Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
Son avocat, Me Jérôme Triomphe, n'a pas souhaité réagir.
"L'imputabilité à mon client du tir qui a blessé Mme Lignier est fragile" a réagi de son côté l'avocat du policier, Me Thibault de Montbrial.
"Le dossier auquel nous avons désormais accès permet d'autres hypothèses. En effet, d'autres policiers physiquement proches de lui ont effectué des tirs quasi concomitants, dans un contexte de surcroît très fortement dégradé qui justifiait ces tirs d'armes intermédiaires", a-t-il ajouté.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Elle a longtemps pensé qu'elle avait été blessé par un éclat de grenade.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Bordeaux: évacuation du Grand-Théâtre occupé, des incidents #
La mairie de Bordeaux a fait évacuer mercredi le Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties mais bloquant l'entrée, une opération émaillée de quelques incidents, a constaté l'AFP.
"Il n'y a plus d'occupants à l'intérieur", a assuré le maire écologiste Pierre Hurmic à la presse à la mi-journée.
Dans un communiqué diffusé un peu plus tôt, le maire avait expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument de la fin du XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.
Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18 mars, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", explique la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés".
"De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.
Une demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.
Mercredi matin, plusieurs agents de la police municipale étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive", a expliqué un agent.
Une centaine de manifestants se sont rassemblés devant l'édifice, bloquant la circulation des tramways. Certains ont tenté de rentrer de force mais ont été repoussés par la police municipale qui a fait usage de gaz lacrymogène.
"Des policiers ont gazé, il y a eu des coups de matraque. Je suis encore sous le choc. C'était brutal", a déclaré l'un des occupants à l'AFP à sa sortie du théâtre.
Aristide, 20 ans, intermittent du monde du cirque, a expliqué à l'AFP faire partie de la trentaine d'occupants qui avaient en fait décidé de partir ce matin-là : "On voulait sortir ensemble la tête haute. On était une trentaine. Dehors, ils ont choisi sans nous prévenir de forcer. Il n'y a plus personne dedans je crois. C'était brutal mais dans les deux sens. Les flics ont répondu. Il y a eu du gaz et des coups".
"Cette évacuation, c'est l'exemple même de la division des luttes", a déploré un étudiant de 22 ans, sous couvert d'anonymat. "Notre lutte est devenue criminelle", a dénoncé un autre étudiant de 21 ans.
leo-nal-pjl/ff/tes
Un policier mis en examen pour l'éborgnement par LBD d'une "gilet jaune" #
Un policier a été mis en examen le 10 février pour l'éborgnement d'une jeune femme, Fiorina Lignier, par un tir de lanceur de balles de défense lors d'une manifestation des "gilets jaunes" en décembre 2018 à Paris, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Selon une source judiciaire, ce policier a été mis en examen pour des "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente", un crime passible des assises. Il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon une source proche du dossier, c'est un tir de lanceur de balles de défense qui est mis en cause, alors que la jeune femme pensait de longue date qu'il s'agissait d'un éclat de grenade.
Sollicitée par l'AFP pour réagir sur cette mise en examen, Mme Lignier a répondu : "Je n'y croyais plus du tout. Quand je l'ai appris, c'était une grande surprise".
"Je suis très contente" de la voie ouverte vers "un procès, j'espère qu'on retrouvera les commanditaires", a ajouté la jeune femme, qui a perdu l'usage de son oeil gauche et qui a subi plusieurs interventions chirurgicales.
La jeune femme, alors étudiante de 20 ans, avait indiqué avoir été blessée à l'oeil sur les Champs-Elysées lors de l'acte 4 des "gilets jaunes" le 8 décembre 2018.
Fiorina Lignier avait déposé plainte et une enquête, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), puis une information judiciaire, le 19 juin 2019, avaient été ouvertes.
"Je reste la plupart du temps allongée, j'ai comme de grosses migraines tous les jours. Si je fais une petite activité une heure ou deux, j'aurais mal. La morphine parfois n'agit même plus", avait-elle raconté à l'AFP après les faits, dans le cadre d'un dossier sur les "gilets jaunes" et autres manifestants éborgnés (http://factuel.afp.com/gjeborgnes).
Devenue par la suite numéro 2 sur la liste d'extrême droite de l'écrivain Renaud Camus pour les élections européennes de 2019, elle avait été écartée pour avoir dessiné une croix gammée sur une plage. "Une (erreur) de jeunesse" alors qu'elle était âgée de 18 ans, s'était-elle défendue.
Mi-janvier, un autre policier a été mis en examen pour "violences volontaires ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente aggravées" dans l'enquête sur la perte d'un oeil de Jérôme Rodrigues, l'une des figures des "gilets jaunes".
gd-mk-tll/ctx/zl
Bordeaux: évacuation dans le calme du Grand-Théâtre occupé, la mairie invoque la "sécurité" #
La mairie de Bordeaux a mis en place mercredi un dispositif d'évacuation dans le calme du Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties du bâtiment néo-classique, mais pas les entrées, a constaté l'AFP.
Dans un communiqué, le maire écologiste Pierre Hurmic a expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
Le Grand-Théâtre de Bordeaux, monument fin XVIIIe au coeur de la capitale girondine, avait été occupé le 15 mars par des intermittents du monde de la culture, avec le soutien de la CGT.
Néanmoins, de nouveaux occupants étaient arrivés le 18, dont les revendications étaient plus proches de la "convergence des luttes" et de la lutte contre la précarité, amenant les précédents occupants à quitter les lieux.
"Force est de constater aujourd'hui que cette occupation ne s'inscrit plus dans la revendication nationale des acteurs culturels et que les occupants ne sont pas en mesure de garantir les conditions sanitaires et de sécurité initiales qui avaient été convenues avec la direction de l'Opéra", explique la mairie dans un communiqué, estimant que "les jauges et les gestes barrières ne sont pas respectés".
"De plus, les occupants ne contrôlant pas les entrées et les sorties, la circulation dans les lieux n'est absolument plus maîtrisée", ajoute la mairie.
Une demande d'expulsion a par ailleurs été déposée par la présidence du Grand-Théatre, dédié à l'art lyrique et à la danse, auprès du tribunal administratif.
Mercredi matin, plusieurs agents de police municipale étaient postés devant les portes vitrées du Grand-Théâtre. "Personne ne rentre et ceux qui veulent sortir, sortent" mais toute sortie est "définitive" a expliqué un agent, assurant que "les choses se déroulent dans le calme".
"Cette évacuation, c'est l'exemple même de la division des luttes", déplorait un étudiant de 22 ans, sous couvert d'anonymat. "Notre lutte est devenue criminelle", dénonçait un autre étudiant de 21 ans.
pjl-nal/ff/zl
Bordeaux: évacuation dans le calme du Grand-Théâtre occupé, la mairie invoque la "sécurité" #
La mairie de Bordeaux a mis en place mercredi un dispositif d'évacuation dans le calme du Grand-Théâtre de la ville, occupé depuis le 15 mars, la police municipale autorisant les sorties du bâtiment néo-classique, mais pas les entrées, a constaté l'AFP.
Dans un communiqué, le maire écologiste Pierre Hurmic a expliqué que les "activités artistiques et la sécurité des lieux n'étaient plus garanties à ce jour", demandant aux occupants de "quitter le Grand-Théâtre sans délai".
pjl-nal/ff/shu
Saccage de l'Arc de Triomphe: au tribunal, la "gilet jaune" et "Sanglier" #
"Un tag, ça s'enlève". Au procès du saccage de l'Arc de Triomphe, le tribunal a entendu mardi une "gilet jaune" peu émue par les dégradations et un ancien militaire lié à l'ultra-droite, révolté d'être accusé d'avoir tagué ce monument historique.
Cécile A., 28 ans, est une vraie "gilet jaune". "Totalement", dit à la barre la jeune femme, enceinte, longs cheveux noirs sur le dos.
Contrairement à certains de ses huit co-prévenus jugés comme elle pour des vols ou dégradations, elle raconte sans hésitation comment elle s'est retrouvée à l'Arc de Triomphe, avec ses "compatriotes", ce samedi 1er décembre 2018.
Originaire de Gironde, elle avait bloqué des ronds-points au début des "gilets jaunes", puis manifesté pour les actes 1 et 2 à Bordeaux. Pour l'acte 3, elle décide avec des amis de rejoindre Paris, pour mieux se "faire entendre".
