Ukraine: Macron appelle à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie #
Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie, alors que la guerre en Ukraine entrera mercredi dans son septième mois.
"Nous ne pouvons (..) avoir aucune faiblesse, aucun esprit de compromission, parce qu'il en va de notre liberté à toutes et à tous, et de la paix dans toutes les parties du globe", a-t-il lancé dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée", qui réunit les principaux Etats soutenant l'Ukraine.
Nombre de pays, de l'Afrique à l'Asie, s'en tiennent à une politique de neutralité depuis l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, qu'ils s'abstiennent de condamner.
En Europe, certains pays comme la Hongrie conservent aussi d'importants liens, notamment énergétiques, avec la Russie.
Emmanuel Macron à une nouvelle fois appelé la Russie "à cesser les hostilités, à retirer ses troupes de l'intégralité du sol ukrainien et à faire le choix de la diplomatie pour rebâtir la paix".
Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
"La France et l'Union européenne, avec nombre d'alliés et d'amis de l'Ukraine, font le nécessaire pour soutenir votre combat", a-t-il dit.
"Notre détermination n'a pas changé et nous sommes prêts à maintenir cet effort dans la durée", a-t-il insisté.
vl/jmt/swi
Calais/migrants: nouvelles interdictions de distributions alimentaires, les associations ulcérées #
Plusieurs associations d'aide aux migrants ont déploré mardi le "retour" des interdictions de distributions alimentaires dans le centre-ville de Calais, après quelques mois sans arrêtés préfectoraux, dénonçant une "politique du harcèlement" récurrente et "inefficace".
La préfecture du Pas-de-Calais interdit depuis le 14 août aux associations non mandatées par l'Etat de distribuer eau et nourriture au niveau de deux quais du centre-ville, un arrêté reconduit lundi jusqu'au 6 septembre.
Des arrêtés similaires, mais sur une zone plus vaste de 31 rues, avaient été pris entre septembre 2020 et avril 2022, provoquant l'ire des associations.
La mesure avait alors pour but "de prévenir les risques liés à la Covid-19 et aux troubles à l'ordre public", selon la préfecture.
Le nouvel arrêté a cette fois "vocation à répondre aux difficultés faisant suite à l'implantation récente et dangereuse de tentes de migrants sur cette zone où la circulation de poids lourds et de véhicules est particulièrement importante et où a été constatée l'accumulation de déchets", argue la préfecture.
"On est dégoûtés. On pensait qu'on en avait fini avec ça", a réagi auprès de l'AFP Pierre Roques, coordinateur à Calais de l'association l'Auberge des migrants.
"Ca nous prouve que la politique du nouveau préfet, qui a pris ses fonctions début août, va dans la droite ligne de son prédécesseur", a-t-il regretté.
Jusqu'au printemps, "quand on lisait les arguments utilisés, au fil des mois ça paraissait de plus en plus absurde. Au début, le prétexte était le Covid-19. Petit à petit, ils égrenaient des faits divers sordides. Puis ça s'est arrêté parce que ça devenait ridicule. Aujourd'hui, ils recommencent".
Les deux rues concernées, "c'est là où les personnes arrivent le plus en ce moment, et ont le moins accès aux services" et distributions organisées par l'Association La Vie active, mandatée par l'Etat, a-t-il dit.
"Il y a une centaine de personnes là-bas parmi lesquelles des familles, des mineurs non accompagnés. L'Etat n'y intervient pas", a renchéri Juliette Delaplace, chargée de mission au Secours catholique. "L'idée, c'est d'affamer, couper les vivres pour dissuader les personnes de rester."
"On est, de façon récurrente, dans des arrêtés complètement stupides, inefficaces" car ces gens "qui fuient les attentats, la guerre, continueront de venir", a jugé Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam, dénonçant ce "harcèlement comme seule politique".
eva/zap/tes
Défaut ou pas défaut ? Comprendre le casse-tête de la dette russe #
Le défaut de paiement de la Russie est inévitable après six mois de sanctions financières occidentales dans le sillage de l'invasion de l'Ukraine, mais les conséquences sur les investisseurs et le pays sont encore peu claires. Le point sur cet épineux dossier.
Cela a la couleur du défaut, le goût du défaut... mais aucune autorité légitime ne l'a vraiment officialisé.
Celui-ci est généralement prononcé lorsqu'un Etat n'a pas remboursé un emprunt ou des intérêts sur cet emprunt à une date précise, ou lorsqu'il se déclare publiquement insolvable, à l'image du Sri Lanka en avril.
Le défaut peut être alors prononcé par une ou plusieurs des trois grandes agences de notation financière S&P Global, Fitch et Moody's.
S&P a placé la Russie en "défaut sélectif", à un cran du défaut, et Moody's a évoqué un "défaut" après la non-réception de 100 millions de dollars par des créanciers fin juin, sans toucher à la note.
Le défaut peut aussi être entériné par le déclenchement des assurances auxquelles souscrivent les investisseurs pour s'en prémunir, à savoir les Credit Default Swaps ou CDS, à l'initiative d'un comité de créanciers composé de grandes institutions financières.
Ce cénacle s'en est tenu pour l'instant à déclarer un "événement de crédit" en juin après le non-paiement par Moscou de 1,9 million de dollars d'intérêts de pénalités sur une échéance d'avril.
Car au centre du problème il y a les sanctions imposées par l'Occident. Les agences de notation ne sont plus autorisées à évaluer la Russie et le comité chargé de déclencher les CDS avance à tâtons pour respecter le maquis des nouvelles procédures.
