Ouverture du "dialogue national" au Tchad, "un moment décisif" selon le chef de la junte #
"Un moment décisif pour l'histoire de notre pays": après plusieurs reports, Mahamat Idriss Déby Itno, le chef de la junte au pouvoir au Tchad, a donné samedi le coup d'envoi du dialogue national inclusif, qui reste toutefois boycotté par certains groupes armés et de la société civile.
Le dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir au Tchad depuis avril 2021 a pour objectif de tourner de "tourner la page" de la transition et permettre d'organiser des "élections libres et démocratiques".
Ce dialogue doit "tracer les voies d'un nouveau départ" vers un "Tchad prospère" débarassé des "périodes troubles", a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans.
Au début de la transition, il avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils, dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois. "C'est une immense responsabilité historique, pour laquelle, nous n'avons que deux choix: l'assumer ou la trahir", a-t-il dit samedi.
Le chef de la junte, général cinq étoiles vêtu d'un treillis militaire, a prononcé un discours d'une trentaine de minutes au Palais du 15 Janvier, dans la capitale N'Djamena quadrillée par un important dispositif sécuritaire, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant 21 jours, pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Les questions de la paix et des libertés fondamentales seront également évoquées.
"il est grand temps de stopper la spirale de la violence" dans ce pays qui a connu depuis son indépendance en 1960 de nombreux coups d'Etat, a déclaré le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, présent à la cérémonie. "il est temps d'enterrer la hâche de guerre", a-t-il poursuivi.
Ce DNI, qui devait initialement se tenir en février avant d'être plusieurs fois repoussé, s'ouvre moins de deux semaines après la signature, à Doha, d'un accord entre la junte tchadienne et une quarantaine de groupes rebelles.
Ce pré-dialogue avec certains groupes armés qui avaient combattu le régime d'Idriss Déby pendant des années prévoit notamment un "cessez-le-feu". L'accord signé le 8 août permet aux rebelles de participer au dialogue.
"Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi, chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), revenu jeudi à N'Djamena après plusieurs années d'exil pour participer au dialogue tout comme Mahamat Nouri, chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
"Ce dialogue doit nous permettre de mettre définitivement le recours aux armes derrière nous", a affirmé Abderamane Koulamallah, porte-parole du gouvernement.
Selon un décret signé mercredi par le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, ce DNI aura un caractère "souverain" et ses décisions seront "exécutoires".
Or le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), l'un des principaux groupes rebelles à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Déby, n'a pas signé l'accord de Doha et ne participera pas au dialogue, le considérant "biaisé d'avance".
Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de membres de la société civile, a également refusé d'y participer, accusant la junte de perpétuer des "violations des droits humains" et de préparer une candidature à la présidentielle du général Déby.
"Les portes du dialogue demeurent ouvertes", a affirmé en conclusion de son discours Mahamat Idriss Déby.
Les Tchadiens interrogés par l'AFP semblaient eux-même divisés sur l'issue du dialogue voulu par les nouvelles autorités.
"L'ouverture de ce dialogue national mène directement vers l'impasse parce que les différentes sensibilités politiques et de la société civile ne participent pas à ce processus", a déploré à l'AFP Abdelaziz, un étudiant de 32 ans.
"Le dialogue national peut contribuer à ramener définitivement la paix au Tchad qui a tant souffert des affres de la guerre", espérait de son côté Mimi, 37 ans, caissière dans un hôpital.
Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-lad/dyg/emp/roc/cl
Le dialogue national au Tchad, un "moment décisif dans l'histoire de notre pays", selon le chef de la junte #
Le dialogue national au Tchad, qui s'est ouvert samedi pour une durée de trois semaines après plusieurs reports, est un "moment décisif pour l'histoire de notre pays", a déclaré le chef de la junte au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno.
"Ce dialogue national inclusif est un moment décisif pour notre pays", a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, et avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils, dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.
Ce dialogue doit "tracer les voies d'un nouveau départ", a poursuivi lMahamat Idriss Déby, vêtu d'un treillis militaire.
yas-lad/dyg/fio
Le dialogue national au Tchad, un "moment décisif dans l'histoire de notre pays", selon le chef de la junte #
Le dialogue national au Tchad, qui s'est ouvert samedi pour une durée de trois semaines après plusieurs reports, est un "moment décisif pour l'histoire de notre pays", a déclaré le chef de la junte au pouvoir, Mahamat Idriss Déby Itno.
"Ce dialogue national inclusif est un moment décisif pour notre pays", a déclaré lors de la cérémonie d'ouverture Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, et avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils, dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.
Ce dialogue doit "tracer les voies d'un nouveau départ", a poursuivi lMahamat Idriss Déby, vêtu d'un treillis militaire.
yas-lad/dyg/fio
Au Tchad, ouverture du "dialogue national inclusif", après plusieurs reports #
Le dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir au Tchad, plusieurs fois reporté, s'est ouvert samedi pour trois semaines avec pour objectif de "tourner la page" de la transition et permettre d'organiser des "élections libres et démocratiques".
Le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, est arrivé vers 10h30 (09H30 GMT) en tenue militaire dans la cour extérieure du palais du 15 janvier, encadré par un important dispositif de sécurité, où il a inauguré une statue symbolisant l'unité nationale avant de passer en revue les détachements d'honneur et de rejoindre l'intérieur du palais, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le jeune dirigeant, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils, dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.
Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant 21 jours au Palais du 15 Janvier, au coeur de la capitale N'Djamena, pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Les questions de la paix et des libertés fondamentales seront également évoquées. Les délégués se réuniront en différentes commissions.
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, doit également s'exprimer pour l'ouverture du dialogue.
Ce DNI, qui devait initialement se tenir en février avant d'être plusieurs fois repoussé, s'ouvre moins de deux semaines après la signature, à Doha, d'un accord entre la junte tchadienne et une quarantaine de groupes rebelles.
Ce pré-dialogue avec certains groupes armés qui avaient combattu le régime d'Idriss Déby pendant des années prévoit notamment un "cessez-le-feu". L'accord signé le 8 août permet aux rebelles de participer au dialogue.
"Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi, chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), revenu jeudi à N'Djamena après plusieurs années d'exil pour participer au dialogue tout comme Mahamat Nouri, chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a félicité le Tchad pour ce dialogue, dans lequel il a salué une "opportunité historique de poser de nouvelles fondations pour la stabilité" du pays.
Le Tchad, indépendant de la France depuis 1960, a connu durant son histoire de nombreux coups d'Etat et tentatives. "Ce dialogue doit nous permettre de mettre définitivement le recours aux armes derrière nous", a affirmé Abderamane Koulamallah, porte-parole du gouvernement.
Selon un décret signé mercredi par le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, ce DNI aura un caractère "souverain" et ses décisions seront "exécutoires".
"Le président du Conseil militaire de transition, président de la République, chef de l'État, en est le garant", précise le décret.
Or le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), l'un des principaux groupes rebelles à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Déby, n'a pas signé l'accord de Doha et ne participera pas au dialogue, le considérant "biaisé d'avance".
Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de membres de la société civile, a également refusé de participer au dialogue, accusant la junte de perpétuer des "violations des droits humains" et de préparer une candidature à la présidentielle du général Déby, qui s'était engagé, au début de la transition, à ne pas se présenter.
De son côté, Succès Masra, un opposant à la junte à la tête du parti Les Transformateurs, qui est membre de Wakit Tamma, a appelé samedi à la résistance civile et à des manifestations lors d'un meeting au siège de son parti à N'Djamena, devant plusieurs centaines de ses partisans entourés d'une forte présence policière.
Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-lad/dyg/emp/roc/cl
Tchad: un opposant à la junte appelle à la "résistance" #
Succès Masra, un opposant à la junte au pouvoir au Tchad, a appelé samedi, jour de l'ouverture d'un "dialogue national" entre les autorités et l'opposition civile et armée, à "la résistance pour la justice et l'égalité".
Au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno, tué au front contre des rebelles en avril 2021 après avoir dirigé le pays d'une main de fer pendant plus de 30 ans, son fils, le jeune général Mahamat Idriss Déby Itno, avait été proclamé président à la tête d'un Conseil militaire de transition de 15 généraux, tous fidèles à son défunt père.
Il avait aussitôt promis des élections libres et démocratiques dans un délai de 18 mois, après un "dialogue national inclusif".
Mais les différents reports du dialogue, qui s'ouvre samedi pour une durée de trois semaines et qui devait initialement se tenir en février, rendent peu probables le transfert du pouvoir aux civils en octobre.
"Nous décrétons, à partir de ce 20 août, 60 jours de résistance pour la justice et l'égalité en commençant dès aujourd'hui (...) afin de créer d'ici le 20 octobre, date finale de cette période de transition, un nouveau gouvernement du peuple", a déclaré Succès Masra lors d'un meeting au siège de son parti dans le 7e arrondissement de la capitale tchadienne N'Djamena. Durant son meeting, devant plusieurs centaines de ses partisans et avec une forte présence policière, M. Masra a appelé notamment à des manifestations.
M. Masra, 38 ans, à la tête du parti Les Transformateurs, s'était porté candidat à la dernière élection présidentielle en avril 2021. Mais sa candidature avait été rejetée, une modification de la Constitution empêchant toute personne de moins de 40 ans de prétendre à la magistrature suprême au Tchad.
"Cela ressemble à une tentative d'enfumage mais maintenant si les gens pensent qu'ils peuvent remettre en cause les institutions de la République, ils en porteront la responsabilité", a réagi à l'AFP Abderaman Koulamallah le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication nommé par la junte, évoquant un "épiphénomène".
Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de représentants de la société civile, dont est membre Les Transformateurs, a refusé de participer au dialogue national, le considérant comme "biaisé".
Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
dwi-dyg/ia
Le "général-président" tchadien Mahamat Déby dans les pas de son père #
Mahamat Idriss Déby Itno, le regard fuyant, paraît bien timoré quand l'armée annonce le 20 avril 2021 à la télévision la mort de son père Idriss Déby Itno, maître absolu du Tchad depuis 30 ans, tué au front contre des rebelles.
Le jeune général arbore déjà quatre étoiles à 37 ans mais son nouveau costume semble alors bien grand pour cet homme issu d'une école d'officiers tchadienne et n'ayant jamais approché la politique de près ou de loin: dans la même vidéo, il est proclamé, par les militaires fidèles à son père, chef d'une junte de 15 généraux et Président de la République jusqu'à des "élections libres et démocratiques".
Seize mois plus tard, il campe un chef de l'État assuré, copiant les attitudes martiales de son géniteur, au pays ou en côtoyant de nombreux présidents à l'étranger, car rapidement adoubé par une communauté internationale tout aussi prompte à vilipender et sanctionner ailleurs en Afrique les militaires putschistes.