Place de l'Etoile, "l'atmosphère est bizarre", "beaucoup de monde", "y'en a qui rigolent, y en a qui s'échauffent", décrit-elle devant le tribunal.
Sous un brouillard de lacrymogène, les manifestants prennent d'assaut l'Arc de Triomphe, tagué de gigantesques inscriptions pro "gilets jaunes" ou anti-Macron. L'intérieur est saccagé, pillé. Bilan: un million d'euros de dégâts.
Les principaux responsables n'ont pas été identifiés, ils ne sont pas devant le tribunal. Cécile A. est jugée pour avoir volé dans le monument un parapluie, un Arc de Triomphe et deux Tour Eiffel miniatures. Pour les Tour Eiffel, elle conteste.
"Les dégradations, vous les voyez?", veut savoir la présidente Sonia Lumbroso. "Oui".
"Et ça ne vous choque pas plus que ça?".
"Honnêtement non", dit Cécile A. En manifestation, elle a "vu des gens perdre des mains, perdre des yeux, se faire tabasser". Là, "c'est que du matériel".
Avocat d'une association de défense du patrimoine, Jean-Philippe Morel est outré.
"Vous savez ce que ça représente l'Arc de Triomphe?", s'indigne-t-il. "C'est pas que des petites pierres qu'on pose les unes sur les autres".
Cécile A. ne se démonte pas. "La vie humaine représente beaucoup aussi, monsieur". Quant aux tags, dit-elle au tribunal, "ça s'enlève" avec "un coup de Karcher".
S'avance ensuite à la barre Sébastien F., 43 ans. Trapu, serré dans son blouson en cuir sombre, masque noir "Harley Davidson" sur le visage. Son profil est bien différent de celui des jeunes, pour la plupart sans casier judiciaire, qui comparaissent à ses côtés.
Le tribunal remontre la photo d'un pilier de l'Arc de Triomphe, tagué "Augmenter le RSA Sanglier". "Sanglier", c'est le surnom de toujours de cet ancien militaire -six ans de Légion étrangère- originaire de Besançon.
Lors de la perquisition chez lui, on a trouvé de très nombreuses armes, des drapeaux nazis, un portrait d'Hitler, énumère la présidente. "C'est quand même révélateur, ça donne des éléments de personnalité", note-t-elle l'air de rien. Elle rappelle qu'il a fait de la prison pour des violences.
Le 1er décembre, il a rejoint l'Arc de Triomphe avec des amis dont il a toujours tu le nom. "Parce que ce sont militaires", glisse son avocat. Avec d'autres, raconte Sébastien F., ils ont protégé la flamme du soldat inconnu puis sont "partis tôt", "les gens commençaient à faire n'importe quoi".
Il conteste avoir tagué son surnom sur le monument. "Et mon adresse aussi?", ironise-t-il. Et puis, il n'a "jamais touché le RSA". Enfin surtout, il n'aurait jamais "souillé un monument à la mémoire des anciens combattants".
L'accuser de ça, c'est "le pire affront qu'on puisse me faire. On m'a sali", dit celui qui avait été arrêté après un renseignement anonyme.
Qui l'aurait dénoncé?, demande le tribunal. Il soupçonne Serge Ayoub, figure de l'ultra-droite dont il était proche à l'époque, qui aurait été agacé que le tag mette "les projecteurs" sur sa mouvance.
Un avocat des parties civiles lui rappelle que devant les enquêteurs, il avait plutôt soupçonné les services de renseignement. "Vous soupçonnez toujours les agents de la DGSI?"
"Sanglier" ne semble pas détecter le sarcasme. "C'est peut-être les deux. Je ne vois pas tout à fait ce que ça change".
mdh/pga/or
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base d'une mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier, qui a soutenu le mémoire devant la Cour de cassation.
"Mais on ne peut pas retenir de cet arrêt qu'on peut crier +Castaner assassin!+ et que c'est couvert par la liberté d'expression", souligne Me Vernier. La cour a annulé la condamnation car "l'infraction n'est pas constituée, ce n'est plus le code pénal qui s'applique, mais la loi sur la presse".
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
En septembre dernier, Amnesty International avait dénoncé dans un rapport l'"acharnement judiciaire" contre les manifestants en France. En 2018 et 2019, plus de 40.000 personnes ont été condamnées pour divers infractions et délits "sur la base de lois vagues", fréquemment "utilisées pour restreindre illégalement les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression", affirme l'ONG.
as-alv/bdx/or
"Gilets jaunes": jusqu'à 14 mois de prison ferme pour une série d'incendies en Dordogne #
Cinq "gilets jaunes" ont été condamnés mardi à Bergerac à des peines allant jusqu'à 14 mois de prison ferme pour avoir participé à des degrés divers à une série d'incendies dans le département de la Dordogne, en décembre 2018 au plus fort du mouvement, a-t-on appris par le tribunal.
Ces trois hommes et deux femmes, âgés aujourd'hui de 30 à 52 ans, étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et destruction de biens d'autrui, des faits qui leur ont valu des condamnations à des peines allant de 14 mois de prison ferme pour le principal prévenu, à 2 ans de prison avec sursis pour deux des mis en cause. Par ailleurs, des peines de 12 mois et 6 mois ferme ont été prononcées à l'encontre de deux autres prévenus.
Ils "voulaient montrer leur mécontentement envers la politique du gouvernement en s'en prenant à tout ce qui touche à l'Etat", avait déclaré la procureure de Bergerac Odile de Fritsch à l'époque de leur mise en examen en mars 2019.
Les mis en cause, de situation professionnelle modeste, sans condamnation à leur passif, s'étaient rencontrés au début du mouvement des "gilets jaunes", lors de rassemblements sur des ronds-points dans l'agglomération bergeracoise.
Entre le 23 et le 30 décembre 2018, des départs de feu avaient été constatés dans le sud du département: contre une Maison des services publics et un centre technique de la Communauté d'agglomération du bergeracois, sur une boîte aux lettres de mairie à Colombier.
Une guinguette du lac de Pombonne, propriété de la Ville de Bergerac, était également partie en fumée, un engin de déblaiement du Conseil départemental qui avait servi à dégager un rond-point des "gilets jaunes" avait été incendié à Prigonrieux, ainsi qu'un relais téléphonique, à Gardonne.
L'enquête avait abouti à l'interpellation du groupe de Périgourdins trois mois plus tard.
nal/pjl/it
Lille: reprise du trafic des bus mercredi après un droit de retrait des conducteurs #
Le trafic des bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, devait reprendre normalement mercredi, après une interruption due à un droit de retrait des conducteurs choqués par une agression, a annoncé mardi l'opérateur.
"Le tramway et l'ensemble des lignes de bus circuleront normalement à compter de mercredi matin prise de service", indique Ilevia dans un communiqué.
"La qualité du dialogue social a permis de définir des engagements concrets et immédiats à mettre en place sur le réseau", se félicite le communiqué, mentionnant des partenariats renforcés avec police et gendarmerie et des effectifs d'agents de sécurité, contrôleurs et autres médiateurs "réorientés sur les lignes du réseau identifiées à ce jour comme sensibles ou requérant une présence humaine accrue".
Les conducteurs avaient exercé leur droit de retrait lundi matin après "l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service" par deux personnes à scooter, avait expliqué à l'AFP le secrétaire CGT d'Ilevia, Mohamed Farhi.
"Les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient", s'était-il ému, demandant "des engagements forts" de la direction.
"Nous aurions voulu des mesures plus pérennes dans le temps" a-t-il réagi mardi. "Il n'y a pas de moyens supplémentaires, il s'agit d'une réorganisation temporaire".
Ce droit de retrait était selon lui nécessairement limité dans le temps et a atteint ses objectifs dans la mesure où il a sensibilisé les usagers et les politiques aux risques encourus par les chauffeurs.
bj/cab/cal
"Castaner assassin!": la condamnation d'un "gilet jaune" annulée par la Cour de cassation #
La Cour de cassation a annulé la condamnation pour outrage aggravé de Frédéric Vuillaume, un "gilet jaune" qui avait crié "Castaner assassin!" lors d'une visite de l'ancien ministre de l'Intérieur en 2019 à Besançon, a-t-on appris mardi.