"Il ne s'agit pas d'un cas typique de défaut, c'est le moins que l'on puisse dire", euphémise Levon Kameryan, analyste spécialisé sur la Russie pour l'agence de notation européenne Scope Ratings.
Les sanctions aussi sont à l'origine des incidents de paiement russes: les Etats-Unis ont d'abord rendu impossible le paiement par Moscou de ses dettes avec des dollars détenus dans des banques américaines, puis le paiement en dollars. Le pays ne peut plus non plus lever d'argent sur les marchés internationaux.
Or Moscou "avait assez de devises pour rembourser ses dettes" souligne Levon Kameryan, rappelant "les énormes quantités de devises" dans les caisses de l'Etat en provenance des ventes d'hydrocarbures.
Voilà pourquoi le Kremlin s'insurge contre un défaut "illégitime".
Les yeux sont tournés vers le comité de créanciers qui a annoncé vendredi qu'une procédure d'enchères pourrait se tenir dans la première moitié de septembre, une opération visant à fixer un prix d'indemnisation aux investisseurs qui possèdent les fameuses assurances CDS.
De l'événement de crédit au déclenchement des CDS il s'écoule généralement trente jours, rappelle George Cahill, spécialiste des CDS et associé au cabinet d'avocats international Alston & Bird. Mais cela fait déjà près de trois mois.
Moscou n'a pour l'instant pas grand souci à se faire au vu des ordres de grandeur.
"En termes de situation budgétaire et de besoins financiers, la Russie n'est tout simplement pas dépendante des marchés de capitaux internationaux", signale Liam Peach, économiste spécialiste des marchés émergents pour Capital Economics.
Deux chiffres viennent résumer la situation, d'après Levon Kameryan de Scope Ratings: les obligations libellées en devises étrangères pèsent pour environ 40 milliards de dollars, quand l'excédent du compte courant russe s'est élevé à 166,6 milliards de dollars au premier semestre grâce aux ventes de pétrole et de gaz.
La dette publique russe est par ailleurs proche de 20% du PIB, bien moins que celles des économies de taille comparable.
Les experts alertent toutefois sur les risques que courent les entreprises russes, bien plus endettées en devises étrangères que l'Etat.
A plus long terme par ailleurs, "un défaut va continuer à saper la confiance des investisseurs étrangers dans l'économie russe et décourager un peu plus l'investissement étranger à une période où la Russie en avait cruellement besoin", commente Levon Kameryan.
alb/jbo/eb
Ukraine: Macron appelle à n'avoir "aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie #
Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi la communauté internationale à ne faire montre d'"aucune faiblesse, aucun esprit de compromission" face à la Russie, alors que la guerre en Ukraine entrera mercredi dans son septième mois.
"Nous ne pouvons (..) avoir aucune faiblesse, aucun esprit de compromission, parce qu'il en va de notre liberté à toutes et à tous, et de la paix dans toutes les parties du globe", a-t-il lancé dans un message vidéo au Sommet de la "plateforme de Crimée". Les Européens sont prêts à soutenir le "combat" de l'Ukraine "dans la durée", a-t-il ajouté à l'attention du président ukrainien Volodymyr Zelensky.
vl/jmt/swi
Mayotte: les associations de défense de droit de l'homme critiquent la proposition de réforme du droit du sol #
La Ligue des droits de l'homme et la Cimade ont critiqué lundi la proposition du ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, faite la veille lors d'un déplacement dans ce département français de l'océan indien.
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, le ministre souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat, y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois. Ailleurs en France, aucun délai de résidence n'est exigé.
La proposition de M. Darmanin "porte un peu plus atteinte au droit du sol dans ce département", a indiqué la Ligue des droits de l'homme (LDH) lundi dans un communiqué, estimant qu'elle représentait "un pas de plus vers le statut discriminatoire du département le plus pauvre de France (74% de la population mahoraise vit en deçà du seuil de pauvreté)".
"Cette fuite en avant sélective et répressive ne résoudra rien et ne fera qu'aggraver la situation d'inégalité et d'exclusion des habitantes et habitants de Mayotte", estime la LDH qui réclame pour les Mahorais et Mahoraises "la même égalité des droits que celle qui est reconnue dans tous les territoires de la République".
L'antenne locale de la Cimade a également dénoncé cette annonce car "porter à un an au lieu des trois mois actuels l'obligation d'un séjour régulier d'au moins l'un des parents préalablement à la naissance ne fera que renforcer une situation ayant des conséquences déjà dramatiques pour des milliers d'enfants et de jeunes adultes né·e·s et ayant grandi à Mayotte, déjà privés de l'accès à la nationalité depuis la dernière loi Asile et immigration et condamnés à l'errance administrative".
"Cette jeunesse privée d'espoir, empêchée dans l'accès aux études, aux formations, au monde du travail peut-elle participer au développement harmonieux de l'île?", questionne l'association dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, regrettant de ne pas être consultée sur le sujet.
gm-etr/cb/abl
Mayotte: Darmanin envisage des lieux de "redressement" pour les mineurs délinquants #
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a annoncé qu'il allait faire des propositions pour ouvrir "des lieux de rééducation et de redressement" pour les mineurs délinquants, encadrés par des militaires.
