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Le Bangladesh défend le recours aux barbelés dans les camps de Rohingyas #

3/24/2021, 7:57 AM
Cox's Bazar, BGD

Les autorités du Bangladesh ont défendu mercredi le recours aux clôtures de barbelés cernant les vastes camps de réfugiés rohingyas de Cox's Bazar dans le sud du pays qui auraient entravé des réfugiés cherchant à fuir un incendie dévastateur qui a coûté la vie à au moins 15 morts et laissé près de 50.000 sans-abri.

Des réfugiés rohingyas se sont plaints, devant la presse et sur les réseaux sociaux, que certains d'entre eux avaient été blessés en se frayant un accès à travers les barbelés pour échapper aux flammes.

Selon l'ONU, les organisations d'aide aux réfugiés et des dirigeants rohingyas, les clôtures barbelées érigées ont entravé le travail de sauvetage et causé des blessures aux personnes qui cherchaient à se sauver du gigantesque incendie qui s'est déclaré lundi, réduisant en cendres quelque 10.000 baraques de réfugiés.

"Les efforts de sauvetage se sont révélés difficiles en raison de la présence de clôtures d'enceinte", indique dans une déclaration conjointe les Nations unies et les agences d'aide locales et internationales.

Près d'un million de Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, vivent dans des conditions misérables, dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps de Cox's Bazar, après avoir fui les persécutions militaires dans leur pays en 2017.

Le commissaire aux réfugiés du Bangladesh, Shah Rezwan Hayat, a défendu le recours aux clôtures construites ces derniers mois dans un contexte de dégradation de l'ordre public.

"Je ne pense pas que ces clôtures aient entravé les efforts de sauvetage. Il y a suffisamment de voies dans les camps et les centaines de nos fonctionnaires, policiers et volontaires étaient présents pour les secourir", a-t-il affirmé à l'AFP.

Il a ajouté que les clôtures n'avaient pas été construites à l'intérieur des camps pour servir de barrières entre les différents camps.

"Les clôtures de fils barbelés ont été érigées à la limite extérieure des camps pour assurer la sûreté et la sécurité des Rohingyas. Si les clôtures avaient fait office de barrière, comment des dizaines de camions de pompiers et de fourgons de police ont-ils pu pénétrer dans les camps dans les 20 minutes qui ont suivi l'incendie ?", a-t-il interrogé.

M. Hayat a également rejeté le chiffre avancé par l'ONU de 400 personnes portées disparues dans l'incendie, affirmant que la plupart les Rohingyas affectés avaient trouvé refuge chez des proches dans des camps voisins, dans des écoles et des centres de transit pour réfugiés.

"Nous sommes sur le terrain. Jusqu'à présent, nous ne pensons pas que quiconque manque à l'appel", a-t-il déclaré, ajoutant que les autorités et les agences des Nations unies construisaient actuellement des tentes et des abris temporaires et que la plupart des réfugiés avaient commencé à réinvestir les lieux.

Selon la police, aucune personne disparue ne lui a été signalée, en revanche huit personnes étaient interrogées sur l'origine de l'incendie. Selon M. Hayat, les premières constatations suggèrent que le feu est parti d'un réchaud dans une baraque de réfugiés, avant de se propager rapidement en raison d'un vent fort et de bonbonnes de gaz.

sa/stu/je/lth/pz

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MAR 23

Bangladesh: au moins 15 morts, 400 disparus et 45.000 déplacés après l'incendie d'un camp de réfugiés rohingyas #

3/23/2021, 2:15 PM
Cox's Bazar, BGD

Au moins 15 Rohingyas sont morts, 400 portés disparus et 45.000 déplacés après un incendie qui a ravagé un immense camp de réfugiés dans le sud-est du Bangladesh, selon l'ONU et les autorités locales.

L'incendie gigantesque, maîtrisé vers minuit lundi, a fait rage pendant plus de 10 heures, a raconté à l'AFP Mohammad Yasin, un Rohingya.