Dans son arrêt du 16 mars, la Cour de cassation a annulé l'arrêt de la cour d'appel de Besançon qui condamnait, en juillet dernier, Frédéric Vuillaume, 48 ans, à 1.500 euros d'amende avec sursis pour "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique commis en réunion".
La Cour de cassation a estimé que le leader des "gilets jaunes" de Besançon avait été poursuivi sur la base de la mauvaise infraction: M. Vuillaume n'aurait pas dû être jugé selon l'article 433-5 du Code pénal mais sur la base de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.
"L'outrage n'était pas constitué car (la phrase incriminée) n'a pas été adressée directement au ministre" qui n'était pas présent quand elle a été prononcée et l'a apprise par la presse, a expliqué à l'AFP son avocat Me Jean-Michel Vernier.
Les faits s'étaient produits en mars 2019, lors d'une visite du ministre de l'Intérieur de l'époque Christophe Castaner, pour l'inauguration d'un commissariat dans le quartier sensible de Planoise, à Besançon.
Le représentant syndical FO Frédéric Vuillaume, son épouse et un autre de leurs camarades avaient lancé "Castaner assassin!" à proximité du commissariat que devait visiter le ministre.
En première instance, M. et Mme Vuillaume avait été condamnés à 1.500 euros d'amende avec sursis, peine confirmée en appel. M. Vuillaume s'était pourvu en cassation. Le troisième prévenu avait eu 1.000 euros d'amende et il n'avait pas fait appel. Les trois prévenus avaient en revanche été relaxés des faits de rébellion.
A l'audience, devant le tribunal correctionnel de Besançon, les "gilets jaunes" avaient insisté sur la dimension "politique" de l'apostrophe: ils voulaient dire "+assassin de la liberté+ ou +assassin du droit de manifester+", avait alors expliqué Me Vernier.
Christophe Castaner n'avait pas porté plainte et ne s'était pas constitué partie civile.
Frédéric Vuillaume a été jugé à plusieurs reprises pour "entrave à la circulation" et "outrage à personne dépositaire de l'autorité publique".
as-alv/bdx/or
Fonderie de Bretagne: amers, les salariés se sentent "trahis" par Renault #
"Abandon", trahison", dénoncent les banderoles. Des salariés amers et des centaines de manifestants se sont rassemblés dans une marée de drapeaux rouges mardi matin devant la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault.
Sous un grand ciel bleu, la marée de drapeaux rouges, portés par des syndicalistes CGT, des salariés d'autres usines Renault, des dockers de Lorient ou des militants communistes, a envahi le vaste parking de l'usine dans la banlieue de Lorient.
La chanson des Têtes Raides, crachée par la sono, est gaie. Mais elle ne parvient pas à remonter le moral des métallos bretons, plombés par l'annonce de la mise en vente de leur usine le 11 mars.
"Le calendrier fait peur", marmonne Yannick, barbe grise et visage rond. Le processus de vente doit se terminer en août, quand la fonderie sera fermée et les fours éteints.
"C'est une trahison à tous les niveaux. De Renault et des pouvoirs publics qui ont accompagné cette mascarade de revue stratégique", dénonce Maël Le Goff, délégué CGT de l'usine de 350 salariés.
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne avait été revendue par Renault en 1999 avant une reprise en 2009. A l'été 2020, le constructeur a demandé une revue stratégique qui a conclu que le site devait diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production.
"C'est Renault qui nous a dit d'arrêter la diversification et maintenant ils veulent qu'on y revienne", ironise Cédric, chef de projet de 42 ans.
Comme lui, de nombreux cadres ont rejoint ce rassemblement organisé par la CGT. "On a donné énormément après l'incendie de l'usine en 2019. On a été présents même pendant le Covid. Et maintenant, on nous dit que c'est fini", se désole Régis, 43 ans, responsable du bureau d'études.
"Ils nous coupent l'herbe sous le pied", approuve Jimmy, chargé d'affaires de 44 ans. "C'est Renault qui nous enlève des volumes et nous empêche de revenir à l'équilibre".
Comme lui, tous ont une famille, des enfants. Certains sont même venus récemment d'autres usines Renault pour travailler à Caudan. Amers, ils soulignent tous que les objectifs de performance fixés par Renault ont pourtant été "atteints ou dépassés" l'an dernier. "Renault doit rester l'entreprise des voitures à vivre, pas des voitures à détruire l'emploi en France", lâche Jimmy.
"On a l'impression que la fonderie est en train de disparaître en France, comme l'industrie textile il y a bien longtemps", regrette Alain, 56 ans, salarié des Fonderies du Poitou, dans la Vienne, elles aussi en difficulté. "Fondeurs, pas chômeurs", clame un autocollant sur sa chasuble.
"Ils ont tous leur vie de famille, leur maison à payer", remarque Anne-Laure Vély, 27 ans, vêtue d'une chasuble rose marquée "Soignants avec la FDB". "Ils vont faire quoi tous ces gens? Ils ne demandent qu'à bosser", lance la petite-fille de fondeur.
Outre les syndicalistes, deux députés ont fait le déplacement "par solidarité" avec les salariés de Caudan. Le député LFI de Seine-Saint-Denis, Alexis Corbière, voit dans la lutte des fondeurs bretons un "combat national".
"Les leçons qui ont été tirées de la crise du Covid, y compris par le gouvernement, étaient de dire qu'il fallait réindustrialiser le pays (...) En réalité, tout ceci n'était que de l'esbroufe", lance-t-il. "De l'argent public a été donné à Renault sans condition de maintien de l'emploi (...) Ceux qui licencient doivent rendre l'argent!"
Pour traverser la crise, le groupe Renault a eu droit à un prêt bancaire de cinq milliards d'euros garanti par l'État.
"Un pays sans industrie est un pays sans avenir", lancee le député du Nord Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. "Nous placerons cette usine sous la protection de la République", promet-il.
Peu après midi, les prises de parole s'achèvent. "Ce n'est que la première journée! On ne lâche rien", lance Maël le Goff, en décomptant 2.000 manifestants et "98% de grévistes".
"Ne laissons pas les chacals brouter nos idéals", continuent à scander les Têtes Raides alors que la foule se disperse.
aag/gvy/tes
Evacuation dans le calme de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire #
La préfecture de Loire-Atlantique a lancé mardi matin, dans le calme, l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Je me réjouis que cette opération de retour à l'État de droit se soit déroulée dans des conditions apaisées, sans heurts, sans doute parce que le rapport de force n'était pas favorable aux occupants de la zone", a déclaré lors d'une conférence de presse en fin de matinée Didier Martin, préfet de Loire-Atlantique et de la région Pays de la Loire.
"Ce matin, dès 7 heures, 400 gendarmes étaient mobilisés et une cinquantaine d'occupants étaient présents sur la zone", a précisé le préfet, évoquant une "opération bien préparée car complexe en raison du profil des occupants et de la configuration de la zone: 400 hectares, très marécageux et peu de terre ferme".
Sur place, les forces de l'ordre intervenaient dans le calme, peu de zadistes étaient encore présents en début de matinée, a constaté un photographe de l'AFP. La zone était survolée en permanence par deux hélicoptères et un ballet de camions a commencé à défiler en fin de matinée avec des remorques entières de débris de cabanes et gravats, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié "les forces de la gendarmerie mobilisées pour faire respecter l'état de droit" avec des photos montrant les barricades et constructions sur place, dont une enflammée.
L'opération était "bien avancée et pratiquement terminée" en fin de matinée, selon le préfet.
"La seconde phase consistera à évacuer environ 500 mètres cube de matériaux accumulés sur place depuis plusieurs mois: cela représente environ 20 bennes de camion (épaves de voiture, barricades, pneus, constructions en bois...). La 3e phase va consister à surveiller la zone pendant plusieurs semaines pour éviter toute réoccupation", a-t-il ajouté.
"Nous avions 400 gendarmes appuyés par deux véhicules blindés équipés de lames pour ouvrir les barricades. L'opération s'est déroulée sans heurts et les personnes montées dans les arbres ou dans l'éolienne sont descendues d'elles-mêmes", a précisé le général Frédéric Laurent, commandant en second de la région gendarmerie Pays de la Loire, lors de la conférence de presse.