"Le président de la République dans sa campagne a proposé quelque chose qui n'a pas beaucoup été discuté: des lieux encadrés par des miliaires, qui sont des lieux de rééducation, de redressement d'une partie des enfants, des adolescents très jeunes, qui n'ont pas de parents, ou si peu. On l'a vu un peu à la Réunion, on le voit beaucoup ici à Mayotte", a déclaré le ministre à la presse à l'issue de la visite du centre hospitalier de cette île de l'océan Indien.
Il a annoncé qu'Il ferait des propositions en ce sens au président de la République "dès la semaine prochaine".
Le ministre a indiqué que les policiers et les gendarmes, décorés plus tôt dans la journée, avaient évoqué "en aparté des mineurs de 11 ans, de 10 ans, de neuf ans qui avaient des machettes, des haches, qui attaquaient les policiers et les gendarmes".
"Aujourd'hui les magistrats, et c'est bien normal, les libèrent, puisqu'on ne met pas les enfants en prison, mais il faut pourtant leur offrir un lieu de sanction et d'éducation", a expliqué le ministre.
De son côté, le garde des Sceaux avait annoncé jeudi l'ouverture d'ici 2024 d'un Centre éducatif fermé (CEF) à Mayotte, mais ces lieux sont destinés à des jeunes de 13 ans et plus.
Par ailleurs, face aux Mahorais pour qui l'insécurité est une crainte quotidienne majeure, le ministre a également demandé au directeur général de la police nationale "d'étudier la possibilité d'utiliser des armes intermédiaires, qu'on a ici utilisé lorsqu'Il y a eu des émeutes, lorsque le Raid est venu", lors d'échauffourées mêlant des mineurs. Il a rappelé que "évidemment, quand on n'appréhende des mineurs, même extrêmement violents, (Il n'y a) pas la possibilité de tirer à balle réelle comme on le ferait lorsqu'on est attaqué par des personnes adultes".
gm/etr/cb/gvy
Nucléaire iranien: un accord prendra en compte les intérêts d'Israël, dit Macron à Lapid #
Le président français Emmanuel Macron a assuré lundi le Premier ministre israélien Yaïr Lapid qu'un accord sur le nucléaire iranien, dont les négociations semblent entrées dans la dernière ligne droite, prendrait en compte les "intérêts d'Israël".
Une réunion pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ("JCPOA") pourrait se tenir "cette semaine" à Vienne, après la réponse de l'Iran au "texte final" préparé à l'UE, a indiqué lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.
Le président Macron a dit à Yaïr Lapid "son souhait de voir se poursuivre les efforts pour obtenir un accord (..) prenant en compte les intérêts de sécurité d'Israël comme des autres pays de la région", a indiqué l'Elysée à l'issue d'un entretien téléphonique entre les deux dirigeants.
Les présidents Joe Biden et Emmanuel Macron ainsi que le chancelier Olaf Scholz et le Premier ministre Boris Johnson ont fait le point dimanche, lors d'une conversation téléphonique, sur les négociations en cours.
Après le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord en 2018 sous l'impulsion de Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines, Téhéran s'est progressivement affranchi de ses obligations.
L'objectif des pourparlers en cours à Vienne, auxquels les Etats-Unis participent de manière indirecte, est de relancer l'accord.
Israël s'oppose à ce pacte international, qu'il juge contreproductif, et souhaite le maintien de sanctions "maximales" contre l'Iran.
L'Etat hébreu rappelle régulièrement qu'il n'exclut aucune option, y compris militaire, pour stopper le programme nucléaire iranien. Il est accusé par Téhéran d'avoir assassiné des personnalités liées à ce programme.
Emmanuel Macron a par ailleurs dit "l'importance de préserver le cessez-le-feu entré en vigueur le 7 août" à Gaza.
L'armée israélienne a mené début août une opération contre le mouvement palestinien armé Jihad islamique à Gaza, qui s'est soldé par la mort de 46 Palestiniens, selon un bilan du Hamas au pouvoir.
Le président français s'est d'autre part "une nouvelle fois enquis de la situation de Salah Hamouri", l'avocat franco-palestinien en détention administrative en Israël, une procédure qui permet d'incarcérer des suspects sans accusation formelle.
La justice militaire israélienne le considère comme un membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation marxiste dotée d'une branche armée, ce qu'il nie.
Fin avril, le ministère français des Affaires étrangères avait dit souhaiter que Salah Hamouri "soit libéré et qu'il puisse mener une vie normale à Jérusalem, où il est né et où il réside, et que son épouse (française, interdite d'entrée en Iraël) et ses enfants obtiennent le droit de s'y rendre pour le retrouver".
vl/bap/swi
Une attaque du Hezbollah contre Karish pourrait mener à une guerre, prévient Israël #
Une attaque du Hezbollah contre le champ gazier de Karish, en Méditerranée orientale, pourrait mener à une nouvelle guerre entre le mouvement chiite libanais et l'Etat hébreu, a prévenu lundi le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement en état de guerre, mènent des négociations par l'intermédiaire de Washington pour régler un différend frontalier et lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Des tensions ont surgi en juin avec l'arrivée d'un navire sur le champ offshore de Karish --situé selon Beyrouth dans les eaux contestées-- qui devait commencer à l'exploiter pour le compte d'Israël.
Depuis, le Hezbollah, puissant mouvement armé qui domine la vie politique au Liban, a mis en garde à plusieurs reprises Israël contre toute activité dans le champ. Et début juillet, l'armée israélienne a intercepté des drones non armés envoyés par le Hezbollah vers Karish.