Près d'un million de Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, vivent dans des conditions misérables, dans des abris faits de bambous et de bâches, dans les camps du district bangladais de Cox's Bazar, après avoir fui les persécutions militaires dans leur pays en 2017.

Johannes van der Klaauw, responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Bangladesh, a fait état d'au moins 15 morts, 560 blessés, 400 disparus et 45.000 personnes déplacées, un bilan encore provisoire.

Les réfugiés seront "déplacés vers d'autres abris dans le camp", a indiqué M. van der Klaauw, précisant que le HCR disposait d'"un camp de transit" et qu'il n'était "pas question de les déplacer en dehors de la zone du camp".

"Près de 10.000 abris ont été incendiés", a déclaré à l'AFP Mohsin Chowdhury, secrétaire à la gestion des catastrophes et des secours, précisant qu'un comité allait enquêter sur le sinistre.

"Je n'ai pu sauver aucun de nos biens car j'étais occupée à sauver mes enfants du feu. Nous avons simplement fui notre maison", a témoigné Nasima Khatun.

- "Destruction et désespoir" -

"Les gens se sauvaient en courant car le feu se propageait rapidement. Beaucoup ont été blessés et j'ai vu au moins quatre corps", a raconté Aminul Haq, un autre réfugié.

Les employés du Programme alimentaire mondial (PAM) rapportaient mardi "de terribles scènes de dévastation, de destruction et de désespoir".

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a promis un million de dollars d'aide immédiate. "Il faudra 20 millions de dollars de plus pour répondre aux besoins les plus urgents", selon Angela Well, une porte-parole de l'organisation.

Il s'agit du troisième incendie à se déclarer dans les camps rohingyas en quatre jours, a déclaré à l'AFP un responsable des pompiers, Sikder. L'origine du sinistre demeure inconnue pour l'heure, selon lui.

Vendredi déjà, deux incendies avaient détruit des dizaines d'abris.

Pour l'organisation Refugees international, "cette tragédie est un terrible rappel de la position vulnérable des réfugiés rohingyas pris entre des conditions de plus en plus précaires au Bangladesh et la réalité d'une patrie désormais dirigée par les militaires responsables du génocide qui les a forcés à fuir".

"Nous pourvoyons aux secours en fournissant de la nourriture et de l'eau, et en érigeant des abris d'urgence pour les personnes qui ont perdu leur maison", a indiqué M. A. Halim, chef des opérations à Cox's Bazar pour le Croissant-Rouge du Bangladesh. Mais "des efforts encore plus importants" seront nécessaires "dans les semaines à venir, notamment à l'approche de la saison des cyclones", a-t-il prévenu.

Selon Gazi Salahuddin, un inspecteur de police, l'incendie a pris de l'ampleur avec l'explosion de bonbonnes de gaz dont se servent les réfugiés pour cuisiner.

- "Trop grande coïncidence" -

Un représentant des Rohingyas, Sayed Ullah, a demandé "une enquête immédiate", affirmant que la nature des incendies suscitait de profondes inquiétudes.

"On ne sait pas pourquoi ces incendies se répètent dans les camps. Il faut une enquête appropriée et complète", a-t-il déclaré à l'AFP.

"De nombreux enfants sont portés disparus, et certains n'ont pas pu fuir à cause des barbelés installés dans les camps", a-t-il également déploré dans un communiqué.

Selon l'Unicef, "des enfants figurent parmi les blessés. Il y a aussi beaucoup d'enfants séparés de leurs familles".

"Nous n'avons pas pu fuir à cause de la clôture, ma plus jeune fille a été gravement blessée", a confirmé Myo Min Khan, un Rohingya, sur Facebook.

La police a rejeté cette accusation, affirmant que seule une toute petite partie du camp était clôturée.

Deux grands incendies s'étaient déjà déclarés dans des camps de réfugiés en janvier, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles érigées par l'Unicef détruites.