"Nous n'avons à déplorer aucun blessé et les occupants n'ont opposé aucune résistance. Il y a eu des contrôles d'identité mais pas d'interpellation". Toutefois, "les gendarmes ont retrouvé énormément de pièges sur place (barricades, larges tranchées, boulons, clous) et de projectiles non utilisés (cocktail Molotov, bouteilles remplies de peinture...)", a-t-il souligné.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux. Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"On est dans la colère et l'incompréhension envers les élus locaux qui veulent bétonner 110 hectares de zone humide au nom de la création d'emploi", a réagi Morgane du mouvement politique Nantes en commun, qui participait à une petite manifestation d'une cinquantaine de personnes devant la préfecture pour protester contre l'évacuation.
cor-ssg-faa-gvy/mas/bow
Grève les 24 et 25 mars dans les centres d'appels et l'accueil évènementiel #
Les salariés des centres d'appels ou encore les hôtes et hôtesses d'accueil sont appelés mardi à la grève les 24 et 25 mars par trois syndicats mécontents du refus des organisations patronales d'augmenter les salaires de ces salariés de "première et deuxième ligne".
La CGT, FO et SUD demandent dans un communiqué "une augmentation de salaire immédiate et une prime Covid, appellent les salariés des centres d'appels, de l'accueil (...) et les salariés sous convention collective P2ST (prestataires de services du tertiaire, ndlr), à se mettre en grève le 24 et 25 mars 2021".
Cette branche recense 8.500 entreprises qui comptabilisent 103.000 salariés en France, dans des secteurs qui comprennent également la traduction, le recouvrement, ou encore le télésecrétariat.
Avec la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC, ces syndicats ont interrompu le 15 mars la réunion de commission paritaire en raison "du refus catégorique des organisations patronales d'augmenter du moindre centime d'euro les salariés de première et deuxième ligne", précisent-ils.
Les syndicats déplorent que trois échelons, représentant 86% des salariés de la branche, se trouvent désormais en dessous du Smic après sa revalorisation.
"Dans les centres d'appels, le premier confinement s'est traduit par un +quoi qu'il en coûte+ à leur santé, et l'obligation de travailler sur site", poursuivent les organisations en pointant du doigt le rôle des cinq géants Teleperformance, Sitel, Comdata, Phone Regie ou Iqera qui n'ont pas interrompu leur activité au plus fort du confinement du printemps 2020.
"Les organisations patronales refusent de reconnaître les efforts consentis. Pourtant, certains grands groupes ont continué d'engranger des bénéfices et d'augmenter leurs dirigeants", assurent encore les organisations syndicales.
cd/cel/sp
Evacuation de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire #
La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé mardi matin l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Les unités de gendarmerie interviennent dans le cadre des règles habituelles de maintien de l'ordre sur ce type d'opération", indique la préfecture dans un communiqué, précisant que les personnes présentes pouvaient quitter la zone avant l'intervention des gendarmes.
Sur place les forces de l'ordre étaient nombreuses mais intervenaient dans le calme, peu de zadistes étaient encore présents, selon un photographe de l'AFP. Un zadiste était notamment réfugié tout en haut d'un arbre.
Dans un tweet le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a remercié "les forces de la gendarmerie mobilisées pour faire respecter l'état de droit" avec des photos montrant les barricades et constructions sur place, dont une enflammée.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint Nazaire et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux.
Une conférence de presse est prévue en fin de matinée à la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"Ils vont remblayer l'intégralité des 110 hectares, ils vont tout détruire, la faune et la flore, les zones humides", s'inquiète Yoann Morice, qui a lancé il y a quelques mois le collectif "Stop Carnet" à l'origine d'un weekend de manifestation sur le site fin août.
ssg-faa-mas/gvy/
Evacuation de la ZAD du Carnet dans l'estuaire de la Loire (préfecture) #
La préfecture de Loire-Atlantique a annoncé mardi matin l'évacuation de la ZAD du Carnet, occupée depuis fin août par des manifestants hostiles à un projet dédié aux énergies renouvelables.
"Les unités de gendarmerie interviennent dans le cadre des règles habituelles de maintien de l'ordre sur ce type d'opération", indique la préfecture dans un communiqué, précisant que les personnes présentes pouvaient quitter la zone avant l'intervention des gendarmes.
Cette évacuation fait suite à deux décisions du tribunal judiciaire, une du 5 février à la demande du Grand port maritime de Nantes-Saint Nazaire et la seconde du 12 février après une requête du conseil départemental de Loire-Atlantique, demandant aux personnes qui occupent "illégalement le site du Carnet" de quitter les lieux.
Une conférence de presse est prévue en fin de matinée à la préfecture de Loire-Atlantique à Nantes.
Les opposants, regroupés dans "Stop Carnet", estiment que ce projet menace la faune, la flore et les zones humides du site.
"Ils vont remblayer l'intégralité des 110 hectares, ils vont tout détruire, la faune et la flore, les zones humides", s'inquiète Yoann Morice, qui a lancé il y a quelques mois le collectif "Stop Carnet" à l'origine d'un weekend de manifestation sur le site fin août.
faa-mas/gvy/bow
Génocide au Rwanda: le sort incertain de l'enquête sur l'ex-gendarme de l'Elysée Paul Barril #
La justice française a-t-elle trop tardé ? Vingt-sept ans après le génocide des Tutsi au Rwanda, l'état de santé de l'ex-capitaine Paul Barril, 74 ans, rend incertaine sa mise en examen, au désespoir des parties civiles qui réclament un procès pour celui qu'elles accusent de complicité du régime génocidaire.
L'ex-gendarme de l'Elysée sous François Mitterrand, reconverti dans les années 1980 dans la sécurité de chefs d'Etat africains, n'a été entendu pour la première fois qu'en mai 2020 par une juge d'instruction du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris, après huit ans d'investigations.
L'enquête avait été ouverte après une plainte pour complicité de génocide déposée en 2013 par l'association Survie, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue des droits de l'Homme (LDH).
Au coeur des accusations des trois ONG: la présence de Paul Barril au Rwanda en plein génocide et la signature d'un contrat de formation militaire et de conseil le 28 mai 1994 avec le gouvernement intérimaire rwandais (GIR), alors qu'un embargo international avait été imposé par l'ONU.
Derrière ces activités, les associations soupçonnent aussi le président François Mitterrand ou le gouvernement d'Edouard Balladur d'avoir potentiellement utilisé le capitaine Barril au service d'une "stratégie indirecte" de la France pour soutenir le régime rwandais face aux rebelles, une accusation objet de vives controverses depuis plus de vingt-cinq ans.
Paul Barril, qui a eu maille à partir avec la justice dans d'autres affaires comme celles des écoutes de l'Elysée ou des Irlandais de Vincennes au début des années 1980, a contesté avoir signé ce contrat de 3 millions de dollars, partiellement exécuté et payé.
Selon des sources concordantes, une expertise graphologique a toutefois conclu en novembre que la signature sur le contrat était bien la sienne.
Les 28 et 29 mai 2020, le septuagénaire, atteint de la maladie de Parkinson, a été interrogé par la juge d'instruction comme "témoin assisté", statut intermédiaire entre simple témoin et mis en examen.
Devant la magistrate, l'ex-numéro 2 du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) a raconté s'être rendu au Rwanda en mai 1994, avec plusieurs hommes recrutés via sa société Secrets, pour enquêter sur l'attentat contre l'avion du président hutu Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, à la demande de la veuve de ce dernier, Agathe Kanziga.
Cet attentat a déclenché les massacres au cours desquels environ 800.000 personnes, essentiellement de la minorité tutsi, ont été tuées en trois mois.
Paul Barril a affirmé s'être rendu également au Rwanda pour "faire du renseignement" pour le compte de la France et être reparti en y laissant quatre hommes pour exécuter un "audit des forces spéciales rwandaises". Des photos retrouvées en perquisition chez ses ex-mercenaires les montrent toutefois armés, parfois lourdement, laissant penser qu'ils formaient des militaires rwandais voire combattaient à leurs côtés.
Cinq mois après cette audition, la magistrate a demandé au parquet un réquisitoire supplétif pour élargir ses investigations à des soupçons d'"association de malfaiteurs" en vue de commettre un génocide, une infraction plus simple à poursuivre car elle n'exige que la démonstration d'"actes préparatoires" aux crimes.
Cette nouvelle étape laissait augurer une possible mise en examen de M. Barril.
Toutefois, un rapport médical est venu doucher les espoirs des parties civiles de le voir un jour jugé aux assises.