"Le gouvernement israélien a dit clairement que le gisement de Karish était situé au sud de la zone disputée, il n'y a pas débat à ce sujet. Et le gisement produira (du gaz naturel) lorsqu'il sera prêt à produire", a déclaré lundi M. Gantz dans une interview à la radio 103 FM.
"L'Etat d'Israël est à la fois prêt à protéger ses actifs et prêt à arriver à un accord avec le gouvernement libanais via la médiation américaine sur le gisement de Sidon", un autre champ nommé Qana par les Libanais, a ajouté M. Gantz.
"Je crois que dans le futur, il y aura deux plateformes gazières, une de notre côté, une du leur. Et j'espère que nous n'aurons pas à passer par un nouveau round d'affrontements avant cela", a ajouté le ministre.
Interrogé sur la possibilité qu'une attaque du Hezbollah contre un "champ gazier israélien" puisse mener à une "escalade" militaire, voire une "guerre", le ministre a répondu par l'affirmative.
"Oui, car cela pourrait engendrer une réaction, conduire à plusieurs jours de combats et à une campagne militaire. Nous sommes forts et préparés à ce scénario, mais nous n'en voulons pas", a déclaré M. Gantz.
Initialement, les négociations portaient sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011.
Mais le Liban a ensuite réclamé un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish. Pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU.
gl/alv/cgo/vl
Du rebond au risque de récession: comment la guerre a plombé l'économie mondiale #
Ce devait être l'année de la confirmation après une puissante reprise en 2021, loin des confinements. Mais après six mois de guerre, 2022 devrait plutôt être celle de la soupe à la grimace pour l'économie mondiale.
"Il y a six mois à peine, le paysage économique était très différent de celui d'aujourd'hui", rappelle l'agence de notation S&P Global dans une note. De bonnes perspectives de croissance se dessinaient dans le monde et l'inflation était perçue comme "largement transitoire".
"Les choses ont changé, et pas pour le mieux", poursuit l'agence.
Les grandes institutions internationales n'ont eu de cesse de rabaisser leurs prévisions de croissance mondiale pour l'année. Le Fonds monétaire international (FMI) l'anticipe désormais à 3,2% contre près de 5% en octobre 2021.
Difficile pourtant d'imaginer le 24 février, jour de l'invasion russe de l'Ukraine, que deux pays pesant seulement 2% du PIB et du commerce mondial selon l'OCDE feraient plonger la planète dans le marasme.
Malgré leur poids modeste, l'Ukraine et la Russie sont une plaque tournante du commerce de céréales et d'énergie, et la guerre a fait exploser les prix.
De l'Europe aux Etats-Unis, de l'Amérique du Sud à l'Afrique, le constat est souvent le même.
A Tunis, "les catégories populaires vivent une catastrophe", témoigne Naima Degaoui, une ancienne infirmière de 70 ans. "Les prix montent presque partout, c'est la pêche, c'est l'abricot, c'est le piment dont le prix a été multiplié par quatre, c'est la viande rouge", égrène-t-elle.
A 11.000 kilomètres, à Valparaiso au Chili, Nayib Pineira, un assistant social de 33 ans, constate que "tout est beaucoup plus cher". il faut compter 1.300 pesos pour un litre d'essence, "pratiquement ce que paye un européen, mais avec un salaire européen", compare-t-il.
La flambée des prix alimentaires liée à celle des coûts du transport et de produits tels que le blé, des huiles, et des engrais, a été telle que l'ONU a averti sur le risque d'un "ouragan de famines" en Afrique, bien que les prix se soient apaisés ces dernières semaines.
L'industrie aussi sent le coup de chaud: des secteurs très gourmands en énergie tels que la chimie, la sidérurgie, ou la métallurgie souffrent, minant l'industrie manufacturière en Allemagne et en Italie. En Chine et au Japon, le secteur est fragilisé par la stratégie chinoise de zéro Covid.
Devant cette inflation débridée, la politique du carnet de chèques est redevenue la norme parmi les pays développés, deux ans après les plans d'aides massifs liés aux confinements, et malgré des dettes publiques historiquement élevées.
Aides au chauffage, ristournes à la pompe, blocage des prix, impôt sur les bénéfices des pétroliers... Les Etats européens ont rivalisé d'imagination, tandis que les Etats-Unis ont adopté leur "Inflation Reduction Act", un plan d'investissement de 370 milliards de dollars.
Le soutien public a été rendu d'autant plus indispensable par le durcissement de la politique monétaire des banquiers centraux afin de réduire l'inflation. "Elles n'ont plus le choix", résume Bertrand Candelon, professeur de finance à l'Université catholique de Louvain.
Ces fortes hausses de taux ont déjà entrainé une déroute sur les marchés financiers, les Etats-Unis enregistrant leurs pires pertes semestrielles depuis 14 ans sur l'indice S&P500.
Les indicateurs mondiaux incitent peu à l'optimisme: la confiance des consommateurs américains est proche de son plus bas historique, le moral des entrepreneurs allemands à un plancher en deux ans, tandis que l'immobilier chinois subit une sévère crise.
Sur l'énergie, l'Europe fait face à "un hiver de tous les dangers" prévient M. Candelon dans l'hypothèse ou la Russie coupait davantage le robinet du gaz.
Couplé à la politique moins accommodante des banques centrales, ce marasme fait craindre une récession d'ampleur mondiale, bien qu'elle soit à ce stade écartée par les grands prévisionnistes.