Une communauté internationale à laquelle il donne des gages, s'engageant à limiter à 18 mois la période de transition et à organiser un dialogue national inclusif (DNI) pour rendre le pouvoir aux civils. Après plusieurs reports, le DNI s'ouvre samedi au palais du 15-Janvier, au coeur de la capitale N'Djamena.
Tout comme son père au début de son règne et dans un pays constamment en proie à des rebellions, Mahamat Déby ne se départ jamais de son treillis les premiers mois, et du béret rouge des commandos d'élite de la garde présidentielle qu'il commandait sous Idriss Déby.
Ni de ses lunettes noires qui lui donnent un air menaçant. Certains le décrivent comme taciturne et secret, d'autres disent qu'il s'efforce d'asseoir une autorité déjà contestée, dans la rue comme chez certains compagnons influents de son père.
Puis il troque progressivement la tenue militaire pour le boubou et la coiffe traditionnelle qu'affectionnait Idriss Déby. Ou bien le costume bien taillé, fines lunettes dorées sur le nez. Là encore, comme son père.
Surnommé "Kaka" - "grand-mère" en arabe tchadien - en référence à la mère d'Idriss Déby qui l'a élevé, il est réputé s'être illustré au combat notamment en 2009, dans l'est, contre la rébellion.
Tout comme son père là encore, ancien rebelle qui s'est emparé du pouvoir en 1990 - à 38 ans - et n'a jamais cessé de se dépeindre en "guerrier" menant ses soldats au front.
Mahamat Déby a rapidement "consolidé son pouvoir en s'entourant des caciques de l'ancien régime", assure Thierry Vircoulon, spécialiste de l'Afrique centrale à l'Institut français des relations internationales (IFRI), pour qui "il y a une vraie continuité entre le père et le fils, le système Déby est toujours en place".
En 1993, Idriss Déby, arrivé trois ans plus tôt au pouvoir par les armes, lançait une conférence nationale souveraine pour mettre en place les institutions de l'État après une période de transition. Tout comme "Kaka" avec le dialogue national. "Mahamat a la même volonté que son père d'afficher un semblant de dialogue avec les oppositions", affirme Kelma Manatouma, chercheur tchadien en sciences politiques, poursuivant que, par le passé, cela n'avait pas "débouché sur les résultats escomptés".
Mahamat brandit aussi, depuis peu, un bâton de commandement similaire à celui dont Idriss se séparait rarement. Au-delà de l'habit et des accessoires, la ressemblance s'arrête là: le père faisait bien son mètre 80, le fils est de taille bien plus modeste.
Experts et officiers étrangers ironisaient volontiers sur ce jeunot à quatre étoiles. Il s'en est épinglé une cinquième le 21 décembre 2021, devenant général de corps d'armée, le plus haut grade possible.
Pour asseoir son pouvoir, Idriss Déby s'appuyait sur son ethnie, ultra-minoritaire, les Zaghawas, à qui il a confié les postes clés de l'armée. Mahamat, bien qu'à moitié gorane par sa mère, ethnie souvent rivale voire ennemie, s'appuie sur le même clan.
"Ce sont toujours les mêmes qui sont au pouvoir, autour des Zaghawas", souligne Roland Marchal, du Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences Po Paris.
Certains observateurs notent cependant des différences dans l'exercice du pouvoir.
Contrairement à Idriss Déby, qui interdisait toute manifestation, Mahamat Déby "laisse un petit espace pour que les oppositions puissent s'exprimer", admet M. Marchal. Le nouvel homme fort du Tchad a également organisé un "pré-dialogue" au Qatar avec des groupes rebelles, que son père avait combattus pendant des années.
L'homme fort du Tchad a également tendu la main à des chefs rebelles - dont son propre cousin, Timan Erdimi, également membre de l'ethnie Zaghawa - qui avaient essayé à plusieurs reprises de renverser son défunt géniteur, leur permettant de participer au dialogue national.
"Il est moins impulsif que le père, plus posé, il écoute plus qu'il ne parle", assure anonymement un proche conseiller.
Il a également dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis il y a un an de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
dyg-gir-yas/nzg
Cinq choses à savoir sur le Tchad #
Le Tchad, pays pauvre enclavé du Sahel, gouverné par une junte militaire depuis le décès en avril 2021 du président Idriss Déby Itno qui l'a dirigé pendant 30 ans, est un allié stratégique des Occidentaux dans la lutte antijihadiste.
Enclavé au coeur du Sahel, ce pays d'une superficie d'environ 1,3 million de km2 est frontalier du Cameroun, du Nigeria, du Niger, de la Libye, du Soudan et de la Centrafrique.
Sa population s'élève à plus de 16 millions d'habitants (Banque mondiale 2020), dont un peu plus de la moitié sont musulmans.
Le changement climatique a entraîné une accélération de la désertification et l'assèchement du lac Tchad, souligne la Banque mondiale.
Il totalise plus d'un million de personnes en "déplacement forcé", dont plus de 580.000 réfugiés fuyant des conflits dans les pays voisins, selon le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR).
Ancienne colonie française, le Tchad a connu une forte instabilité après l'indépendance en 1960, avec une rébellion dans le nord dès 1965.
En 1980, une guerre civile éclate entre partisans de Goukouni Weddeye, président du Gouvernement d'union nationale de transition (appuyé par la Libye) et ceux de son ministre de la Défense Hissène Habré, qui prend le pouvoir en 1982.
