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Coups de feu dénoncés par des migrants: démenti des autorités françaises #

3/28/2021, 6:00 PM
Lyon, FRA

La préfecture des Hautes-Alpes a assuré dimanche qu'aucun tir n'avait été effectué jeudi à la frontière avec l'Italie, après des accusations de migrants rapportées la veille par la presse italienne.

Des migrants afghans ont accusé samedi des gendarmes français de les avoir refoulés vers l'Italie en tirant des coups de feu pour les effrayer, des allégations examinées par un magistrat italien mais déjà démenties par la gendarmerie.

"Informée hier de cette rumeur, la préfète des Hautes-Alpes a demandé à l'ensemble des services habilités à faire usage d'armes (forces de l'ordre, armée, fédération de chasse) si des tirs ou d'autre activités susceptibles de produire des détonations avaient eu lieu entre jeudi après-midi et vendredi matin", indiquent les autorités françaises dans un communiqué.

"Ces vérifications permettent de conclure qu'aucun tir n'a été effectué durant cette période, pas même au titre d'un exercice ou entraînement des forces armées, ni d'une battue administrative", ajoutent-elles.

Le parquet spécialisé dans la protection des mineurs à Turin a été saisi après l'hospitalisation d'une jeune Afghane de 11 ans en état de choc, selon l'agence de presse italienne Ansa.

Sa mère a affirmé aux enquêteurs que son mari, sa fille et elle-même avaient quitté jeudi un hébergement provisoire dans lequel ils avaient été recueillis après l'évacuation en début de semaine d'un squat à Oulx, commune italienne limitrophe des Hautes-Alpes.

"Nous étions sur un sentier quand des policiers français sont arrivés. Ils se sont approchés et ont crié de nous arrêter. Et j'ai entendu des coups de feu", a raconté la mère de la fillette aux bénévoles de la Croix-Rouge qui l'ont transportée à l'hôpital de Turin, selon Ansa.

"La fillette, dont l'identité a été établie, faisait en effet partie d'un groupe de quatorze migrants dont huit enfants interpellés jeudi soir dans le cadre de la mission de contrôle de la frontière franco-italienne", déclare dimanche la préfecture des Hautes-Alpes.

"Alors qu'ils tentaient de franchir la frontière de façon irrégulière, ils ont été interpellés et entendus selon les procédures habituelles, avant d'être remis aux autorités italiennes conformément au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile", ajoute-t-elle.

Selon la préfecture, les autorités de police italiennes ont indiqué avoir entendu les membres du groupe de migrants concernés "qui ont déclaré n'avoir entendu aucune détonation".

Samedi, la gendarmerie nationale a déjà démenti tout coup de feu, tandis qu'en Italie, le leader de la Lega (extrême droite) Matteo Salvini polémiquait sur l'affaire en reprochant à la France de refouler des migrants vers l'Italie.

ppy/fga/dch

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MAR 28

Un fusilier marin retrouvé mort dans la rade de Cherbourg #

3/28/2021, 2:36 PM
Rennes, FRA

Un fusilier marin d'une vingtaine d'années a été retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche après être tombé à l'eau au cours d'une patrouille dans la rade de Cherbourg (Manche), a-t-on appris auprès du parquet et de la préfecture maritime.

Un autre fusilier marin, lui aussi tombé à l'eau, a été pris en charge par les pompiers et transporté à l'hôpital Pasteur de Cherbourg.

La Marine nationale a adressé dimanche sur Twitter "ses vives condoléances à la famille, aux proches et aux frères d'armes du matelot Jeff Rotaru de la Compagnie de fusiliers marins Le Goffic, décédé en service au cours d'une patrouille de surveillance en rade de Cherbourg".

Les deux victimes, nées en 1998, effectuaient une patrouille de surveillance des approches maritimes et de la base navale de Cherbourg, quand elles sont tombées à l'eau "pour des circonstances qui restent à déterminer", selon le procureur de Cherbourg Yves Le Clair.

Informé, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg (Manche) a engagé "de nombreux moyens de recherche et de sauvetage", selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Un hélicoptère, une embarcation semi-rigide de sauvetage, une patrouille terrestre de la capitainerie du port de Cherbourg, la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) d'Urville-Nacqueville et de Fermanville sont notamment déployés.

Deux semi-rigides de la compagnie de fusiliers marins Le Goffic, des plongeurs de la gendarmerie maritime, les Marins-pompiers de Cherbourg sont également dépêchés sur la zone de recherche.

"Très rapidement, le premier fusilier marin est retrouvé par un semi-rigide de la compagnie Le Goffic. Arrivé à quai, il est pris en charge par les marins pompiers de Cherbourg et transporté à l'hôpital Pasteur de Cherbourg", écrit la préfecture dans son communiqué.

Mais ce n'est que plus tard dans la soirée que le second fusilier marin est "retrouvé, inanimé, par les plongeurs démineurs du groupe des plongeurs démineurs de la Manche", selon la même source. "Malgré tous les efforts de l'équipe médicale, les secours n'ont pu le réanimer", est-il précisé.

Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie maritime.

Le procureur de Cherbourg doit se dessaisir de l'enquête dans la journée au profit du parquet de Rennes, compétent pour les affaires militaires.

Les fusiliers marins participent notamment à la protection des sites de la marine, comme les bases navales et aéronavales ou les sites et activités liées à la dissuasion nucléaire.

aag/dch

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MAR 28

Intrusion de militants d'extrême droite au Conseil régional d'Occitanie: des "idiots" selon Marine Le Pen #

3/28/2021, 11:45 AM
Toulouse, FRA

Marine Le Pen a qualifié d'"idiots" dimanche les militants du mouvement d'extrême droite Action française qui ont fait irruption jeudi à Toulouse au Conseil régional d'Occitanie, où se tenait une assemblée plénière.

"Tous les gens qui se permettent d'entrer dans des cénacles démocratiques pour venir hurler je ne sais quoi sont des idiots", a dit la présidente du Rassemblement national dans l'émission Dimanche en politique sur France 3, citant également les militants écologistes d'Extinction Rebellion.

Action française, "je ne savais même pas qu'ils existaient encore", a poursuivi Mme Le Pen. "Comment ces gens peuvent penser qu'en entrant dans une assemblée démocratique en éructant on fait avancer ses idées ? Evidemment que je le condamne", a insisté la présidente du RN qui a entrepris une tentative de dédiabolisaiton de son parti depuis son arrivée à sa tête il y a dix ans.

Une dizaine de militants d'Action française a fait irruption par la force jeudi au Conseil régional d'Occitanie et laissé dans les locaux de la Région une banderole avec le nom "Actionfrançaise.net" sur laquelle on pouvait lire "Islamo-gauchistes - traîtres à la France".

Cette intrusion a déclenché de nombreuses réactions d'indignation, dont celle du président Emmanuel Macron qui a dénoncé une action qui reflète selon lui "le vrai visage de l'extrême droite".

La présidente PS du Conseil régional Carole Delga a annoncé de son côté qu'elle allait déposer plainte.

jk/pab/bow

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MAR 28

Un bus et des voitures incendiés lors de violences en banlieue lyonnaise #

3/28/2021, 10:31 AM
Lyon, FRA

Un bus et des voitures ont été incendiés samedi soir lors d'un nouvel épisode de violences urbaines dénoncées par le maire de Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise.

Selon une porte-parole des transports en commun de l'agglomération, le bus stationnait vers 20H30 au terminus d'une ligne quand son conducteur a vu s'approcher une vingtaine de personnes encagoulées portant des bidons.

Il a voulu quitter l'arrêt mais des personnes se sont mises devant le bus, tandis que d'autres lui ont ordonné de descendre, avant de mettre le feu au véhicule.

Le conducteur n'a pas été agressé physiquement, selon la porte-parole. C'est le chauffeur d'une autre ligne passant dans le quartier qui a donné l'alerte et ramené son collègue.

Le secteur ne sera pas desservi ce dimanche. "C'était déjà compliqué depuis quelques temps, avec des caillassages, des agressions", a souligné la porte-parole.

Ailleurs à Rillieux-la-Pape, sept voitures ont été incendiées, selon la mairie, et les secours ont "encore et encore" essuyé des tirs de mortier lors de leur intervention, a de son côté dénoncé le syndicat Sud.

Le mât d'une caméra de vidéosurveillance a par ailleurs été endommagé par une tentative de le scier à la disqueuse, selon le maire LR de la ville Alexandre Vincendet.

"Un commando de spécialistes des violences urbaines a décidé une nouvelle fois de faire vivre aux Rilliards 30 minutes d'un infâme déchaînement de violences", a dénoncé l'élu dans un communiqué. "Ces actes injustifiables sont le fait d'une bande mafieuse qui chaque jour voit son terrain reculer."

Rillieux-la-Pape, "quartier de reconquête républicaine" depuis janvier, a connu plusieurs épisodes de violences urbaines ces derniers mois et son maire a fait l'objet de menaces, à l'instar de celui de la ville voisine de Bron, sur fond de lutte renforcée contre le trafic de stupéfiants, associant polices nationale et municipale.

ppy/fga/bow

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MAR 28

Un bus et des voitures incendiés lors de violences en banlieue lyonnaise #

3/28/2021, 10:26 AM
Lyon, FRA

Un bus et des voitures ont été incendiés samedi soir lors d'un nouvel épisode de violences urbaines dénoncées par le maire de Rillieux-la-Pape, en banlieue lyonnaise.

Selon une porte-parole des transports en commun de l'agglomération, le bus stationnait vers 20H30 au terminus d'une ligne quand son conducteur a vu s'approcher une vingtaine de personnes encagoulées portant des bidons.

Il a voulu quitter l'arrêt mais des personnes se sont mises devant le bus, tandis que d'autres lui ont ordonné de descendre, avant de mettre le feu au véhicule.

Le conducteur n'a pas été agressé physiquement, selon la porte-parole. C'est le chauffeur d'une autre ligne passant dans le quartier qui a donné l'alerte et ramené son collègue.

Le secteur ne sera pas desservi ce dimanche. "C'était déjà compliqué depuis quelques temps, avec des caillassages, des agressions", a souligné la porte-parole.

Ailleurs à Rillieux-la-Pape, au moins cinq voitures ont été incendiées et les secours ont "encore et encore" essuyé des tirs de mortier lors de leur intervention, dénonce le syndicat Sud.

Le mât d'une caméra de vidéosurveillance a par ailleurs été endommagé par une tentative de le scier à la disqueuse, selon le maire LR de la ville Alexandre Vincendet.

"Un commando de spécialistes des violences urbaines a décidé une nouvelle fois de faire vivre aux Rilliards 30 minutes d'un infâme déchaînement de violences", a dénoncé l'élu dans un communiqué. "Ces actes injustifiables sont le fait d'une bande mafieuse qui chaque jour voit son terrain reculer."

Rillieux-la-Pape, "quartier de reconquête républicaine" depuis janvier, a connu plusieurs épisodes de violences urbaines ces derniers mois et son maire a fait l'objet de menaces, à l'instar de celui de la ville voisine de Bron, sur fond de lutte renforcée contre le trafic de stupéfiants, associant polices nationale et municipale.

ppy/fga/bow

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MAR 28

Un fusilier marin retrouvé mort dans la rade de Cherbourg #

3/28/2021, 9:47 AM
Rennes, FRA

Un fusilier marin d'une vingtaine d'années a été retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche après être tombé à l'eau au cours d'une patrouille dans la rade de Cherbourg (Manche), a-t-on appris auprès du parquet et de la préfecture maritime.

Un autre fusilier marin, lui aussi tombé à l'eau, a été pris en charge par les pompiers et transporté à l'hôpital Pasteur de Cherbourg.

Les deux victimes, nées en 1998, effectuaient une patrouille de surveillance des approches maritimes et de la base navale de Cherbourg, quand elles sont tombées à l'eau "pour des circonstances qui restent à déterminer", selon le procureur de Cherbourg Yves Le Clair.

Informé, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Jobourg (Manche) a engagé "de nombreux moyens de recherche et de sauvetage", selon un communiqué de la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord.

Un hélicoptère, une embarcation semi-rigide de sauvetage, une patrouille terrestre de la capitainerie du port de Cherbourg, la société nationale de sauvetage en mer (SNSM) d'Urville-Nacqueville et de Fermanville sont notamment déployés.

Deux semi-rigides de la compagnie de fusiliers marins Le Goffic, des plongeurs de la gendarmerie maritime, les Marins-pompiers de Cherbourg sont également dépêchés sur la zone de recherche.

"Très rapidement, le premier fusilier marin est retrouvé par un semi-rigide de la compagnie Le Goffic. Arrivé à quai, il est pris en charge par les marins pompiers de Cherbourg et transporté à l'hôpital Pasteur de Cherbourg", écrit la préfecture dans son communiqué.

Mais ce n'est que plus tard dans la soirée que le second fusilier marin est "retrouvé, inanimé, par les plongeurs démineurs du groupe des plongeurs démineurs de la Manche", selon la même source. "Malgré tous les efforts de l'équipe médicale, les secours n'ont pu le réanimer", est-il précisé.

Une enquête a été ouverte et confiée à la gendarmerie maritime.

Le procureur de Cherbourg doit se dessaisir de l'enquête dans la journée au profit du parquet de Rennes, compétent pour les affaires militaires.

Les fusiliers marins participent notamment à la protection des sites de la marine, comme les bases navales et aéronavales ou les sites et activités liées à la dissuasion nucléaire.

aag/caz

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MAR 28

Un forcené se rend, blessé par les gendarmes après leur avoir tiré dessus #

3/28/2021, 6:14 AM
Lyon, FRA

Un homme qui s'était retranché chez lui samedi soir dans le Cantal s'est rendu dans la nuit, après avoir tiré sur les gendarmes qui l'ont blessé en ripostant, a-t-on appris dimanche auprès de ceux-ci.

Personne n'a été blessé parmi les forces de l'ordre, selon la même source confirmant des informations tweetées par un journaliste du quotidien régional La Montagne. Le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) avait été appelé en renfort.

Selon le journal auvergnat, cet homme de 45 ans s'était retranché à son domicile de Lanobre, dans le nord du département, et était armé d'un fusil de chasse.

De premières négociations sont restées vaines, le forcené tirant à plusieurs reprises en sortant même de chez lui durant la soirée pour viser les gendarmes qui ont alors riposté.

"Il a été blessé mais on ne le savait pas car il s'était renfermé chez lui. On l'a découvert après", a précisé à l'AFP la gendarmerie. Touché à un bras et une jambe, il a été hospitalisé.

Le maire de la commune avait indiqué à La Montagne que le forcené, "déterminé" et qui vivrait une séparation difficile, voulait "faire la Une des journaux dimanche matin". Une enquête est en cours.

En décembre, un homme retranché dans le Puy-de-Dôme avait tué trois gendarmes en leur tirant dessus, avant d'être retrouvé mort. En janvier, un autre avait été tué en Savoie par les gendarmes du GIGN après leur avoir tiré dessus.

ppy/shu

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MAR 27

France : cinq inculpations dans une enquête sur un réseau de communications cryptées #

3/27/2021, 7:56 PM
Paris, FRA

Cinq personnes ont été inculpées en France dans le cadre de l'enquête sur le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, qui fait aussi l'objet d'investigations dans d'autres pays dont la Belgique, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Ces cinq personnes ont été mises en examen vendredi pour "association de malfaiteurs", "blanchiment aggravé" et "infractions à la législation sur la fourniture de moyens de cryptologie", a précisé cette source, qui confirmait une information du journal français Le Parisien.

Quatre d'entre elles ont été placées en détention provisoire et la cinquième sous contrôle judiciaire.

Selon Le Parisien, un coup de filet a eu lieu en début de semaine à Marseille (sud-est), Ermont (près de Paris), Aubervilliers (région parisienne) et en Corrèze (centre).

Les personnes mises en examen sont soupçonnées d'avoir revendu des téléphones cryptés à des trafiquants, explique le quotidien.

En France, des juges d'instruction de Lille (nord) ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée, avait indiqué en mars le procureur de Paris, Rémy Heitz.

"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système de téléphonie assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précisait-il.

Interrogé par l'AFP, il avait expliqué que le réseau semblait être "quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", allant "jusqu'à plus de 2.000 euros par ligne et pour six mois".

L'enquête en France s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne", selon le communiqué du procureur.

