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Le Livret A toujours plébiscité au premier semestre grâce à une hausse du taux #

7/21/2022, 3:43 PM

Les Français ont continué de garnir abondamment leur Livret A au premier semestre, avec près de 16,5 milliards d'euros net ajoutés sur ce placement populaire, un succès dû la hausse du taux au 1er février.

Si cette somme est légèrement inférieure aux 16,74 milliards d'euros net collectés sur les six premiers mois de l'année 2021, alors que la France vivait encore des épisodes de confinement et de couvre-feu, c'est bien plus que les 11,57 milliards d'euros de 2019.

L'année 2020 avait quant à elle été exceptionnelle avec 20,41 milliards engrangés au premier semestre, conséquence directe de la pandémie et des confinements.

Selon une analyse du groupe bancaire mutualiste BPCE, le taux d'épargne des ménages, tous produits confondus, est certes retombé autour de 16%, après un pic à 27% lors du premier confinement, mais n'est pas revenu à son niveau pré-Covid, à 15%.

Si la pandémie avait fait office de catalyseur pour ce livret détenu par près de 55 millions de Français, il semble bien désormais que ce soit la revalorisation du taux du Livret A, remonté à 1% au 1er février (contre 0,5% auparavant, un plancher historique), qui ait poussé les Français vers ce moyen d'épargne au premier semestre. Et une nouvelle revalorisation est à venir au 1er août, à 2%.

En février et en mars, la collecte nette engrangée par le Livret A (c'est-à-dire la différence entre les dépôts et les retraits) a été plus importante que l'année dernière à la même période. A contrario, les mois d'avril à mai ont ensuite fait moins bien qu'en 2021. Enfin, juin s'est bien tenu, avec 1,04 milliard d'euros encaissés.

- Rendement réel négatif -

Outre la revalorisation du Livret A, la hausse des prix, qui a atteint 5,8% sur un an en juin, un niveau plus vu depuis les années 1980, pourrait également jouer un rôle, selon Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne, qui parle d'un "semestre en or pour le Livret A".

"Les ménages ont continué à placer une partie de leurs liquidités sur le Livret A malgré l'inflation voire à cause de l'inflation", estime-t-il.

"Ils mettent de l'argent de côté afin de se constituer un matelas de précaution. La crainte d'une dégradation de la situation économique les conduit au maintien d'un effort important d'épargne", ajoute M. Crevel.

D'ailleurs, même avec un taux qui passera à 2%, au vu de la hausse des prix, le rendement réel du Livret A restera négatif, c'est-à-dire que la valeur du montant du capital avec les intérêts s'amenuise au fil du temps.

En ajoutant le Livret de développement durable et solidaire (LDDS), ce sont 19,06 milliards d'euros net que les Français ont placés au premier semestre.

Géré conjointement par la Caisse des dépôts et les réseaux bancaires, le Livret A sert essentiellement à financer le logement social, tandis que le LDDS est dédié à l'économie sociale et solidaire ainsi qu'aux économies d'énergie dans les logements.

Au début de la crise du Covid-19, le Livret A et le LDDS ont connu une très forte hausse des placements, bénéficiant de leur statut de valeur refuge, au détriment de l'assurance vie qui avait alors connu une chute de ses cotisations.

ktr/bp/jbo/rhl

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