En 1990, Hissène Habré est renversé par Idriss Déby Itno. Selon une commission d'enquête tchadienne, la répression sous son régime a fait 40.000 morts. Hissène Habré sera condamné à la prison à vie pour crimes contre l'humanité par un tribunal spécial africain à Dakar en 2017 et décédéra en août 2021.
En février 2008, une attaque rebelle qui atteint les portes du palais présidentiel est repoussée grâce au soutien français.
En 2019, Paris aide le président Déby en bombardant une colonne de rebelles tchadiens entrés par la Libye dans le nord-est.
En avril 2021, Déby, blessé dans des combats contre des rebelles dans le nord, décède. Il venait d'être réélu pour un sixième mandat, après 30 années d'exercice du pouvoir très autoritaire.
Son fils, le général Mahamat Idriss Déby Itno, est aussitôt proclamé président, dirigeant un Conseil militaire de transition. Il promet des élections dans les 18 mois, après un "dialogue national inclusif" avec l'opposition et les innombrables groupes rebelles, qui s'ouvre le 20 août, après plusieurs reports.
Le 8 août 2022, il signe un accord au Qatar avec une quarantaine de groupes rebelles pour lancer un dialogue national. Le 18 août, deux importants chefs rebelles, qui vivaient en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président, sont rentrés au Tchad.
Le Tchad connaît des défis militaires à toutes ses frontières.
Dans la région du lac Tchad (sud-ouest), l'armée lutte depuis 2015 contre la fraction du groupe nigérian Boko Haram affiliée à l'organisation Etat islamique (EI).
L'armée participe à une force multinationale mixte (FMM) appuyée par les Occidentaux, regroupant le Nigeria, le Niger et le Cameroun, ainsi qu'à la force antijihadiste de l'organisation régionale G5 Sahel (comprenant également la Mauritanie, le Burkina Faso et le Niger, mais dont le Mali s'est retiré).
L'état-major français de l'opération antijihadiste qui succédera à Barkhane sera pour l'heure maintenu à N'Djamena.
Les violences entre communautés sont fréquentes dans le centre et le sud.
Dans le massif du Tibesti (nord) et à la frontière avec la Libye, l'armée affronte des rebelles et des orpailleurs.
Son économie est très dépendante du pétrole, produit depuis 2003, mais sa production s'est limitée à 47 millions de barils en 2021, selon l'Observatoire tchadien des Finances publiques.
Entre 2014 et 2016, la baisse des cours de l'or noir a provoqué une crise de la dette. La part détenue par le groupe suisse Glencore a été restructurée en 2018.
N'Djamena négocie maintenant la restructuration de sa dette dans le cadre d'une initiative de suspension du service de la dette du G20, créé pendant la pandémie de Covid-19.
La pandémie "a probablement exacerbé le taux de pauvreté" (42% en 2018), souligne la Banque africaine de développement (BAD).
Le Tchad est le troisième pays le moins développé au monde selon l'ONU. Il affiche un des taux les plus élevés de mortalité maternelle et un enfant sur cinq y meurt avant ses cinq ans (Banque mondiale).
Plusieurs restes d'australopithèques ont été découverts au Tchad, notamment "Toumaï", vieux de 7 millions d'années, considéré par certains scientifiques comme le premier représentant de la lignée humaine.
acm-ang/dyg/roc
Au Tchad, ouverture du "dialogue national inclusif", après plusieurs reports #
Le dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir au Tchad, plusieurs fois reporté, s'ouvre samedi pour trois semaines avec pour objectif de "tourner la page" de la transition et permettre d'organiser des "élections libres et démocratiques".
Mahamat Idriss Déby Itno, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) après la mort de son père Idriss Déby, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition pour permettre le retour du pouvoir aux civils, dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.
Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant 21 jours au Palais du 15 Janvier, au coeur de la capitale N'Djamena, pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum. Les questions de la paix et des libertés fondamentales seront également évoquées. Les délégués se réuniront en différentes commissions.
"Mahamat Idriss Déby doit prononcer un discours d'ouverture vers 10h00, et les travaux du dialogue commenceront dimanche ou lundi", a précisé à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby, premier vice-président du comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI). "Tous les délégués ne pourront pas être présents dès le début, comme certains viennent de l'intérieur du pays", a poursuivi M. Kebzabo.
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, doit également s'exprimer pour l'ouverture du dialogue.
Ce DNI, qui devait initialement se tenir en février avant d'être plusieurs fois repoussé, s'ouvre moins de deux semaines après la signature, à Doha, d'un accord entre la junte tchadienne et une quarantaine de groupes rebelles.
Ce pré-dialogue, avec certains groupes armés qui avaient combattu le régime d'Idriss Déby pendant des années, prévoit notamment un "cessez-le-feu". Cet accord signé le 8 août permet aux rebelles de participer au dialogue.
"Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi, chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), revenu jeudi à N'Djamena après plusieurs années d'exil pour participer au dialogue tout comme Mahamat Nouri, chef de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a félicité le Tchad pour ce dialogue, dans lequel il a salué une "opportunité historique de poser de nouvelles fondations pour la stabilité" du pays.
Le Tchad, indépendant de la France depuis 1960, a connu durant son histoire de nombreux coups d'Etat et tentatives. "Ce dialogue doit nous permettre de mettre définitivement le recours aux armes derrière nous", a affirmé Abderamane Koulamallah, porte-parole du gouvernement.