Dans une expertise du 22 décembre 2020 dont l'AFP a eu connaissance, le neurologue indique que la maladie du capitaine est "parvenue à son niveau le plus élevé", ce qui ne lui permet "plus de soutenir ni audition ni confrontation".
Pour Me Eric Plouvier, qui défend l'association Survie, c'est ainsi une "pièce de choix" qui disparaît. Depuis le début de l'enquête, l'avocat a déjà réclamé trois fois (2014, 2018 et 2019) l'audition de Paul Barril.
"Les lenteurs de l'instruction constituent non seulement un déni de justice mais aussi une faute lourde du service public de la justice qui n'a pas réalisé les diligences normales, ce qui aurait permis d'éviter un dépérissement des preuves mais aussi des personnes", regrette l'avocat.
"Après tant d'années de latence et d'inertie, il est permis d'espérer que l'instruction reprenne un cours plus actif permettant de faire la lumière sur les agissements et responsabilités de Barril et de son équipe dans le déroulement du génocide au Rwanda", déclarent ses confrères de la FIDH, Mes Patrick Baudouin et Clémence Bectarte.
"Il n'appartient pas aux parties civiles de se constituer en juges", réagit Me Hélène Clamagirand, qui défend Paul Barril, en soulignant que les ONG ont porté plainte des années après le génocide. "On ne peut pas reprocher à une personne déjà âgée à l'époque de subir les affres du temps".
Les investigations ne sont toutefois pas terminées.
Selon une source proche du dossier, plus d'une demi-douzaine de personnes, dont la veuve du président Habyarimana et cinq anciens mercenaires qui avaient accompagné M. Barril au Rwanda, ont été entendues en novembre et décembre.
Pour l'instant, "la justice s'est arrêtée au plafond de verre que constitue le début d'une entrée dans les sphères du pouvoir" français, regrette Me Plouvier, alors que Paul Barril affirme qu'il tenait informé le sommet de l'Etat de ses activités, via le conseiller de l'Elysée François de Grossouvre (qui s'est suicidé le 7 avril 1994), le général Philippe Rondot ou le ministre de la Coopération d'alors, Michel Roussin.
edy-bl/lbx/blb/am
Grève des conducteurs du réseau de transports en commun lillois après une agression #
Aucun bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, ne circulait lundi matin, hormis les bus scolaires, en raison d'une grève des conducteurs après une agression samedi, a-t-on appris de sources concordantes.
"En raison d'un mouvement social spontané, aucun bus ne circule actuellement sur le réseau. Le métro et le tramway quant à eux circulent normalement", a indiqué le service communication d'Ilevia.
"Les conducteurs ont exercé leur droit de retrait après l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service", a précisé à l'AFP Mohamed Farhi, secrétaire CGT d'Ilevia.
"Deux personnes à scooter ont projeté de la javel sur lui, par la fenêtre, qui était ouverte. Il avait heureusement des lunettes de soleil, qui l'ont un peu protégé. Mais les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient. Nous demandons des engagements forts de notre direction, que cette agression ne semble pas avoir émue", a ajouté M. Farhi, avant une rencontre avec cette dernière.
Mais "aucun accord n'a encore été trouvé" après ce rendez-vous, a indiqué dans la soirée la direction, qui prévoit de nouvelles "perturbations" mardi.
Assurant "entendre l'émotion des collaborateurs", elle "dénonce fermement tout acte d'agression envers" les agents Ilevia ou les voyageurs.
Dans son communiqué, elle "réaffirme sa volonté de déployer un maximum de dispositifs pour permettre aux agents d'exercer leurs fonctions dans les meilleures conditions de sécurité, dans le cadre des prérogatives qui sont les siennes. C'est une priorité".
rl/cbn
Procès du saccage de l'Arc de Triomphe: "C'était l'hystérie totale", racontent les prévenus #
Ils voulaient manifester "pacifiquement", prendre "des photos", se "protéger" du gaz lacrymogène. Au procès du saccage de l'Arc de Triomphe pendant une manifestation de "gilets jaunes" en 2018, des jeunes sans histoires ont tenté d'expliquer lundi comment ils ont été "entraînés" dans "l'hystérie totale".
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept, debout et alignés face à la présidente, l'air de ne pas en mener large. Ils ne sont pas les "principaux responsables" - jamais identifiés - des "scènes de désolation" qui ont fait le tour des médias, rappelle la présidente Sonia Lumbroso.
Ils encourent cependant jusqu'à 10 ans d'emprisonnement notamment pour dégradations aggravées et vols.
Le tribunal commence par "retracer" le fil de ce 1er décembre 2018, acte 3 des manifestations de "gilets jaunes". Les centaines de véhicules brûlées, les commerces pillés... Et puis l'Arc de Triomphe, pris d'assaut par les manifestants dans un brouillard de gaz lacrymogène.
A l'écran défilent les photos "extrêmement choquantes" de ce qu'a subi ce "symbole" parisien.
Les piliers du monument historique sont couverts de tags, parfois jusqu'à 5 mètres de hauteur. La présidente les lit d'un ton désabusé: "On a coupé des têtes pour moins que ça", "vive le vent, vive le vent, vive le vandalisme". Elle "passe" ensuite sur les inscriptions "pas trop polies" visant le président Emmanuel Macron - qui apparaissent cependant à l'écran, déclenchant des rires étouffés dans la salle bien remplie.
"L'Arc de Triomphe, quand même", dira-t-elle plusieurs fois.
Viennent ensuite les photos de l'intérieur, "complètement saccagé". Le sol est "tapissé de verre brisé", un "tableau jeté au sol", "une maquette de l'Arc de Triomphe éventrée", "un buste tagué" de points rouges au niveau de yeux... "Un champ de ruines", résume-t-elle, et des dégâts estimés à un million d'euros.
Alors, ce qui est reproché aux prévenus en face d'elle paraît parfois un peu dérisoire.
A la barre, s'avance Valentin N., Breton de 25 ans en veste en velours marron.
Il n'a pas de casier judiciaire comme la plupart de ses co-prévenus (dont deux femmes, absentes à l'audience mais représentées).
"J'ai de la sympathie pour les +gilets jaunes+", dit-il d'emblée. Venu place de l'Etoile "voir ce qu'il se passait", "prendre des photos", il raconte avoir été pris dans "le mouvement de panique" et s'être retrouvé à l'intérieur. Il monte sur le toit du monument comme d'autres manifestants, "par curiosité".
Dans la boutique de souvenirs dévastée, Valentin N. a ramassé "machinalement" quatre cartes postales. "Deux de l'Arc de Triomphe et deux de la Tour Eiffel" - précise la présidente. C'est pour ce vol qu'il est jugé.
Mehdi B., livreur de 26 ans à l'époque, était venu manifester. "Pacifiquement", précise-t-il. "Bien entendu", répond la présidente.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+?", lui demande-t-elle.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond celui qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un instinct de survie", explique-t-il.
Il comparaît simplement pour être entré dans le monument et pour avoir menti sur son identité au moment de son arrestation.
Un autre est là pour avoir tenté de fracasser une porte à coups d'extincteur. Il avait 18 ans, rappelle la présidente qui tente par tous les moyens de comprendre "pourquoi". Melvyn A. est inaudible, peine à s'expliquer. "C'était l'hystérie totale", "j'ai été entraîné", "ça m'est monté à la tête", répète celui qui ne connaissait "rien de rien" aux "gilets jaunes" avant.
Arrive Hamza C., 21 ans à l'époque. Son ADN a été trouvé sur une statue en partie détruite dans le monument.
"Ca peut être un postillon?", avance-t-il. "C'est a priori un ADN de contact donc c'est la peau", répond impassible la présidente.
"Je me suis baladé un peu", reconnaît-il. Mais "quand je suis arrivé, tout était déjà cassé".
L'interrogatoire des prévenus se poursuit mardi, le procès est prévu jusqu'à vendredi.
mdh/tib/or
A Rouen, 500 à 600 manifestants pour "la liberté syndicale" #
Environ 500 personnes selon la police, 600 selon la CGT, ont manifesté lundi matin à Rouen pour "la liberté syndicale" avant le procès de deux syndicalistes pour diffamation prévu lundi mais finalement annulé.
Le tribunal a constaté lundi après-midi la "nullité de la citation", le délai de 20 jours entre la délivrance de la citation et la date de la première audience n'ayant pas été respecté.
