Le Mali demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur les "actes d'agression" français #
Le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l'ONU une réunion d'urgence pour faire cesser ce qu'il présente comme "les actes d'agression" de la France sous forme de violations de sa souveraineté, de soutien apporté selon lui aux groupes jihadistes et d'espionnage.
Le ministère malien des Affaires étrangères a diffusé mercredi auprès de journalistes une lettre en ce sens adressée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, à la présidence en exercice chinoise du Conseil de sécurité. Le Mali "se réserve le droit de faire usage de la légitime défense" si les agissements français persistent, conformémement à la Charte des Nations unies, affirme le ministre.
La lettre est datée du 15 août, date du départ du dernier soldat français au Mali après neuf ans d'engagement contre les jihadistes. La junte au pouvoir au Mali depuis le putsch d'août 2020 s'est détournée de la France et de ses alliés pour se tourner vers la Russie.
M. Diop dénonce dans cette lettre les "violations répétitives et fréquentes" de l'espace aérien national par les forces françaises et les vols d'appareils français se livrant à "des activités considérées comme de l'espionnage" et des tentatives "d'intimidation". Les autorités maliennes disposent "de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l'espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions", ajoute le texte.
Les autorités françaises n'ont pas réagi à ces accusations.
Le Mali "invite" le Conseil de sécurité à oeuvrer pour que la France "cesse immédiatement ses actes d'agression" et demande à la présidence chinoise de communiquer ces éléments aux membres du Conseil de sécurité en vue d'une réunion d'urgence, indique M. Diop.
mk-kt-sd-lal/jhd
Mali: un groupe jihadiste affirme avoir tué quatre paramilitaires de Wagner #
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda a affirmé avoir tué quatre paramilitaires du groupe de sécurité privé russe Wagner dans une embuscade dans le centre du Mali, selon un communiqué authentifié lundi par l'ONG américaine SITE spécialisée dans le suivi des groupes radicaux.
L'information a été confirmée à l'AFP par deux élus locaux et une source hospitalière, tandis qu'un haut responsable de l'armée malienne dans le centre se refusait de confirmer ou d'infirmer.
Samedi, "un groupe de mercenaires de Wagner est sorti en motos dans la région de Bandiagara, partant du village de Djallo et se dirigeant vers les montagnes", dit le communiqué.
"Les soldats d'Allah les guettaient (...) et ont pu tuer quatre d'entre eux et le reste s'est enfui", poursuit l'organe de propagande du groupe jihadiste.
Dans un contexte sécuritaire très dégradé, la junte s'est détournée de la France et de ses partenaires, préférant s'en remettre à la Russie pour tenter d'endiguer la propagation jihadiste qui a gagné une grande partie du pays ainsi que le Burkina Faso et le Niger voisins.
Le Mali a fait appel massivement à ce qu'il présente comme des "instructeurs" venus de Russie pour soutenir son armée alors que Paris et Washington dénoncent la présence dans le pays de "mercenaires" du groupe privé russe Wagner, ce que dément Bamako.
La Russie avait admis en mai une présence de Wagner au Mali "sur une base commerciale", sans lien avec Moscou.
"Quatre russes ont été tués le week-end par les jihadistes vers Bandiagara", a assuré à l'AFP un élu local qui a requis l'anonymat. Une autre autorité locale a confirmé l'information.
Une source hospitalière malienne dans la région a elle aussi confirmé "la mort au combat de quatre russes". "L'un d'eux a transité par l'hôpital de Mopti", a-t-il ajouté.
L'armée malienne a mené de nombreuses opérations militaires pour "traquer" les groupes jihadistes dans le centre du Mali depuis le début de l'année. Plusieurs sources locales ont rapporté que les soldats étaient accompagnés de "soldats blancs".
Le GSIM, dont l'influence sur le terrain ne cesse de s'étendre, comprend une myriade de groupes jihadistes et opère principalement au Mali et au Burkina Faso.
bur-amt/roc
Israël: arrestation de suspects d'une fraude au chômage partiel en France #
Plusieurs personnes soupçonnées d'être impliquées dans une fraude au chômage partiel en France, évaluée à des dizaines de millions de shekels (plusieurs millions d'euros), et de blanchiment d'argent à l'aide de la cryptomonnaie ont été arrêtées lundi en Israël, a indiqué la police locale et une source proche du dossier à l'AFP.
Dans le cadre d'une enquête menée en coopération avec la gendarmerie française et Europol, la police israélienne a arrêté "trois suspects principaux" et "un certain nombre d'autres", placés en détention pour être interrogés.
L'enquête, qui porte sur des soupçons de "blanchiment de dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes" de cryptomonnaie, se concentre sur une "fraude à grande échelle visant le Trésor public français" menée depuis Israël, d'après la police, qui n'a pas détaillé l'identité des suspects.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une fraude massive au chômage partiel pendant la pandémie de Covid-19 en France, un dossier complexe aux multiples ramifications instruit à Paris à la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco).
