Yvelines: des étudiants se battent pour la préservation de leur campus #
"Moins de béton, plus de moutons": quelques centaines de personnes ont manifesté vendredi pour sauvegarder le patrimoine du campus de Grignon (Yvelines) de l'école AgroParisTech, dont la vente sera bientôt effectuée.
Depuis 10 jours, les étudiants de première année d'AgroParisTech, futurs ingénieurs forestiers ou agronomes, bloquent l'accès à ce campus célèbre pour son château de style Louis XIII construit au 17e siècle, ses dépendances et ses 260 hectares de forêts et de pâtures.
"Le combat de la vente a eu lieu il y a des années, et il est perdu. Nous protestons contre l'opacité de cette vente et essayons de sauver ce qui peut être sauvé: le patrimoine du site", a expliqué à l'AFP Elsa Barré, une des étudiantes de première année à l'initiative de cette mobilisation.
"On souhaiterait qu'il y ait une vraie volonté de soutenir la transition écologique et que l'on ne privilégie pas des projets qui aient simplement pour but de créer de la richesse, mais des projets qui utilisent le potentiel scientifique et écologique de ce site", ajoute-t-elle, citant la richesse de ses sols et de sa biodiversité.
Vendredi, date butoir du dépôt des offres de rachat du site, les quelque 200 étudiants grévistes ont pu compter sur le soutien de professeurs, de chercheurs, de militants écologistes ou d'habitants de cette zone rurale des Yvelines.
"Quand les étudiants se mettent en ordre de marche, rien ne peut les arrêter", a déclaré lors de la manifestation Cedric Villani, député (ex-LREM) de la circonscription de l'Essonne de Saclay, où va déménager AgroParisTech.
"On est devant un site emblématique, par son passé et son patrimoine remarquable, ça va bientôt faire 200 ans que c'est un lieu de formation", a-t-il dit à l'AFP pour expliquer son soutien aux manifestants.
"Pourvu que reste sur ce site sa vocation de transmission et de préservation agricole et environnementale", a-t-il ajouté.
Devant les poubelles et les pneus utilisés pour bloquer l'accès principal au campus, vêtue comme beaucoup d'élèves de sa blouse de la ferme de Grignon, Zoé K., étudiante en Master 2 qui ne souhaitait pas donner son nom entier, a raconté être venue en transport en commun depuis la Cité universitaire de Paris, à près de 50 kilomètres de là.
"De savoir que ça ne va pas rester dans l'enseignement, ça me brise le coeur. Mon rêve le plus cher est que ce patrimoine reste ouvert à tous, comme un repère de l'agro-écologie", résumait-elle.
leo/dar/pb
La région Hauts-de-France ouvre à la concurrence d'importantes lignes de TER picardes #
Le Conseil régional des Hauts-de-France a lancé la procédure d'ouverture à la concurrence de nouvelles lignes de TER, reliant Paris à Calais, Cambrai et Laon, ainsi que de la future desserte Roissy-Picardie, a-t-on appris vendredi auprès de l'institution, confirmant une information du Courrier Picard.
Par cette délibération adoptée jeudi en séance plénière, le Conseil régional a lancé la procédure d'ouverture à la concurrence pour les "radiales parisiennes", a indiqué à l'AFP le président de la commission des Transports, Luc Foutry, soulignant qu'il s'agit de "lignes stratégiques et importantes, avec beaucoup de passagers".
"Nous ne sommes pas satisfaits de la qualité de service sur ces lignes-là", a-t-il insisté. "Sur ces lignes, on est régulièrement à moins de 80% de régularité".
"Nous n'avons jamais caché que nous voulions utiliser toutes les possibilités de la loi pour challenger la SNCF", a-t-il ajouté, alors que les Hauts-de-France figurent parmi les cinq régions françaises en pointe dans la mise en concurrence de leurs lignes de train.
"Nous croyons à l'avenir du train et ne pouvons pas nous résigner à une mauvaise qualité de service", a développé M. Foutry.
Le lot mis en concurrence, pour une durée de contrats non encore définie mais "qui pourrait avoisiner les 9 années d'exploitation effective" inclut les lignes dites du "Y Picard", et la desserte Roissy-Picardie, précise la délibération du Conseil. Pour cette dernière, la loi impose l'ouverture à la concurrence, le début d'exploitation étant prévu fin 2025.