Pour Saad Hammadi, responsable de la région Asie du Sud pour Amnesty International, "la fréquence des incendies dans les camps est une trop grande coïncidence, d'autant que les résultats des enquêtes précédentes sur ces incidents ne sont pas connus et qu'ils se répètent".

str-sam-sa-burs/lth/mba/ode

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MAR 23

Bangladesh: au moins 15 morts, 400 disparus dans l'incendie d'un camp de Rohingyas, des dizaines de milliers de déplacés #

3/23/2021, 11:07 AM
Cox's Bazar, BGD

Au moins 15 Rohingyas sont morts et 400 autres sont portés disparus dans le gigantesque incendie qui a ravagé un immense camp de réfugiés dans le sud-est du Bangladesh, forçant des dizaines de milliers de personnes à fuir, selon des responsables et des travailleurs humanitaires.

"Ce que nous avons vu avec cet incendie est quelque chose que nous n'avions jamais vu auparavant. C'est massif et destructeur", a déclaré mardi Johannes van der Klaauw, responsable du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugies (HCR) au Bangladesh, faisant état d'au moins 15 morts, 560 blessés, 400 disparus et 45.000 personnes déplacées, un bilan encore provisoire.

L'Office international pour les migrations (OIM) a promis un million de dollars d'aide immédiate, "et il faudra 20 millions de dollars de plus pour répondre aux besoins les plus urgents", a souligné Angela Well, une porte-parole de l'organisation à Genève.

L'incendie s'est déclaré lundi et a fait rage pendant plus de 10 heures, a raconté à l'AFP Mohammad Yasin, un Rohingya. D'épaisses colonnes de fumée s'échappaient des abris en feu où des centaines de pompiers et de travailleurs humanitaires luttaient contre les flammes et aidaient à l'évacuation les réfugiés.

"Les gens se sauvaient en courant car le feu se propageait rapidement. Beaucoup ont été blessés et j'ai vu au moins quatre corps", a témoigné Aminul Haq, un réfugié.

"Près de 10.000 abris ont été incendiés", a déclaré à l'AFP Mohsin Chowdhury, secrétaire à la gestion des catastrophes et des secours, précisant qu'un comité allait enquêter sur l'incendie que les pompiers ont fini par maîtriser vers minuit.

Près d'un million de Rohingyas, minorité musulmane de Birmanie, vivent dans des conditions précaires dans les camps du district de Cox's Bazar, après avoir fui la répression militaire dans leur pays en 2017.

- Bientôt la saison des cyclones -

Il s'agit du troisième incendie à se déclarer dans les camps rohingyas en quatre jours, a déclaré à l'AFP un responsable des pompiers, Sikder, soulignant que l'origine du sinistre demeurait inconnue pour l'heure.

Vendredi déjà, deux incendies avaient détruit des dizaines d'abris. Selon les autorités, l'incendie a démarré dans l'un des 34 camps, couvrant plus de 3.000 hectares, avant de se propager à trois autres camps, forçant les réfugiés à fuir en emportant avec eux ce qu'ils pouvaient sauver.

Selon l'organisation Refugees International, l'incendie a réduit en cendres des milliers de baraques de fortune faites de bâches et de bambou.

"Cette tragédie est un terrible rappel de la position vulnérable des réfugiés rohingyas pris entre des conditions de plus en plus précaires au Bangladesh et la réalité d'une patrie désormais dirigée par les militaires responsables du génocide qui les a forcés à fuir", a-t-elle affirmé.

"Nous pourvoyons aux secours en fournissant de la nourriture et de l'eau, et en érigeant des abris d'urgence pour les personnes qui ont perdu leur maison", a indiqué M. A. Halim, chef des opérations à Cox's Bazar pour le Croissant-Rouge du Bangladesh. Il a souligné que "des efforts encore plus importants" seront nécessaires "dans les semaines à venir, notamment à l'approche de la saison des cyclones".