De son côté, le parquet fédéral belge a mené le 9 mars une vaste opération de police ayant visé les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.

edy/pa/dch/gde

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MAR 27

Hautes-Alpes: un maire mis en examen pour viol et agressions sexuelles #

3/27/2021, 7:31 PM
Lyon, FRA

Le maire d'un village des Hautes-Alpes a été mis en examen samedi pour viol et agressions sexuelles, des faits pour lesquels sept jeunes filles ont porté plainte et qu'il a reconnus, selon le parquet de Grenoble.

Âgé de 69 ans, l'édile avait été interpellé chez lui et placé en garde à vue jeudi dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte il y a deux semaines à Gap, comme l'avait évoqué vendredi le quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Plusieurs jeunes filles, âgées de 10 à 15 ans, ont dénoncé des faits d'agressions sexuelles et une de 16 ans a dénoncé un viol - une pénétration digitale ayant eu lieu en 2018 - selon le parquet. Sept ont porté plainte.

"Elles reprochent au maire de Montgardin de les avoir accueillies à son domicile pour des goûters, au cours desquels il en profitait pour leur faire des +câlins+" en leur caressant les cuisses, les fesses ou la poitrine, ou en les attrapant par les hanches, a détaillé le procureur de Grenoble dans un communiqué.

"Certains faits dénoncés sont récents" et remonteraient à début mars, "d'autres auraient été commis quelques mois et plusieurs années auparavant", avait indiqué vendredi une source proche de l'enquête.

Une information judiciaire a été ouverte et le mis en cause, qui a reconnu les faits, a été mis en examen pour agressions sexuelles sur mineures de 15 ans, viol sur mineure de plus 15 ans et détention d'images pédopornographiques. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

L'élu a été placé en détention provisoire.

jm-ppy/dlm

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MAR 27

Criminalité organisée: 5 mises en examen en France dans une enquête sur un réseau de communications cryptées #

3/27/2021, 7:28 PM
Paris, FRA

Cinq personnes ont été mises en examen vendredi en France dans le cadre de l'enquête sur le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, qui fait aussi l'objet d'investigations dans d'autres pays dont la Belgique, a-t-on appris samedi de source judiciaire.

Ces cinq personnes ont été mises en examen pour "association de malfaiteurs", "blanchiment aggravé" et "infractions à la législation sur la fourniture de moyens de cryptologie", a précisé cette source, qui confirmait une information du Parisien.

Quatre d'entre elles ont été placées en détention provisoire et la cinquième sous contrôle judiciaire.

Selon le Parisien, un coup de filet a eu lieu en début de semaine à Marseille (Bouches-du-Rhône), Ermont (Val-d'Oise), Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) et en Corrèze. Les personnes mises en examen sont soupçonnées d'avoir revendu des téléphones cryptés à des trafiquants, explique le quotidien.

En France, des juges d'instruction de Lille (Nord) ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée, avait indiqué en mars le procureur de Paris, Rémy Heitz.

"Commercialisé massivement" et extrêmement crypté, ce système de téléphonie assurait à ses possesseurs "une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice" avec la possibilité d'"effacer ses données à distance", précisait-il.

Interrogé par l'AFP, il avait expliqué que le réseau semblait être "quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure" avec "environ 2.000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé", allant "jusqu'à plus de 2.000 euros par ligne et pour six mois".

L'enquête en France s'est faite "dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne", selon le communiqué du procureur.

De son côté, le parquet fédéral belge a mené le 9 mars une vaste opération de police visant les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.

edy/pa/dch

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MAR 27

Une journaliste de France 3 agressée lors d'un reportage en Ardèche #

3/27/2021, 5:41 PM
Lyon, FRA

Une journaliste de France 3 a été blessée samedi par un coup de poing donné dans sa caméra lors d'un reportage dans un village de l'Ardèche, selon la direction de la chaîne qui dénonce une "agression insupportable".

La journaliste du bureau d'Aubenas s'apprêtait à faire une interview sur le marché des Vans quand un homme s'est interposé en criant: "vous n'avez pas honte de leur répondre ?", puis a frappé la caméra qui a heurté violemment la journaliste au visage, relate France 3.

L'agresseur a pris la fuite avant d'être interpellé par les gendarmes.

"La direction de l'information de France Télévisions, la direction du réseau régional de France 3 et la direction régionale de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes condamnent avec la plus grande fermeté cette agression insupportable d'un journaliste dans l'exercice de son métier d'informer et déposera plainte", selon un communiqué.

L'équipe de France 3 était en reportage aux Vans, une semaine après qu'un rassemblement festif y eut rassemblé 2.000 personnes autour d'un concert du groupe HK et les Saltimbanks, dont la chanson "Danser encore" est devenue un hymne de protestation contre les restrictions sanitaires.

Un nouveau rassemblement était annoncé samedi matin aux Vans et les forces de l'ordre avaient été mobilisées en nombre par la préfecture du département.

ppy/bow

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MAR 27

Une journaliste de France 3 agressée lors d'un reportage en Ardèche #

3/27/2021, 5:34 PM
Lyon, FRA

Une journaliste de France 3 a été blessée samedi par un coup de poing donné dans sa caméra lors d'un reportage dans un village de l'Ardèche, selon la direction de la chaîne qui dénonce une "agression insupportable".

La journaliste du bureau d'Aubenas s'apprêtait à faire une interview sur le marché des Vans quand un homme s'est interposé en criant: "vous n'avez pas honte de leur répondre ?", puis a frappé la caméra qui a heurté violemment la journaliste au visage, relate France 3.

L'agresseur a pris la fuite avant d'être interpellé par les gendarmes.

"La direction de l'information de France Télévisions, la direction du réseau régional de France 3 et la direction régionale de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes condamnent avec la plus grande fermeté cette agression insupportable d'un journaliste dans l'exercice de son métier d'informer et déposera plainte", selon un communiqué.

L'équipe de France 3 était en reportage aux Vans, une semaine après qu'un rassemblement festif y eut rassemblé 2.000 personnes autour d'un concert du groupe HK et les Saltimbanks, dont la chanson "Danser encore" est devenue un symbole de protestation contre les restrictions sanitaires.

Un nouveau rassemblement était annoncé samedi matin aux Vans et les forces de l'ordre avaient été mobilisées en nombre par la préfecture du département.

ppy/bow

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MAR 27

Affaire des "fadettes": les poursuites devant le CSM contre un magistrat du PNF "illégales" (avocats) #

3/27/2021, 1:49 PM
Paris, FRA

Les avocats de Patrice Amar, vice-procureur au Parquet national financier (PNF), ont dénoncé samedi "l'illégalité" des poursuites contre le magistrat devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), saisi vendredi par le Premier ministre pour enquêter sur d'éventuels manquements à ses "obligations déontologiques".

Dans un communiqué transmis à l'AFP, Me Marie Lhéritier et Me François Saint-Pierre indiquent avoir "pris connaissance dans la presse de la décision du Premier ministre de saisir le Conseil supérieur de la magistrature", et ignorer "à ce jour quels sont les reproches du Premier ministre, n'ayant pas eu notification de sa décision qui est censée les préciser".

Mais ils ajoutent "qu'ils assureront avec détermination (devant le CSM, ndlr) la défense de Patrice Amar, dont les qualités professionnelles et la probité sont incontestables, tout en dénonçant avec force l'illégalité de cette poursuite".

Jean Castex a annoncé vendredi avoir saisi le CSM pour "des présomptions de fautes disciplinaires" concernant l'ancienne cheffe du PNF Eliane Houlette dans l'affaire dite des "fadettes", après avoir pris connaissance d'une enquête administrative la visant ainsi que M. Amar et une troisième magistrate, Ulrika-Lovisa Delaunay-Weiss.

La procédure concernant cette dernière a été classée. En revanche, M. Castex a relevé pour M. Amar "différents éléments susceptibles de faire naître un doute sérieux quant au respect de ses obligations déontologiques".

Il a donc demandé au CSM d'enquêter pour, "le cas échéant, en tirer des conséquences de nature disciplinaire".

Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont Eric Dupond-Moretti - pour identifier qui aurait pu informer l'ancien président Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.

Dans cette affaire, MM. Sarkozy et Herzog ont été condamnés à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.

L'émoi suscité par cette affaire avait poussée l'ex-ministre de la Justice Nicole Belloubet à demander un rapport à l'Inspection générale de la justice (IGJ).

M. Dupond-Moretti s'était emporté contre des "méthodes de barbouzes" et avait déposé une plainte pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux en juillet.

Il s'est déporté de ce dossier au profit de Matignon, en réaction à l'indignation de magistrats lui reprochant d'être juge et partie.

La Chancellerie avait annoncé l'ouverture d'une enquête administrative en septembre.

edy-mk/asm/caz

CSM

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MAR 27

Hommage au commandant Massoud sur les Champs-Elysées #

3/27/2021, 1:01 PM
Paris, FRA

Près de 20 ans après l'assassinat du commandant Massoud, "figure éternelle de la résistance" en Afghanistan, une allée parisienne a été baptisée à son nom samedi par la maire de Paris Anne Hidalgo, en présence de son fils Ahmad Massoud.

Mme Hidalgo a évoqué lors de l'inauguration d'une allée des jardins des Champs-Elysées "le commandant Massoud, cette figure éternelle de la résistance, ce combattant de la liberté dont le visage, dont le combat, dont les paroles nous inspirent encore aujourd'hui en Afghanistan mais aussi ici à Paris".

"En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, nous célébrons un combat profondément universel (...) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes", a assuré la maire en rappelant le "lien exceptionnel qui a toujours existé entre le commandant Massoud et notre pays".

Ahmad Shah Massoud "aurait aimé que nous célébrions son nom au moment même où nous commémorons la Commune de Paris", a pour sa part déclaré le philosophe Bernard-Henri Lévy.

Cet hommage intervient 20 ans presque jour pour jour après sa première visite à Paris.

"Il y a exactement 20 ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l'invitation du Parlement européen, et c'est d'ici qu'il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l'extrémisme", a rappelé son fils.

"Je voudrais réaffirmer notre engagement, celui de la France, à veiller à ce que les droits démocratiques et les libertés publiques acquis ces 20 dernières années soient préservés alors que l'Afghanistan se trouve actuellement à un moment critique", a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en rappelant "que la France a payé le prix du sang dans ce combat de liberté aux côtés du peuple afghan, elle a perdu 90 hommes".

Ahmad Shah Massoud a mené en Afghanistan la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans à l'époque où ceux-ci dirigeaient l'Afghanistan, de 1996 à 2001.

Il a été tué par Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.

etr/jk/caz/lb

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MAR 27

Hommage au commandant Massoud sur les Champs-Elysées #

3/27/2021, 12:12 PM
Paris, FRA

Près de 20 ans après l'assassinat du commandant Massoud, "figure éternelle de la résistance" en Afghanistan, une allée parisienne a été baptisée à son nom samedi par la maire de Paris Anne Hidalgo, en présence de son fils Ahmad Massoud.

Mme Hidalgo a évoqué lors de l'inauguration d'une allée des jardins des Champs-Elysées "le commandant Massoud, cette figure éternelle de la résistance, ce combattant de la liberté dont le visage, dont le combat, dont les paroles nous inspirent encore aujourd'hui en Afghanistan mais aussi ici à Paris".

"En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, nous célébrons un combat profondément universel (...) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes", a assuré la maire PS en rappelant le "lien exceptionnel qui a toujours existé entre le commandant Massoud et notre pays".

Ahmad Shah Massoud "aurait aimé que nous célébrions son nom au moment même où nous commémorons la Commune de Paris", a pour sa part déclaré le philosophe Bernard-Henri Lévy.

Cet hommage, voté au Conseil de Paris le 9 mars 2020, intervient 20 ans presque jour pour jour après sa première visite à Paris.

"Il y a exactement 20 ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l'invitation du Parlement européen, et c'est d'ici qu'il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l'extrémisme", a rappelé son fils.

"Je voudrais réaffirmer notre engagement, celui de la France, à veiller à ce que les droits démocratiques et les libertés publiques acquis ces 20 dernières années soient préservés alors que l'Afghanistan se trouve actuellement à un moment critique", a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en rappelant "que la France a payé le prix du sang dans ce combat de liberté aux côtés du peuple afghan, elle a perdu 90 hommes".

Ahmad Shah Massoud a mené en Afghanistan la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans à l'époque où ceux-ci dirigeaient l'Afghanistan, de 1996 à 2001.

Il a été tué par Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.

etr/jk/caz

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MAR 27

6 novembre 2004: la France devient brutalement actrice de la crise ivoirienne #

3/27/2021, 10:07 AM
Paris, FRA

Le 6 novembre 2004, la France, venue s'interposer deux ans auparavant entre les belligérants ivoiriens, s'est retrouvée brutalement actrice d'une crise qu'elle tentait de résoudre.

Un ex-mercenaire bélarusse et deux officiers ivoiriens, accusés d'avoir tué à l'époque neuf militaires français, seront jugés à Paris aux assises à partir de lundi.

En quelques heures, la crise ivoirienne opposant le pouvoir aux rebelles des Forces nouvelles (FN) qui avaient pris les armes en septembre 2002, se transforme dans les discours des plus durs du camp du président Laurent Gbagbo en "guerre coloniale de la France contre la Côte d'Ivoire".

Depuis le 4 novembre, l'aviation ivoirienne bombarde des positions rebelles, sans que ni les Casques bleus de l'Opération de l'ONU en Côte d'Ivoire (Onuci) chargés de veiller au cessez-le-feu, ni la France, qui a déployé près de 4.000 soldats au sein de l'Opération Licorne pour les appuyer, ne réagissent.

Jusqu'à ce que le 6, un cantonnement de Licorne à Bouaké (centre), fief des FN, soit bombardé, de façon délibérée selon Paris, tuant neuf soldats français et un humanitaire américain.

La riposte française est instantanée: la quasi-totalité de la flotte aérienne militaire ivoirienne, bombardiers Sukhoï et hélicoptères d'attaque Mi-24, est mise hors d'usage et l'armée française prend le contrôle de l'aéroport d'Abidjan après des combats qui font plusieurs tués dans les rangs de l'armée ivoirienne.

Pendant ce temps, les troupes françaises positionnées à l'intérieur du pays et rappelées sur Abidjan utilisent la force pour se frayer un chemin souvent bloqué par des militaires ivoiriens, auxquels se mêlent des civils.

A la télévision nationale, le chef des "Jeunes patriotes" Charles Blé Goudé appelle les Ivoiriens à aller à l'aéroport s'opposer à l'armée française. Dans les rues d'Abidjan, pillages et "chasse aux Blancs" commencent.

Les troubles durent plusieurs jours.

Entre les 6 et 9 novembre, 57 civils sont tués et plus de 2.000 blessés par l'armée française, selon les autorités ivoiriennes.

Les images de soldats français ouvrant le feu sur des manifestants devant l'hôtel Ivoire le 9 novembre, passées en boucle à la télévision, renvoient aux épisodes coloniaux les plus sombres.

Y font contrepoint celles de milliers d'Européens, réfugiés au 43e Bataillon d'Infanterie de Marine français d'Abidjan, dépouillés de leurs biens et traumatisés par de nombreuses exactions, qui quittent le pays à la hâte.

bur/ang/mw/stb/hba

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MAR 27

Bombardement de Bouaké: trois pilotes jugés par défaut et une énigme intacte #

3/27/2021, 10:05 AM
Paris, FRA

Neuf soldats français tués, un ancien mercenaire biélorusse et deux officiers ivoiriens jugés par défaut et beaucoup de zones d'ombre: le procès du bombardement de Bouaké en 2004, à l'origine d'une crise inédite entre la France et la Côte d'Ivoire, s'ouvre lundi à Paris.

Début novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo passe à l'offensive pour tenter de réunifier son pays, coupé en deux depuis deux ans et une tentative de coup d'Etat rebelle. Ses avions pilonnent les positions rebelles vers le Nord, sous l'oeil inquiet des forces de paix françaises déployées depuis 2002 entre les deux camps pour éviter une guerre civile.

Le 6 novembre vers 13H20, deux chasseurs ivoiriens survolent à basse altitude un camp français à Bouaké (Centre). Tout à coup, l'un d'eux plonge et tire des roquettes. Au sol, c'est la panique, puis l'horreur et la sidération: on déplore neuf soldats français et un civil américain tué, ainsi qu'une quarantaine de blessés.

En représailles, Paris détruit le jour même l'ensemble de l'aviation militaire ivoirienne, ruinant son offensive en cours. Les relations entre Paris et son ancienne colonie, historiquement très proches, s'enflamment.