Le responsable d'un magasin Foir'Fouille de Dieppe avait assigné l'Union locale (UL) CGT de Rouen et son secrétaire Handy Barré pour un post sur la page facebook de l'UL, au nom de l'UL, le qualifiant de "patron voyou".
Le secrétaire de l'UL CGT de Dieppe, Mathias Dupuis, était lui cité pour "complicité de diffamation" pour avoir dit le 3 juillet 2020, lors d'une manifestation devant le magasin, "les petits patrons de merde comme ça (...) ils règnent par la terreur". Une vidéo de cette manifestation a été postée sur la page facebook de l'UL CGT Rouen.
La manifestation de juillet visait notamment à défendre une salariée militante CGT accusée de vol et menacée de licenciement. Selon la CGT, la salariée n'avait pas l'intention de voler et comptait payer ce qu'elle avait pris le lendemain des faits.
"Assigner des syndicalistes au tribunal, c'est presque devenu un sport. Le but des patrons en faisant ça, c'est de terroriser les salariés. Il a réussi son coup, puisqu'au final il a licencié la salariée en question", a estimé M. Dupuis dans un tract.
"Le rassemblement d'aujourd'hui c'est une manière de ne pas nous laisser faire. Rien n'est plus important que les libertés fondamentales notamment celle de se syndiquer", a lancé lundi au micro devant le tribunal avant l'annulation du procès, le député PCF et ancien maire de Dieppe, Sébastien Jumel.
La plupart des manifestants étaient des militants CGT de Seine-Maritime.
cor-clc/mcl/bow
"Gilets jaunes": début du procès du saccage de l'Arc de Triomphe à Paris #
Le procès de neuf personnes jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe à Paris lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en 2018 s'est ouvert lundi à Paris, sans les principaux responsables qui n'ont jamais été retrouvés.
Les "gilets jaunes", mouvement de protestation contre la politique sociale et fiscale du gouvernement français, est né le 17 novembre 2018 et a embrasé la France pendant près d'un an, entre occupations de ronds-points et manifestations parfois violentes.
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept hommes, en ligne, à décliner tour à tour leur identité face à la présidente. Deux femmes étaient absentes à l'audience mais représentées par un avocat. Le cas d'un autre prévenu a été disjoint.
Le tribunal a commencé par longuement retracer le déroulement de ce 1er décembre 2018, acte 2 des manifestations de "gilets jaunes".
La violence qui avait embrasé les rues de la capitale ce jour-là avait surpris les forces de l'ordre. Près d'une centaine de véhicules avaient été incendiés, des façades brûlées, des vitrines brisées et des commerces pillés.
Sur la place de l'Etoile au bout de l'avenue des Champs-Elysées, le périmètre de sécurité protégeant l'Arc de Triomphe avait vite cédé. L'intérieur du monument a été "saccagé", "pillé", décrit la présidente.
Les photos et vidéos de l'intérieur du bâtiment projetées à l'audience montrent des statues dégradées, le sol couvert de débris de verre. Des manifestants, la plupart vêtus de gilets jaunes, se servent dans les vitrines ou fracassent à coups de marteau des distributeurs de souvenirs.
Les "principaux auteurs" n'ont jamais été retrouvés, ont reconnu les enquêteurs. Les neuf prévenus, jugés notamment pour être entrés dans le bâtiment et y avoir commis des vols ou des dégradations, encourent jusqu'à dix ans de prison.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+ ?", demande la présidente à l'un des prévenus.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond le jeune homme de 26 ans, qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un moment de panique", "un instinct de survie", explique-t-il.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
Sept autres personnes seront jugées ultérieurement: un mineur devant le tribunal pour enfants et six devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".
mdh/pa/sp/cls/lpt
"Gilets jaunes": le procès du saccage de l'Arc de Triomphe s'est ouvert #
Le procès de neuf personnes jugées pour le saccage de l'Arc de Triomphe lors d'une manifestation de "gilets jaunes" en 2018 s'est ouvert lundi à Paris, sans les principaux responsables qui n'ont jamais été retrouvés.
Dans la grande salle d'audience du tribunal judiciaire de Paris, ils sont sept hommes, en ligne, à décliner tour à tour leur identité face à la présidente. Deux femmes étaient absentes à l'audience mais représentées par un avocat.
Le cas d'un autre prévenu a été disjoint.
Le tribunal a commencé par longuement retracer le déroulement de ce 1er décembre 2018, acte 2 des manifestations de "gilets jaunes". "Même si, sans doute, de nombreuses personnes s'en souviennent", a précisé la présidente du tribunal, Sonia Lumbroso.
La violence qui avait embrasé les rues de la capitale ce jour-là avait surpris les forces de l'ordre. Près d'une centaine de véhicules avaient été incendiés, des façades brûlées, des vitrines brisées et des commerces pillés.
Sur la place de l'Etoile, le périmètre de sécurité protégeant l'Arc de Triomphe avait vite cédé. L'intérieur du monument a été "saccagé", "pillé", décrit la présidente.
Les photos et vidéos de l'intérieur du bâtiment projetées à l'audience montrent des statues dégradées, le sol couvert de débris de verre. Des manifestants, la plupart vêtus de gilets jaunes, se servent dans les vitrines ou fracassent à coups de marteau des distributeurs de souvenirs.
Les "principaux auteurs" n'ont jamais été retrouvés, ont reconnu les enquêteurs. Les neuf prévenus, jugés notamment pour être entrés dans le bâtiment et y avoir commis des vols ou des dégradations, encourent jusqu'à dix ans de prison.
"Vous voyez que les choses dégénèrent, vous ne vous dites pas +ça va trop loin, je m'en vais+ ?", demande la présidente à l'un des prévenus.
"A ce moment-là c'était déjà trop tard, les CRS ne nous laissaient pas quitter la place de l'Etoile", répond le jeune homme de 26 ans, qui maintient comme d'autres qu'il est entré dans le monument pour se "protéger" du gaz lacrymogène. "C'était un moment de panique", "un instinct de survie", explique-t-il.
Le procès est prévu jusqu'à vendredi.
Sept autres personnes seront jugées ultérieurement: un mineur devant le tribunal pour enfants et six devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".
mdh/pa/sp
Deux ans de prison ferme pour un "gilet jaune" qui avait attaqué un fourgon de police #
Un "gilet jaune" accusé d'avoir dérobé un sac contenant notamment un gilet pare-balles dans un véhicule de police, attaqué par de nombreux manifestants, lors d'une manifestation à Paris en décembre 2018, a été condamné lundi à 4 ans de prison dont 2 avec sursis.
En raison des 14 mois de détention préventive déjà effectués, le prévenu n'ira pas en prison mais devra se soumettre à une surveillance électronique durant deux ans.
Il aura en outre l'obligation de suivre un stage de citoyenneté destiné à le "faire réfléchir sur les valeurs de la République" et "le respect qu'on doit notamment aux policiers", a souhaité le tribunal.
Il devra également payer 6.000 euros de réparation pour chacun des huit policiers partie civile ainsi que 300 euros de frais d'avocat pour chacun d'entre eux.
Le prévenu était poursuivi pour "vol avec violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" pour avoir dérobé un sac dans un fourgon de police attaqué le 1er décembre 2018 par un important groupe de "gilets jaunes" non loin de la place de l'Étoile, alors que huit policiers se trouvaient à l'intérieur.
Après avoir reculé face à plusieurs centaines de manifestants, les agents avaient rejoint leur véhicule, comme le reste de leur compagnie, avant d'être pris pour cible par des jets de projectiles, un manifestant réussissant même à glisser un feu de bengale dans le fourgon, provoquant un début d'incendie et forçant les policiers à en sortir avec difficulté.
Un deuxième participant à cette manifestation, poursuivi pour le vol d'un fusil d'assaut dans le même véhicule de police, est décédé en octobre dernier, entraînant l'extinction des poursuites.
aje/pga/it
Carrefour: appel à la grève à Pâques pour l'amélioration des conditions de travail #
La CFDT, qui souhaite l'amélioration des conditions de travail au sein du groupe Carrefour, a annoncé lundi qu'elle appelait "l'ensemble des salariés des hypermarchés, supermarchés et entrepôts à cesser le travail le week-end de Pâques".