Selon Gazi Salahuddin, un inspecteur de police, l'incendie a pris de l'ampleur avec l'explosion de bonbonnes de gaz dont se servent les réfugiés pour cuisiner.

"C'est le plus grand incendie depuis l'afflux de Rohingyas en août 2017", a dit à l'AFP le commissaire adjoint aux réfugiés, Shamsud Douza, précisant que des vivres avaient été fournies aux personnes déplacées et que les travailleurs humanitaires essayaient de leur apporter tout le soutien humanitaire nécessaire.

-"Trop grande coïncidence" -

Le représentant des Rohingyas Sayed Ullah a demandé "une enquête immédiate", affirmant que la nature des incendies suscitait de profondes inquiétudes.

"On ne sait pas pourquoi ces incendies se répètent dans les camps. Il faut une enquête appropriée et complète", a-t-il déclaré à l'AFP.

"De nombreux enfants sont portés disparus, et certains n'ont pas pu fuir à cause des fils barbelés installés dans les camps", a-t-il également déploré dans un communiqué.

"Nous n'avons pas pu fuir à cause de la clôture, ma plus jeune fille a été gravement blessée", a témoigné Myo Min Khan, un Rohingya, sur Facebook.

La police a toutefois rejeté cette accusation, affirmant que seule une toute petite partie du camp était clôturée.

Deux grands incendies se sont déjà déclaré dans ces camps en janvier, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles érigées par l'Unicef détruites.

Pour Saad Hammadi, responsable de la région Asie du Sud pour Amnesty International, "la fréquence des incendies dans les camps est une trop grande coïncidence, d'autant que les résultats des enquêtes précédentes sur ces incidents ne sont pas connus et qu'ils se répètent".

str-sam-sa/lth/at

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MAR 23

Bangladesh: au moins sept morts dans l'incendie d'un camp de Rohingyas, plus de 50.000 déplacés #

3/23/2021, 9:13 AM
Cox's Bazar, BGD

Au moins sept Rohingyas sont morts dans un incendie qui s'est déclaré dans un immense camp de réfugiés dans le sud-est du Bangladesh, forçant plus de 50.000 personnes à fuir, selon des responsables et des travailleurs humanitaires.

"Près de 10.000 abris ont été incendiés", a déclaré à l'AFP Mohsin Chowdhury, secrétaire à la gestion des catastrophes et des secours, venu sur place depuis la capitale Dacca.

"Nous avons réuni un comité de sept membres pour enquêter sur l'incendie" qui s'est déclaré lundi, a-t-il précisé, ajoutant qu'au moins sept personnes avaient péri.

Les pompiers ont fini par maîtriser le sinistre vers minuit.

"Les gens se sauvaient en courant car le feu se propageait rapidement. Beaucoup ont été blessés et j'ai vu au moins quatre corps", a témoigné Aminul Haq, un réfugié.

Il s'agit du troisième incendie à se déclarer dans les camps rohingyas en quatre jours, a déclaré à l'AFP un responsable des pompiers, Sikder, soulignant que l'origine du sinistre demeurait inconnue pour l'heure.

Vendredi déjà, deux incendies avaient détruit des dizaines d'abris, selon les autorités.

Près d'un million de membres de cette minorité musulmane de Birmanie vivent dans des conditions précaires dans les camps du district de Cox's Bazar, après avoir fui la répression militaire dans leur pays en 2017.

Les autorités ont indiqué que l'incendie avait démarré dans l'un des 34 camps, couvrant plus de 3.000 hectares, avant de se propager à trois autres camps, forçant les réfugiés à fuir en emportant avec eux ce qu'ils pouvaient sauver.

Selon l'organisation Refugees International, au moins 50.000 personnes ont fui, l'incendie ayant réduit en cendres des milliers de baraques de fortune faites de bâches et de bambou.