Dans les jours qui suivent, de violentes manifestations anti-françaises secouent le sud du pays. Du jour au lendemain, des milliers d'expatriés regagnent la France en catastrophe, encadrée par les troupes tricolores.

Le 10 novembre, dans la cour des Invalides à Paris, le président Jacques Chirac rend un hommage solennel aux soldats tués à Bouaké. "Nous ne vous oublierons pas", promet-il. Mais quinze ans après, leurs meurtriers courent toujours.

- Suspects relâchés -

Après avoir bombardé le camp français, les deux Sukhoï-25 ivoiriens se posent à l'aéroport proche de Yamoussoukro. Sur le tarmac, leurs équipages - des pilotes mercenaires biélorusses employés par l'armée ivoirienne et leurs copilotes ivoiriens - sont photographiés et filmés par les services de renseignements français.

Trois hommes sont, sur la foi de nombreux témoignages, accusés par la justice française d'avoir perpétré ou encadré le bombardement: le Biélorusse Yury Sushkin et les Ivoiriens Ange Magloire Gnanduillet Attualy et Patrice Ouei.

Jugés pour assassinats, ils sont les seuls accusés du procès qui s'ouvre lundi pour trois semaines devant la cour d'assises de Paris, où ils encourent la réclusion à perpétuité. En absence, car ils ont fui et n'ont jamais été arrêtés ou presque...

Le 16 novembre 2004, huit Biélorusses venus de Côte d'Ivoire, dont Yury Sushkin, sont arrêtés au Togo, qui les met à disposition des autorités françaises. Mais celles-ci, curieusement, lui répondent de les relâcher.

Au lendemain de l'attaque déjà, quinze mercenaires russes, biélorusses et ukrainiens avaient été arrêtés par des militaires français à Abidjan. Mais le groupe, où pouvaient figurer des suspects potentiels, avait été libéré quatre jours plus tard.

Selon l'instruction, ambassades, militaires et agents de renseignement français avaient tous reçu pour consigne de "ne pas se mêler" de cette affaire. Certains ont expliqué que la priorité du moment était de protéger les Français de Côte d'Ivoire.

- Amertume et soupçons -

Les enquêteurs ont également examiné le rôle de trois ministres de l'époque, Michèle Alliot-Marie (Défense), Dominique de Villepin (Intérieur) et Michel Barnier (Affaires étrangères). Mais la justice a refusé de saisir la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger les ministres. Ils sont néanmoins cités à comparaître au procès, comme témoins.

L'enquête s'est donc cantonnée aux exécutants présumés, biélorusse et ivoiriens. Sans parvenir à répondre aux questions qui hantent les familles de victimes depuis quinze ans: qui a donné l'ordre de bombarder les Français et pourquoi ?

Les ministres et l'état-major français ont toujours privilégié l'hypothèse d'une "bavure" ivoirienne organisée par Laurent Gbagbo ou son entourage pour faire oublier leur offensive militaire qui patinait, ou pour rompre définitivement avec la France.

Côté parties civiles, le sentiment d'un fiasco judiciaire nourrit l'amertume, voire la colère. Et parfois le soupçon, au fil des tergiversations et des déclarations contradictoires des responsables français.

Une partie des proches des victimes et le clan Gbagbo soupçonnent une "manipulation française" qui aurait mal tourné, un plan organisé pour déclencher une réaction française et renverser le président ivoirien, jugé pas assez docile, et le remplacer par son rival Alassane Ouattara.

Ce dernier succédera à M. Gbagbo, chassé du pouvoir en 2011 avec le soutien militaire de Paris après une élection présidentielle contestée.

Me Jean Balan, avocat de plusieurs familles de victimes, dénonce un agenda caché des anciens ministres français, qui le nient en bloc. "C'est la seule explication logique à leur acharnement à étouffer l'affaire et cacher la vérité", affirme-t-il.

emd/pa/sst

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MAR 27

Tchétchène tué à Rennes: un deuxième suspect incarcéré #

3/27/2021, 9:03 AM
Rennes, FRA

Un homme d'une vingtaine d'années a été mis en examen pour "complicité de meurtre en bande organisée" et incarcéré dans l'enquête sur la mort par arme à feu d'un Tchétchène de 23 ans à Rennes le 17 mars, a annoncé le parquet samedi.

L'homme, suspecté d'avoir accompagné le tireur, a également été mis en examen pour complicité de tentative de meurtre en bande organisée, acquisition et détention d'armes et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime.

Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Ce suspect avait été interpellé par la police judiciaire mardi soir "alors qu'il se trouvait dans un véhicule avec un mineur détenteur de plus de 100 grammes de cocaïne, une femme et un bébé de 18 mois", a précisé le procureur de Rennes Philippe Astruc dans un communiqué de presse.

"Cet homme né en 2001 a déjà été condamné à plusieurs reprises pour des faits de vols aggravés et de violences aggravées alors qu'il était mineur. Il a été placé en détention provisoire", a ajouté le magistrat.

Un homme de 21 ans, suspecté d'être l'auteur des coups de feu, avait déjà été mis en examen pour "meurtre en bande organisée" la semaine dernière.

Les faits s'étaient déroulés mercredi 17 mars en pleine journée dans le quartier de Cleunay à Rennes. Après "une courte altercation verbale", un homme avait tiré "deux coups de feu" en direction d'un des cinq jeunes réunis devant un Carrefour City. Un des projectiles avait atteint la victime à la tête.

Au cours d'une "course poursuite", plusieurs nouveaux coups de feu avaient alors été tirés, dont l'un avait atteint le frère de la première victime à la hanche.

Le procureur rappelle que la ville de Rennes a connu en 2020 dix règlements de comptes en lien avec des trafics de stupéfiants (contre 2 en 2018 et 4 en 2019), dont huit "ont pu être élucidés, conduisant à la mise en examen de 26 personnes et à l'incarcération de 15 d'entre elles".

aag/shu

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MAR 27

Soupçons de terrorisme dans le milieu kurde en France: neuf personnes mises en examen #

3/27/2021, 8:56 AM
Paris, FRA

Neuf personnes interpellées mardi à la suite d'un coup de filet dans le milieu kurde en France ont été mises en examen vendredi, notamment pour "association de malfaiteurs terroriste", a appris samedi l'AFP de source judiciaire.

Ces neuf personnes ont aussi été mises en examen pour "financement terroriste" et "extorsion en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste", a précisé cette source.

Quatre d'entre elles ont été placées en détention provisoire, une sous surveillance électronique et une autre sous contrôle judiciaire. Le débat devant le juge des libertés et de la détention sur le placement en détention provisoire des trois dernières doit se tenir ultérieurement.

Une dixième personne interpellée a été libérée sans poursuite à ce stade.

Ce coup de filet a été effectué à Marseille et en région parisienne, sur demande d'un juge antiterroriste, dans le cadre d'une information judiciaire portant sur des activités en lien avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.

Cette organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classée comme une organisation terroriste par la Turquie et de nombreux pays comme la France et les Etats-Unis.

Le 21 février 2020, quatre personnes avaient été mises en examen, notamment pour financement du terrorisme, dans le cadre d'une enquête sur des collectes de fonds pour le PKK dans le sud-ouest de la France.

Le chef de file de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé sur sa page Facebook la "méthode habituelle de l'intimidation macronienne" et la "criminalisation des activités militantes de Kurdes en France par le Quai d'Orsay et le ministère de l'Intérieur bien alignée sur celle du dictateur turc", le président Recep Tayyip Erdogan.

"Emmanuel Macron normalise ses relations avec Recep Tayyip Erdogan sur le dos des Kurdes" a abondé le Parti communiste français dans un communiqué.

Les deux dirigeants ont échangé début mars dans un entretien en visioconférence, après des mois de vives tensions entre leurs deux pays, qui s'opposent sur plusieurs dossiers comme la Libye, la Syrie et la Méditerranée orientale.

edy/pa/shu

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MAR 26

Cigéo: quatre communes s'opposent à la déclaration d'utilité publique #

3/26/2021, 8:48 PM
Strasbourg, FRA

Quatre communes situées dans le périmètre du projet d'enfouissement en profondeur de déchets radioactifs, baptisé Cigéo, ont émis des avis défavorables à la demande de déclaration d'utilité publique (DUP) formulée par l'Andra, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture de la Meuse.

Au total, 14 collectivités locales étaient sollicitées: les 11 communes concernées par le périmètre du projet, ainsi que les deux Conseils départementaux de Meuse et de Haute Marne, et le Conseil régional Grand Est. Dix établissements publics (deux communautés de communes, cinq syndicats des eaux, deux syndicats mixtes et un pôle d'équilibre territorial et rural) ont également été invités à se prononcer.

Les communes de Bure, Horville-en-Ornois, Mandres-en-Barrois et Ribeaucourt ont émis des avis défavorables, à chaque fois assortis d'argumentaires détaillés.

A Bure, où se trouve actuellement le laboratoire qui étudie la faisabilité du projet Cigéo, le conseil municipal estime entre autres que le dossier "minimise les risques encourus par le rejet des eaux de Cigéo", ou que le porteur de projet "s'approprie les routes, les chemins, sans concertation ni avis".

La mairie de Mandres-en-Barrois déplore elle, notamment, que le projet "prévoit le défrichement immédiat de plusieurs dizaines d'hectares au bois Lejuc, poumon vert de la commune et des habitants".

Deux autres communes (Bonnet et Houdelaincourt) n'ont pas rendu d'avis: Houdelaincourt a pointé le "délai irréaliste alloué pour rendre un avis motivé et exhaustif sur le dossier", long de plus de 4.000 pages, parfois très technique.

De son côté, la mairie de Bonnet a estimé que ce n'était "pas aux conseillers municipaux de prendre une délibération" sur ce dossier, et a fait remarquer que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a d'ores et déjà affirmé, au cours d'un comité de haut-niveau le 16 mars, que "Cigéo irait à son terme".

- "Sans réponse concrète" -

Cinq communes (Gondrecourt-le-Chateau, Saint-Joire, Cirfontaines-en-Ornois, Gillaumé et Saudron) ont voté un avis favorable, systématiquement assorti de réserves ou de conditions.

La commune de Gondrecourt-le-Chateau a ainsi réclamé que "toutes les mesures soient prises afin d'assurer la sécurité des populations concernées par le transport de déchets radioactifs jusqu'aux installation" de Cigéo, et qu'une "surveillance de la santé des populations" soit mise en place "dès la phase pilote".

Aux conseils départementaux de Meuse et Haute Marne, des avis favorables ont été adoptés, malgré l'opposition d'élus meusiens, principalement socialistes ou communistes, mais aussi d'élus issus de la droite. Ceux-ci ont exprimé des craintes notamment sur la "sûreté des installations et la sécurité des populations".

"Aujourd'hui, on passe au vote sans réponse concrète sur des questions importantes, c'est gênant", a déploré l'élu communiste meusien Jean Picart au cours des débats.

A la région, l'alliance majoritaire LR-UDI-Modem a voté un avis favorable, auquel se sont opposés les socialistes, tandis que les élus d'extrême droite se sont abstenus.

Les avis des établissements publics sollicités n'ont, eux, pas encore tous été rendus.

"C'est normal qu'il y ait des avis négatifs pour nous à ce stade, c'est un projet très important qui arrive sur ce territoire", a commenté auprès de l'AFP David Mazoyer, directeur du centre de l'Andra en Meuse/Haute-Marne. "Je pense qu'on se serait interrogé si les collectivités n'avaient posé aucune réserve, je pense que c'est plutôt sain". Il a remarqué qu'une "majorité d'avis positifs" avaient été exprimés.

Ces avis, à caractère consultatif, consultables sur le site internet de la Préfecture de la Meuse pour la plupart, constituent la première expression formelle de la position de l'ensemble des collectivités locales concernées vis à vis du projet Cigéo.

Ils seront pris en compte par la préfecture de la Meuse et les services du ministère de la Transition écologique, qui co-instruisent la demande de DUP déposée par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote le projet.

L'attribution de la DUP constitue, selon l'Andra, un "préalable à d'autres demandes d'autorisation", et doit lui permettre d'obtenir les terrains souhaités par expropriation, si les négociations amiables n'aboutissent pas.

apz/bdx/dlm

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MAR 26

Cigéo: quatre communes s'opposent à la déclaration d'utilité publique #

3/26/2021, 8:15 PM
Strasbourg, FRA

Quatre communes situées dans le périmètre du projet d'enfouissement en profondeur de déchets radioactifs, baptisé Cigéo, ont émis des avis défavorables à la demande de déclaration d'utilité publique (DUP) formulée par l'Andra, a-t-on appris vendredi auprès de la préfecture de la Meuse.

Au total, 14 collectivités locales étaient sollicitées: les 11 communes concernées par le périmètre du projet, ainsi que les deux Conseils départementaux de Meuse et de Haute Marne, et le Conseil régional Grand Est. Dix établissements publics (deux communautés de communes, cinq syndicats des eaux, deux syndicats mixtes et un pôle d'équilibre territorial et rural) ont également été invités à se prononcer.

Quatre communes (Bure, Horville en Ornois, Mandres en Barrois et Ribeaucourt) ont émis un avis défavorable. A Bure, où se trouve actuellement le laboratoire qui étudie la faisabilité du projet, le conseil municipal estime que le dossier "minimise les risques encourus par le rejet des eaux de Cigéo", ou que le porteur de projet "s'approprie les routes, les chemins, sans concertation ni avis".

La mairie de Mandres-en-Barrois déplore, elle, que le projet "prévoit le défrichement immédiat de plusieurs dizaines d'hectares au bois Lejuc, poumon vert de la commune et des habitants".

Deux autres communes (Bonnet et Houdelaincourt) n'ont pas rendu d'avis: Houdelaincourt a pointé le "délai irréaliste alloué pour rendre un avis motivé et exhaustif sur le dossier", long de 4.000 pages.

De son côté, la mairie de Bonnet a estimé que ce n'était "pas aux conseillers municipaux de prendre une délibération" sur ce dossier, et a fait remarquer que la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a déjà affirmé mi-mars que "Cigéo irait à son terme".

Cinq communes (Gondrecourt le Chateau, Saint Joire, Cirfontaines en Ornois, Gillaumé et Saudron) ont voté un avis favorable, systématiquement assorti de réserves ou de conditions.

Aux conseils départementaux de Meuse et Haute Marne, des avis favorables ont été adoptés, malgré l'opposition d'élus socialistes ou communistes, mais aussi d'élus issus de la droite.

A la région, l'alliance majoritaire LR-UDI-Modem a voté l'avis favorable, auquel se sont opposés les socialistes, tandis que les élus d'extrême droite se sont abstenus.

Ces avis seront pris en compte par la préfecture de la Meuse et les services du ministère de la Transition écologique, qui co-instruisent la demande de DUP déposée par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), qui pilote le projet.

apz/bdx/pb

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MAR 26

Affaire des "fadettes": Jean Castex saisit le Conseil de la magistrature #

3/26/2021, 8:09 PM
Paris, FRA

Le Premier ministre Jean Castex a saisi vendredi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour de possibles fautes disciplinaires concernant l'ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette et un vice-procureur dans l'affaire dite des "fadettes".

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait lancé en septembre une enquête administrative visant trois magistrats du PNF pour "vérifier si des manquements avaient été commis" lors d'investigations destinées à identifier la "taupe" qui aurait pu informer Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute dans une affaire de corruption.

Cette initiative avait déclenché la colère des principaux syndicats de magistrats inquiets d'une "tentative de déstabilisation de l'institution judiciaire".

Face à cette contestation, Eric Dupond-Moretti s'était déporté de la question au profit de Matignon.

L'enquête administrative "a conclu à des présomptions de fautes disciplinaires susceptibles d'être reprochées" à Mme Houlette, "plus précisément dans son comportement managérial", ainsi que "de possibles conflits d'intérêts entre son exercice professionnel et ses relations privées", indique le communiqué publié vendredi par Matignon.

Le Premier ministre a également relevé "différents éléments susceptibles de faire naître un doute sérieux quant au respect de ses obligations déontologiques" par l'actuel premier vice-procureur du PNF, Patrice Amar.

En revanche, il a décidé de classer sans suite la procédure concernant une troisième magistrate mise en cause par M. Dupond-Moretti.

Contactée par l'AFP, la présidente du syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), Katia Dubreuil, s'est étonnée des raisons avancées par Matignon pour saisir le CSM. "Ça ne concerne pas l'affaire des +fadettes+. C'est tout à fait pour autre chose", a relevé Mme Dubreuil.