En novembre 2020, le parquet de Paris avait estimé à 182 millions d'euros la fraude au chômage partiel, dont seulement 54 millions avaient été réellement détournés, le reste ayant pu être bloqué avant le versement. Plusieurs enquêtes ont été ouvertes.
Dans l'une d'elles, confiée depuis 2020 aux gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de l'Office central contre le travail illégal (OCLTI), a permis de dessiner le mode opératoire des escrocs.
Ces derniers ont profité du fait que le gouvernement français a élargi, dès le confinement et pour pallier l'arrêt d'activité en découlant, la possibilité de recourir au chômage partiel et d'indemniser les salariés.
Les fraudeurs usurpaient la dénomination sociale et le numéro d'identification d'entreprises existantes pour demander le versement d'indemnités.
Depuis juin 2021, un homme installé en région parisienne, est mis en examen, soupçonné d'appartenir à une organisation criminelle basée en Israël à l'origine de plus de 7.000 fausses demandes d'indemnisation au chômage partiel pour un préjudice total pour l'Etat avoisinant les 11 millions d'euros.
Les enquêteurs avaient mis au jour "des comptes ouverts en France et des comptes rebonds ouverts ensuite qui permettent de faire transiter rapidement l'argent" pour le réinsérer dans l'économie légale.
Le suspect français, âgé de 31 ans, "nie être l'animateur de cette escroquerie", a précisé à l'AFP son avocat, Me Philippe Ohayon.
Dans un communiqué, la police israélienne a fait état d'un dispositif "méthodique" pour blanchir de l'argent, dont une partie venait "de crimes commis à l'étranger", "en utilisant des monnaies numériques sur plusieurs plateformes avec l'objectif de masquer l'identité des propriétaires de l'argent".
"Ce n'est pas la seule affaire franco-israélienne et la coopération entre les deux pays est très active", a remarqué Me Ohayon.
Israël pourrait choisir de juger les suspects sur place ou bien la France pourrait demander leur extradition, qui ne sera effective que dans un an ou deux, selon Me Ohayon.
Ce délai "pose des problèmes en termes d'agenda judiciaire et de droits des personnes", a-t-il estimé, rappelant que son client était en détention provisoire depuis un an.
Ces dernières années, plusieurs Franco-israéliens ont été arrêtés par les autorités israéliennes dans des affaires d'escroquerie.
yz-alh-mk/cb/mib/hj
Mali: la justice malienne confirme l'inculpation des 49 militaires ivoiriens #
La justice malienne a confirmé officiellement lundi que les 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'un mois et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés, notamment pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat", et écroués.
"Il a été procédé les 10, 11 et 12 août à leur inculpation (...) et à leur placement sous mandat de dépôt" pour des faits de "crimes d'association de malfaiteurs, d'attentat et complot contre le gouvernement, d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, de détention, port et transport d'armes de guerre et de complicité de ces crimes", a indiqué le procureur Samba Sissoko dans un communiqué.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
"La Côte d'Ivoire attend que la médiation sollicitée par le Mali nous fasse un retour pour aviser", a indiqué à Abidjan une source proche de l'armée ivoirienne sous couvert d'anonymat. Il ne faut pas "se fier aux effets d'annonce, plusieurs médiations sont en cours, attendons qu'elles nous fassent connaître les résultats obtenus", a-t-elle ajouté.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall a rencontré lundi à Bamako le chef de la junte au Mali, le colonel Assimi Goïta.
Le président Sall a dit "vouloir trouver une solution africaine" à ce contentieux "dans le cadre d'une solidarité africaine". "Le Mali reste disponible à dialoguer", a-t-il poursuivi en saluant les efforts de médiation du président togolais Faure Gnassingbé.
Le président du Haut conseil islamique du Mali, Chérif Madani Haïdara, et l'archevêque de Bamako, Jean Zerbo, sont aussi intervenus auprès de la junte en vue d'un règlement à l'amiable, ainsi que l'influent chef religieux de Nioro (sud-ouest du Mali), Chérif Bouyé Haïdara, selon leurs entourages.
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
bur-stb-amt/cl
Acclamée, puis vilipendée: autopsie de neuf ans d'intervention de la France au Mali #
2013: le président François Hollande est acclamé à Tombouctou libérée des jihadistes par les forces françaises. Neuf ans plus tard, les slogans antifrançais fleurissent à Bamako, la junte accuse Paris de tous les maux, et le dernier soldat français vient de quitter le Mali. Retour sur une rupture.
Le 11 janvier 2013, la France lance l'opération Serval au Mali à la demande de l'Etat malien, pour enrayer la progression des jihadistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou (nord du Mali).