Car des signaux suggèrent que l'économie mondiale a des ressources. Le marché de l'emploi européen et américain affiche une santé de fer, faisant dire à l'administration Biden que les Etats-Unis ne traversent actuellement pas une récession malgré leurs deux trimestres consécutifs de baisse du PIB.
Les analystes de HSBC comparent eux dans une note l'économie mondiale à l'expérience de physique quantique dite du chat de Schrodinger caché dans une boîte: "l'économie mondiale pourrait à la fois être en récession ou non", affirment-ils, tout comme le chat pourrait être vivant ou mort.
alb/jbo/roc
Six mois d'invasion russe de l'Ukraine #
De l'échec de l'assaut russe sur Kiev au terrible siège de Marioupol, de la bataille du Donbass qui a vu l'armée russe grignoter les positions ukrainiennes aux contre-attaques de Kiev dans le sud, retour sur les principales batailles ayant marqué la guerre en Ukraine.
Le 24 février, Vladimir Poutine annonce une "opération militaire spéciale" pour défendre les "républiques" séparatistes de Lougansk et Donetsk dans le Donbass - bassin minier à l'est de l'Ukraine -, dont il vient de reconnaître l'indépendance.
Le président russe dit vouloir "dénazifier" l'Ukraine et exige notamment la garantie que Kiev n'entrera jamais dans l'Otan.
De fortes explosions sont entendues à Kiev, où le président ukrainien Volodymyr Zelensky décide de rester, et dans plusieurs villes de l'est et du sud du pays.
L'Union européenne annonce la livraison d'armes à l'Ukraine, une première. Les Occidentaux infligent à la Russie des sanctions économiques, durcies au fil du temps.
Aux premiers jours de leur invasion, les troupes russes s'emparent de la quasi-totalité de la région stratégique de Kherson, au sud de l'Ukraine.
Essentielle pour l'agriculture ukrainienne, la région est aussi stratégique car limitrophe de la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.
Le 3 mars, Kherson, la capitale éponyme, devient la première ville d'importance à tomber aux mains des Russes.
Dans sa tentative d'encercler Kiev, et de prendre Kharkiv - deuxième ville d'Ukraine dans le nord-est du pays -, l'armée russe se heurte à une farouche résistance ukrainienne.
Fin mars, Moscou commence à redéployer ses troupes vers le Donbass, que les séparatistes soutenus par la Russie contrôlent partiellement depuis 2014, et le sud.
Après le retrait des forces russes de villes proches de la capitale, la découverte de dizaines de cadavres de civils, notamment à Boutcha, provoque un tollé international. La Cour pénale internationale ouvre une enquête.
Dès le début de son offensive, l'armée russe lance le siège de Marioupol au sud-est de l'Ukraine. Le contrôle de ce port stratégique de la mer d'Azov doit permettre à Moscou de créer une continuité territoriale entre la Crimée annexée et les zones séparatistes prorusses du Donbass.
Quelque 2.500 combattants ukrainiens, retranchés dans l'usine Azovstal avec un millier de civils, vont résister jusqu'à mi-mai avant de se rendre.
Selon Kiev, Marioupol est à 90% détruite, au moins 20.000 personnes y ont péri. "Un crime de guerre majeur", selon l'Union européenne.
Le 30 mars à l'ONU, les Etats-Unis accusent Moscou de provoquer une "crise alimentaire mondiale".
Le blocus maritime imposé par la Russie en mer Noire empêche l'Ukraine - grand exportateur mondial -, d'exporter les quelque 20 millions de tonnes de céréales entreposées dans ses silos.
Un accord est finalement conclu le 22 juillet sous l'égide de l'ONU et grâce à une médiation turque. Début août, un premier cargo chargé de 26.000 tonnes de maïs quitte le port ukrainien d'Odessa.
Les Occidentaux accusent la Russie de se servir de l'arme énergétique en représailles aux sanctions qui la visent.
Les cruciales exportations de gaz russe vers l'Europe, notamment l'Allemagne et l'Italie, sont en baisse constante. Gazprom a aussi interrompu ses livraisons à plusieurs clients européens qui ont refusé de payer en roubles.
Le 3 juillet, les forces russes affirment contrôler la région de Lougansk après avoir fait sauter le double verrou de Severodonetsk et Lyssytchansk.
Elles s'attachent désormais à conquérir la province de Donetsk, pour occuper l'intégralité du Donbass.
Dans les villes passées sous son contrôle, Moscou mène une politique de russification avec notamment l'introduction du rouble et l'émission de passeports russes. Sont aussi prévus des référendums pour formaliser l'annexion à la Russie.
Depuis quelques semaines, les forces ukrainiennes mènent une contre-offensive dans le sud du pays. Des dizaines de villages sont repris et des ponts stratégiques endommagés dans la région de Kherson selon Kiev, alors qu'Américains et Européens ont accéléré les livraisons d'armes lourdes au pays.
Des explosions d'origine indéterminée - frappes de longue portée ou sabotages selon les experts - endommagent un aérodrome militaire et un dépôt de munitions russes en Crimée.
Depuis le 5 août, les deux belligérants s'accusent mutuellement des bombardements ciblant la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée depuis mars par les troupes russes, faisant resurgir le spectre d'une catastrophe majeure en Europe.
L'opérateur ukrainien de la centrale, la plus grande d'Europe, accuse les forces russes de préparer son raccordement à la Crimée et d'en endommager le réseau électrique.