Pour l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), "tous les moyens sont bons pour faire pression sur les magistrats et multiplier les poursuites disciplinaires, peu important que des fautes soient établies ou non".

Le CSM, organe constitutionnel garant de l'indépendance de la magistrature, peut désormais proposer une sanction allant du simple blâme à la révocation ou bien donner un avis de non-lieu.

- "Sérénité" -

"C'est avec sérénité et sans étonnement que Mme Houlette a pris acte de la saisine du CSM par décision du Premier ministre", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi.

"Elle savait qu'elle a pu déplaire pour avoir refusé - ceci pour des motifs de principes impérieux - de répondre aux convocations de l'Inspection générale de la Justice (IGJ). Elle ne s'est jusqu'ici jamais expliquée sur de supposés manquements déontologiques dont elle ignore tout", a ajouté l'avocat.

Mme Houlette "se rendra bien entendu aux convocations du CSM, seul compétent pour apprécier la réalité de prétendus manquements", a-t-il ajouté.

Les avocats de Patrice Amar, Marie Lhéritier et François Saint-Pierre, n'ont pas souhaité s'exprimer immédiatement.

Dans son communiqué, le Premier ministre "prend acte" des conclusions de l'IGJ selon lesquelles "les magistrats du PNF ont, dans la conduite et le suivi de l'enquête préliminaire concernée, agi dans le cadre de la loi".

Le PNF a été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont Eric Dupond-Moretti, depuis devenu garde des Sceaux - pour identifier qui aurait pu informer l'ancien président et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption.

Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.

L'émoi suscité par cette affaire avait poussée l'ex-ministre de la Justice Nicole Belloubet à demander un rapport à l'IGJ.

M. Dupond-Moretti, encore avocat, s'était alors emporté contre des "méthodes de barbouzes" et avait déposé une plainte notamment pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux en juillet.

La Chancellerie avait annoncé l'ouverture d'une enquête administrative en septembre estimant que le rapport de l'IGJ montrait que "des faits relevés seraient susceptibles d'être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté".

M. Dupond-Moretti est lui-même visé par des plaintes de l'association Anticor et de trois syndicats de magistrats qui l'accusent de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocat.

aje-mdh-mk-jmt/pa/dlm/pb

CSM

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MAR 26

Affaire des "fadettes": Jean Castex saisit le Conseil de la magistrature #

3/26/2021, 7:14 PM
Paris, FRA

Le Premier ministre Jean Castex a saisi vendredi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour de possibles fautes disciplinaires concernant l'ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette et un vice-procureur dans l'affaire dite des "fadettes".

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait lancé en septembre une enquête administrative visant trois magistrats du PNF pour "vérifier si des manquements avaient été commis" lors d'investigations destinées à identifier la "taupe" qui aurait pu informer Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute dans une affaire de corruption.

Cette initiative avait déclenché la colère des principaux syndicats de magistrats inquiets d'une "tentative de déstabilisation de l'institution judiciaire".

Face à cette contestation, Eric Dupond-Moretti s'était déporté de la question au profit de Matignon.

L'enquête administrative "a conclu à des présomptions de fautes disciplinaires susceptibles d'être reprochées" à Mme Houlette, "plus précisément dans son comportement managérial", ainsi que "de possibles conflits d'intérêts entre son exercice professionnel et ses relations privées", indique le communiqué publié vendredi par Matignon.

Le Premier ministre a également relevé "différents éléments susceptibles de faire naître un doute sérieux quant au respect de ses obligations déontologiques" par l'actuel premier vice-procureur du PNF, Patrice Amar.

En revanche, il a décidé de classer sans suite la procédure concernant une troisième magistrate mise en cause par M. Dupond-Moretti.

Contactée par l'AFP, la présidente du syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche), Katia Dubreuil, s'est étonnée des raisons avancées par Matignon pour saisir le CSM. "Ça ne concerne pas l'affaire des +fadettes+. C'est tout à fait pour autre chose", a relevé Mme Dubreuil.

Pour l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), "tous les moyens sont bons pour faire pression sur les magistrats et multiplier les poursuites disciplinaires, peu important que des fautes soient établies ou non".

Le CSM, organe constitutionnel garant de l'indépendance de la magistrature, peut désormais proposer une sanction allant du simple blâme à la révocation ou bien donner un avis de non-lieu.

- "Sérénité" -

"C'est avec sérénité et sans étonnement que Mme Houlette a pris acte de la saisine du CSM par décision du Premier ministre", a réagi auprès de l'AFP son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi.

"Elle savait qu'elle a pu déplaire pour avoir refusé - ceci pour des motifs de principes impérieux - de répondre aux convocations de l'Inspection générale de la Justice (IGJ). Elle ne s'est jusqu'ici jamais expliquée sur de supposés manquements déontologiques dont elle ignore tout", a ajouté l'avocat.

Les avocats de Patrice Amar, Marie Lhéritier et François Saint-Pierre, n'ont pas souhaité s'exprimer immédiatement.

Dans son communiqué, le Premier ministre "prend acte" des conclusions de l'IGJ selon lesquelles "les magistrats du PNF ont, dans la conduite et le suivi de l'enquête préliminaire concernée, agi dans le cadre de la loi".

Le PNF a été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont Eric Dupond-Moretti, depuis devenu garde des Sceaux - pour identifier qui aurait pu informer l'ancien président et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption.

Dans cette affaire, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog ont été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.

L'émoi suscité par cette affaire avait poussée l'ex-ministre de la Justice Nicole Belloubet à demander un rapport à l'IGJ.

M. Dupond-Moretti, encore avocat, s'était alors emporté contre des "méthodes de barbouzes" et avait déposé une plainte notamment pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux en juillet.

La Chancellerie avait annoncé l'ouverture d'une enquête administrative en septembre estimant que le rapport de l'IGJ montrait que "des faits relevés seraient susceptibles d'être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté".

M. Dupond-Moretti est lui-même visé par des plaintes de l'association Anticor et de trois syndicats de magistrats qui l'accusent de conflits d'intérêts liés à ses anciennes activités d'avocat.

aje-mdh-mk-jmt/pa/dlm

CSM

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MAR 26

Covid: dans les Hauts-de-Seine, un restaurateur en garde à vue pour avoir maintenu son activité #

3/26/2021, 6:36 PM
Nanterre, FRA

Un restaurateur de Neuilly-sur-Seine a été placé en garde à vue pour avoir clandestinement maintenu son commerce ouvert au public en violation des règles sanitaires en vigueur contre l'épidémie de Covid-19, a indiqué vendredi le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Ce restaurateur et son serveur ont été interpellés en flagrant délit mercredi midi et placés en garde à vue pour mise en danger de la vue d'autrui, a détaillé le parquet.

Les deux hommes ont été remis en liberté mais une enquête préliminaire pour mise en danger d'autrui, ouverture irrégulière d'un établissement recevant du public et travail dissimulé a été ouverte.

Pour ces faits, le restaurateur encourt jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

La grille de l'établissement était fermée mais les forces de l'ordre y ont pénétré, alertés par le bruit, et ont découvert une vingtaine de clients attablés, qui ont été contrôlés, selon la police des Hauts-de-Seine.

Les 24 clients ont été verbalisés, a précisé le ministère public.

Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le commerçant avait maintenu son commerce ouvert depuis novembre dernier, qu'il avait touché 20.000 euros d'aides gouvernementales et réussi à se dégager un salaire de 2.000 euros par mois, a détaillé la police.

Vendredi, un gérant d'un hôtel-restaurant à Colombes a été également placé en garde à vue pour "mise en danger de la vie d'autrui", a indiqué une source policière à l'AFP.

Vers 13H, les forces de l'ordre ont contrôlé son restaurant et verbalisé 8 clients et ses deux salariés. Dans l'après-midi, le gérant a été remis en liberté et le parquet de Nanterre a pris une "décision de composition pénale pour mise en danger d'autrui".

Les bars et restaurants sont fermés depuis bientôt cinq mois dans le cadre de mesures gouvernementales destinées à freiner la propagation du Covid-19.

ola-ali/dar/pb

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MAR 26

Loiret: saisie de 25 kg d'héroïne, six interpellations #

3/26/2021, 6:34 PM
Orléans, FRA

Vingt-cinq kilos d'héroïne ont été saisis les jours derniers dans le secteur d'Orléans et six personnes ont été interpellées, a annoncé vendredi le parquet d'Orléans.

Dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte en début d'année, quatre personnes ont été interpellées dans la nuit du 20 au 21 mars, à proximité du péage d'Orléans-centre, selon le communiqué du parquet.

A cette occasion, 14 kg d'héroïne ont été saisis dans un véhicule et 9 kg dans un autre ainsi que "6 kg de produit de coupe soigneusement dissimulés", de même que 10.500 euros en numéraire.

Le 22 mars, "deux autres individus sont interpellés et 1,2 kg d'héroïne sont découverts en perquisition", selon le communiqué.

A l'issue des gardes à vue, quatre personnes "ont été placées en détention provisoire après leur mise en examen, l'une est sous contrôle judiciaire, la dernière a été placée sous le régime de témoin assisté", indique le parquet, selon lequel les stupéfiants étaient acheminés de manière régulière depuis les Pays-Bas.

mcl/gvy/pb

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MAR 26

France: les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 6:10 PM
Paris, FRA

Les évêques catholiques ont décidé vendredi de nouvelles mesures en faveur des victimes d'actes de pédocriminalité de la part de membres de l'Eglise, dont le versement d'une "contribution financière", exprimant la volonté de l'institution d'"assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon".

La France est en retard par rapport à des pays comme la Suisse, l'Irlande, la Belgique et les Etats-Unis, qui ont mis en place des indemnisations ou des formes de reconnaissance financière en faveur des victimes.

L'annonce des évêques français intervient à six mois de la publication des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) depuis les années 1950, qui a déjà estimé à au moins 10.000 le nombre de victimes en France.

Les mesures dévoilées vendredi pourront être éventuellement "complétées" après septembre, a souligné le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Eric de Moulins-Beaufort, devant la presse.

Réunis pendant quatre jours, les quelque 120 évêques ont voté 11 résolutions, dont l'une stipule que "l'Eglise veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances".

Pour autant, la "contribution financière" annoncée "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a insisté Mgr de Moulins-Beaufort.

Elle pourra revêtir deux formes : soit être "individualisée en fonction des besoins exprimés" par une victime (pour des soins de thérapie par exemple), tout en ne dépassant pas un plafond, soit être "forfaitaire" si la personne ne veut pas exprimer ses besoins, selon la CEF.

Pour la financer, d'ici la fin 2021 sera mis sur pied un fonds de dotation doté de 5 millions d'euros.

Les premières contributions seront versées en 2022.

Autres décisions qui concernent le volet "mémoriel" du travail avec les victimes: les évêques examinent l'idée d'un lieu de mémoire "si possible à Lourdes". En outre, une "journée de prière", voulue par le Vatican, aura lieu chaque année, le "troisième vendredi de Carême", à la mémoire des victimes.

Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'ici à la fin 2021 d'un "tribunal pénal canonique (le droit de l'Eglise) national, qui n'existe pas aujourd'hui.

Olivier Savignac, un de membres du Collectif de victimes Foi et Résilience, travaillant avec les évêques, s'est dit "satisfait de l'ensemble des propositions, notamment de la reconnaissance de la responsabilité de l'Eglise dans les actes perpétrés sur les enfants".

"Les termes employés admettent que l'Eglise a eu une complicité active et passive". "Gros bémol, les évêques jouent sur les mots" et "ne parlent pas d'+indemnisation+", relève-t-il toutefois.

kp-emd-ag/pa/bma/thm

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MAR 26

Pédocriminalité dans l'Eglise: les évêques décident d'une "contribution" et reconnaissent leur responsabilité #

3/26/2021, 6:00 PM
Paris, FRA

Les évêques catholiques ont décidé vendredi de nouvelles mesures en faveur des victimes d'actes de pédocriminalité de la part de membres de l'Eglise, dont le versement d'une "contribution financière", et exprimé la volonté de l'institution d'"assumer sa responsabilité devant la société".

La France est en retard par rapport à des pays comme la Suisse, l'Irlande, la Belgique et les Etats-Unis, qui ont mis en place des indemnisations ou des formes de reconnaissance financière en faveur des victimes.

L'annonce des évêques français intervient à six mois de la publication des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) depuis les années 1950, qui a déjà estimé à au moins 10.000 le nombre de victimes en France.

Les mesures dévoilées vendredi pourront être éventuellement "complétées" après septembre, a souligné le président de la Conférence des évêques de France, Eric de Moulins-Beaufort (CEF), devant la presse.

Réunis pendant quatre jours, les quelque 120 évêques ont voté 11 résolutions, dont l'une stipule que "l'Eglise veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances".

Pour autant, la "contribution financière" annoncée "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a insisté Mgr de Moulins-Beaufort.

Elle pourra revêtir deux formes : soit être "individualisée en fonction des besoins exprimés" par une victime (pour des soins de thérapie par exemple), tout en ne dépassant pas un plafond, soit être "forfaitaire" si la personne ne veut pas exprimer ses besoins, selon la CEF.

- Une dotation de 5 millions d'euros -

Pour la financer, d'ici la fin 2021 sera mis sur pied un "fonds de dotation ad hoc", doté de "5 millions d'euros (...) pour commencer", qui pourra être abondé par "les dons des évêques, des prêtres, des fidèles et de toute personne qui voudra y participer".

Cette somme sera déterminée par "une instance indépendante d'assistance", installée aussi d'ici fin 2021, et animée par une personne qualifiée qui sera l'"interlocuteur des victimes" et aura la charge "d'examiner (leurs) demandes et de décider les attributions".

Les premières contributions seront versées en 2022.

En 2019, l'épiscopat avait déjà décidé du versement d'une somme forfaitaire identique pour toutes les victimes. Mais ce dispositif a été gelé, mal perçu à la fois par des victimes et des fidèles. Il n'avait pas été prévu d'instance indépendante pour octroyer ce forfait.

Le diocèse de Lyon a récemment indemnisé quatorze victimes de l'ancien prêtre Bernard Preynat, via un fonds exceptionnel du diocèse.

Autres décisions qui concernent le volet "mémoriel" du travail avec les victimes: les évêques examinent l'idée d'un lieu de mémoire "si possible à Lourdes". En outre, une "journée de prière", voulue par le Vatican, aura lieu chaque année, le "troisième vendredi de Carême", à la mémoire des victimes.

Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'ici à la fin 2021 d'un "tribunal pénal canonique (le droit de l'Eglise) national, qui n'existe pas aujourd'hui.

- Une "lettre aux catholiques" -

La mise sur pied d'une "équipe nationale d'écoutants" et la création d'une cellule de veille et d'accompagnement des prêtres coupables ont aussi été votées.

L'épiscopat va par ailleurs diffuser une "lettre aux catholiques" dans les paroisses pour souligner que "tous" sont concernés, en particulier "pour mettre au point le secours financier" aux victimes. "Il faut réunir les fonds nécessaires", enjoint la lettre.

Olivier Savignac, un de membres du Collectif de victimes Foi et Résilience, travaillant avec les évêques, s'est dit "satisfait de l'ensemble des propositions, notamment de la reconnaissance de la responsabilité de l'Eglise dans les actes perpétrés sur les enfants".

"Les termes employés admettent que l'Eglise a eu une complicité active et passive". "Gros bémol, les évêques jouent sur les mots" et "ne parlent pas d'+indemnisation+", relève-t-il toutefois.

"C'est une étape, même s'il y a encore des choses à approfondir", a souligné Jacques P., du même collectif.

Paule Zellitch, pour la Conférence des baptisés, un réseau d'associations de catholiques réformateurs, juge que "c'est plutôt aux diocèses de régler la note".

"Il n'y aura pas de réparation pleine et entière de l'Eglise", a regretté pour sa part François Devaux, cofondateur de La Parole Libérée, association de victimes lyonnaises. "C'est une erreur de ne pas attendre les recommandations de la Ciase. Les évêques ne sont pas à la hauteur de l'enjeu, ils ont longtemps attendu pour donner des réponses, ils auraient pu attendre six mois de plus", a-t-il estimé.

kp-emd-ag/pa/bma

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MAR 26

Rwanda: Glucksmann dénonce le "pire scandale de la Ve République" #

3/26/2021, 5:58 PM
Paris, FRA

Le député européen Raphaël Glucksmann a estimé que la responsabilité de l'Etat français et de François Mitterrand dans le génocide commis au Rwanda en 1994, telle qu'établie par le rapport remis à Emmanuel Macron vendredi, constituait le "pire scandale de la Ve République".