Fin janvier, le président français est accueilli en libérateur par une foule en liesse et déclare connaître "le plus beau jour de (sa) vie politique".
"Si la France n'était pas intervenue, aujourd'hui le Mali serait sous domination jihadiste. Ce combat, nous l'avons gagné", soulignait à l'AFP début 2022 le ministre des Affaires étrangères français d'alors, Jean-Yves Le Drian.
Une mission de l'ONU (Minusma, 15.000 hommes) est rapidement déployée.
En 2014, l'ancienne puissance coloniale choisit d'étendre son action militaire avec l'opération antijihadiste Barkhane, qui comptera jusqu'à 5.500 hommes. Objectif: poursuivre la lutte antiterroriste. Un excès de confiance dans une zone parmi les plus pauvres de la planète, minée par la corruption et les tensions communautaires, soulignent nombre d'experts.
"Serval répondait à une bonne stratégie, avec des objectifs clairs et des moyens adéquats. La grande erreur a été de rester", estime l'historien militaire Michel Goya. "On a voulu jouer les gendarmes au lieu de rester des pompiers. Mais il existait trop de problèmes structurels ingérables".
En mai-juin 2015, l'accord de paix dit d'Alger est signé entre le gouvernement et l'ex-rébellion non jihadiste. Très peu appliqué, il reste la référence pour une sortie de crise.
La même année commencent à se multiplier les attaques contre les forces sahéliennes et étrangères, ainsi que contre des lieux fréquentés par des étrangers. Engins explosifs artisanaux, attaques éclair de jihadistes à moto, attentats... Les groupes jihadistes gagnent du terrain au Niger et frappent désormais le Burkina Faso.
La contagion est en marche.
En mars 2017, le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM) est créé, fédération de groupes jihadistes autour d'Aqmi, dirigé par Iyad Ag Ghali. Un autre groupe, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), monte en puissance et signe une série d'attaques d'ampleur fin 2019 contre des bases militaires au Mali et au Niger.
En novembre, la France perd 13 de ses militaires dans la collision de deux hélicoptères au Mali. Le président Emmanuel Macron tape du poing sur la table et convoque les chefs d'Etats du Sahel au sommet de Pau (sud-ouest de la France) pour exiger un sursaut collectif. Une séquence diplomatique vécue comme une humiliation au Sahel. "Cet affront public a laissé des traces durables", commente une source sécuritaire ouest-africaine.
La France envoie 500 hommes supplémentaires sur le terrain pour mettre à terre l'EIGS, désigné ennemi numéro un, et poursuivre sa politique de "neutralisation" des cadres jihadistes. Le 4 juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane au Mali. Un succès symbolique majeur. S'ensuivent une série d'éliminations ciblées.
Mais les groupes armés ne lâchent pas leur emprise. Les autorités maliennes ne reprennent pas le terrain et n'installent ni services ni forces de sécurité dans les régions délaissées du pays.
"Le problème, c'est qu'à chaque victoire tactique française, l'Etat malien n'en a pas profité pour remettre des services, des juges, des préfets, des forces de sécurité dans ces zones. Or la nature a horreur du vide", estime, amer, le colonel Raphaël Bernard, trois fois déployé au Mali.
Paris compose avec l'immobilisme du président malien Ibrahim Boubacar Keita, tout en commençant à s'adjoindre des partenaires européens pour partager le fardeau, au sein du groupement de forces spéciales Takuba.
Mais à l'incurie du pouvoir s'ajoute l'instabilité politique: en août 2020 puis en mai 2021, deux coups d'Etat successifs secouent le Mali et mettent le pouvoir aux mains d'une junte qui joue rapidement la carte du sentiment antifrançais.
La dégradation de la situation sécuritaire malgré la présence de Barkhane fait grandir l'incompréhension des populations. Les violences se propagent dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Ghana. Inquiète du risque d'enlisement, la France, qui a dépensé un milliard d'euros par an dans cette opération, annonce la réduction de son engagement au Sahel (de 5.100 hommes à 3.000 à l'horizon 2022).
Bamako dénonce un "abandon en plein vol" et finit par recourir, selon des accusations occidentales démenties par le Mali, aux services de la sulfureuse société privée russe Wagner.
La junte s'arcboute depuis sur sa souveraineté et multiplie les déclarations hostiles à ses partenaires occidentaux. Elle est mise au ban et sanctionnée par les autres pays de la région durant six mois. Le divorce avec Paris est consommé et officialisé en février.
Lundi, le dernier soldat français a quitté le Mali, a annoncé l'état-major au lendemain d'une énième manifestation où des jeunes brandissaient des pancartes accusant la France de soutenir les jihadistes.