Selon un décret signé mercredi par le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby, ce DNI aura un caractère "souverain" et ses décisions seront "exécutoires".
"Le président du Conseil militaire de transition, président de la République, chef de l'État, en est le garant", précise le décret.
Or le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), l'un des principaux groupes rebelles à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Déby, n'a pas signé l'accord de Doha et ne participera pas au dialogue le considérant "biaisé d'avance".
Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de membres de la société civile, a également refusé de participer au dialogue, accusant la junte de perpétuer des "violations des droits humains" et de préparer une candidature à la présidentielle du général Déby, qui s'était engagé, au début de la transition, à ne pas se présenter.
La désignation des délégués est également vivement critiquée. "Nous estimons que 80% des membres sont proches de la junte", a affirmé Succès Masra, à la tête du parti Les Transformateurs, membre de Wakit Tamma.
Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-lad/dyg/emp/roc
Tchad: rassemblements interdits contre la junte, dispersés par la police #
Des rassemblements sporadiques à l'appel de l'opposition ont été rapidement dispersés par un important dispositif policier à N'Djamena, la junte au pouvoir au Tchad ayant interdit toute manifestation, a constaté un journaliste de l'AFP.
Wakit Tamma, un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile, avait appelé à manifester contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président Idriss Déby, au pouvoir sans partage pendant plus de 30 ans, tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
Wakit Tamma souhaite manifester à la veille de l'ouverture samedi à N'Djamena du Dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir. Un dialogue qui doit déboucher sur des "élections libres et démocratiques" et la remise du pouvoir aux civils. Wakit Tamma ne participera pas au dialogue, qu'elle considère comme "biaisé".
La manifestation avait été interdite par le ministre de la Sécurité publique, estimant que les organisateurs de la marche n'ont pas "respecté le délai légal de dépôt".
"La ville est calme, à l'exception d'un cas isolé lorsque quelques jeunes ont brûlé un pneu sur un pont à Walia", au sud de la capitale tchadienne, près de la frontière avec le Cameroun, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police le colonel Paul Manga. "il n'y a eu aucune arrestation", a-t-il poursuivi.
"Il y a de la contestation avec sept arrestations du côté de Farcha", à l'ouest de la capitale, a de son côté affirmé Max Laolngar, le coordinateur de Wakit Tamma.
Dans un communiqué publié jeudi, le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), groupe rebelle à l'origine de l'offensive qui a tué Idriss Déby, et qui ne participera pas au dialogue national, a apporté son soutien à la manifestation de Wakit Tamma. "Au lieu de prendre les dispositions nécessaires pour sécuriser ces manifestations, comme d'habitude la junte ordonne de manière abusive leur interdiction", selon le communiqué.
Les manifestations de l'opposition sont régulièrement interdites par les autorités.
En avril 2021, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, six personnes avaient été tuées à N'Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites par les autorités, organisées par l'opposition et la société civile.
yas-dwi-dyg/lad/emp
Tchad: l'opposition maintient une manifestation interdite par la junte #
Un collectif de l'opposition au Tchad a annoncé jeudi lors d'une conférence de presse maintenir sa manifestation prévue vendredi et en appelle à la "désobéissance civile" tout en dénonçant le "caractère illégal" de l'interdiction du rassemblement par la junte au pouvoir.
Wakit Tamma, un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile, avait appelé à manifester le 19 août contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président Idriss Déby, au pouvoir sans partage pendant plus de 30 ans, tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
Wakit Tamma souhaite manifester à la veille de l'ouverture à N'Djamena du Dialogue national inclusif entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir. Un dialogue qui doit déboucher sur des "élections libres et démocratiques" et la remise du pouvoir aux civils. Wakit Tamma ne participera pas au dialogue, qu'elle considére comme "biaisé".
Mercredi, le ministre de la Sécurité publique avait interdit la manifestation, estimant que les organisateurs de la marche n'ont pas "respecté le délai légal de dépôt".
"Au-delà du caractère illégal de la décision du ministre de la Sécurité publique qui viole les instruments internationaux des droits de l'Homme que le Tchad a ratifiés, Wakit Tamma et ses partenaires décident de maintenir la marche du 19 août 2022 et de lancer la désobéissance civile sur l'ensemble du territoire national", a déclaré lors d'une conférence de presse Max Laolngar, le coordinateur de Wakit Tamma.
"Quand l'arbitraire devient la règle et l'injustice une monnaie, la désobéissance civile est un droit sacré pour tout le peuple", a-t-il poursuivi.
"Ils veulent défier la loi, ils vont tirer les conséquences de leurs actes", a menacé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Abderamane Koulamallah.
Les manifestations de l'opposition sont régulièrement interdites par les autorités.
En avril 2021, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, six personnes avaient été tuées à N'Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites par les autorités, organisées par l'opposition et la société civile.
yas-lad/dyg/emp
Deux importants chefs rebelles de retour au Tchad après des années d'exil #
A deux jours de l'ouverture d'un dialogue national plusieurs fois reporté, Timan Erdimi et Mahamat Nouri, deux importants chefs rebelles tchadiens en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, sont rentrés jeudi à N'Djamena.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur la capitale en 2019 ont été stoppées grâce aux avions de l'armée française, a atterri en début de matinée à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis très content de regagner le pays après tant d'années d'exil", a déclaré à l'AFP Timan Erdimi, 67 ans, arborant une fine barbe blanche et vêtu d'un habit traditionnel et d'un bonnet blanc.
