réunion avec le principal dirigeant du TTP.
Les autorités afghanes ont accusé par le passé le Pakistan de mener des raids transfrontaliers, notamment à l'aide de drones, mais Islamabad reconnaît rarement ces actions.
Wali était une épine dans le pied de l'armée pakistanaise depuis plus de dix ans.
En 2014, il a formé une faction distincte et plus militante du TTP, connue sous le nom de Jamaat-ul-Ahrar, qui a revendiqué certaines des attaques les plus meurtrières du pays, notamment un attentat suicide à Lahore le dimanche de Pâques 2016, qui a fait 75 morts.
Il avait annoncé il y a deux ans une fusion avec le TTP, lequel a déclaré en juin dernier un "cessez-le-feu indéfini" avec Islamabad après le début de pourparlers de paix négociés par les talibans afghans à Kaboul.
Ces pourparlers de paix ont provoqué la colère de nombreux Pakistanais, qui se souviennent des attaques brutales du TTP, notamment contre des écoles, des hôtels, des églises et des marchés.
Depuis le retour des talibans afghans au pouvoir à Kaboul il y a un an, Islamabad se plaint de plus en plus des attaques du TTP, notamment le long de la poreuse frontière avec l'Afghanistan.
L'armée pakistanaise a déclaré mardi que quatre soldats avaient été tués dans une attaque suicide contre un convoi militaire dans le Waziristan du Nord, où le TTP est très présent, à la frontière avec l'Afghanistan.
Le nouveau régime de Kaboul a toujours assuré qu'il ne permettrait pas que des groupes militants utilisent le sol afghan pour lancer des attaques contre ses voisins.
La semaine dernière, le président américain Joe Biden a annoncé que le chef d'Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait été tué par une frappe un drone américain à Kaboul, remettant en question la promesse des talibans de ne pas abriter de groupes militants.
Les talibans ont ensuite publié une déclaration soigneusement formulée, dans laquelle ils condamnaient l'attaque mais sans confirmer la présence de Zawahiri en Afghanistan ni reconnaître sa mort.
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