Raphaël Glucksmann avait été pris dans une controverse avec d'anciens ministres socialistes lors des élections européennes de 2019, pour des propos sur l'attitude de François Mitterrand avant et après ce massacre de 800.000 Tutsi par les Hutu.

"Petit à petit, la vérité va s'imposer et c'est un moment important pour la France: une nation se grandit à éclairer les zones les plus sombres de son histoire", a-t-il réagi auprès de l'AFP après la remise du rapport.

Selon le député européen, celui-ci démontre "la responsabilité accablante de l'Etat français et en particulier de François Mitterrand qui a orchestré, dirigé le soutien politique, financier et militaire à un régime extrémiste, raciste qui allait commettre un génocide".

C'est donc pour M. Glucksmann "le pire scandale de la Ve république".

"On a tellement lié notre destin à ce régime rwandais que tous les signaux, y compris des renseignements extérieurs, ont été ignorés, et l'existence une fois établie du génocide n'a pas été une priorité pour la France", a-t-il ajouté.

Bernard Kouchner, ancien ministre de l'Action humanitaire (1992-1993) sous la présidence de François Mitterrand, a quant à lui déclaré à l'AFP: "Je n'ai pas encore lu le rapport mais aveuglement est un bon mot. Ils (le pouvoir français) avaient tous les moyens de se renseigner sur ce qu'il se passait. Ils ne l'ont pas fait".

"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport de plus de 1.000 pages de la commission d'historiens, remis à Emmanuel Macron, dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.

bap-adc/ib/vk

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MAR 26

Rapport sur le génocide: Macron salue "une avancée considérable" pour comprendre l'engagement de la France au Rwanda #

3/26/2021, 5:50 PM
Paris, FRA

Le rapport sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda "marque une avancée considérable dans la compréhension et la qualification de l'engagement" de la France dans ce pays, a estimé vendredi Emmanuel Macron après avoir reçu ses auteurs.

Le chef de l'Etat "encourage" par ailleurs "la poursuite du travail de connaissance et de mémoire sur le génocide des Tutsi", avec l'ouverture "dans les jours qui viennent" des "deux principaux fonds d'archives" sur ce dossier, selon l'Elysée.

jri/fz/sba

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MAR 26

Affaire des "fadettes": le CSM saisi pour de possibles manquements de l'ex-cheffe du parquet financier (Castex) #

3/26/2021, 5:47 PM
Paris, FRA

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi avoir saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour "des présomptions de fautes disciplinaires" concernant l'ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette dans l'affaire dite des "fadettes".

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait lancé en septembre une enquête administrative visant trois magistrats du PNF, dont Mme Houlette, pour "vérifier si des manquements avaient été commis" lors d'investigations destinées à identifier la "taupe" qui aurait pu informer Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute dans une affaire de corruption.

L'enquête "a conclu à des présomptions de fautes disciplinaires susceptibles d'être reprochées" à Mme Houlette, "plus précisément dans son comportement managérial", et "de possibles conflits d'intérêts entre son exercice professionnel et ses relations privées", précise le communiqué du Premier ministre.

L'enquête visait également les deux magistrats en charge du dossier.

Si "aucun manquement déontologique n'a été constaté" concernant la première, Ulrika-Lovisa Delaunay-Weiss, le Premier ministre a relevé pour l'autre, Patrice Amar, "différents éléments susceptibles de faire naître un doute sérieux quant au respect de ses obligations déontologiques".

Il demande au CSM d'enquêter pour, "le cas échéant, en tirer des conséquences de nature disciplinaire".

Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés ("fadettes") de ténors du barreau - dont Eric Dupond-Moretti - pour identifier qui aurait pu informer l'ancien président et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute.

Dans cette affaire, MM. Sarkozy et Herzog ont été condamné à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence.

L'émoi suscité par cette affaire avait poussée l'ex-ministre de la Justice Nicole Belloubet à demander un rapport à l'Inspection générale de la justice (IGJ).

M. Dupond-Moretti s'était emporté contre des "méthodes de barbouzes" et avait déposé une plainte pour "atteinte à la vie privée", avant de la retirer le soir de sa nomination comme garde des Sceaux en juillet.

Il s'est déporté de ce dossier au profit de Matignon, en réaction à l'indignation de magistrats lui reprochant d'être juge et partie.

La Chancellerie avait annoncé l'ouverture d'une enquête administrative en septembre, estimant que le rapport de l'IGJ montrait que "des faits relevés seraient susceptibles d'être regardés comme des manquements au devoir de diligence, de rigueur professionnelle et de loyauté".

jmt-mdh-asl/pa/vk

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MAR 26

Altercation au couteau à Poitiers: une collégienne blessée, une adolescente arrêtée #

3/26/2021, 5:45 PM
Poitiers, FRA

Une jeune élève de troisième a été blessée vendredi matin d'un coup de couteau à l'abdomen devant le collège François Rabelais de Poitiers et une adolescente, soupçonnée de l'avoir agressée, interpellée et placée en garde à vue, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Poitiers.

La blessée a été hospitalisée au CHU de Poitiers, mais son pronostic vital "n'est pas engagé", selon le parquet. Une autre jeune fille a été frappée à coups de poings avant que l'adolescente soupçonnée ne s'enfuie avant d'être interpellée.

La jeune fille soupçonnée d'avoir porté les coups, âgée de 14 ans, devait être déférée samedi et une information judiciaire ouverte pour violences aggravées avec arme, préméditation et devant un établissement scolaire, ayant entraîné une incapacité de plus de 8 jours.

Une altercation, pour une raison indéterminée, s'était "produite entre jeunes ce matin, avant le début des cours", aux alentours de 8h00, avait auparavant indiqué la préfecture dans un communiqué.

Selon un témoin de la scène, la bagarre a éclaté à l'extérieur du collège : "On a entendu crier, on a su que c'était un coup de couteau. Une fille est partie, elle n'était pas du collège. Tout le monde a été traumatisé, certains élèves sont rentrés chez eux", raconte-t-il.

Selon la mère de la victime interrogée dans l'après-midi par un correspondant de l'AFP, "elle va bien".

La suspecte avait déjà menacé sa victime et une main-courante avait été déposée mardi au commissariat de Poitiers.

"Les assistants d'éducation présents ont porté les premiers secours. J'ai une pensée pour la victime. La communauté éducative est choquée", a précisé Thierry Claverie, directeur des services départementaux de l'Education nationale (Dasen) arrivé sur place à la mi-journée.

"C'est un établissement ordinaire sans problématique particulière. Nous sommes sur des phénomènes extérieurs à l'établissement. Il faut qu'on soit collectivement engagé contre la violence", a-t-il ajouté.

Une cellule d'écoute psychologique a été mise en place par les services académiques pour prendre en charge les élèves qui ont assisté à la scène.

cor-lpb/ff/pb

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MAR 26

La France a été "incapable" de concevoir le génocide rwandais (Duclert) #

3/26/2021, 5:45 PM
Paris, FRA

Le "tort majeur" de la France au Rwanda a été son incapacité à "penser" le génocide en 1994, mais rien ne démontre qu'elle s'en est rendue "complice" selon Vincent Duclert, président d'une Commission d'historiens qui a remis vendredi son rapport à Emmanuel Macron.

Q - Votre rapport pointe la "faillite" et les "responsabilités accablantes" de la France dans la tragédie rwandaise, pour autant, vous écartez la notion de "complicité" de génocide.

R - On est des historiens, pas des juges. Mais on a assumé cette question de la "complicité", parce que c'est celle que tout le monde se pose.

Premièrement, la France, et c'est probablement un de ses torts majeurs, n'a pas été capable de penser le génocide ni même sa préparation. Ca pose un problème, car la France est signataire de la Convention pour la prévention des génocides de 1948. Il existe donc des outils pour penser un génocide.

Ces outils auraient pu permettre de comprendre que ce n'étaient pas des massacres interethniques, ce n'étaient pas des Hutu qui massacrent des Tutsi et après des Tutsi qui massacrent des Hutu. Non, il y avait une programmation, une volonté de détruire les Tutsi du Rwanda et aussi ceux qui les soutenaient parmi les Hutu démocrates.

Les autorités françaises ont été incapables de penser ça. Incapables.

Alain Juppé (le chef de la diplomatie de droite de l'époque, ndlr), a voulu reconnaître le génocide, mais très vite, on en revient à cette grille de "massacres interethniques", qui est une catastrophe pour l'Afrique.

Peut-on être complice d'un crime qu'on n'a pas pensé ?

En tous cas il y a une faillite intellectuelle des élites françaises.

Deuxièmement, la complicité de génocide c'est de s'associer intentionnellement à l'entreprise génocidaire. Et nous, ce qu'on constate, c'est que dans toutes les archives, il n'y aucun document qui montre que la France voulait s'associer à cette entreprise génocidaire.

La France a été aveugle, a refusé toutes les alertes, mais si on doit considérer qu'il y a complicité, au fond toute la communauté internationale sera complice de ce génocide.

Q- Votre rapport est très sévère pour le président socialiste François Mitterrand et son entourage.

R- Les autorités françaises ont mené une politique totalement déconnectée de la réalité.

C'est une politique qui a été voulue par François Mitterrand. D'abord il avait des liens très étroits avec le président Habyarimana, qui en jouait énormément pour obtenir tout de la France sans rien concéder. Par exemple, il y a des cartes d'identité ethniques qui ont servi lors du génocide à éliminer les Tutsi, la France aurait pu faire pression, refuser de donner des moyens militaires tant qu'Habyarimana n'aurait pas modifié les cartes d'identité.

Mitterrand voulait réussir une politique qui réaliserait ses ambitions du sommet franco-africain de la Baule, qui étaient du reste assez nobles: forcer la démocratisation des pays du champ francophone.

Pour que cette politique française réussisse, il a tout concédé à la dictature d'Habyarimana et a imposé grâce à son état-major particulier et à ses diplomates inféodés une politique qui allait vers la catastrophe.

R - Quels sont les enjeux de ce rapport ?

Q - Il y a derrière tout cela une nouvelle relation avec l'Afrique, une nouvelle relation avec le Rwanda, et c'est absolument essentiel.

Depuis 30 ans c'est un sujet étouffant, plein de violences, de mensonges, plein d'injustice aussi à l'égard des Rwandais.

On a fait un travail méthodique d'historiens. C'est aux Français et au président de la République de s'exprimer désormais.

Ce que je souhaite c'est que ce rapport débouche sur une réconciliation franco-rwandaise sans concession. Les Rwandais, légitimement, attendent quelque chose de la France. Si le président rwandais Paul Kagame accepte le rapport et considère que la France a fait le chemin qu'elle doit faire, pour le coup, c'est l'Afrique qui donnerait une leçon de grandeur à l'Europe et à la France.

cf/fz/pid/thm

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MAR 26

Génocide des Tutsi au Rwanda: les principaux points du rapport qui accable la France #

3/26/2021, 5:41 PM
Paris, FRA

"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport d'une commission d'historiens dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.

Voici les principaux points de ce rapport de plus de 1.000 pages qui compile un travail de plus de deux ans à partir de l'ensemble des archives existantes, dont certaines n'avaient jamais été consultées.

- La France, responsable mais pas complice -

C'est la conclusion choc du rapport: les autorités françaises portent "des responsabilités lourdes et accablantes" dans la dérive ayant abouti au génocide des Tutsi en 1994.

Les responsabilités sont avant tout "politiques", avec un "aveuglement" face au "régime raciste, corrompu et violent" du président hutu Juvénal Habyarimana et ce malgré des "alertes".

"En France à l'inquiétude de ministres, de parlementaires, de haut fonctionnaires, d'intellectuels, il n'est répondu que par l'indifférence, le rejet ou la mauvaise foi", assène le rapport.

Les responsabilités sont également "intellectuelles", avec selon le texte une "obstination" à défendre une lecture ethnique du conflit rwandais dans les années précédant le génocide.

Est pointée l'incapacité des décideurs à penser le génocide et à le distinguer des massacres de masse, notamment.

L'action de la France au Rwanda à cette époque est ainsi présentée comme une "faillite".

Selon le rapport, "rien ne vient démontrer" toutefois qu'elle s'est rendue "complice" du génocide qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU.

"Si l'on entend par là une volonté de s'associer à l'entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer".

- Mitterrand, tête pensante de la politique française au Rwanda -

Le rapport accable tout particulièrement le président français de l'époque François Mitterrand, décédé en 1996 et son soutien total et durable au président Habyarimana.

"Jamais dans les archives consultées par la Commission, un document n'atteste que le président rwandais ait été désavoué par son homologue français", peut-on lire.

"L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État", pointe l'une des conclusions du document.

Entre 1990 et 1994, il est notamment rappelé le soutien militaire sans faille prodigué par la France au Rwanda, y compris via des opérations de formation de l'armée et ce malgré les diverses alertes lancées sur la radicalisation d'une partie du régime hutu.

François Mitterrand n'a cependant pas décidé seul: sa politique sur ce sujet a été largement influencée par un petit cercle de proches, notamment son chef d'état-major particulier Christian Quesnot.

- L'obsession du FPR -

Christian Quesnot ainsi que le conseiller Afrique de l'Elysée Bruno Delaye vont abreuver le président de la République de notes mettant en garde contre le danger du FPR.

Le Front Patriotique Rwandais, parti politique créé par des Tutsi en exil en Ouganda, va mener plusieurs attaques au Rwanda entre 1990 et 1994.

Dès 1990, ces attaques sont qualifiées d'"offensive ougando-tutsi" par une partie des autorités françaises et notamment M. Quesnot.

"Une lecture ethniciste du Rwanda", selon le rapport qui dénonce une "conception qui perdure et alimente une pensée où, les Hutu étant majoritaires, la possibilité d'une victoire du FPR est toujours assimilée à la prise de contrôle anti-démocratique par une minorité ethnique".

C'est cette lecture, prédominante à l'Elysée, qui poussera la France à soutenir le régime hutu, notamment en formant certains militaires du régime avant 1994.

- Des voix dissonantes rarement écoutées -

La France ne parlait toutefois pas d'une seule voix sur la question du Rwanda, rappelle le rapport, y compris au sein du gouvernement.

Pierre Joxe, ministre de la Défense entre 1991 et 1993, a ainsi plusieurs fois souhaité réévaluer l'appui militaire au Rwanda, mais il n'aura que rarement gain de cause auprès du Président.

La Direction générale des services extérieurs (DGSE) avait également alerté, en 1993 notamment, sur la responsabilité du président Habyarimana dans les massacres de Tutsi, mettant en doute sa "bonne foi".

Et dès octobre 1990, soit plus de trois ans avant le génocide, l'attaché de défense français à Kigali, le colonel René Galinié, avait mis en garde Paris sur la possibilité d'une élimination physique de centaines de milliers de Tutsi.

- Des "pratiques d'officine" -

Le document ne se contente pas d'épingler des fautes idéologiques de la France, il met également des "dérives institutionnelles" et des "pratiques irrégulières", en particulier du côté de l'Etat-major particulier de la présidence, dirigé par Chistian Quesnot.

"La Commission a démontré l'existence de pratiques irrégulières d'administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des règles d'engagement et des procédures légales, d'actes d'intimidation et d'entreprises d'éviction de responsables ou d'agents", dénonce le rapport.

Parmi les exemples, est notamment cité un fax d'octobre 1990 envoyé par l'adjoint de M. Quesnot, le colonel Jean-Pierre Huchon, où il demande quasi explicitement à l'attaché de défense à Kigali de contribuer à l'entreprise de propagande contre le FPR.

Des écrits qui "pourraient s'apparenter à des pratiques d'officine" pour les rapporteurs.

- L'opération Turquoise, trop tard ? -

Déployée sous mandat de l'ONU le 22 juin 1994, plus de deux mois après le début du génocide, la force Turquoise avait officiellement une mission humanitaire.

Dans la pratique, l'objectif était de mettre fin aux massacres.

"Les troupes déployées ne sont pas préparées aux terribles réalités qu'elles rencontrent au Rwanda et ont pu en subir de profonds traumatismes", note le rapport qui rappelle les "nombreuses incertitudes" qui entourent le déploiement des militaires, notamment sur le périmètre de leur mission.