En près d'une décennie, 59 militaires français sont morts au Sahel, où la violence jihadiste ne cesse de s'étendre et de faire des victimes parmi les civils.
bur-dab/amt/at
Israël: arrestation de suspects d'une fraude au chômage partiel en France #
Plusieurs personnes soupçonnées d'être impliquées dans une fraude au chômage partiel en France, évaluée à des dizaines de millions de shekels, et de blanchiment d'argent à l'aide de la cryptomonnaie ont été arrêtées lundi en Israël, a indiqué la police locale et une source proche du dossier à l'AFP.
Dans le cadre d'une enquête menée en coopération avec la police française et Europol, la police israélienne a arrêté "trois suspects principaux" et "un certain nombre d'autres", placés en détention pour être interrogés.
L'enquête, qui porte sur des soupçons de "blanchiment de dizaines de millions de shekels en utilisant des mécanismes complexes" de cryptomonnaie, se concentre sur une "fraude à grande échelle visant le Trésor public français" menée depuis Israël, d'après la police, qui n'a pas détaillé l'identité des suspects.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait d'une fraude massive au chômage partiel pendant la pandémie de Covid-19 en France, un dossier complexe aux multiples ramifications instruit à Paris à la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco).
En novembre 2020, le parquet de Paris avait estimé à 182 millions d'euros la fraude au chômage partiel, dont seulement 54 millions avaient été réellement détournés, le reste ayant pu être bloqué avant le versement.
L'enquête, confiée depuis 2020 aux gendarmes de la section de recherches de Toulouse et de l'Office central contre le travail illégal (OCLTI), a permis de dessiner le mode opératoire des escrocs.
Ces derniers ont profité du fait que le gouvernement français a élargi, dès le confinement et pour pallier l'arrêt d'activité en découlant, la possibilité de recourir au chômage partiel et d'indemniser les salariés.
Les fraudeurs usurpaient la dénomination sociale et le numéro d'identification d'entreprises existantes pour demander le versement d'indemnités.
En juin 2021, un homme installé en région parisienne, avait été interpellé, soupçonné d'appartenir à une organisation criminelle basée en Israël à l'origine de plus de 7.000 fausses demandes d'indemnisation au chômage partiel pour un préjudice total pour l'Etat avoisinant les 11 millions d'euros.
Les enquêteurs avaient mis au jour "des comptes ouverts en France, et des comptes rebonds ouverts ensuite qui permettent de faire transiter rapidement l'argent" pour le réinsérer dans l'économie légale.
Dans un communiqué, la police israélienne a fait état d'un dispositif "méthodique" pour blanchir de l'argent, dont une partie venait "de crimes commis à l'étranger", "en utilisant des monnaies numériques sur plusieurs plateformes avec l'objectif de masquer l'identité des propriétaires de l'argent".
Ces dernières années, plusieurs Franco-israéliens ont été arrêtés par les autorités israéliennes dans des affaires d'escroquerie.
En décembre 2021, Israël avait extradé deux Franco-israéliens accusés de fraude, soupçonnés d'avoir obtenu de l'argent de sociétés et de personnes privées sous couvert notamment de promotion de projets de recherche médicale liés au Covid-19.
En septembre 2020, un autre Franco-israélien avait été condamné en France à sept ans de prison pour s'être fait passer pour l'ex-ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian auprès de riches personnalités afin de subtiliser des dizaines de milliers d'euros.
yz-alh/cb/hj
Départ de Barkhane: le Mali après deux ans de régime militaire #
Expansion jihadiste perpétuelle, absence de l'État, droits humains moribonds : la situation au Mali est morose deux ans après l'arrivée des militaires au pouvoir et au jour du départ définitif, lundi, des troupes françaises.
Le renversement d'Ibrahim Boubacar Keïta le 18 août 2020 par cinq jeunes colonels, après plusieurs mois de fronde populaire, a signé le virage d'un régime qui s'est peu à peu militarisé.
Les militaires ont nommé à tour de bras des officiers aux postes de pouvoir et d'administration. Ils ont installé un Parlement, arrêté une pléthore de poids lourds de la politique locale, dans le cadre d'une enquête anticorruption, et émis des mandats d'arrêt contre ceux qui avaient quitté le pays.
Ils ont achevé de mettre la main sur toutes les commandes du pouvoir lors d'un second coup de force en mai 2021.
Début août, l'ONG Human Rights Watch estimait que l'espace démocratique s'était drastiquement réduit avec un "harcèlement" de ceux qui critiquent le pouvoir, et la détention illégale d'autres.
Déjà épicentre du conflit au Sahel depuis 2012, le Mali a vu, ces dernières années, la guerre s'intensifier et l'expansion jihadiste s'accélérer. Les attaques se multiplient jusqu'au Sud, y compris aux abords de Bamako.
Dans le nord et le centre du pays, les représentants de l'État se cantonnent aux villes. L'accord de paix signé en 2015 entre Bamako et des groupes armés ex-rebelles du nord du Mali ne s'est jamais accompagné d'avancées majeures. Ces derniers restent armés et fermement implantés.