Le 19 août Vladimir Poutine accepte que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) envoie une mission sur place.
Le 20, un bombardement russe fait au mois douze blessés à 12 km de la centrale de Privdennooukraïnsk, la deuxième plus puissante d'Ukraine.
kd/mw/paj/jba/roc
Immigration à Mayotte: la France veut durcir l'attribution de la nationalité #
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-Mer a répété dimanche à Mayotte sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française dans l'île, pour freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Dans ce département français situé dans l'océan Indien, Gérald Darmanin s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine dans l'île, qui reste un eldorado malgré les risques des traversées.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
M. Darmanin a sur ce point redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, pour ne plus permettre "aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île".
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Le président français Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche.
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l'Institut national de statistiques français Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Depuis 2019, l'Etat français a augmenté ses moyens de lutte contre l'immigration clandestine vers l'île avec des bateaux intercepteurs en mer et une surveillance aérienne, sans toutefois dissuader les migrants de tenter d'y débarquer par milliers chaque année.
str-av/lbx/gvy/emd
Immigration à Mayotte: la France veut durcir l'attribution de la nationalité #
Le ministre français de l'Intérieur et des Outre-Mer a répété dimanche à Mayotte sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française dans l'île, pour freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Dans ce département français situé dans l'océan Indien, Gérald Darmanin s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine dans l'île, qui reste un eldorado malgré les risques des traversées.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
M. Darmanin a sur ce point redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, pour ne plus permettre "aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île".
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Le président français Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche.
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l'Institut national de statistiques français Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Depuis 2019, l'Etat français a augmenté ses moyens de lutte contre l'immigration clandestine vers l'île avec des bateaux intercepteurs en mer et une surveillance aérienne, sans toutefois dissuader les migrants de tenter d'y débarquer par milliers chaque année.
str-av/lbx/gvy/emd
Immigration: Darmanin appelle à "lutter contre l'attractivité sociale" de Mayotte #
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer Gérald Darmanin, en visite à Mayotte, a appelé dimanche, à Dzaoudzi, à "lutter contre l'attractivité sociale et administrative" de l'île pour y freiner l'immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Il s'agit du deuxième déplacement ultramarin du ministre depuis qu'il a récupéré cet été le portefeuille des Outre-mer, après une visite à la Réunion début juillet.
Dans le 101e département français, le ministre s'est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration clandestine.
"La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas", a-t-il alors déclaré à la presse. "il faut lutter contre l'attractivité sociale et administrative du territoire".
Pour y parvenir, M. Darmanin a redit sa volonté de durcir l'attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte.
Pour qu'un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu'au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l'île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l'Assemblée nationale avait voté l'adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d'un vif débat y compris au sein de la majorité. L'article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l'un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Lors d'un discours consacré aux Outre-mer, Emmanuel Macron avait alors soutenu cette démarche, en soutenant quelle permettait "de préserver le droit du sol" en "adaptant ses conditions d'exercice à la réalité de ce territoire".
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
"Les moyens techniques et humains ne pourront pas tout tant que l'on aura cette législation qui permet encore aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l'île de Mayotte", a affirmé M. Darmanin.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Le ministre de l'Intérieur a tenu tout l'été un discours ferme sur l'immigration, qui fera l'objet d'un grand débat au Parlement à l'automne prochain avant la présentation d'un projet de loi.
str-av/lbx/gvy
Electricité: 2% des clients français d'Iberdrola invités à se fournir ailleurs #
Une partie des clients français du fournisseur d'électricité espagnol Iberdrola ont été invités à "se fournir ailleurs" pour bénéficier des tarifs réglementés de vente de l'énergie, et ainsi éviter de voir "doubler ou tripler" les prix lors d'un renouvellement automatique de contrat, a confirmé Iberdrola dimanche à l'AFP.
Iberdrola a envoyé un courrier ces derniers jours à tous ses clients français dont les contrats arrivent à échéance en octobre: "Moins de 10.000 clients sont concernés, soit 2% de nos clients en France, une toute petite partie", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe joint à Madrid.
"Jusqu'à la fin de leur contrat, ils vont continuer de recevoir l'électricité au même prix, mais ils doivent prendre une décision pour pouvoir continuer de bénéficier de tarifs régulés auprès d'autres fournisseurs, et éviter un renouvellement automatique de contrat avec nous. S'ils ne réagissent pas, les prix vont doubler ou tripler pour eux", a indiqué ce porte-parole à l'AFP.
"C'est tellement inexplicable comme situation que nous avons préféré donner les moyens à nos clients de protéger leurs propres intérêts", a-t-il ajouté.
Iberdrola a ainsi confirmé des informations diffusées depuis vendredi par plusieurs médias français.
Le groupe espagnol a bien insisté sur le fait qu'il ne se retirait pas du marché français des particuliers, contrairement à Leclerc Energies, ou à CDiscount Energie qui n'accepte plus de nouveaux clients. "Iberdrola va continuer de fournir les clients français", a-t-il dit.
Néanmoins, "les prix élevés et l'extrême volatilité du contexte des marchés de l'énergie nous contraignent à transférer ces coûts aux clients lorsque nous établissons de nouveaux contrats avec eux", a-t-il expliqué.
Iberdrola, qui achète de l'électricité sur le marché pour fournir les particuliers, admet ainsi qu'il lui est impossible d'appliquer lui-même le "bouclier" qui protège beaucoup de clients français. "Nous ne serons pas capables de fournir de l'électricité à un prix compétitif", dit le porte-parole.