Un peu plus tard dans la matinée, Mahamat Nouri, leader de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), est lui aussi arrivé à l'aéroport de la capitale tchadienne. M. Nouri, ancien ministre de la défense d'Idriss Déby, avant de faire défection, avait été mis en examen en France pour "crimes contre l'humanité" pour le recrutement présumé d'enfants soldats au Tchad et au Soudan. Incarcéré à Paris en 2019, il est remis en liberté en 2020 pour raisons de santé.
Une foule compacte de plusieurs centaines de personnes a accueilli Mahamat Nouri, vêtu d'un grand boubou et un turban blanc sur la tête, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les deux chefs rebelles doivent participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif (DNI), qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
Le chef de l'UFR, qui vivait en exil depuis une dizaine d'années au Qatar et dont le frère jumeau Tom est emprisonné depuis plusieurs mois en Egypte, est membre de l'ethnie zaghawa comme son oncle Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans avant d'être tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
"On ne pas peut s'attendre à ce que Timan Erdimi se contente de se rallier au pouvoir, il va certainement jouer sa propre partition, on peut même s'attendre à ce que les tensions, qui sont importantes en ce moment au sein de la communauté zaghawa, soient alimentées par Timan, plutôt qu'il ne les calme", déclare à l'AFP Jérome Tubiana, chercheur français spécialiste du Tchad et de ses groupes rebelles.
Les deux chefs rebelles avaient participé à l'offensive de 2008 qui est arrivée aux portes du palais présidentiel, avant finalement d'être repoussée, notamment grâce à l'appui de la France.
En 2019, après une autre offensive ratée, la justice tchadienne avait condamné Timan Erdimi par contumace à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
En novembre 2021, la junte au pouvoir avait décrété une amnistie générale pour les rebelles et opposants, affirmant vouloir "faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays".
M. Erdimi est un cousin de Mahamat Idriss Déby, le nouvel homme fort du Tchad, qui a pris le pouvoir à la suite de son père Idriss Déby, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT). Mahamat Idriss Déby s'est arrogé pratiquement tous les pouvoirs, après avoir dissous le gouvernement et suspendu la Constitution. Il a promis le retour d'un pouvoir civil à l'issue d'une période de transition de 18 mois.
Après plusieurs années de lutte armée, le 8 août, l'UFR de Timan Erdimi et l'UFDD de Mahamat Nouri, au côté d'une quarantaine d'autres groupes rebelles, ont signé un accord au Qatar avec la junte au pouvoir, prévoyant notamment un cessez-le-feu. "Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi.
Les groupes signataires sont invités à participer au DNI, forum de réconciliation nationale qui s'ouvre samedi à N'Djamena après plusieurs reports. Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant trois semaines pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum.
Mais deux des principaux groupes rebelles, ainsi qu'une plateforme de partis politiques et de la société civile, ont refusé de participer au DNI, le considérant comme "biaisé".
L'UFR, avec plusieurs centaines d'hommes, est basée dans le sud de la Libye et dans le nord du Tchad.
L'UFDD, basée en Libye, est sortie très affaiblie du départ de Mahamat Mahdi Ali, parti fonder en 2016 le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact), groupe rebelle à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie à Idriss Déby.
Le Tchad, membre du G5 Sahel, est considéré comme un partenaire clé dans la lutte antijihadiste menée en Afrique centrale et de l'Ouest par les Occidentaux, à commencer par la France.
dwi-dyg/jhd
Retour au Tchad du chef rebelle Timan Erdimi après des années d'exil #
A deux jours de l'ouverture d'un dialogue national plusieurs fois reporté, Timan Erdimi, un important chef rebelle tchadien en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, est rentré jeudi à N'Djamena.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur la capitale en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, a atterri en début de matinée à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis très content de regagner le pays après tant d'années d'exil", a déclaré à l'AFP Timan Erdimi, 67 ans, arborant une fine barbe blanche et vêtu d'un habit traditionnel et d'un bonnet blanc.
M. Erdimi doit participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif (DNI), qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert des pouvoirs aux civils.
Le chef de l'UFR, qui vivait en exil depuis une dizaine d'années au Qatar, est membre de l'ethnie zaghawa comme son oncle Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans avant d'être tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
Le chef de l'UFR avait également participé à l'offensive de 2008 qui est arrivée aux portes du palais présidentiel, avant finalement d'être repoussé, notamment grâce à l'appui de la France.
En 2019, après son offensive ratée, la justice tchadienne avait condamné Timan Erdimi par contumace à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
En novembre 2021, la junte au pouvoir avait décrété une amnistie générale pour les rebelles et opposants, affirmant vouloir "faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays".
Le rebelle est un cousin de Mahamat Idriss Déby, le nouvel homme fort du Tchad, qui a pris le pouvoir à la suite de son père Idriss Déby, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT). Mahamat Idriss Déby s'est arrogé pratiquement tous les pouvoirs, après avoir dissous le gouvernement et suspendu la Constitution. Il a promis le retour d'un pouvoir civil à l'issue d'une période de transition de 18 mois.
Après plusieurs années de lutte armée, le 8 août, l'UFR de Timan Erdimi, au côté d'une quarantaine d'autres groupes rebelles, a signé un accord au Qatar avec la junte au pouvoir, prévoyant notamment un cessez-le-feu. "Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi.