Le Conseil régional a déjà lancé un appel d'offres pour trois lots de lignes moins importantes, représentant 20% de son réseau TER - l'étoile de Saint-Pol-sur-Ternoise, l'étoile d'Amiens et la ligne Paris-Beauvais. L'attribution des marchés est prévue pour fin 2021, pour une mise en oeuvre opérationnelle fin 2023.
bj/cab/zl
"Gilets jaunes": des peines "symboliques" pour le saccage de l'Arc de Triomphe #
Après l'émoi, le retour à "la raison". Huit personnes ont été condamnées jeudi à de la prison avec sursis ou du travail d'intérêt général pour leur rôle, modeste, dans le saccage très médiatisé de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Tous ont été reconnus coupables d'être entrés par effraction dans le monument historique, pris d'assaut par des protestataires pendant l'acte 3 de leur mouvement. Les principaux responsables des "scènes apocalyptiques" décrites par le tribunal pendant l'audience n'ont jamais été identifiés.
Plutôt qu'une amende, "symboliquement" et "par rapport à ce qu'il s'est passé", "le travail d'intérêt général nous paraissait bien", a dit la présidente Sonia Lumbroso aux prévenus alignés debout face à elle.
Au début de l'audience lundi, elle avait montré les photos et longuement décrit l'Arc de Triomphe couvert de tags ce 1er décembre 2018, l'intérieur "totalement saccagé" et pillé. Les dégâts ont été estimés à 1 million d'euros.
Ceux qui ont commis des dégradations ont écopé de peines de prison avec sursis - la plus lourde de huit mois avec sursis pour le jeune homme, 18 ans à l'époque, filmé en train de tenter de fracasser une porte à coups d'extincteur.
Ceux qui ont volé dans le monument des cartes postales, des Tour Eiffel ou des Arc de Triomphe miniatures devront eux s'acquitter d'une amende de 100 euros.
Tous devront effectuer 70 heures de travaux d'intérêt général.
Pendant les trois jours d'audience, avec patience et pédagogie, la présidente - une ancienne juge pour enfants - avait tenté de faire comprendre aux prévenus que l'Arc de Triomphe n'était "pas n'importe quel local". Un monument "historique", "symbolique", "national". "Partout dans le monde on sait que c'est Paris", avait-elle dit à ces jeunes pour la plupart sans histoire et originaires de toute la France.
Le tribunal a "résisté à la tentation de condamner simplement parce qu'on ne tient pas les vrais responsables", s'est réjoui Me Sajjad Hasnaoui-Dufrenne, dont le client a été relaxé pour la destruction partielle d'un moulage de "La Marseillaise".
La présence de son ADN n'a pas permis d'établir "autre chose que sa présence" sur les lieux, a dit la présidente.
"Les sanctions sont adaptées aux faits, on n'est plus dans l'excès" mais "dans la raison", s'est aussi satisfait Me Noémie Saidi-Cottier, dont le client, sans casier judiciaire, avait fait deux mois de détention provisoire pour les coups d'extincteur.
A l'audience, plusieurs prévenus avaient assuré ne pas avoir eu d'autre choix que de se "réfugier" dans l'Arc de Triomphe par "panique" ou "instinct de survie", alors que c'était "l'hystérie", "l'anarchie totale" dehors.
Le tribunal n'a pas été convaincu. "Il y avait d'autres moyens d'échapper au gaz lacrymogène", leur a répondu la présidente Lumbroso.
Certains ont reconnu être entrés et montés en haut du monument "par curiosité", pour "visiter". C'était peut-être pas le bon moment", avait concédé Tony E., 19 ans à l'époque et originaire d'Orléans.
Le tribunal a relaxé un ancien militaire lié à l'ultra-droite poursuivi pour avoir taguer son surnom "Sanglier" sur un pilier. "Je vous donne ma parole d'ancien légionnaire, ce n'est pas moi", a-t-il déclaré avant que le tribunal ne se retire pour délibérer.
Il avait ensuite déclamé "l'article 1 du code d'honneur du Légionnaire": "Légionnaire, tu es un volontaire, servant la France avec honneur et fidélité".