Selon un rapport de la Cour des Comptes datant de juillet, 67% des ménages français bénéficient des tarifs réglementés de vente (TRV) de l'électricité, dont le prix est fixé une fois par an par la Commission de régulation de l'énergie (CRE), et approuvé par le ministre chargé de l'énergie.
Pour protéger les Français de la flambée historique des prix de l'électricité démarrée en 2021, la hausse du TRV a été limitée en 2022 à 4% par le gouvernement, alors que sur les marchés, les contrats de livraison d'électricité sont à des niveaux historiquement élevés.
im/ico/cm
Darmanin en visite trois jours à Mayotte pour parler immigration clandestine #
Gérald Darmanin et son ministre délégué aux Outre-Mer Jean-François Carenco entament dimanche un déplacement de trois jours à Mayotte avec comme priorité la lutte contre l'immigration clandestine sur l'île, 101e département français en proie à la pauvreté et l'insécurité.
Il s'agit du deuxième déplacement ultramarin du ministre de l'Intérieur, depuis qu'il a récupéré cet été le portefeuille des Outre-mer, après une visite à la Réunion début juillet.
Gérald Darmanin, qui a tenu tout l'été un discours ferme sur l'immigration, entend revenir à Mayotte sur le sujet, objet d'un grand débat au Parlement à l'automne prochain avant la présentation d'un projet de loi.
Il espère pouvoir inscrire dans ce texte l'obligation pour "l'un des deux parents (d'être) régulièrement depuis plus d'un an (contre trois mois actuellement, NDLR) sur le territoire (de Mayotte) afin que leur enfant soit reconnu comme Français", a-t-il déclaré dans un entretien au Journal du dimanche.
Cette mesure devait déjà figurer dans le projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l'île.
Pour lutter contre "les reconnaissances frauduleuse de paternité" pratiquées, dit-il, par des hommes en situation régulière aux bénéfices "d'enfants d'immigrés fraîchement arrivés", M. Darmanin annonce que "ces pères (devront) prouver qu'ils entretiennent l'enfant pendant trois ans et non plus seulement deux."
Pendant sa visite, le ministre doit notamment se faire présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l'immigration illégale et visiter le centre de rétention administrative de Pamandzi.
Située dans l'océan Indien entre l'Afrique de l'est et Madagascar, l'île peuplée de 350.000 à 400.000 personnes selon les autorités, a vu sa population quadrupler entre 1985 et 2017 selon l'Insee, sous l'effet conjugué d'une forte natalité (plus de quatre enfants par femme) et de l'importante émigration d'habitants venus de l'archipel voisin des Comores.
Le gouvernement met en avant ses chiffres de reconduites à la frontière, plus de 23.000 en 2021, soit une hausse de 78% par rapport à 2020, année marquée par le Covid, et l'augmentation des interceptions de "kwassas-kwassas", embarcations légères à moteur utilisées par les migrants comoriens.
Mayotte, où l'âge moyen s'élevait à 23 ans en 2017, peine à insérer sa jeunesse dans la vie active: l'an dernier, 25.000 jeunes de 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation, selon l'Insee, soit 36% de cette tranche d'âge, une part trois fois plus élevée que sur le reste du territoire français (13%).
L'île, théâtre régulier d'affrontements entre bandes ou avec les forces de l'ordre, connaît aussi une délinquance élevée, bien plus importante qu'en France métropolitaine, avec quatre fois plus de dépôts de plainte pour cambriolages et des agressions physiques beaucoup plus fréquentes.
Une insécurité alimentée par une grande pauvreté: 194.000 Mahorais, soit 74% de la population, vivent avec un niveau de vie inférieur à 50% de la médiane nationale, selon l'Insee.
bur-etr-gmo-alh/lbx/cal
Darmanin en visite trois jours à Mayotte pour parler immigration #
Gérald Darmanin et son ministre délégué aux Outre-Mer Jean-François Carenco entament dimanche un déplacement de trois jours à Mayotte avec en priorité la lutte contre l'immigration clandestine sur l'île, 101e département français en proie à la pauvreté et l'insécurité.
Il s'agit du deuxième déplacement ultramarin du ministre de l'Intérieur, depuis qu'il a récupéré cet été le portefeuille des Outre-mer, après une visite à la Réunion début juillet.
Gérald Darmanin, qui a tenu tout l'été un discours ferme sur l'immigration, entend revenir à Mayotte sur le sujet, objet d'un grand débat au Parlement à l'automne prochain avant la présentation d'un projet de loi.
Le ministre doit notamment se faire présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes pour lutter contre l'immigration illégale et visiter le centre de rétention administrative de Pamandzi.
Située dans l'océan Indien entre l'Afrique de l'est et Madagascar, l'île peuplée de 350.000 à 400.000 personnes selon les autorités, a vu sa population quadrupler entre 1985 et 2017 selon l'Insee, sous l'effet conjugué d'une forte natalité (plus de quatre enfants par femme) et de l'importante émigration d'habitants venus de l'archipel voisin des Comores.
Le gouvernement met en avant ses chiffres de reconduites à la frontière, plus de 23.000 en 2021, soit une hausse de 78% par rapport à 2020, année marquée par le Covid, et l'augmentation des interceptions de "kwassas-kwassas", ces embarcations légères à moteur utilisées par les migrants comoriens.