Les groupes signataires sont invités à participer au DNI, forum de réconciliation nationale qui s'ouvre le 20 août à N'Djamena après plusieurs reports. Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant trois semaines pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum.
Mais deux des principaux groupes rebelles, ainsi qu'une plateforme de partis politiques et de la société civile, ont refusé de participer au DNI, le considérant comme "biaisé".
L'UFR, avec plusieurs centaines d'hommes, est basée dans le sud de la Libye et dans le nord du Tchad.
L'histoire du Tchad indépendant, colonie française jusqu'en 1960, est ponctuée de coups d'État ou tentatives, et d'offensives de rébellions venues de Libye ou du Soudan voisins.
Le Tchad, membre du G5 Sahel, est considéré comme un partenaire clé dans la lutte antijihadiste menée en Afrique centrale et de l'Ouest par les Occidentaux, à commencer par la France.
dwi-dyg/jhd
Retour au Tchad du chef rebelle Timan Erdimi après des années d'exil #
A deux jours de l'ouverture d'un dialogue national plusieurs fois reporté, Timan Erdimi, un important chef rebelle tchadien en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, est rentré jeudi à N'Djamena.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur la capitale en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, a atterri en début de matinée à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis très content de regagner le pays après tant d'années d'exil", a déclaré à l'AFP Timan Erdimi, 67 ans, arborant une fine barbe blanche et vêtu d'un habit traditionnel et d'un bonnet blanc.
M. Erdimi doit participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif (DNI), qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert des pouvoirs aux civils.
Le chef de l'UFR, qui vivait en exil depuis une dizaine d'années au Qatar, est membre de l'ethnie zaghawa comme son oncle Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans avant d'être tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
Le chef de l'UFR avait également participé à l'offensive de 2008 qui est arrivée aux portes du palais présidentiel, avant finalement d'être repoussé, notamment grâce à l'appui de la France.
En 2019, après son offensive ratée, la justice tchadienne avait condamné Timan Erdimi par contumace à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
En novembre 2021, la junte au pouvoir avait décrété une amnistie générale pour les rebelles et opposants, affirmant vouloir "faire table rase des vestiges hérités des périodes sombres de notre pays".
Le rebelle est un cousin de Mahamat Idriss Déby, le nouvel homme fort du Tchad, qui a pris le pouvoir à la suite de son père Idriss Déby, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT). Mahamat Idriss Déby s'est arrogé pratiquement tous les pouvoirs, après avoir dissous le gouvernement et suspendu la Constitution. Il a promis le retour d'un pouvoir civil à l'issue d'une période de transition de 18 mois.
Après plusieurs années de lutte armée, le 8 août, l'UFR de Timan Erdimi, au côté d'une quarantaine d'autres groupes rebelles, a signé un accord au Qatar avec la junte au pouvoir, prévoyant notamment un cessez-le-feu. "Nous avons signé cet accord pour rebâtir le Tchad", a affirmé à l'AFP Timan Erdimi.
Les groupes signataires sont invités à participer au DNI, forum de réconciliation nationale qui s'ouvre le 20 août à N'Djamena après plusieurs reports. Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant trois semaines pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum.
Mais deux des principaux groupes rebelles, ainsi qu'une plateforme de partis politiques et de la société civile, ont refusé de participer au DNI, le considérant comme "biaisé".
L'UFR, avec plusieurs centaines d'hommes, est basée dans le sud de la Libye et dans le nord du Tchad.
L'histoire du Tchad indépendant, colonie française jusqu'en 1960, est ponctuée de coups d'État ou tentatives, et d'offensives de rébellions venues de Libye ou du Soudan voisins.
Le Tchad, membre du G5 Sahel, est considéré comme un partenaire clé dans la lutte antijihadiste menée en Afrique centrale et de l'Ouest par les Occidentaux, à commencer par la France.
dwi-dyg/jhd
Dialogue national: un important chef rebelle de retour au Tchad après des années d'exil #
Un important chef rebelle tchadien, en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, est rentré jeudi à N'Djamena, à deux jours d'un dialogue national entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur la capitale en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, a atterri à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches à 08H10 (07H10 GMT).
M. Erdimi doit participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif, qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert des pouvoirs aux civils.
Le chef de l'UFR, qui vivait en exil depuis une dizaine d'années au Qatar, est membre de l'ethnie zaghawa comme son oncle Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad d'une main de fer pendant 30 ans avant d'être tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
En 2019, après son offensive ratée, la justice tchadienne avait condamné Timan Erdimi par contumace à une peine d'emprisonnement à perpétuité.
M. Erdimi, en habit traditionnel blanc, a enlacé plusieurs proches qui l'attendait à l'aéroport, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le rebelle, 67 ans, est un cousin de Mahamat Idriss Déby, le nouvel homme fort du Tchad, qui a pris le pouvoir à la suite de son père Idriss Déby, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT).