Plusieurs "gilets jaunes" étaient sur les bancs du public. L'un d'entre eux, Stéphane Espic, s'était même constitué partie civile - elle a été refusée - pour "dénoncer l'énorme mascarade" qu'est selon lui ce procès issu d'une volonté de "discréditer" le mouvement des "gilets jaunes", et où l'on juge de "pauvre gamins" plutôt que les véritables "casseurs".
Une "mascarade", a jugé Jérôme Rodrigues, figure du mouvement et éborgné pendant une manifestation, lui aussi présent. "378 gardes à vue" annoncées après le saccage de l'Arc de Triomphe pour arriver à "ça", a-t-il moqué.
mdh/pa/mpm
Prison avec sursis et travaux d'intérêt général pour le saccage de l'Arc de Triomphe #
Huit personnes ont été condamnées jeudi à Paris à des peines de prisons avec sursis et de travaux d'intérêt général pour avoir participé au saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Un ancien militaire lié à l'ultra droite, qui comparaissait pour un tag sur le monument, a lui été relaxé faute de preuve, a expliqué la présidente du tribunal, Sonia Lumbroso.
Jugés pour des dégradations et des vols, les huit prévenus ne sont pas les "principaux responsables" du saccage, jamais identifiés par les enquêteurs, avait reconnu le tribunal dès l'ouverture du procès lundi.
Tous les huit, pour la plupart sans casier judiciaire, devront effectuer 70 heures de travaux d'intérêt général pour être entré dans ce monument historique. La présidente du tribunal a expliqué avoir "symboliquement", vu les faits reprochés, préféré cette sanction à une amende au terme d'une "audience pleine de symboles".
Ceux qui avaient volé des petits objets (cartes postales, miniatures de l'Arc de Triomphe ou petites Tour Eiffel) dans le monument ont écopé d'une amende de 100 euros.
Les prévenus reconnus coupables de dégradations ont écopé de peines allant jusqu'à huit mois de prison avec sursis, cette dernière pour le jeune homme filmé en train de tenter de fracasser une porte avec un extincteur.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
La violence avait embrasé les rues de Paris samedi 1er décembre, acte 3 des manifestations de "gilets jaunes". Des centaines de véhicules avaient été brûlés, des commerces pillés et l'Arc de Triomphe pris d'assaut par des manifestants.
Les piliers du monument historique avaient été couverts de tags jusqu'à 5 m de haut, la boutique et le musée du monument "saccagés" et "pillés". Bilan: environ un million d'euros de dégâts.
Les neufs prévenus, pour la plupart âgés d'une vingtaine d'années, ont raconté devant le tribunal qu'ils étaient venus manifester "pacifiquement", "voir ce qu'il se passait", "par curiosité" ou "pour prendre des photos", et qu'ils étaient entrés dans l'Arc de Triomphe pour se "protéger" du gaz lacrymogène.
"C'était la panique", "l'hystérie totale", avaient-ils résumé devant le tribunal. Les véritables "casseurs, les "gros poissons", étaient par contre eux absents du procès, avaient regretté plusieurs avocats devant le tribunal.
mdh/pa/zl
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument, et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...) - des vols qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", a-t-elle reconnu. Les dégâts causés par le saccage avaient été estimés à un million d'euros.
Elle a requis pour ces prévenus 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Quand la place a été envahie par le gaz lacrymogène, "elle a été prise de panique, elle ne s'est pas posé la question de savoir si elle était autorisée à entrer", plaidera plus tard son avocate.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité des peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
"Quand ils arrivent toutes les dégradations ont déjà été commises", martèle plus tard Sajjad Hasnaoui-Dufrenne, un des avocats de la défense. Pour lui, la "vraie question du dossier", c'est l'absence des "casseurs" au tribunal.
"Ce procès est immensément pédagogique", s'est de son côté réjoui avant les réquisitions Jean-Philippe Morel, qui représente une association de défense du patrimoine, partie civile au procès.
La décision du tribunal est attendue jeudi en fin de journée.
mdh/emd/nm
Rapports médias/forces de l'ordre: des propositions de syndicats de journalistes #
Trois syndicats de journalistes ont dévoilé mercredi des propositions communes adressées à la commission Delarue, chargée par le gouvernement de revoir les relations entre journalistes et forces de l'ordre.