Selon l'Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés à Mayotte et l'âge moyen des habitants s'élevait à 23 ans en 2017.
Une jeunesse qui peine à s'insérer dans la vie active puisque l'an dernier, 25.000 jeunes de 15 à 29 ans n'étaient ni en emploi, ni en études, ni en formation, selon l'Insee, soit 36% de cette tranche d'âge, une part trois fois plus élevée que sur le reste du territoire français (13%).
L'île, théâtre régulier d'affrontements entre bandes ou avec les forces de l'ordre, connaît aussi une délinquance élevée, bien plus importante qu'en France métropolitaine, avec quatre fois plus de dépôts de plainte pour cambriolages et des agressions physiques beaucoup plus fréquentes.
Une insécurité alimentée par une grande pauvreté: 194.000 Mahorais, soit 74% de la population, vivent avec un niveau de vie inférieur à 50% de la médiane nationale, selon l'Insee.
bur-etr-alh/lbx/cal
France: 80e anniversaire du raid de Dieppe, un monument de propagande alliée #
Le raid de Dieppe le 19 août 1942 en France s'est soldé par un carnage pour les soldats canadiens, mais les alliés avaient décidé qu'ils annonceraient une victoire, et le Troisième Reich en a profité pour se déclarer invincible. Retour sur un monument de propagande.
"Il a fallu attendre longtemps avant que la vérité n'éclate" : lorsque le soldat du 14e Régiment blindé canadien Gordon Fennel revient en Angleterre après le raid, remorqué à bord d'un bateau qui prenait l'eau, il comprend vite que le récit fait de la bataille n'a aucun rapport avec sa réalité.
Cet homme aujourd'hui âgé de cent ans, était le seul vétéran du raid parmi la petite poignée d'individus encore en vie à assister aux commémorations vendredi.
"On nous a dit que c'était un exercice, mais nous étions tous préoccupés" raconte-t-il, en surplomb de la plage de galets qui l'a vu débarquer dans son char il y a 80 ans. "C'est seulement trente secondes avant d'embarquer dans les bateaux" que le véritable but de la mission a été dévoilé, "nous n'avions pas beaucoup d'informations".
Si le secret entoure logiquement un tel raid avant le départ, Gordon a été surpris de ce qu'il a pu lire et entendre, revenu sur le territoire britannique le jour même parmi les quelque 3.000 rescapés, la moitié seulement du contingent de départ, (près de 900 Canadiens tués et 1.900 prisonniers).
Dans un article de septembre 2006 de la Canadian Historical Review, intitulé "+Au cas où ce raid est un échec+ vendre Dieppe aux Canadiens", l'historien Timothy Balzer explique : "les archives révèlent que le direction des opérations combinées (DOC, l'organisateur du raid) ont planifié à l'avance de présenter tout échec comme un succès".
L'historienne Béatrice Richard écrivait en avril 2016 dans "Dieppe, la fabrication d'un mythe" que dès la fin de la bataille, les services des relations publiques du DOC "entrent en action et tentent de transformer le fiasco en victoire".
Les jours suivant, les titres des journaux sont dithyrambiques: "Le commando laisse Dieppe en ruines" pour La Patrie au Québec, "Combat acharné à Dieppe - tâche accomplie pour les alliés qui surclassent les défenses allemandes" pour The Hamilton Spectator.
Mais sur la petite dizaine d'objectifs fixés, seuls deux, -maintenir la pression sur les forces allemandes en France et gagner en expérience - sont atteints, pour un coût humain astronomique.
Et au lendemain de la bataille, on cache les morts.
"Après les premières publications louant la réussite de l'opération, (...) on commence à publier la liste des morts, blessés et disparus dans les journaux.(...) La dissonance devient évidente", selon Marie Eve Vaillancourt, commissaire de l'exposition "De Dieppe à Juno" au centre Juno Beach de Courseulles-sur-Mer, un mémorial dédié au débarquement canadien du 6 juin 1944 en Normandie.
Les Canadiens, à qui l'on vante la réussite de l'opération mais qui restent sans nouvelles de leurs proches, se posent des questions. Certains assistent à des rassemblement initiés par des journalistes présents à Dieppe mais ces derniers s'autocensurent sur fond de nationalisme guerrier.
Il faut attendre mi-septembre pour que la vérité éclate enfin : c'est "la phase de révélation", à partir du 15 septembre, "celle du bilan officiel des pertes et la diffusion d'un rapport officiel sur l'opération trois jours plus tard", écrit Béatrice Richard.
Côté allemand, la propagande sévit aussi. Les photographes dramatisent la scène en alignant des corps sur la plage, les actualités parlent de l'échec d'un "débarquement" à but d'invasion, alors qu'un raid est par essence une opération prévue sur un court laps de temps avec rembarquement de toutes les forces en présence.
L'idée allemande que cette "ouverture d'un second front allié en Europe de l'Ouest a échoué en 1942, s'éloignant du concept du raid pour se rapprocher de celui de débarquement", s'est tellement propagée dans l'imaginaire collectif, explique Marie Eve Vaillancourt, que même "les historiens canadiens ont mis l'accent sur cette thèse pendant plusieurs années".
Loin de ces manipulations, Gordon Fennell, présent ensuite sur les théâtres d'opération de Hollande, d'Allemagne ou d'Italie où il a perdu son frère qui combattait avec lui, n'a qu'un mot pour décrire cette journée: "épouvantable".
mac/mcl/dch/fio