Une autre question est posée dans le rapport sur Turquoise: la France a t-elle mis fin au génocide par cette opération comme cela a été affirmé à l'époque au niveau politique?

"Certes, le nombre de Tutsi encore menacés fin juin, extraits de situations dangereuses et sauvés, se compte en milliers, mais la France, longtemps aveugle devant la réalité du génocide, est intervenue trop tard pour des centaines de milliers d'autres", ajoute le texte.

Les rapporteurs pointent par ailleurs que l'action humanitaire de l'opération a bénéficié à "des populations très majoritairement hutu et qui comptent parmi elles, non seulement des tueurs, mais aussi des commanditaires du génocide".

- Le refus d'arrêter des génocidaires -

14 juillet 1994: le général Lafourcade, chef de l'opération Turquoise, informe l'Etat-major de la présence de cinq membres du gouvernement intérimaire hutu, à l'origine du génocide, dont son président dans la Zone humanitaire sûre, au sud-ouest du Rwanda.

Il déclare "attendre les ordres". Six jours plus tard, une note de la DGSE donne même la localisation précise de certains d'entre eux.

"Les responsables du génocide ne seront néanmoins pas appréhendés par les forces françaises", notent les rapporteurs.

Alors les militaires français ont-ils laissé volontairement filer des génocidaires?

"Les archives montrent que les autorités françaises n'ont jamais envisagé sérieusement de procéder à des arrestations", conclut le rapport.

"Elles se sont plutôt efforcées de convaincre les membres du gouvernement intérimaire de quitter la Zone humanitaire sûre", ajoute le texte.

Le rapport, fort de nombreux documents sur le sujet, montre que la France a notamment assuré que l'arrestation des suspects ne relevait pas de son mandat mais de celui de la mission de l'ONU (Minuar).

Elle avait également justifié sa position en estimant que les droits de la défense ne pourraient être garantis si les suspects étaient remis au FPR qui venait de prendre le pouvoir.

pid-cf-lp/fz/blb

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MAR 26

Génocide au Rwanda: Mitterrand, un président aveuglé, selon un rapport #

3/26/2021, 5:39 PM
Paris, FRA

Chef de l'Etat français pendant le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, François Mitterrand a refusé de modifier sa politique avec Kigali pendant les années qui ont précédé le drame. Un rôle crucial selon le rapport d'une commission d'historiens.

"Les autorités françaises ont fait preuve d'un aveuglement continu dans leur soutien à un régime raciste, corrompu et violent. L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État". La conclusion du document n'entretient aucun doute sur l'implication de M. Mitterrand.

Car entre 1990 et 1994 la relation franco-rwandaise est avant tout celle d'un "coup de coeur" du président français pour son homologue rwandais, selon une note remise en 1993 à Michel Rocard, ex-Premier ministre.

Régulièrement reçu à Paris par son homologue, Juvénal Habyarimana, le président hutu, a "l'oreille de l'Elysée", selon le rapport qui parle de "liens personnels" entre les deux hommes.

"A chaque fois qu'il vient à l'Élysée, il obtient l'appui du président", précise le rapport.

Mais au-delà de cette relation d'amitié, François Mitterrand voit le Rwanda comme le laboratoire de sa nouvelle politique africaine impulsée en 1990 par le discours de la Baule.

A cette occasion, il fait passer un message simple: la France soutiendra militairement les pays qui le souhaitent à condition qu'ils s'engagent sur la voie de la démocratie.

C'est ce deal "donnant-donnant" qui est passé avec Habyarimana, même si des voix discordantes alertaient sur les risques de passer un tel accord avec un régime déjà suspecté de commettre des violences contre les Tutsi.

"Le choix, cependant, est fait au plus haut niveau de l'État de la mettre en oeuvre", indique le rapport Duclert.

Dans la pratique, cette politique se traduit par l'opération Noroît, officiellement chargée de protéger les ressortissants français dans un pays secoué par des attaques des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR).

La mission, censée être courte et limitée dans le temps, s'étirera en vérité sur plusieurs années: une volonté du président Mitterrand et de son entourage, malgré les demandes régulières du ministère de la Défense de rapatrier cette compagnie.

Le dispositif sera même renforcé au cours de l'année 1991, avec la mise en place d'un détachement d'aide et d'instruction (DAMI) qui permettra pendant les années précédant le génocide à des militaires français de former leurs homologues rwandais.

- Signaux d'alarme -

En 1992, les signaux d'alarme quant au durcissement d'une partie du régime hutu s'accélèrent.

En février d'abord, après les massacres de Tutsi au Bugesera (sud-est), le renseignement militaire français signale le doute profond qu'il faut avoir face à une grande partie des institutions rwandaises et parle de risque "d'extension des pogroms".

En août de la même année, l'Etat-major des armées craint "des incidents ethniques débouchant sur une chasse aux Tutsi".

Et en octobre, c'est une note de Jean-Marc de la Sablière, directeur des affaires africaines au Quai d'Orsay qui signale "les activités des extrémistes hutu" et leur "hostilité à ce qui pourrait entamer les pouvoirs" du président.

Mais à aucun moment la position de l'Elysée ne fléchit.

"On peut se demander si, finalement, les décideurs français voulaient vraiment entendre une analyse qui venait, au moins en partie, contredire la politique mise en oeuvre au Rwanda", dénonce le rapport.

Mais Mitterrand ne prend pas ses décisions totalement seul. Autour de lui, quelques personnages-clés, des fidèles comme le secrétaire général Hubert Védrine, et d'autres qui l'ont aidé à orienter sa politique rwandaise, à commencer par son chef d'état major particulier, le général Christian Quesnot.

Dans le rapport, où il est cité plus de 150 fois, Quesnot est largement présenté comme un soutien actif du président Habyarimana.

Sa lecture du conflit au Rwanda est purement ethniciste, soutient le rapport: hostile au FPR qu'il voit comme le parti des Tutsi soutenus par un pays étranger, l'Ouganda, et qui menace la sécurité et le pouvoir en place au Rwanda.

Elle est partagée notamment par son adjoint, le général Jean-Pierre Huchon, et par le conseiller Afrique de l'Elysée, Bruno Delaye. Elle va largement influencer la politique française au Rwanda.

Face aux attaques plus pressantes du FPR en 1993, Quesnot recommande par exemple le "renforcement de notre soutien à l'armée rwandaise". Une note approuvée par le chef de l'Etat avec la mention "D'accord Urgent", écrite à la main.

La cohabitation à l'oeuvre en France à partir du printemps 1993 ne changera pas grand-chose: les décisions continuent d'être prises dans ce cercle restreint autour du président.

Le 7 avril 1994, l'avion du président Habyarimana est abattu, point de départ d'un génocide de trois mois qui tuera 800.000 personnes selon l'ONU, principalement des Tutsi.

Deux mois après le début des massacres, Mitterrand utilise le mot "génocide perpétré par des Hutu" mais l'attribue non pas à quelque chose de systémique mais à la "folie qui s'est emparée d'eux après l'assassinat de leur président".

"La France n'a aucune responsabilité dans ce drame", assure-t-il un mois plus tard.

pid-cf-lp/fz/cs/blb

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MAR 26

Génocide des Tutsi au Rwanda: les principaux points du rapport qui accable la France #

3/26/2021, 5:12 PM
Paris, FRA

"Responsabilité accablante", rôle central de François Mitterrand, lanceurs d'alerte peu écoutés et militaires sur le terrain désemparés: le rapport d'une commission d'historiens dresse un tableau précis et documenté sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994.

Voici les principaux points de ce rapport de plus de 1.000 pages qui compile un travail de plus de deux ans à partir de l'ensemble des archives existantes, dont certaines n'avaient jamais été consultées.

- La France, responsable mais pas complice -

C'est la conclusion choc du rapport: les autorités françaises portent "des responsabilités lourdes et accablantes" dans la dérive ayant abouti au génocide des Tutsi en 1994.

Les responsabilités sont avant tout "politiques", avec un "aveuglement" face au "régime raciste, corrompu et violent" du président hutu Juvénal Habyarimana et ce malgré des "alertes".

"En France à l'inquiétude de ministres, de parlementaires, de haut fonctionnaires, d'intellectuels, il n'est répondu que par l'indifférence, le rejet ou la mauvaise foi", assène le rapport.

Les responsabilités sont également "intellectuelles", avec selon le texte une "obstination" à défendre une lecture ethnique du conflit rwandais dans les années précédant le génocide.

Est pointée l'incapacité des décideurs à penser le génocide et à le distinguer des massacres de masse, notamment.

L'action de la France au Rwanda à cette époque est ainsi présentée comme une "faillite".

Selon le rapport, "rien ne vient démontrer" toutefois qu'elle s'est rendue "complice" du génocide qui a fait au moins 800.000 morts selon l'ONU.

"Si l'on entend par là une volonté de s'associer à l'entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer".

- Mitterrand, tête pensante de la politique française au Rwanda -

Le rapport accable tout particulièrement le président français de l'époque François Mitterrand, décédé en 1996 et son soutien total et durable au président Habyarimana.

"Jamais dans les archives consultées par la Commission, un document n'atteste que le président rwandais ait été désavoué par son homologue français", peut-on lire.

"L'alignement sur le pouvoir rwandais procède d'une volonté du chef de l'État", pointe l'une des conclusions du document.

Entre 1990 et 1994, il est notamment rappelé le soutien militaire sans faille prodigué par la France au Rwanda, y compris via des opérations de formation de l'armée et ce malgré les diverses alertes lancées sur la radicalisation d'une partie du régime hutu.

François Mitterrand n'a cependant pas décidé seul: sa politique sur ce sujet a été largement influencée par un petit cercle de proches, notamment son chef d'état-major particulier Christian Quesnot.

- L'obsession du FPR -

Christian Quesnot ainsi que le conseiller Afrique de l'Elysée Bruno Delaye vont abreuver le président de la République de notes mettant en garde contre le danger du FPR.

Le Front Patriotique Rwandais, parti politique créé par des Tutsi en exil en Ouganda, va mener plusieurs attaques au Rwanda entre 1990 et 1994.

Dès 1990, ces attaques sont qualifiées d'"offensive ougando-tutsi" par une partie des autorités françaises et notamment M. Quesnot.

"Une lecture ethniciste du Rwanda", selon le rapport qui dénonce une "conception qui perdure et alimente une pensée où, les Hutu étant majoritaires, la possibilité d'une victoire du FPR est toujours assimilée à la prise de contrôle anti-démocratique par une minorité ethnique".

C'est cette lecture, prédominante à l'Elysée, qui poussera la France à soutenir le régime hutu, notamment en formant certains militaires du régime avant 1994.

- Des voix dissonantes rarement écoutées -

La France ne parlait toutefois pas d'une seule voix sur la question du Rwanda, rappelle le rapport, y compris au sein du gouvernement.

Pierre Joxe, ministre de la Défense entre 1991 et 1993, a ainsi plusieurs fois souhaité réévaluer l'appui militaire au Rwanda, mais il n'aura que rarement gain de cause auprès du Président.

La Direction générale des services extérieurs (DGSE) avait également alerté, en 1993 notamment, sur la responsabilité du président Habyarimana dans les massacres de Tutsi, mettant en doute sa "bonne foi".

Et dès octobre 1990, soit plus de trois ans avant le génocide, l'attaché de défense français à Kigali, le colonel René Galinié, avait mis en garde Paris sur la possibilité d'une élimination physique de centaines de milliers de Tutsi.

- Des "pratiques d'officine" -

Le document ne se contente pas d'épingler des fautes idéologiques de la France, il met également des "dérives institutionnelles" et des "pratiques irrégulières", en particulier du côté de l'Etat-major particulier de la présidence, dirigé par Chistian Quesnot.

"La Commission a démontré l'existence de pratiques irrégulières d'administration, de chaînes parallèles de communication et même de commandement, de contournement des règles d'engagement et des procédures légales, d'actes d'intimidation et d'entreprises d'éviction de responsables ou d'agents", dénonce le rapport.

Parmi les exemples, est notamment cité un fax d'octobre 1990 envoyé par l'adjoint de M. Quesnot, le colonel Jean-Pierre Huchon, où il demande quasi explicitement à l'attaché de défense à Kigali de contribuer à l'entreprise de propagande contre le FPR.

Des écrits qui "pourraient s'apparenter à des pratiques d'officine" pour les rapporteurs.

- L'opération Turquoise, trop tard ? -

Déployée sous mandat de l'ONU le 22 juin 1994, plus de deux mois après le début du génocide, la force Turquoise avait officiellement une mission humanitaire.

Dans la pratique, l'objectif était de mettre fin aux massacres.

"Les troupes déployées ne sont pas préparées aux terribles réalités qu'elles rencontrent au Rwanda et ont pu en subir de profonds traumatismes", note le rapport qui rappelle les "nombreuses incertitudes" qui entourent le déploiement des militaires, notamment sur le périmètre de leur mission.

Une autre question est posée dans le rapport sur Turquoise: la France a t-elle mis fin au génocide par cette opération comme cela a été affirmé à l'époque au niveau politique?

"Certes, le nombre de Tutsi encore menacés fin juin, extraits de situations dangereuses et sauvés, se compte en milliers, mais la France, longtemps aveugle devant la réalité du génocide, est intervenue trop tard pour des centaines de milliers d'autres", ajoute le texte.

Les rapporteurs pointent par ailleurs que l'action humanitaire de l'opération a bénéficié à "des populations très majoritairement hutu et qui comptent parmi elles, non seulement des tueurs, mais aussi des commanditaires du génocide".

- Le refus d'arrêter des génocidaires -

14 juillet 1994: le général Lafourcade, chef de l'opération Turquoise, informe l'Etat-major de la présence de cinq membres du gouvernement intérimaire hutu, à l'origine du génocide, dont son président dans la Zone humanitaire sûre, au sud-ouest du Rwanda.

Il déclare "attendre les ordres". Six jours plus tard, une note de la DGSE donne même la localisation précise de certains d'entre eux.

"Les responsables du génocide ne seront néanmoins pas appréhendés par les forces françaises", notent les rapporteurs.

Alors les militaires français ont-ils laissé volontairement filer des génocidaires?

"Les archives montrent que les autorités françaises n'ont jamais envisagé sérieusement de procéder à des arrestations", conclut le rapport.

"Elles se sont plutôt efforcées de convaincre les membres du gouvernement intérimaire de quitter la Zone humanitaire sûre", ajoute le texte.

Le rapport, fort de nombreux documents sur le sujet, montre que la France a notamment assuré que l'arrestation des suspects ne relevait pas de son mandat mais de celui de la mission de l'ONU (Minuar).

Elle avait également justifié sa position en estimant que les droits de la défense ne pourraient être garantis si les suspects étaient remis au FPR qui venait de prendre le pouvoir.

pid-cf-lp/fz/blb

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MAR 26

Affaire des "fadettes": le CSM saisi pour de possibles manquements de l'ex-cheffe du parquet financier (Castex) #

3/26/2021, 5:02 PM
Paris, FRA

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé vendredi avoir saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour "des présomptions de fautes disciplinaires" concernant l'ancienne cheffe du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette dans l'affaire dite des "fadettes".

Le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti avait lancé en septembre une enquête administrative visant trois magistrats du PNF, dont Mme Houlette, pour "vérifier si des manquements avaient été commis" lors d'investigations destinées à identifier la "taupe" qui aurait pu informer Nicolas Sarkozy qu'il était sur écoute dans une affaire de corruption.

jmt-mdh-asl/pa/swi

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MAR 26

Deux jeunes dérobent un véhicule de gendarmerie dans l'Aveyron #

3/26/2021, 4:11 PM
Rodez, FRA

Un véhicule de gendarmerie a été dérobé dans l'Aveyron lors d'une intervention des forces de l'ordre, par deux jeunes qui ont pris la fuite, avant de l'abandonner en rase campagne, a-t-on appris vendredi de source proche de l'enquête.

Appelés en pleine nuit pour une sortie de route près du village de Palmas d'Aveyron, les militaires se sont mis à la recherche des occupants de la voiture accidentée, sur le bord de la route.

Pendant ce temps-là, deux jeunes se sont emparé du véhicule des gendarmes, et ont pris la fuite. Quelques kilomètres plus loin, ils ont abandonné la fourgonnette, devant une ferme, avant de disparaître.

cor-ap/vk

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MAR 26

Symbole du combat contre les agressions sexuelles dans l'Eglise, La Parole Libérée baisse le rideau #

3/26/2021, 2:39 PM
Lyon, FRA

L'association de victimes d'agressions sexuelles La Parole Libérée, à l'origine des affaires Preynat et Barbarin, a mis fin vendredi à ses activités après avoir largement oeuvré à la libération de la parole des personnes ayant subi des violences dans l'Eglise.