Cette commission indépendante, présidée par l'ancien contrôleur général des prisons Jean-Marie Delarue, a été créée à l'origine pour réécrire le très contesté article 24 de la proposition de loi Sécurité globale, qui vise à réprimer l'usage malveillant d'images des forces de l'ordre.
Mais, l'initiative ayant été très mal reçue par le Parlement, l'exécutif a réorienté les travaux de cette instance, désormais chargée selon Matignon de "proposer des mesures afin de mieux concilier le travail des journalistes et celui des forces de l'ordre lors de manifestations ou opérations de maintien de l'ordre".
Le Syndicat national des journalistes (SNJ), le SNJ-CGT et la CFDT Journalistes ont rendu publique mercredi leur contribution commune, dans laquelle ils appellent à "réparer les relations entre journalistes et forces de l'ordre", après les très nombreux incidents intervenus ces dernières années, notamment dans le cadre des manifestations contre la loi Travail en 2016 puis des rassemblements de "gilets jaunes".
"Il doit être mis fin à l'impunité des membres des forces de l'ordre qui auraient utilisé abusivement de leurs prérogatives contre des citoyens paisibles et des journalistes qui exerçaient leur profession", proclament ces organisations.
Pour y remédier, elles proposent notamment la création d'un document type aide-mémoire, "labellisé" par les ministères de l'Intérieur et de la Culture, qui rappellerait les "droits et devoirs de chacun".
Elles demandent aussi que les corps d'inspection de la police et la gendarmerie (IGPN et IGGN) obtiennent "un statut d'indépendance qui, seul, pourra les mettre à l'abri des critiques".
Elles réclament également la révision du Schéma national du maintien de l'ordre, et proposent la création d'un "groupe de contact national" réunissant syndicats de journalistes, ministère de l'intérieur et ministère de la Culture, "pour essayer de recréer ce dialogue qui fait défaut".
Enfin, elles se disent ouvertes à la présence, durant les manifestations, d'un officier référent, "indépendant" et "auquel les journalistes pourraient s'adresser en cas de tensions et de problèmes", mais refusent l'idée de faire porter à la presse un signe d'identification.
fpo/rh/nm
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument, et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...) - des vols qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", a-t-elle reconnu. Les dégâts causés par le saccage avaient été estimés à un million d'euros.
Elle a requis pour ces prévenus 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Quand la place a été envahie par le gaz lacrymogène, "elle a été prise de panique, elle ne s'est pas posé la question de savoir si elle était autorisée à entrer", plaidera plus tard son avocate.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité des peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
"Quand ils arrivent toutes les dégradations ont déjà été commises", martèle plus tard Sajjah Hasnaoui-Dufrenne, un des avocats de la défense. Pour lui, la "vraie question du dossier", c'est l'absence des "casseurs" au tribunal.
"Ce procès est immensément pédagogique", s'est de son côté réjoui avant les réquisitions Jean-Philippe Morel, qui représente une association de défense du patrimoine, partie civile au procès.
La décision du tribunal est attendue jeudi en fin de journée.
mdh/emd/nm
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument, et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...) - des vols qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", a-t-elle reconnu. Les dégâts causés par le saccage avaient été estimés à un million d'euros.
Elle a requis pour ces prévenus 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Quand la place a été envahie par le gaz lacrymogène, "elle a été prise de panique, elle ne s'est pas posée la question de savoir si elle était autorisée à entrer", plaidera plus tard son avocate.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité des peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
"Quand ils arrivent toutes les dégradations ont déjà été commises", martèle plus tard Sajjah Hasnaoui-Dufrenne, un des avocats de la défense. Pour lui, la "vraie question du dossier", c'est l'absence des "casseurs" au tribunal.
"Ce procès est immensément pédagogique", s'est de son côté réjoui avant les réquisitions Jean-Philippe Morel, qui représente une association de défense du patrimoine, partie civile au procès.
La décision du tribunal est attendue vendredi.
mdh/emd/dch
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: peines aménageables et travaux d'intêret général requis #
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté ont été requis mercredi à Paris au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018.
Dans cette "affaire atypique", "comment faire rentrer le symbole dans une peine, tout en restant juste ?", s'est interrogée la procureure Florence Lardet pendant ses réquisitions.