Dans les immenses brousses rurales, les civils, issus des mêmes communautés ethniques que les belligérants, sont pris entre les feux des acteurs du conflit et victimes d'amalgames meurtriers. Leur situation humanitaire s'aggrave et a poussé 370.000 personnes à fuir leur domicile, selon le HCR.
Les bilans humains sont de plus en plus lourds : ainsi, le nombre de personnes tuées au Sahel au cours des six premiers mois de 2022 est déjà plus important que sur toute l'année 2021.
Quasiment chaque mois est ponctué d'un nouveau massacre. En août, 42 soldats maliens ont été tués à Tessit dans l'une des attaques les plus meurtrières contre l'armée. En juin, plus de 130 civils étaient tués à Diallassagou en une nuit.
La junte s'est portée au pouvoir au nom d'un souverainisme qu'elle jugeait bafoué et délaissé sur l'autel de la lutte antijihadiste. La fibre patriotique du "Mali Kura" (Mali nouveau, en bambara) a trouvé un fort écho auprès des 20 millions de Maliens, au détriment des partenaires occidentaux impliqués.
La France, ancienne puissance coloniale, a été poussée vers la sortie au fil des philippiques franco-maliennes et l'Union européenne a arrêté ses formations militaires.
L'ONU, présente avec 13.000 Casques bleus depuis 2013, a une marge de manoeuvre de plus en plus faible : ses missions liées aux droits de l'homme sont entravées par les autorités, son porte-parole a été expulsé, ses rotations de contingents ont été temporairement suspendues.
Au nom du même souverainisme, les colonels ont refusé de tenir des élections, comme demandé par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao), se prévalant d'une bonne organisation en temps voulu plutôt qu'une course à l'élection.
Durant le premier semestre de l'année 2022, le Mali a été financièrement et économiquement durement sanctionné par des voisins que Bamako a dit influencés par Paris.
Dans ce pays classé parmi les moins développés au monde, 7.5 des quelque 20 millions d'habitants avaient besoin en 2022 d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.
Bamako a ardemment relancé ses partenariats russe et chinois établis après son indépendance en 1960 sous le régime socialiste de Modibo Keïta. La relation avec Moscou, historiquement axée sur l'éducation, porte désormais davantage sur la défense depuis 2020.
La Russie a ainsi livré plusieurs lots de matériel de guerre (volants et terrestres). En outre, des paramilitaires russes de la société Wagner sont arrivés début 2022, mais Bamako dément leur présence tandis que Moscou parle d'un contrat "commercial" entre Wagner et le Mali qui ne concerne pas la Russie.
Un récent rapport d'experts missionnés par l'ONU a évoqué la présence de "soldats blancs" accompagnant les soldats maliens sur la scène de tueries, notamment à Robinet El Ataye, où 33 civils ont été tués en mars.
Ce changement d'alliance a coïncidé avec le développement d'un discours anti-français au Mali et de ce que l'état-major français a nommé "la guerre de l'information" entre la Russie, le Mali et la France.
bur/amt/bat/jg
Acclamée, puis vilipendée: autopsie de neuf ans d'intervention de la France au Mali #
2013: le président François Hollande est acclamé à Tombouctou libérée des jihadistes par les forces françaises. Neuf ans plus tard, les slogans antifrançais fleurissent à Bamako, la junte accuse Paris de tous les maux, et le dernier soldat français vient de quitter le Mali. Retour sur une rupture.
Le 11 janvier 2013, la France lance l'opération Serval au Mali à la demande de l'Etat malien, pour enrayer la progression des jihadistes associés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont pris le contrôle de Kidal, Gao et Tombouctou (nord du Mali).
Fin janvier, le président français est accueilli en libérateur par une foule en liesse et déclare connaître "le plus beau jour de (sa) vie politique".
"Si la France n'était pas intervenue, aujourd'hui le Mali serait sous domination jihadiste. Ce combat, nous l'avons gagné", soulignait à l'AFP début 2022 le ministre des Affaires étrangères français d'alors, Jean-Yves Le Drian.
Une mission de l'ONU (Minusma, 15.000 hommes) est rapidement déployée.
En 2014, l'ancienne puissance coloniale choisit d'étendre son action militaire avec l'opération antijihadiste Barkhane, qui comptera jusqu'à 5.500 hommes. Objectif: poursuivre la lutte antiterroriste. Un excès de confiance dans une zone parmi les plus pauvres de la planète, minée par la corruption et les tensions communautaires, soulignent nombre d'experts.
"Serval répondait à une bonne stratégie, avec des objectifs clairs et des moyens adéquats. La grande erreur a été de rester", estime l'historien militaire Michel Goya. "On a voulu jouer les gendarmes au lieu de rester des pompiers. Mais il existait trop de problèmes structurels ingérables".