- Bientôt la saison des cyclones -

"Nous pourvoyons aux secours en fournissant de la nourriture et de l'eau, et en érigeant des abris d'urgence pour les personnes qui ont perdu leur maison", a indiqué M. A. Halim, chef des opérations à Cox's Bazar pour le Croissant-Rouge du Bangladesh mardi. Il a souligné que "des efforts encore plus importants" seront nécessaires "dans les semaines à venir, notamment à l'approche de la saison des cyclones".

Gazi Salahuddin, un inspecteur de police, estime aussi qu'"environ 50.000 personnes" ont fui pour se réfugier auprès "de leurs proches dans d'autres camps". Selon lui, l'incendie a pris de l'ampleur avec l'explosion de bonbonnes de gaz dont se servent les réfugiés pour cuisiner.

D'épaisses colonnes de fumée s'échappaient des abris en feu où des centaines de pompiers et de travailleurs humanitaires luttaient contre les flammes et aidaient à l'évacuation les réfugiés. L'incendie a fait rage pendant plus de 10 heures a raconté à l'AFP Mohammad Yasin, un Rohingya.

"C'est le plus grand incendie depuis l'afflux de Rohingyas en août 2017", a dit à l'AFP le commissaire adjoint aux réfugiés, Shamsud Douza, précisant que des vivres avaient été fournies aux personnes déplacées et que les travailleurs humanitaires essayaient de leur apporter tout le soutien humanitaire nécessaire.

-"Trop grande coïncidence" -

Le représentant des Rohingyas Sayed Ullah a demandé "une enquête immédiate", affirmant que la nature des incendies suscitait de profondes inquiétudes.

"On ne sait pas pourquoi ces incendies se répètent dans les camps. Il faut une enquête appropriée et complète", a-t-il déclaré à l'AFP.

"De nombreux enfants sont portés disparus, et certains n'ont pas pu fuir à cause des fils barbelés installés dans les camps", a-t-il également déploré dans un communiqué.

"Nous n'avons pas pu fuir à cause de la clôture, ma plus jeune fille a été gravement blessée", a témoigné Myo Min Khan, un Rohingya, sur Facebook, immédiatement après l'incendie.

La police a toutefois rejeté cette accusation, affirmant que seule une toute petite partie du camp était clôturée.

L'ONG Refugees International s'inquiète que l'incendie ranime des souvenirs traumatisants de persécutions subies par les Rohingyas en Birmanie en 2017.

"Cette tragédie est un terrible rappel de la position vulnérable des réfugiés rohingyas pris entre des conditions de plus en plus précaires au Bangladesh et la réalité d'une patrie désormais dirigée par les militaires responsables du génocide qui les a forcés à fuir", ajoute l'organisation.

Deux grands incendies se sont déjà déclaré dans ces camps en janvier, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles érigées par l'Unicef détruites.

Pour Saad Hammadi, responsable de la région Asie du Sud pour Amnesty International, "la fréquence des incendies dans les camps est une trop grande coïncidence, d'autant que les résultats des enquêtes précédentes sur ces incidents ne sont pas connus et qu'ils se répètent".

str-sam-sa/stu/lth/at

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MAR 23

Bangladesh: au moins six morts dans l'incendie d'un camp de Rohingyas, plus de 50.000 déplacés #

3/23/2021, 6:50 AM

Au moins six Rohingyas sont morts dans un incendie qui s'est déclaré dans un immense camp de réfugiés dans le sud-est du Bangladesh, forçant au moins 50.000 personnes à fuir, selon des responsables et des travailleurs humanitaires.

"Près de 10.000 abris ont été incendiés", a déclaré à l'AFP Mohsin Chowdhury, secrétaire à la gestion des catastrophes et des secours, venu sur place depuis la capitale Dacca.

"Nous avons réuni un comité de sept membres pour enquêter sur l'incendie" qui s'est déclaré lundi, a-t-il ajouté, "au moins six personnes ont péri".

Les pompiers ont fini par maîtriser le sinistre vers minuit.