Les images de la "prise" de l'Arc de Triomphe, un symbole national, par des manifestants, avaient fait le tour des médias et créé un immense émoi.
Les neuf personnes jugées pour des vols et des dégradations ce 1er décembre 2018 ne sont pas "les principaux responsables" du saccage et du pillage du monument "emblématique", qui n'ont pas été identifiés, a rappelé la procureure.
Mais s'il n'est "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et leur responsabilité ne peut être "diluée". "Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", a-t-elle ajouté.
Elle a distingué deux groupes parmi les prévenus, originaires des quatre coins de la France et dont la majorité ont une vingtaine d'années et n'ont aucun casier judiciaire.
Dans le premier groupe figurent ceux qui sont accusés d'être entrés dans le monument et d'y avoir volé de petits objets (cartes postales, répliques miniatures de l'Arc de Triomphe et de la Tour Eiffel...). Pour ces vols, qui "peuvent apparaître comme relativement anodins", elle a demandé 105 heures de travaux d'intérêt général, à effectuer sous 18 mois sous peine d'amende, ainsi qu'une amende de 450 euros, dont 300 avec sursis.
Elle a demandé la même peine, mais un peu plus sévère, pour une jeune femme qui ne s'est pas présentée à l'audience et n'avait pas respecté son contrôle judiciaire.
Pour le "deuxième groupe", jugé pour des dégradations, la procureure a souhaité de peines de prison "aménageables". Pour l'ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite et accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe, elle a requis 15 mois d'emprisonnement dont six avec sursis.
Pour les jeunes prévenus qui comparaissent pour avoir donné des coups d'extincteur à une porte ou dégradé une statue, elle a demandé des peines allant jusqu'à 15 mois d'emprisonnement, dont neuf avec sursis.
Elle a aussi demandé à ce qu'ils effectuent des travaux d'intérêt général et des stages de citoyenneté.
L'audience se poursuit avec les plaidoiries de la défense. Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
mdh/emd/bma
Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
Son avocat, Me Jérôme Triomphe, n'a pas souhaité réagir.
"L'imputabilité à mon client du tir qui a blessé Mme Lignier est fragile" a réagi de son côté l'avocat du policier, Me Thibault de Montbrial.
"Le dossier auquel nous avons désormais accès permet d'autres hypothèses. En effet, d'autres policiers physiquement proches de lui ont effectué des tirs quasi concomitants, dans un contexte de surcroît très fortement dégradé qui justifiait ces tirs d'armes intermédiaires", a-t-il ajouté.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Elle a longtemps pensé qu'elle avait été blessé par un éclat de grenade.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause, alors que la jeune femme pensait de longue date qu'il s'agissait d'un éclat de grenade.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Saccage de l'Arc de Triomphe: au tribunal, la "gilet jaune" et "Sanglier" #
"Un tag, ça s'enlève". Au procès du saccage de l'Arc de Triomphe, le tribunal a entendu mardi une "gilet jaune" peu émue par les dégradations et un ancien militaire lié à l'ultra-droite, révolté d'être accusé d'avoir tagué ce monument historique.
Cécile A., 28 ans, est une vraie "gilet jaune". "Totalement", dit à la barre la jeune femme, enceinte, longs cheveux noirs sur le dos.
Contrairement à certains de ses huit co-prévenus jugés comme elle pour des vols ou dégradations, elle raconte sans hésitation comment elle s'est retrouvée à l'Arc de Triomphe, avec ses "compatriotes", ce samedi 1er décembre 2018.
Originaire de Gironde, elle avait bloqué des ronds-points au début des "gilets jaunes", puis manifesté pour les actes 1 et 2 à Bordeaux. Pour l'acte 3, elle décide avec des amis de rejoindre Paris, pour mieux se "faire entendre".
Place de l'Etoile, "l'atmosphère est bizarre", "beaucoup de monde", "y'en a qui rigolent, y en a qui s'échauffent", décrit-elle devant le tribunal.
Sous un brouillard de lacrymogène, les manifestants prennent d'assaut l'Arc de Triomphe, tagué de gigantesques inscriptions pro "gilets jaunes" ou anti-Macron. L'intérieur est saccagé, pillé. Bilan: un million d'euros de dégâts.