Le 8 août, l'UFR de Timan Erdimi, au côté d'une quarantaine d'autres groupes rebelles, a signé un accord au Qatar avec la junte au pouvoir, prévoyant notamment un "cessez le feu". Les groupes signataires sont invités à participer à un dialogue national inclusif, qui doit s'ouvrir le 20 août, pour une durée de trois semaines, à N'Djamena. Ce dialogue doit aboutir à des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
dwi-dyg/jhd
Dialogue national: un important chef rebelle de retour au Tchad après des années d'exil #
Un important chef rebelle tchadien, en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, est rentré jeudi à N'Djamena, à deux jours d'un dialogue national entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur N'Djamena en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, a atterri à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches à 08H10 (07H10 GMT)
M. Erdimi doit participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif, qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert des pouvoirs aux civils.
dwi-dyg/jhd
Dialogue national: un important chef rebelle de retour au Tchad après des années d'exil #
Un important chef rebelle tchadien, en exil depuis des années après avoir tenté de renverser l'ancien président Idriss Déby Itno, est rentré mercredi à N'Djamena, à deux jours d'un dialogue national entre l'opposition civile et armée et la junte au pouvoir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Timan Erdimi, le chef de l'Union des forces de la résistance (UFR), dont les colonnes qui fondaient sur N'Djamena en 2019 ont été stoppées grâce aux bombardements d'avions de l'armée française, a atterri à l'aéroport de N'Djamena où l'attendait une cinquantaine de proches à 08H10 (07H10 GMT)
M. Erdimi doit participer, à partir de samedi, à un grand dialogue national inclusif, qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert des pouvoirs aux civils.
dwi-dyg/jhd
Tchad: le dialogue national sera "souverain" et les décisions "exécutoires" (décret) #
Le dialogue national inclusif qui s'ouvre samedi au Tchad, pour déboucher sur des élections que le pouvoir promet "libres et démocratiques", sera "souverain" et ses décisions "exécutoires", selon un décret signé mercredi par le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno.
Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir en avril 2021 à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) au lendemain de la mort de son père, Idriss Déby, avait promis d'organiser un dialogue avec l'opposition civile et armée pour permettre, au terme de la transition, le transfert du pouvoir aux civils et des élections dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois.
"Le dialogue national inclusif est souverain" et ses résolutions sont "exécutoires", selon un décret signé mercredi. "Le président du Conseil militaire de transition, président de la République, chef de l'État, en est le garant", poursuit le décret.
Ce forum de réconciliation nationale s'ouvre le 20 août à N'Djamena après plusieurs reports. Quelque 1.400 délégués, membres de syndicats, de partis politiques et du CMT, se réuniront pendant trois semaines pour discuter de la réforme des institutions et d'une nouvelle Constitution, qui sera ensuite soumise à référendum.
Une quarantaine de groupes rebelles, certains ayant mené ces dernières années des offensives qui sont arrivées aux portes du palais présidentiel, seront également présents au dialogue, après avoir signé le 8 août, après cinq mois de négociations parfois houleuses, un accord de paix avec la junte à Doha.
Mais deux des principaux groupes rebelles, dont le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), à l'origine de l'offensive qui a coûté la vie en avril 2021 à Idriss Déby - lui-même était arrivé au pouvoir par les armes en 1990 avant de diriger le pays d'une main de fer pendant 30 ans -, ont refusé de signer l'accord de Doha.
Wakit Tamma, une coalition de partis d'opposition et de membres de la société civile, a également refusé de participer au dialogue, accusant la junte de perpétuer des "violations des droits humains".
"Il aurait fallu consacrer le caractère souverain du dialogue dans la charte de transition, car un décret est annulable à tout moment par une volonté unilatérale", a dénoncé Succès Masra, président du parti Les Transformateurs, membre de Wakit Tamma.
Mahamat Idriss Déby a dû donner des gages à la communauté internationale à qui il a promis de rendre, sous 18 mois, le pouvoir aux civils, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais le chef de la junte a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dyg/mba
Tchad: la junte interdit une manifestation de l'opposition #
La junte au pouvoir au Tchad a interdit une manifestation prévue vendredi à l'appel de plusieurs partis d'opposition car ses organisateurs n'ont pas "respecté le délai légal de dépôt", selon un communiqué publié mercredi du ministre de la Sécurité publique.
Wakit Tamma, un collectif de partis d'opposition et d'associations de la société civile, avait appelé à manifester le 19 août contre le Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par Mahamat Idriss Déby Itno, fils du défunt président Idriss Déby, au pouvoir sans partage pendant plus de 30 ans, tué en se rendant au front contre des rebelles en avril 2021.
Wakit Tamma voulait manifester à la veille de l'ouverture à N'Djamena du Dialogue national inclusif entre l'opposition civile et l'armée et la junte au pouvoir. Un dialogue qui doit déboucher sur des "élections libres et démocratiques" et la remise de pouvoir aux civils.
"Avec le soutien laxiste et un brin complaisant de la communauté internationale et particulièrement de la France, le CMT a tout orchestré pour préparer un dialogue biaisé en écartant les principaux mouvements politico-militaires et les forces vives les plus représentatives", a accusé le collectif dans un communiqué.
"La marche ou la manifestation dite pacifique (...) prévue pour le vendredi 19 août 2022 est strictement interdite" car "la demande n'a pas respecté le délai légal de dépôt qui est de cinq jours francs au minimum", selon un communiqué signé par le général Idriss Dokony Adiker, ministre de la Sécurité publique.
"Nous avons respecté toutes les procédures demandées, en nous refusant ils nous poussent à la résistance populaire", a déclaré à l'AFP Max Loalngar, le coordinateur du collectif Wakit Tama.
Les manifestations de l'opposition sont régulièrement interdites par les autorités.
En avril 2021, quelques jours après l'arrivée au pouvoir de Mahamat Idriss Déby, six personnes avaient été tuées à N'Djamena, la capitale, et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites par les autorités, organisées par l'opposition et la société civile.
yas-dwi-dyg/cl