En mai-juin 2015, l'accord de paix dit d'Alger est signé entre le gouvernement et l'ex-rébellion non jihadiste. Très peu appliqué, il reste la référence pour une sortie de crise.
La même année commencent à se multiplier les attaques contre les forces sahéliennes et étrangères, ainsi que contre des lieux fréquentés par des étrangers. Engins explosifs artisanaux, attaques éclair de jihadistes à moto, attentats... Les groupes jihadistes gagnent du terrain au Niger et frappent désormais le Burkina Faso.
La contagion est en marche.
En mars 2017, le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" (GSIM) est créé, fédération de groupes jihadistes autour d'Aqmi, dirigé par Iyad Ag Ghali. Un autre groupe, l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), monte en puissance et signe une série d'attaques d'ampleur fin 2019 contre des bases militaires au Mali et au Niger.
En novembre, la France perd 13 de ses militaires dans la collision de deux hélicoptères au Mali. Le président Emmanuel Macron tape du poing sur la table et convoque les chefs d'Etats du Sahel au sommet de Pau (sud-ouest de la France) pour exiger un sursaut collectif. Une séquence diplomatique vécue comme une humiliation au Sahel. "Cet affront public a laissé des traces durables", commente une source sécuritaire ouest-africaine.
La France envoie 500 hommes supplémentaires sur le terrain pour mettre à terre l'EIGS, désigné ennemi numéro un, et poursuivre sa politique de "neutralisation" des cadres jihadistes. Le 4 juin, le chef d'Aqmi, l'Algérien Abdelmalek Droukdel, est tué par Barkhane au Mali. Un succès symbolique majeur. S'ensuivent une série d'éliminations ciblées.
Mais les groupes armés ne lâchent pas leur emprise. Les autorités maliennes ne reprennent pas le terrain et n'installent ni services ni forces de sécurité dans les régions délaissées du pays.
"Le problème, c'est qu'à chaque victoire tactique française, l'Etat malien n'en a pas profité pour remettre des services, des juges, des préfets, des forces de sécurité dans ces zones. Or la nature a horreur du vide", estime, amer, le colonel Raphaël Bernard, trois fois déployé au Mali.
Paris compose avec l'immobilisme du président malien Ibrahim Boubacar Keita, tout en commençant à s'adjoindre des partenaires européens pour partager le fardeau, au sein du groupement de forces spéciales Takuba.
Mais à l'incurie du pouvoir s'ajoute l'instabilité politique: en août 2020 puis en mai 2021, deux coups d'Etat successifs secouent le Mali et mettent le pouvoir aux mains d'une junte qui joue rapidement la carte du sentiment antifrançais.
La dégradation de la situation sécuritaire malgré la présence de Barkhane fait grandir l'incompréhension des populations. Les violences se propagent dans le nord de la Côte d'Ivoire, du Bénin et du Ghana. Inquiète du risque d'enlisement, la France, qui a dépensé un milliard d'euros par an dans cette opération, annonce la réduction de son engagement au Sahel (de 5.100 hommes à 3.000 à l'horizon 2022).
Bamako dénonce un "abandon en plein vol" et finit par recourir, selon des accusations occidentales démenties par le Mali, aux services de la sulfureuse société privée russe Wagner.
La junte s'arcboute depuis sur sa souveraineté et multiplie les déclarations hostiles à ses partenaires occidentaux. Elle est mise au ban par les autres pays de la région durant six mois. Le divorce avec Paris est consommé et officialisé en février.
Lundi, le dernier soldat français a quitté le Mali, a annoncé l'état-major au lendemain d'une énième manifestation où des jeunes brandissaient des pancartes accusant la France de soutenir les jihadistes.
En neuf ans, 48 militaires français ont été tués au Mali, où les violences jihadistes et intercommunautaires ont fait des milliers de morts civils.
bur-dab/amt/at
Mali: la justice malienne confirme l'inculpation des 49 militaires ivoiriens #
La justice malienne a confirmé officiellement lundi que les 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'un mois et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés, notamment pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat", et écroués.
"Il a été procédé les 10, 11 et 12 août à leur inculpation (...) et à leur placement sous mandat de dépôt" pour des faits de "crimes d'association de malfaiteurs, d'attentat et complot contre le gouvernement, d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, de détention, port et transport d'armes de guerre et de complicité de ces crimes", a indiqué le procureur Samba Sissoko dans un communiqué.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
"La Côte d'Ivoire attend que la médiation sollicitée par le Mali nous fasse un retour pour aviser", a indiqué à Abidjan une source proche de l'armée ivoirienne sous couvert d'anonymat. Il ne faut pas "se fier aux effets d'annonce, plusieurs médiations sont en cours, attendons qu'elles nous fassent connaître les résultats obtenus", a-t-elle ajouté.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Président en exercice de l'Union africaine (UA), le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall devait évoquer la sitution des prisonniers ivoiriens lors d'une rencontre lundi à Bamako avec le chef de la junte militaire au pouvoir au Mali, le colonel Assime Goïta.