"Malgré l'annonce de résultats 2020 exceptionnels, la poursuite de ses investissements à l'étranger et la revalorisation de sa politique actionnariale, la direction de Carrefour ne cesse de remettre en cause le statut social et les conditions de travail de ses salariés", déplore dans un communiqué le 2e syndicat (25%) du groupe.
Les négociations annuelles obligatoires de revalorisations des salaires, que la direction du géant de la distribution avait rouvertes il y a quelques semaines, se sont conclues dernièrement sur un constat d'échec, le groupe ne proposant pas mieux qu'entre 0,9% et 1% d'augmentation, selon Sylvain Macé, délégué syndical groupe France (CFDT).
Selon lui, le climat social dans l'entreprise est tellement tendu actuellement que le mouvement "devrait être suivi". Localement, FO (40%) ou la CGT (20%) pourraient se joindre à la CFDT.
Celle-ci souhaite notamment "l'arrêt du passage des magasins en location gérance en 2021", "le retour à des conditions de travail décentes" ou encore "la revalorisation des grilles de salaires et le versement de la prime Macron".
L'organisation dénonce la mise en place il y a trois ans d'un "plan brutal et insoutenable" qui a conduit à la suppression de 12.000 postes en France.
Approché début janvier par le Canadien Couche-Tard pour une fusion qui n'a pu aboutir pour cause de veto du gouvernement français, Carrefour, valorisé plus de 16 milliards d'euros hors dette, a indiqué mi-février que ses ventes avaient progressé de 7,8% en 2020.
Selon le groupe, qui a annoncé le retour du versement d'un dividende en numéraire, il s'agit de ses meilleurs résultats "depuis au moins 20 ans".
"Les salariés de Carrefour sont fortement exposés et sollicités depuis le début de la crise sanitaire. Ils méritent une rémunération à la hauteur, des conditions de travail décentes et de ne pas être jetés en pâture à des repreneurs", poursuit la CFDT.
Mi-mars, le gouvernement a annoncé le versement d'une "prime Macron" défiscalisée et exonérée de cotisations sociales d'un montant maximum de 1.000 euros pour les bas salaires, notamment les travailleurs "de la 2e ligne" dans la grande distribution, particulièrement exposés pendant la pandémie.
cd/cel/rhl
Nord-Pas-de-Calais: grève des contrôleurs, moins d'un TER sur deux #
Moins d'un TER sur deux circulait lundi dans le Nord-Pas-de-Calais, selon des sources concordantes, en raison d'une grève des contrôleurs à l'appel de Sud Rail déplorant des "problèmes d'effectif" et de "pression managériale".
"Il y a un peu moins d'un TER sur deux qui circulent" mais "des bus de substitution ont été mis en place" dans certains secteurs, selon le service de communication de la SNCF.
Les usagers en ont été informés sur le site internet dimanche à 17h00, et les abonnés ont reçu des sms dès vendredi.
Environ 60 % des contrôleurs étaient en grève pour cette deuxième journée de mobilisation, d'après Laurent Demory, membre du bureau Sud Rail Nord-Pas-de-Calais et représentant des contrôleurs. Ils étaient 73% lors de la première journée, le 8 mars.
"La direction fait la sourde oreille (...) la cocotte-minute est en train d'exploser", prévient M. Demory, listant les griefs: conditions de travail "dégradées" depuis la début de l'épidémie, "agressions" des agents qui essaient de faire respecter les gestes barrières, plan de transport "pas adapté" avec des trains vides après 19h00.
"On ne touche même pas la prime du gouvernement, il n'y a aucune reconnaissance", dit-il, réclamant entre autres des embauches et plus d'agents de la sûreté ferroviaire dans les trains.
jpa/rl/vk
Nord-Pas-de-Calais: grève des contrôleurs, moins d'un TER sur deux #
Moins d'un TER sur deux circulait lundi dans le Nord-Pas-de-Calais, selon des sources concordantes, en raison d'une grève des contrôleurs à l'appel de Sud Rail déplorant des "problèmes d'effectif" et de "pression managériale".
"Il y a un peu moins d'un TER sur deux qui circulent" mais "des bus de substitution ont été mis en place" dans certains secteurs, selon le service de communication de la SNCF.
Les usagers en ont été informés sur le site internet dimanche à 17h00, et les abonnés ont reçu des sms dès vendredi.
Environ 60 % des contrôleurs étaient en grève pour cette deuxième journée de mobilisation, d'après Laurent Demory, membre du bureau Sud Rail Nord-Pas-de-Calais et représentant des contrôleurs. Ils étaient 73% lors de la première journée, le 8 mars.
"La direction fait la sourde oreille (...) la cocotte-minute est en train d'exploser", prévient M. Demory, listant les griefs: conditions de travail "dégradées" depuis la début de l'épidémie, "agressions" des agents qui essaient de faire respecter les gestes barrières, plan de transport "pas adapté" avec des trains vides après 19h00.
"On ne touche même pas la prime du gouvernement, il n'y a aucune reconnaissance", dit-il, réclamant entre autres des embauches et plus d'agents de la sûreté ferroviaire dans les trains.
jpa/rl/vk
Grève des conducteurs du réseau de transports en commun lillois après une agression #
Aucun bus du réseau de transports en commun de la métropole de Lille, Ilevia, ne circulait lundi matin, hormis les bus scolaires, en raison d'une grève des conducteurs après une agression samedi, a-t-on appris de sources concordantes.
"En raison d'un mouvement social spontané, aucun bus ne circule actuellement sur le réseau. Le métro et le tramway quant à circulent normalement", a indiqué le service communication d'Ilevia.
"Les conducteurs ont exercé leur droit de retrait après l'agression à l'eau de javel samedi d'un collègue qui rentrait au dépôt avec un bus de service", a précisé à l'AFP Mohamed Farhi, secrétaire CGT d'Ilevia.
"Deux personnes à scooter ont projeté de la javel sur lui, par la fenêtre, qui était ouverte. Il avait heureusement des lunettes de soleil, qui l'ont un peu protégé. Mais les agressions verbales et physiques de conducteurs et de contrôleurs se multiplient. Nous demandons des engagements forts de notre direction, que cette agression ne semble pas avoir émue", a ajouté M. Farhi, avant une rencontre avec cette dernière.
rl/jpa/rhl
Rwanda : le général Lecointre dénonce des "accusations insupportables" contre l'armée française #
Le chef d'état-major des Armées françaises, le général François Lecointre, a jugé dimanche "insupportables" et "complètement folles" les accusations sur le rôle de l'armée française pendant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994.
"Je lis des accusations que je trouve insupportables et complètement folles", a déclaré François Lecointre, qui a lui-même participé à l'opération Turquoise organisée par la France au Rwanda - il était alors capitaine - sur la chaîne BFM TV.
"Il est fou d'imaginer que les soldats qui ont été engagés dans Turquoise y allaient pour autre chose que pour arrêter le massacre des Tutsi par les Hutus", a-t-il ajouté.
"C'est complètement inconséquent, insensé d'imaginer autre chose. C'est une injure faite à nos soldats", a-t-il martelé, ajoutant ne voir "aucun inconvénient" à ce que les archives sur cette période soient ouvertes.
Selon l'ONU, environ 800.000 personnes, essentiellement dans la minorité tutsi, ont été tuées en trois mois lors de massacres déclenchés après l'attentat contre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994.
L'opération Turquoise était une intervention militaro-humanitaire lancée par Paris, sous mandat de l'ONU entre juin et août de la même année. Ses détracteurs estiment qu'elle visait en réalité à soutenir le gouvernement génocidaire hutu.
Les zones d'ombre sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis restent une source récurrente de polémiques en France et empoisonnent les relations avec Kigali depuis plus de 25 ans.
Les interrogations ont été relancées en février par la révélation d'un télégramme diplomatique attestant que la France avait décidé en juillet 1994 de ne pas interpeller les autorités rwandaises responsables du génocide.
Ce télégramme "confidentiel diplomatie" demandait au représentant du Quai d'Orsay auprès de l'opération Turquoise de transmettre aux responsables génocidaires, par des "canaux indirects", le "souhait qu'elles quittent la Zone Humanitaire Sûre" alors contrôlée par les militaires français.
vl/pb
EDF suspend un projet de barrage électrique en Birmanie #
Le groupe français EDF a annoncé dimanche avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique en Birmanie, à la suite du coup d'Etat du 1er février.
EDF "confirme que le projet est suspendu", a déclaré un porte-parole du producteur d'électricité à l'AFP.