Il s'agit du troisième l'incendie à se déclarer les camps rohingyas en quatre jours, a déclaré à l'AFP un responsable des pompiers, Sikder, soulignant que l'origine du sinistre demeurait inconnue pour l'heure.

Vendredi déjà, deux incendies avaient détruit des dizaines d'abris rohingyas, selon les autorités.

Près d'un million de membres de la minorité musulmane de Birmanie vivent dans des conditions précaires dans les camps du district de Cox's Bazar, après avoir fui la répression militaire dans leur pays en 2017.

Les autorités ont indiqué que l'incendie avait démarré dans l'un des 34 camps, couvrant plus de 3.000 hectares, avant de se propager à trois autres camps forçant les réfugiés à fuir, emportant avec eux ce qu'ils pouvaient sauver.

Selon l'organisation Refugees International, au moins 50.000 personnes ont fui, l'incendie ayant réduit en cendres des milliers de baraques de fortune faites de bâches et de bambou.

- "Enfants courant en pleurs" -

Gazi Salahuddin, un inspecteur de police, estime aussi qu'"environ 50.000 personnes" avaient fui pour se réfugier auprès "de leurs proches dans d'autres camps". Selon lui, l'incendie a pris de l'ampleur avec l'explosion de réchauds à gaz dont se servent les réfugiés pour cuisiner.

D'épaisses colonnes de fumée s'échappaient des abris en feu où des centaines de pompiers et de travailleurs humanitaires luttaient contre les flammes et aidaient à l'évacuation les réfugiés. Le feu a fait rage pendant plus de 10 heures a raconté à l'AFP Mohammad Yasin, un Rohingya.

"C'est le plus grand incendie depuis l'afflux de Rohingyas en août 2017", a dit à l'AFP le commissaire adjoint aux réfugiés, Shamsud Douza, précisant que des vivres avaient été fournies aux personnes déplacées et que les travailleurs humanitaires essayaient de leur apporter tout le soutien humanitaire nécessaire.

"Les gens se sauvaient en courant car le feu se propageait rapidement. Beaucoup ont été blessés et j'ai vu au moins quatre corps", témoigne Aminul Haq, un autre réfugié.

"Les enfants couraient, en pleurs", se souvient une travailleuse humanitaire de l'ONG Save the Children, Tayeba Begum.

-"trop grande coïncidence" -

Le représentant des Rohingyas Sayed Ullah demande "une enquête immédiate", affirmant que la nature des incendies suscitait de profondes inquiétudes.

"On ne sait pas pourquoi ces incendies se répètent dans les camps. Il faut une enquête appropriée et complète", a-t-il déclaré à l'AFP.

"De nombreux enfants sont portés disparus, et certains n'ont pas pu fuir à cause des fils barbelés installés dans les camps", a-t-il également déploré dans un communiqué.

"Nous n'avons pas pu fuir à cause de la clôture, ma plus jeune fille a été gravement blessée", a témoigné Myo Min Khan, un Rohingya, sur Facebook, immédiatement après l'incendie.

La police a toutefois rejeté cette accusation, affirmant que seule une toute petite partie du camp était clôturée.

L'ONG Refugees International s'inquiète que l'incendie ranime des souvenirs traumatisants de persécutions subies par les Rohingyas en Birmanie en 2017.

"Cette tragédie est un terrible rappel de la position vulnérable des réfugiés rohingyas pris entre des conditions de plus en plus précaires au Bangladesh et la réalité d'une patrie désormais dirigée par les militaires responsables du génocide qui les a forcés à fuir", ajoute l'organisation.

Deux grands incendies se sont déjà déclaré dans ces camps en janvier, laissant des milliers de Rohingyas sans abri et quatre écoles érigées par l'Unicef détruites.

Pour Saad Hammadi, responsable de la région Asie du Sud pour Amnesty International, "la fréquence des incendies dans les camps est une trop grande coïncidence, d'autant que les résultats des enquêtes précédentes sur ces incidents ne sont pas connus et qu'ils se répètent".

str-sam-sa/lth/pz

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