Le president du Haut conseil islamique du Mali, Chérif Madani Haïdara, et l'archevêque de Bamako, Jean Zerbo, sont aussi intervenus auprès de la junte en vue d'un règlement à l'amiable, ainsi que l'influent chef religieux de Nioro (sud-ouest du Mali), Chérif Bouyé Haïdara, selon leurs entourages.
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
bur-amt-stb/cl
Mali: la justice malienne confirme l'inculpation des 49 militaires ivoiriens #
La justice malienne a confirmé officiellement lundi que les 49 militaires ivoiriens détenus depuis plus d'un mois et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés, notamment pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat", et écroués.
"Il a été procédé les 10, 11 et 12 août à leur inculpation (...) et à leur placement sous mandat de dépôt" pour des faits de "crimes d'association de malfaiteurs, d'attentat et complot contre le gouvernement, d'atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat, de détention, port et transport d'armes de guerre et de complicité de ces crimes", a indiqué le procureur Samba Sissoko dans un communiqué.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
bur-amt/cpy
Manifestation au Mali pour accélérer le départ de l'armée française #
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté dimanche dans une ville du nord du Mali pour accélérer le départ de la force militaire française Barkhane, ont indiqué des organisateurs et des élus locaux à l'AFP.
"Nous donnons à compter de ce jour dimanche 14 août 2022 un ultimatum de 72H pour le départ définitif de Barkhane", ont déclaré des manifestants se présentant comme "les forces vives" de Gao, une ville située dans le nord du pays, en proie aux violences jihadistes.
Gao abrite aussi les derniers militaires français présents au Mali, en partance pour le Niger.
Les rapports entre la junte au pouvoir à Bamako et Paris, ancienne puissance coloniale, se sont brutalement dégradés ces derniers mois, poussant les deux pays à la rupture après neuf ans de présence française ininterrompue pour lutter contre les jihadistes.
"Barkhane dégage", "Barkhane parrain et allié des groupes terroristes", "Aucune puissance étrangère ne fera du Mali son butin", brandissaient des manifestants sur des banderoles, selon des photographies transmises par les organisateurs à l'AFP.
Ces messages circulent notamment dans les cercles farouchement anti-français et sur les réseaux sociaux. La France dénonce régulièrement les campagnes massives de désinformation à son encontre.
"Les marcheurs ont été reçus par le directeur de cabinet du gouverneur, à qui ils ont remis leur déclaration", a déclaré à l'AFP Issa Idrissa, responsable de la communication du gouverneur. La manifestation a été confirmée à l'AFP par d'autres reponsables locaux.
kt-bur-amt/dth
Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des "mercenaires" inculpés et écroués #
Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'état" et écroués.
"Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour +tentative d'atteinte à la sûreté de l'état+ et mis sous mandat de dépôt", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur et un responsable du ministère de la Justice ont confirmé l'information à l'AFP.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Selon une source proche de ces négociations, "les discussions, pourtant avancées, ont buté sur certains points, ce qui peut expliquer ce retour judiciaire en force dans le dossier".
"La justice va continuer son travail, mais les négociations vont continuer aussi", a-t-il ajouté.
Le Mali a exigé que la Côte d'Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime "des regrets" pour le déploiement de soldats sur son territoire sans cadre légal, selon des sources diplomatiques proches des négociations.
Bamako demande également à Abidjan de lui livrer des personnalités maliennes présentes en Côte d'Ivoire et recherchées par la justice du Mali, selon ces sources.
Autant de conditions rejetées par le gouvernement ivoirien, qui a affirmé que le processus de libération "sera peut-être long".
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
Selon Bamako, ces soldats n'avaient "ni ordre de mission, ni autorisation" à leur arrivée au Mali le 10 juillet. Dès le lendemain, ils étaient accusés par les autorités maliennes d'être des "mercenaires" venus au Mali avec le "dessein funeste" de "briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel".
Pour Abidjan, leur présence était au contraire "bien connue des autorités maliennes". Ils faisaient partie des Eléments nationaux de soutien (NSE), procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.
C'est aussi ce que soutient la Minusma, et son porte-parole Olivier Salgado, le lendemain de leur arrestation.
Dans la foulée, le Mali avait durci le ton contre la Minusma, présente sur son territoire depuis 2013 pour l'aider à lutter contre les groupes jihadistes qui le déstabilisent par la violence.
Les rotations des contingents militaires et policiers de l'ONU sont suspendues - elles reprennent ce lundi - et M. Salgado est expulsé pour avoir publié des "informations inacceptables" sur le sujet, selon Bamako.