Les ONG Info Birmanie et Justice for Myanmar ont salué cette décision dans un communiqué.
Le projet baptisé Shweli-3, représentant un investissement évalué à 1,51 milliard de dollars, est porté par un consortium qui compte EDF ainsi que le japonais Marubeni et le birman Ayeyar Hinthar.
D'une puissance de 671 MW, il est situé dans l'Etat Shan (est).
"EDF confirme que le respect des droits humains fondamentaux (...) constitue une condition préalable pour chaque projet auquel l'entreprise prend part", explique l'entreprise dans une lettre adressée à Justice for Myanmar et citée par l'ONG sur son site.
"Par conséquent, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, le consortium Shweli-3 a décidé de suspendre le développement du projet, y compris les activités de ses sous-traitants", poursuit EDF.
Plusieurs ONG ont par ailleurs pressé le groupe pétrolier français Total, actif dans le gaz en Birmanie, de "cesser de financer la junte".
"Total est redevenu l'un des plus importants contributeurs financiers de la junte militaire" et doit "suspendre tout paiement à la junte en plaçant les millions d'euros en jeu sur un compte bloqué", ont demandé Greenpeace, Les amis de la Terre, la Ligue des droits de l'Homme, Info Birmanie, Notre affaire à Tous, Sherpa et 350.org dans un communiqué.
Total a renvoyé dimanche vers un communiqué publié deux jours plus tôt, dans lequel il assure conduire "ses activités de façon responsable, dans le respect des lois et des droits humains universels".
"Nous sommes préoccupés par la situation actuelle et nous espérons qu'une solution pacifique, née du dialogue, permettra au peuple birman de poursuivre sa quête de paix et de prospérité", indique Total dans ce texte.
jmi/ico/ial/
Decazeville: nouvelle manifestation pour défendre les emplois industriels #
Quelque 3.200 manifestants selon les organisateurs, 2.500 selon la police, sont venus soutenir près de Decazeville (Aveyron) des salariés de l'industrie dont les emplois sont menacés devant la Société aveyronnaise de métallurgie (Sam) symbole ce cette lutte.
"La lutte n'est pas finie. Rien n'est acté. Tout reste à faire dans les négociations qui débutent", a lancé Gyslaine Gistau, l'une des délégués CGT de la Sam à Viviez, localité voisine de Decazeville.
Les candidats à la reprise de la Sam, appartenant depuis 2017 au groupe chinois Jinjiang, avaient jusqu'au 8 mars pour se faire connaître. Seul le groupe espagnol CIE Automotive a déposé une offre prévoyant la suppression de 214 emplois.
"Nous réaffirmons notre volonté de conserver au moins 300 emplois sur les 350 actuellement recensés dans l'entreprise et nous refusons fermement la perspective de perdre 214 postes", a ajouté la syncicaliste.
Le 11 mars, les employés en colère de la Sam, soutenus par de nombreux sympathisants, avaient déjà manifesté à Rodez, réunissant entre 450 et 600 personnes au moment même où se tenait une table ronde à la préfecture en présence d'un représentant du groupe Renault.
Le groupe automobile français est en effet le principal donneur d'ordre de la Sam ainsi que du site Bosch de Rodez. L'équipementier automobile allemand vient également d'annoncer un plan de suppression de 750 emplois d'ici 2025 à Rodez.
Pour les salariés de ces deux entreprises aveyronnaises, Renault est grandement "responsable" de la situation.
Signe d'une tension croissante, la ministre déléguée chargée de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a été chahutée vendredi par des salariés de l'usine Bosch de Rodez.
Sortant d'une réunion à la préfecture avec des représentants syndicaux et de la direction de Bosch France, celle-ci souhaitait exprimer son soutien aux manifestants quand elle a été prise à partie.
"C'est quoi le putain de projet industriel en France? Il n'y en a aucun avec vous, aucun", avait ainsi lancé un manifestant face à la ministre, ajoutant: "Elle est où la relocalisation que vous promettez à tout le monde? Elle est où pour Michelin? Elle est où pour Renault?"
cor-hj/swi
Emeutes à Blois: le conducteur ayant provoqué l'accident mortel et son passager mis en examen #
Le conducteur du véhicule ayant provoqué un accident mortel à Blois, après un refus d'obtempérer, a été mis en examen pour homicide involontaire aggravé et son passager pour non-assistance à personne en danger, a annoncé dimanche le procureur de Blois dans un communiqué.
L'accident s'était produit mardi vers 18H45 après qu'un véhicule Golf circulait à vive allure dans le nord-ouest de Blois, grillant un feu rouge, et refusant de s'arrêter à la demande d'un véhicule de police banalisé, qui le prend en chasse.
Le véhicule, une Golf occupée par trois personnes qui n'avaient pas leur ceinture, continue sa course et grille à nouveau plusieurs feux rouges tandis que la police abandonne ses poursuites. C'est alors que l'accident survient, la Golf percutant deux voitures, blessant légèrement leurs conductrices.
Un jeune homme de 16 ans, identifié au départ comme étant le conducteur mais qui était en fait le passager avant droit, prend la fuite, tandis que les deux autres hommes, connus pour des faits de délinquance de droit commun, sont hospitalisés dans un état grave. Le passager arrière droit, âgé de 15 ans, décèdera jeudi de ses blessures à la tête et au torse.
Le conducteur âgé de 18 ans a été mis en examen samedi pour refus d'obtempérer, homicide et blessures involontaires aggravés. Il a été placé en détention provisoire. Il avait déjà été condamné pour conduite sans permis. L'analyse de sang a révélé la présence de cannabis.
Lors de sa garde à vue, il a expliqué ne pas s'être arrêté à la demande des policiers parce qu'il n'avait pas le permis, qu'il avait déjà été arrêté à ce sujet et craignait "de partir en prison".
Le passager qui avait pris la fuite a été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Il était sous contrôle judiciaire pour d'autres enquêtes au moment des faits. Il a été placé dans un foyer éducatif.
Il a déclaré aux enquêteurs qu'il était parti en courant chez son père pour lui expliquer que ses deux amis avaient eu un accident sans lui préciser qu'il était dans le véhicule.
"Au moment de l'accident, le véhicule Golf n'était plus poursuivi par quel que véhicule de police que ce soit", souligne en gras le communiqué du parquet.
L'enquête est menée par la brigade de la sûreté de Blois. Un expert en automobile a été mandaté.
L'accident avait entraîné une nuit de violences urbaines dans cette ville habituellement paisible, avec des barricades, tirs de mortier, ainsi que des voitures et une station-service incendiées.
mam-hdu/cbn
EDF suspend un projet de barrage électrique en Birmanie #
Le groupe français EDF a annoncé dimanche avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique en Birmanie, à la suite du coup d'Etat du 1er février.
EDF "confirme que le projet est suspendu", a déclaré un porte-parole du producteur d'électricité à l'AFP.
Les ONG Info Birmanie et Justice for Myanmar ont salué cette décision dans un communiqué.
Le projet baptisé Shweli-3, représentant un investissement évalué à 1,51 milliard de dollars, est porté par un consortium qui compte EDF ainsi que le japonais Marubeni et le birman Ayeyar Hinthar. D'une puissance de 671 MW, il est situé dans l'Etat Shan (est).
"EDF confirme que les respect des droits humains fondamentaux (...) constitue une condition préalable pour chaque projet auquel l'entreprise prend part", explique l'entreprise dans une lettre adressée à Justice for Myanmar et citée par l'ONG sur son site.
"Par conséquent, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, le consortium Shweli-3 a décidé de suspendre le développement du projet, y compris les activités de ses sous-traitants", poursuit EDF.
Plusieurs ONG ont par ailleurs pressé le groupe pétrolier français Total, actif dans le gaz en Birmanie, de "cesser de financer la junte".
"Total est redevenu l'un des plus importants contributeurs financiers de la junte militaire" et doit "suspendre tout paiement à la junte en plaçant les millions d'euros en jeu sur un compte bloqué", ont demandé Greenpeace, Les amis de la Terre, la Ligue des droits de l'Homme, Info Birmanie, Notre affaire à Tous, Sherpa et 350.org dans un communiqué.
Début février, le groupe pétrolier et gazier avait dit "évaluer la situation" sur ses opérations et ses projets dans le pays.
jmi/ico/oaa