Les principaux responsables n'ont pas été identifiés, ils ne sont pas devant le tribunal. Cécile A. est jugée pour avoir volé dans le monument un parapluie, un Arc de Triomphe et deux Tour Eiffel miniatures. Pour les Tour Eiffel, elle conteste.
"Les dégradations, vous les voyez?", veut savoir la présidente Sonia Lumbroso. "Oui".
"Et ça ne vous choque pas plus que ça?".
"Honnêtement non", dit Cécile A. En manifestation, elle a "vu des gens perdre des mains, perdre des yeux, se faire tabasser". Là, "c'est que du matériel".
Avocat d'une association de défense du patrimoine, Jean-Philippe Morel est outré.
"Vous savez ce que ça représente l'Arc de Triomphe?", s'indigne-t-il. "C'est pas que des petites pierres qu'on pose les unes sur les autres".
Cécile A. ne se démonte pas. "La vie humaine représente beaucoup aussi, monsieur". Quant aux tags, dit-elle au tribunal, "ça s'enlève" avec "un coup de Karcher".
S'avance ensuite à la barre Sébastien F., 43 ans. Trapu, serré dans son blouson en cuir sombre, masque noir "Harley Davidson" sur le visage. Son profil est bien différent de celui des jeunes, pour la plupart sans casier judiciaire, qui comparaissent à ses côtés.
Le tribunal remontre la photo d'un pilier de l'Arc de Triomphe, tagué "Augmenter le RSA Sanglier". "Sanglier", c'est le surnom de toujours de cet ancien militaire -six ans de Légion étrangère- originaire de Besançon.
Lors de la perquisition chez lui, on a trouvé de très nombreuses armes, des drapeaux nazis, un portrait d'Hitler, énumère la présidente. "C'est quand même révélateur, ça donne des éléments de personnalité", note-t-elle l'air de rien. Elle rappelle qu'il a fait de la prison pour des violences.
Le 1er décembre, il a rejoint l'Arc de Triomphe avec des amis dont il a toujours tu le nom. "Parce que ce sont militaires", glisse son avocat. Avec d'autres, raconte Sébastien F., ils ont protégé la flamme du soldat inconnu puis sont "partis tôt", "les gens commençaient à faire n'importe quoi".
Il conteste avoir tagué son surnom sur le monument. "Et mon adresse aussi?", ironise-t-il. Et puis, il n'a "jamais touché le RSA". Enfin surtout, il n'aurait jamais "souillé un monument à la mémoire des anciens combattants".
L'accuser de ça, c'est "le pire affront qu'on puisse me faire. On m'a sali", dit celui qui avait été arrêté après un renseignement anonyme.
Qui l'aurait dénoncé?, demande le tribunal. Il soupçonne Serge Ayoub, figure de l'ultra-droite dont il était proche à l'époque, qui aurait été agacé que le tag mette "les projecteurs" sur sa mouvance.
Un avocat des parties civiles lui rappelle que devant les enquêteurs, il avait plutôt soupçonné les services de renseignement. "Vous soupçonnez toujours les agents de la DGSI?"
"Sanglier" ne semble pas détecter le sarcasme. "C'est peut-être les deux. Je ne vois pas tout à fait ce que ça change".
mdh/pga/or
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base d'une mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier, qui a soutenu le mémoire devant la Cour de cassation.
"Mais on ne peut pas retenir de cet arrêt qu'on peut crier +Castaner assassin!+ et que c'est couvert par la liberté d'expression", souligne Me Vernier. La cour a annulé la condamnation car "l'infraction n'est pas constituée, ce n'est plus le code pénal qui s'applique, mais la loi sur la presse".
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
En septembre dernier, Amnesty International avait dénoncé dans un rapport l'"acharnement judiciaire" contre les manifestants en France. En 2018 et 2019, plus de 40.000 personnes ont été condamnées pour divers infractions et délits "sur la base de lois vagues", fréquemment "utilisées pour restreindre illégalement les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression", affirme l'ONG.
as-alv/bdx/or
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base de la mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du Code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier.
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel. Les trois prévenus avaient en revanche été relaxés des faits de rébellion.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
Frédéric Vuillaume a été jugé à plusieurs reprises pour "entrave à la circulation" et "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".
as-alv/bdx/or