"Les membres du bureau ont voté notre dissolution à l'unanimité", a annoncé à l'AFP François Devaux, président de l'association créée en décembre 2015 à Lyon par un petit groupe de quadragénaires victimes d'un aumônier scout du diocèse de Lyon, Bernard Preynat.

L'association était apparue au grand jour en janvier 2016 en affichant devant la presse sa volonté de "briser l'omerta" des agressions sexuelles dans l'Eglise, révélant les agressions de Preynat et reprochant au cardinal Philippe Barbarin, à l'époque archevêque de Lyon, de ne pas avoir informé la Justice des agissements passés de ce religieux.

Un an plus tard, l'association lançait une procédure de citation directe qui a contraint Mgr Barbarin à comparaître pour ses silences malgré le classement de l'enquête.

Son retentissant procès devant le tribunal correctionnel de Lyon a plongé l'Église de France dans l'embarras. A son issue en 2019, Mgr Barbarin avait été condamné, avant d'être relaxé en appel début 2020. Mais le scandale a marqué au fer rouge l'Eglise lyonnaise, et Barbarin s'est depuis exilé en Bretagne.

De son côté, le père Preynat, maintenu en fonctions jusqu'en 2015 alors que ses agissements étaient connus de sa hiérarchie, a finalement été défroqué par l'Eglise en 2019 puis condamné en 2020 à cinq ans d'emprisonnement ferme.

Pour M. Devaux, "le plus grand aboutissement de l'action des victimes et de La Parole Libérée, c'est l'émergence de la vérité, qui vient avec la création (en 2018, ndlr) de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique (Ciase), qui pourra rompre avec l'obscurantisme" avec des préconisations attendues fin septembre.

De même, souligne-t-il, "le fait qu'on témoigne à visage découvert a pu donner du courage à d'autres".

Le combat de l'association, qui rassemblait 80 adhérents au moment de sa dernière assemblée générale, a même fait l'objet en 2019 d'un film de François Ozon, "Grâce à Dieu".

- "Livre blanc" -

Selon son président, la dissolution de La Parole Libérée résulte de plusieurs facteurs. Parmi ceux-ci le fait d'avoir atteint son objectif de réveiller les consciences, mais aussi des querelles internes survenues autour de la parution avortée d'un livre regroupant des témoignages de victimes du père Preynat, objet de recours de deux membres de l'association opposés à la publication de leurs confidences.

"Ca a une part non négligeable dans la décision, et sur un plan personnel c'est la raison qui m'a poussé à abandonner", explique M. Devaux, assurant ne pas s'être tout à fait remis d'avoir été "sali" par des accusations d'intéressement financier.

"Si c'était à refaire, on le referait, mais on sort de là un peu en boitant", confie-t-il.

Didier Bardiau, un ancien membre de l'association entré en conflit avec sa direction, juge "dommage" que tous ses membres n'aient pas eu voix au chapitre sur la destinée de La Parole Libérée. Mais il se souvient de "ces victimes qui sont apparues à la TV" qui lui ont donné le courage de parler, puis de porter plainte contre Preynat.

En guise de legs, l'association vient de publier un "Livre blanc" sous le titre "Marianne n'entends-tu pas tes enfants pleurer?", qui énumère 250 recommandations pour mettre un terme aux violences sexuelles contre les mineurs, et réclame au président Emmanuel Macron d'en faire une cause nationale.

"Avant de quitter cet engagement, il était essentiel pour nous de restituer tout ce que nous avons appris au travers de l'écoute des victimes et de l'engagement associatif et juridique, sur les dysfonctionnements de l'Eglise et des institutions républicaines", détaille François Devaux.

Hasard du calendrier, les évêques catholiques français ont exprimé vendredi la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon" pour les crimes de pédocriminalité commis par ses membres et se sont mis d'accord pour verser aux victimes une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire".

Des annonces qui ne satisfont pas M. Devaux. Celui-ci reproche aux évêques de n'avoir pas attendu les préconisations de la Ciase, évoquant une décision "bâclée" et "le sentiment d'une absolution à bas coût".

ag/mb/zl

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MAR 26

Après avoir brisé l'omerta des agressions sexuelles dans l'Eglise, La Parole Libérée se dissout #

3/26/2021, 1:10 PM
Lyon, FRA

L'association de victimes d'agressions sexuelles La Parole Libérée, à l'origine des affaires Preynat et Barbarin et qui a largement oeuvré à la libération de la parole des personnes ayant subi des violences dans l'Eglise, a mis fin vendredi à ses activités.

"Les membres du bureau ont voté notre dissolution à l'unanimité", a annoncé à l'AFP François Devaux, président de l'association créée en décembre 2015 à Lyon par un groupe de quadragénaires victimes d'un aumônier scout du diocèse de Lyon, Bernard Preynat.

Leur combat a été raconté en 2019 par le film de François Ozon, "Grâce à Dieu".

L'association était apparue au grand jour en janvier 2016 en affichant devant la presse sa volonté de "briser l'omerta" des agressions sexuelles dans l'Eglise, révélant les agressions de Preynat et reprochant au cardinal Philippe Barbarin, à l'époque archevêque de Lyon, de ne pas avoir informé la Justice des agissements passés de ce religieux.

Un an plus tard, l'association lançait une procédure de citation directe qui a contraint Mgr Barbarin à comparaître pour ses silences malgré le classement de l'enquête.

Son procès très médiatisé devant le tribunal correctionnel de Lyon a plongé l'Église de France dans l'embarras.

A son issue en 2019, Mgr Barbarin avait été condamné, avant d'être relaxé en appel début 2020. Mais le scandale a marqué au fer rouge l'Eglise lyonnaise, et Barbarin s'est depuis exilé en Bretagne.

De son côté, le père Preynat, maintenu en fonctions jusqu'en 2015 alors que ses agissements étaient connus de sa hiérarchie, a finalement été défroqué par l'Eglise en 2019 puis condamné en 2020 à cinq ans d'emprisonnement ferme.

Pour M. Devaux, "le plus grand aboutissement de l'action des victimes et de La Parole Libérée, c'est l'émergence de la vérité, qui vient avec la création (en 2018, ndlr) de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise catholique (Ciase), qui pourra rompre avec l'obscurantisme".

De même, souligne-t-il, "le fait qu'on témoigne à visage découvert a pu donner du courage à d'autres".

L'association rassemblait 80 adhérents au moment de sa dernière assemblée générale.

ag/fga/vk

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MAR 26

Les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 12:40 PM
Paris, FRA

Les évêques catholiques ont exprimé vendredi la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon" pour les crimes de pédocriminalité commis par ses membres et se sont mis d'accord pour verser aux victimes une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire".

Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", a précisé la Conférence des évêques de France.

Cette contribution "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a déclaré Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, lors d'une conférence de presse venant clore l'assemblée plénière de quelque 120 évêques qui ont voté onze résolutions, dont plusieurs en faveur de la lutte contre la pédocriminalité.

Ils ont aussi décidé le principe d'une "journée de prière", chaque année à la mémoire des victimes, voulue par le Vatican, qui aurait lieu le "troisième vendredi de carême", et poursuivent leur travail "en vue d'établir, si possible à Lourdes (...), l'installation d'un lieu de mémoire".

Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'une "équipe nationale d'écoutants" ou encore la création d'un "tribunal pénal canonique (pour le droit de l'Eglise) interdiocésain national".

kp/pa/or

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MAR 26

Covid: dans les Hauts-de-Seine, un restaurateur en garde à vue pour avoir maintenu son activité #

3/26/2021, 12:19 PM
Nanterre, FRA

Un restaurateur de Neuilly-sur-Seine a été placé en garde à vue pour avoir clandestinement maintenu son commerce ouvert au public en violation des règles sanitaires en vigueur contre l'épidémie de Covid-19, a indiqué vendredi le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP.

Ce restaurateur et son serveur ont été interpellés en flagrant délit mercredi midi et placés en garde à vue pour mise en danger de la vue d'autrui, a détaillé le parquet.

Les deux hommes ont été remis en liberté mais une enquête préliminaire pour mise en danger d'autrui, ouverture irrégulière d'un établissement recevant du public et travail dissimulé a été ouverte.

Pour ces faits, le restaurateur encourt jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

La grille de l'établissement était fermée mais les forces de l'ordre y ont pénétré, alertés par le bruit, et ont découvert une vingtaine de clients attablés, qui ont été contrôlés, selon la police des Hauts-de-Seine.

Les 24 clients ont été verbalisés, a précisé le ministère public.

Les premiers éléments de l'enquête ont révélé que le commerçant avait maintenu son commerce ouvert depuis novembre dernier, qu'il avait touché 20.000 euros d'aides gouvernementales et réussi à se dégager un salaire de 2.000 euros par mois, a détaillé la police.

Les bars et restaurants sont fermés depuis bientôt cinq mois dans le cadre de mesures gouvernementales destinées à freiner la propagation du Covid-19.

ola/pa/caz

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MAR 26

France: les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 12:12 PM
Paris, FRA

Les évêques catholiques français ont exprimé vendredi la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon" pour les crimes de pédocriminalité commis par ses membres et se sont mis d'accord pour verser aux victimes une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire".

Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", a précisé la Conférence des évêques de France.

Cette contribution "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a déclaré Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, lors d'une conférence de presse venant clore l'assemblée plénière de quelque 120 évêques qui ont voté onze résolutions, dont plusieurs en faveur de la lutte contre la pédocriminalité.

Ils ont aussi accepté le principe d'une "journée de prière" chaque année à la mémoire des victimes, voulue par le Vatican, qui aurait lieu le "troisième vendredi de carême" et poursuivent leur travail "en vue d'établir, si possible à Lourdes (sud-ouest) (...), l'installation d'un lieu de mémoire".

Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'une "équipe nationale d'écoutants" ou encore la création d'un "tribunal pénal canonique (pour le droit de l'Eglise) interdiocésain national".

kp/pa/or/cac

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MAR 26

Les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 12:07 PM
Paris, FRA

Les évêques catholiques ont exprimé vendredi la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité devant la société en demande pardon" pour les crimes de pédocriminalité commis par ses membres et se sont mis d'accord pour verser aux victimes une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire".

Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", a précisé la Conférence des évêques de France.

Cette contribution "n'est pas une indemnisation ni une réparation", a déclaré Mgr Eric de Moulins-Beaufort, président de la CEF, lors d'une conférence de presse venant clore l'assemblée plénière de quelque 120 évêques qui ont voté onze résolutions, dont plusieurs en faveur de la lutte contre la pédocriminalité.

Ils ont aussi décidé que le principe d'une "journée de prière" chaque année à la mémoire des victimes, voulue par le Vatican, aurait lieu le "troisième vendredi de carême" et poursuivent leur travail "en vue d'établir, si possible à Lourdes (...), l'installation d'un lieu de mémoire".

Les évêques ont aussi décidé la mise en place d'une "équipe nationale d'écoutants" ou encore la création d'un "tribunal pénal canonique (pour le droit de l'Eglise) interdiocésain national".

kp/pa/or

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MAR 26

France: les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 11:49 AM
Paris, FRA

Les évêques catholiques français se sont mis d'accord pour verser aux victimes de pédocriminalité une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire", ont-ils annoncé lors d'une conférence de presse.

Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", selon la Conférence des évêques de France.

kp/pa/sp/cac

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MAR 26

Les évêques catholiques décident le versement d'une "contribution financière" pour les victimes de pédocriminalité #

3/26/2021, 11:43 AM
Paris, FRA

Les évêques catholiques se sont mis d'accord pour verser aux victimes de pédocriminalité une "contribution financière" dont le montant sera "forfaitaire", ont-ils annoncé lors d'une conférence de presse.

Cette contribution sera financée par un "fonds de dotation ad hoc" et déterminée par "une instance indépendante d'assistance" qui aura la charge "d'examiner les demandes et de décider les attributions dans la limite des capacités d'un fonds", selon la Conférence des évêques de France.

kp/pa/sp

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MAR 26

Pédocriminalité: l'Eglise catholique veut "assumer sa responsabilité" (épiscopat français) #

3/26/2021, 11:37 AM
Paris, FRA

Les évêques français ont voté vendredi une résolution sur la pédocriminalité affirmant que "l'Église veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances", ont annoncé les responsables de la Conférence des évêques de France.

Les évêques ont voulu reconnaître leur responsabilité "vis-à-vis du passé, du présent, et de l'avenir", a déclaré Mgr Olivier Leborgne, l'un des vice-présidents, lors d'une conférence de presse à Lourdes (sud-ouest) et en visio-conférence.

kp/tib/sp/cac

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MAR 26

Pédocriminalité: l'Eglise catholique veut "assumer sa responsabilité" (épiscopat français) #

3/26/2021, 11:29 AM
Paris, FRA

Les évêques ont voté vendredi une résolution sur la pédocriminalité affirmant que "l'Église veut assumer sa responsabilité devant la société en demandant pardon pour ces crimes et pour ces défaillances", ont annoncé les responsables de la Conférence des évêques de France.

Les évêques ont voulu reconnaître leur responsabilité "vis-à-vis du passé, du présent, et de l'avenir", a déclaré Mgr Olivier Leborgne, l'un des vice-présidents, lors d'une conférence de presse à Lourdes et en visio-conférence.

kp/tib/sp

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MAR 26

Lyon: un fourgon blindé braqué à la kalachnikov, les auteurs en fuite #

3/26/2021, 11:27 AM
Lyon, FRA

Un fourgon blindé a été braqué vendredi matin en plein centre-ville de Lyon par au moins trois individus cagoulés et armés de kalachnikov, a-t-on appris de source policière.

L'attaque s'est déroulée vers 09H00 dans une rue commerçante de la presqu'île de Lyon et n'a pas fait de blessés. Les transporteurs mis en joue ont obtempéré alors qu'ils s'apprêtaient à livrer des bijoux et des métaux à une société.

Le parquet de Lyon évoque un butin d'une valeur de 275.000 euros, sans préciser sa composition.

Les auteurs ont ensuite pris la fuite à bord d'une Renault Clio noire avant que la police ne perde leur trace dans la commune de Villeurbanne au terme d'une course poursuite. Un véhicule correspondant a été retrouvé incendié non loin de là, en bordure du périphérique à Bron, ont indiqué les pompiers.

La gendarmerie a confirmé à l'AFP que l'un de ses hélicoptères avait été déployé pour participer aux recherches.

Le 28 août dernier, neuf millions d'euros avaient été volés dans l'attaque d'un fourgon de la société Loomis à Lyon, l'un des plus gros butins depuis le "casse du siècle" du convoyeur de fonds Toni Musulin en 2009 (11,5 millions d'euros). L'attaque n'avait, là aussi, pas fait de blessés, mais laissé des transporteurs "extrêmement choqués".

Deux transporteurs chargés d'or avaient aussi été attaqués en banlieue lyonnaise en décembre 2016 à Dardilly, pour une valeur marchande de 2,5 millions d'euros, puis en avril 2017 à La Tour-de-Salvagny.

ari-til/ag/sp

Renault

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MAR 26

Altercation au couteau près d'un collège de Poitiers : une jeune fille blessée #

3/26/2021, 11:20 AM
Poitiers, FRA

Une jeune fille élève de troisième a été blessée vendredi matin d'un coup de couteau à l'abdomen devant le collège François Rabelais de Poitiers et une autre a été frappée par une troisième jeune fille toujours en fuite, a indiqué la préfecture de la Vienne.

La jeune fille blessée avec un couteau a été hospitalisée au CHU de Poitiers, mais son pronostic vital ne "semble pas engagé à ce moment", selon un communiqué.

La seconde jeune fille a été frappée "à plusieurs reprises par la même personne", selon la préfecture, sans plus de détails.

L'altercation, pour une raison indéterminée, "s'est produite entre jeunes ce matin, avant le début des cours", aux alentours de 8h00. Selon la même source, la jeune fille à l'origine de l'agression, activement recherchée par la police, ne serait pas scolarisée dans ce collège.

Une cellule d'écoute psychologique a été mise en place par les services académiques pour prendre en charge les élèves qui ont assisté à la scène.

lpb/ff/or

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MAR 26

Les migrants qui occupaient la place de la République mis à l'abri sans heurts #

3/26/2021, 10:44 AM
Paris, FRA

Plus de 450 exilés qui avaient installé un nouveau campement jeudi soir sur la place de la République à Paris ont été transférés sans heurts dans des centres d'hébergement vendredi matin, a indiqué la Ville de Paris.