Quelques jours plus tard, l'ONU reconnait des "dysfonctionnements" dans une note adressée au gouvernement malien et admet que "certaines mesures n'ont pas été suivies".
"La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma", est-il notamment expliqué.
bur-amt/cpy
Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des "mercenaires" inculpés et écroués #
Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'état" et écroués.
"Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour +tentative d'atteinte à la sûreté de l'état+ et mis sous mandat de dépôt", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur et un responsable du ministère de la Justice ont confirmé l'information à l'AFP.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Selon une source proche de ces négociations, "les discussions, pourtant avancées, ont buté sur certains points, ce qui peut expliquer ce retour judiciaire en force dans le dossier".
"La justice va continuer son travail, mais les négociations vont continuer aussi", a-t-il ajouté.
Le Mali a exigé que la Côte d'Ivoire reconnaisse sa responsabilité et exprime "des regrets" pour le déploiement de soldats sur son territoire sans cadre légal, selon des sources diplomatiques proches des négociations.
Bamako demande également à Abidjan de lui livrer des personnalités maliennes présentes en Côte d'Ivoire et recherchées par la justice du Mali, selon ces sources.
Autant de conditions rejetées par le gouvernement ivoirien, qui a affirmé que le processus de libération "sera peut-être long".
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
Selon Bamako, ces soldats n'avaient "ni ordre de mission, ni autorisation" à leur arrivée au Mali le 10 juillet. Dès le lendemain, ils étaient accusés par les autorités maliennes d'être des "mercenaires" venus au Mali avec le "dessein funeste" de "briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l'ordre constitutionnel".
Pour Abidjan, leur présence était au contraire "bien connue des autorités maliennes". Ils faisaient partie des Eléments nationaux de soutien (NSE), procédure de l'ONU permettant aux contingents des missions de maintien de la paix de faire appel à des prestataires extérieurs pour des appuis logistiques.
C'est aussi ce que soutient la Minusma, et son porte-parole Olivier Salgado, le lendemain de leur arrestation.
Dans la foulée, le Mali avait durci le ton contre la Minusma, présente sur son territoire depuis 2013 pour l'aider à lutter contre les groupes jihadistes qui le déstabilisent par la violence.
Les rotations des contingents militaires et policiers de l'ONU sont suspendues - elles reprennent ce lundi - et M. Salgado est expulsé pour avoir publié des "informations inacceptables" sur le sujet, selon Bamako.
Quelques jours plus tard, l'ONU reconnait des "dysfonctionnements" dans une note adressée au gouvernement malien et admet que "certaines mesures n'ont pas été suivies".
"La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord) où est basé le contingent ivoirien de la Minusma", est-il notamment expliqué.
bur-amt/cpy
Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des "mercenaires" inculpés et écroués #
Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'état" et écroués, a appris dimanche l'AFP de plusieurs sources judiciaires.
"Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour +tentative d'atteinte à la sûreté de l'état+ et mis sous mandat de dépôt", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur a confirmé l'information à l'AFP.
Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
"Les 49 militaires sont effectivement inculpés et mis sous mandat de dépôt pour +atteinte à la sûreté de l'état+, et d'autres motifs", a déclaré de son côté à l'AFP un responsable du ministère de la justice.
La négociation semblait pour l'instant la voie privilégiée pour obtenir la libération de ces 49 soldats arrêtés le 10 juillet à leur arrivée à l'aéroport de Bamako.
Le Togo joue le rôle de médiateur entre la Côte d'Ivoire et le Mali, mais de premières négociations le 28 juillet à Lomé, n'ont pas permis d'enregistrer de progrès.
Selon une source proche des discussions engagées sous l'égide du Togo, "les discussions pourtant avancées ont buté sur certains points, ce qui peut expliquer ce retour judiciaire en force dans le dossier".
"La justice va continuer son travail, mais les négociations vont continuer aussi", a-t-il ajouté.
Cette affaire illustre les tensions entre le Mali et la Côte d'Ivoire, accusée par Bamako d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d'Etat depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.
bur-amt/cpy
Mali: 49 militaires ivoiriens accusés d'être des "mercenaires" inculpés et écroués (sources judiciaires) #
Les 49 soldats ivoiriens détenus depuis plus d'un mois à Bamako et accusés par les militaires au pouvoir au Mali d'être des "mercenaires", ce que nie Abidjan, ont été inculpés pour "tentative d'atteinte à la sûreté de l'état" et écroués, a appris dimanche l'AFP de plusieurs sources judiciaires.
"Les 49 militaires ivoiriens ont été inculpés vendredi pour +tentative d'atteinte à la sûreté de l'état+ et mis sous mandat de dépôt", a déclaré à l'AFP une source judiciaire malienne proche du dossier. Un proche collaborateur du procureur a confirmé l'information à l'AFP. Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l'ONU et exige leur libération.
bur-amt/cpy