Quatre mois après le démantèlement musclé d'un camp de migrants sur cette même place au coeur de la capitale par les forces de l'ordre, qui avait suscité une vive émotion jusqu'au sein du gouvernement, l'occupation initiée jeudi soir par plusieurs associations s'est déroulée dans le calme et sans présence policière.

Ces personnes exilées vivant à la rue réclamaient une place d'hébergement à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri à Paris.

Peu après minuit, soit environ six heures après le déploiement des tentes, les premières personnes montaient dans des cars pour être prises en charge, avait constaté l'AFP.

Cette opération de mise à l'abri, menée par la Ville de Paris et l'association France terre d'asile, a "permis l'hébergement de 459 personnes", dont 124 en famille, et s'est terminée vers 02H30 vendredi, a-t-on appris auprès de la Ville, qui a notamment mis à disposition un gymnase dans le XVIIe arrondissement.

"Je suis heureux que cette occupation ait abouti à la mise à l'abri de tous sans heurts ni affrontements avec les forces de police. Comme quoi, c'est possible dès lors que tout le monde s'y met", a déclaré à l'AFP Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris en charge de l'accueil des réfugiés et de l'hébergement d'urgence.

"500 personnes à l'abri, nos tentes récupérées pour les maraudes des prochaines nuits et aucune violence ce soir place de la République: voilà à quoi ressemble une mise a l'abri sans l'intervention de la police", s'est pour sa part félicitée Utopia56, une des associations à l'origine de l'action.

sha/emd/sp

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MAR 26

Dans les Landes, une ferme pour "remettre debout" des femmes "brisées" par la prison #

3/26/2021, 8:35 AM
Tarnos, FRA

"Ici, on nous redonne vie": après plusieurs mois ou années d'incarcération, des femmes en fin de peine se "reconstruisent" dans une ferme maraîchère des Landes, une toute nouvelle structure unique en Europe conçue comme "un sas" avant la liberté retrouvée.

Les genoux dans la terre, celle qui se fait appeler Baby Giial s'affaire depuis 8H30 sous une grande serre encore en construction. Armée d'une grosse pince coupante, elle est en train de donner un dernier tour de vis à un tuyau d'irrigation, guidée par le maraîcher.

"C'est bon ? Encore ? Enlève tes doigts !", s'exclame-t-elle. Son rire communicatif se répand à toute vitesse sur les quelque 2,5 hectares de terrain, jusqu'à sa bordure où deux autres détenues plantent des piquets en bois.

Quatre femmes sont actuellement hébergées à la ferme Baudonne, située à Tarnos dans le sud des Landes, la troisième du mouvement Emmaüs - après celles de Moyembrie (Aisne) et Lespinassière (Aude) - mais la première à accueillir des femmes en France et en Europe, selon son directeur Gabi Mouesca.

Cet ancien prisonnier basque, qui a passé dix-sept ans derrière les barreaux et lutte depuis sa sortie il y a vingt ans contre les conditions indignes de détention, a dû affronter des "vents" contraires, notamment dans le voisinage, pour ouvrir cette ferme "féministe".

Minoritaires en prison, le plus souvent isolées dans des petits quartiers au sein d'établissements pour hommes, les femmes ont peu accès aux activités. Elles sont aussi "les grandes perdantes" en terme de réinsertion, estime Gabi Mouesca.

Avant l'ouverture de la ferme Emmaüs Baudonne à l'automne, les placements à l'extérieur dits "hébergés", des mesures d'aménagement de peine prononcées par un juge, étaient rares, voire inexistants. Pourtant "de nombreuses études montrent qu'une sortie de détention organisée est le meilleur rempart contre la récidive", pointe Gabi Mouesca.

Sa ferme comptera à terme douze places, pour des placements de quatre mois à deux ans. La structure, qui accueille actuellement des femmes condamnées à des peines de deux à quatre ans, devrait être ouverte plus tard aux plus longues peines.

- Un pied dehors -

A l'arrivée des détenues, "la confiance est le premier élément qui est mis sur la table", insiste le directeur.

Ce lieu à l'air libre, sans hauts murs ni barbelés, ce "n'est pas le Club Med", prévient-il encore.

Les femmes, "aux champs par tous les temps", "travaillent dur": elles ont le statut d'ouvrières agricoles, rémunérées au Smic pour 26 heures hebdomadaires.

Le repas du midi est préparé à tour de rôle et partagé avec les salariés de la ferme et les bénévoles. Les après-midis sont consacrés au "retour à la société": démarches administratives, santé, aide au budget, formation, emploi...

"On travaille sur les stigmates de l'incarcération, sur le rapport au corps, l'estime de soi. C'est un accompagnement renforcé pour qu'elles puissent acquérir de l'autonomie", explique Maude Candolini, travailleuse sociale à la ferme.

Chargée du "recrutement", elle s'est rendue dans les 56 établissements pénitentiaires accueillant des femmes pour présenter le projet.

Baby Giial a postulé "le jour même". Cette Guyanaise de 30 ans a signé son "bon de sortie" fin novembre, après environ 20 mois d'incarcération, à la maison d'arrêt francilienne de Fresnes puis au centre pénitentiaire pour femmes de Rennes. A la ferme, elle "recommence à vivre": "On travaille, on a des règles à respecter, c'est une chance d'être ici", vante-t-elle à la pause café.

Arrivée juste après Noël après dix-huit mois de détention, Céline, 43 ans, a "eu l'impression d'avoir un pied dehors, de reprendre (son) souffle et de (se) ressentir vivante". "La prison vous brise et elle a fait de moi un spectre animé de colère. (...) Pendant douze mois, j'ai demandé à travailler, mais on ne nous voit pas, on ne nous entend pas", relate-t-elle avec émotion, attablée dans la cour.

"Tu arrives ici et on te met à l'aise. Ca te fait ressentir que tu existes encore et que tu peux avoir une deuxième chance", renchérit Aïcha, détenue transsexuelle, qui a passé les 17 mois de son incarcération à l'isolement total. Depuis la fenêtre de sa grande chambre avec salle de bain, elle montre le paysage verdoyant de Tarnos, l'absence de barreaux: "c'est comme si je sentais un peu déjà la liberté".

Il reste encore à Aïcha "presque un an à faire" dans la structure. Baby Giial et Céline seront libérées à l'été, avant de voir les premiers légumes bio sortir de terre.

L'objectif n'était de toute façon pas d'en "faire des maraîchères", sourit Gabi Mouesca. "Notre challenge est de les remettre debout et en marche".

Si elle "tâtonne encore", Céline commence à voir "la lumière au bout du tunnel".

asl/pga/caz

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MAR 26

Les femmes détenues, une minorité invisible ? #

3/26/2021, 8:30 AM
Paris, FRA

Largement minoritaires en prison où elles ne représentent que 3,3% des quelque 63.000 détenus, les femmes sont souvent isolées et souffrent d'une "invisibilisation" dans un univers carcéral pensé pour les hommes et où la mixité reste l'exception.

Au 1er février, 2.119 femmes étaient incarcérées en France contre 61.683 hommes. La proportion de détenues se stabilise depuis plusieurs années autour de 3,5% et n'a jamais dépassé en quarante ans les 4,5% selon les données statistiques du ministère de la Justice.

"On pourrait s'imaginer que, puisqu'elles sont moins nombreuses, cela va mieux pour elles, mais c'est tout le contraire", pointe Dominique Simonnot, à la tête du contrôle général des lieux de privation de liberté (CGLPL).

Cette autorité indépendante avait, il y a cinq ans, rendu un avis très critique sur les conditions de détention des femmes. Elles "ne bénéficient pas des mêmes droits que les hommes privés de liberté", écrivait l'ex-contrôleure Adeline Hazan, évoquant une "forme de double peine".

Première des discriminations, le difficile maintien des liens familiaux.

"Souvent les femmes délinquantes ont été en rupture familiale très tôt, elles sont déjà plus isolées de leurs familles", souligne la sociologue Corinne Rostaing. Et quand elles "tombent" pour une infraction, elles sont fréquemment délaissées par leurs compagnons, à la différence des "mères, soeurs et femmes" qui continuent de rendre visite aux détenus hommes.

La répartition géographique des centres de détention pour femmes peut aussi éloigner: ils sont majoritairement situés dans la moitié nord de la France.

Et cet isolement est en plus renforcé par la configuration même des établissements pénitentiaires: hormis deux - sur 56 - qui leur sont entièrement dédiés, à Rennes et Versailles, les femmes restent "enclavées" dans des petits quartiers spécifiques au sein de prisons pour hommes, et qui parfois ne comptent qu'une poignée de places.

Elles ne sont parfois que trois, quatre ou cinq dans une prison, "et c'est toujours au bout d'immenses couloirs, dans un coin, en marge", affirme Corinne Rostaing.

Leur faible nombre n'est pas synonyme de meilleures conditions de détention: au 1er février, quatorze quartiers femmes étaient en état de surpopulation, celle-ci atteignant notamment 168,2% à Bordeaux-Gradignan ou 136,7% à Orléans-Saran.

- "Pas de bruit" -

Femmes et hommes détenus n'ont pas toujours été strictement séparés. Ce n'est qu'à partir de 1830 que la non-mixité s'est progressivement généralisée en prison, et où elle s'est maintenue, contrairement à l'école et à l'hôpital, relève Corinne Rostaing.

Parce qu'elles ne peuvent pas croiser d'hommes en détention et qu'elles sont moins nombreuses, elles ont un accès réduit aux soins, aux activités, aux formations ou au travail.

Pour les soins gynécologiques, moins de la moitié des établissements pénitentiaires proposent aux femmes une consultation sur place, selon une enquête de la Direction de l'administration pénitentiaire (DAP) en 2017.

Et il aura fallu attendre octobre 2020 pour que soient fournies des protections périodiques gratuites, un retard "assez symptomatique de comment fonctionne le système", estime François Bès, de l'Observatoire international des prisons (OIP).

Depuis le déploiement du "plan de lutte" contre la précarité menstruelle en détention, 11.886 paquets de protections périodiques ont été distribués, précise le ministère de la Justice.

Pour réduire ces inégalités hommes-femmes, notamment en terme d'insertion socio-économique, la loi pénitentiaire de 2009 a introduit la possibilité d'activités mixtes en prison. Mais plus de dix ans après, cela reste "anecdotique", déplore l'OIP.

Elles représentent en effet "4% de l'ensemble des activités" organisées en détention, selon la DAP. La mixité a été introduite pour les "cours dispensés par l'Education nationale", ou lors d'activités de travail ou de formation professionnelle.

Les "contraintes organisationnelles" et les "freins matériels" ont souvent été mis en avant pour expliquer le lent développement de cette mixité. L'administration pénitentiaire a souhaité en "définir objectivement" les avantages, à travers un groupe de travail. Ses travaux sont toujours en cours.

"Ce qui manque aux femmes" finalement, dit la sociologue Corinne Rostaing, c'est qu'"elles ne font pas peur" et "pas de bruit". "Et même quand elles font du bruit, on ne les entend pas".

asl/mdh/pga/caz

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MAR 26

Pédocriminalité dans l'Eglise: vote des évêques sur plusieurs "résolutions" #

3/26/2021, 3:00 AM
Paris, FRA

"Responsabilité", versement d'une "contribution financière" et écoute promise aux victimes: les évêques catholiques doivent se prononcer vendredi sur plusieurs "résolutions" en matière de lutte contre la pédocriminalité dans l'Eglise.

Leur vote vient clore les travaux, entamés mardi, des quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) réunis en assemblée plénière, pour partie à Lourdes et pour partie en visioconférence.

Parmi les 8 pages de résolutions proposées figure un texte sur la "responsabilité", a affirmé jeudi à l'AFP l'évêque de Strasbourg Luc Ravel.

Utilisant les termes de "violences" et "agressions sexuelles" commises sur des "enfants" et des "jeunes", il affirmera, selon lui, la volonté de l'Eglise d'"assumer sa responsabilité, en demandant pardon pour (les) crimes et (les) défaillances qui ont pu les accompagner".

En février, les prélats avaient collectivement examiné, sous divers angles, la notion complexe de "responsabilité" mais sans prendre de décision. La question de responsabilité collective à l'égard du passé, notamment, ne fait pas consensus chez les évêques, certains préférant plutôt parler d'assumer une responsabilité au présent et à l'avenir.

En 2016, lors d'une messe à Lourdes, les évêques français avaient demandé pardon pour le "trop long silence coupable" de l'Eglise face aux agressions sexuelles commises par des prêtres, estimant qu'en voulant "sauvegarder l'image de respectabilité de l'Eglise" ils avaient "failli à [leur] mission".

Vendredi, les prélats doivent aussi prendre des résolutions sur des chantiers menés depuis deux ans et demi par quatre groupes de travail associant évêques et victimes: "la dimension financière" permettant de reconnaître la souffrance des victimes, le volet "mémoriel" (éventuels lieux de mémoire, monuments), l'accompagnement des auteurs d'agressions et la prévention.

Sur le premier volet, une résolution soumise aux évêques leur proposera "le versement d'une contribution financière" destinée à la "reconstruction d'une victime", notamment pour financer ses soins, souligne Mgr Ravel, qui précise que ce ne sera "pas une indemnisation du passé".

Le montant de cette contribution n'est pas précisé.

- Agenda critiqué -

Autres propositions de vote: la mise en place d'une "équipe nationale d'écoutants" pour les victimes, la création d'un tribunal pénal canonique sur le plan national et des mesures "mémorielles".

Pour qu'une de ces résolutions soit adoptée, elle doit être votée à la majorité des deux tiers des évêques.

Les résultats seront connus en fin de matinée. Le président de la CEF Eric de Moulins-Beaufort doit prendre la parole à 10h45.

Ces mesures, si elles sont adoptées, interviennent à six mois des conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase) présidée par Jean-Marc Sauvé. Chargée de faire la lumière sur ces faits depuis les années 1950, elle a été mise sur pied à la demande de l'épiscopat et des instituts religieux.

Ce calendrier est critiqué par une partie des victimes, par des associations de fidèles laïcs et certains évêques qui, à quelques mois près, réclament avant toute décision, notamment sur le plan financier, la publication des préconisations de cette commission.

"Les évêques veulent avancer", se défend-on à la CEF. "Le rapport de la Ciase évaluera les mesures prises, y compris celles de cette session de mars, et s'il y a des critiques constructives faites sur ces mesures, ces dernières seront éventuellement ajustées" lors de la prochaine assemblée plénière en novembre.

L'épiscopat avait déjà gelé une décision prise en 2019 - le versement d'une somme forfaitaire identique pour toutes les victimes - le dispositif ayant été mal perçu à la fois par des victimes et des fidèles.

Hasard de calendrier, l'association de victimes La Parole Libérée, à l'origine des affaires Preynat et Barbarin et qui a largement oeuvré depuis sa création en 2015 à la libération de la parole des personnes agressées sexuellement dans l'Eglise, doit mettre fin vendredi à ses activités.

La Ciase a récemment estimé à "au moins 10.000" le nombre de victimes depuis soixante-dix ans. Les questions de responsabilité et de réparations feront partie de son rapport.

kp/pa/uh

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MAR 26

A Paris, la place de la République redevient un camp pour éxilés #

3/26/2021, 12:11 AM

Les tentes ont ressurgi jeudi soir sur la place de la République, en plein coeur de Paris, à l'initiative de plusieurs associations venues en soutien aux personnes exilées, près de quatre mois après une opération similaire qui s'était achevée par une intervention musclée de la police.

"On revient place de la République parce que c'est un lieu symbolique et aussi parce que depuis la dernière action, rien n'a vraiment changé, il y a toujours autant de gens dans la rue", a expliqué à l'AFP Kerill Theurillat, responsable parisien d'Utopia56, une des associations à l'initiative de ce nouveau campement.

Sur la place, ils sont environ 350, principalement originaires d'Afghanistan et d'Afrique subsaharienne, à dresser les tentes dans une ambiance détendue, juste avant le début du couvre-feu.

Contrairement aux violences qui avaient émaillé le démantèlement du précédent campement le 23 novembre dernier, choquant jusqu'au ministre de l'Intérieur, la police est restée à l'écart.

Et, juste après minuit, les autorités ont commencé une opération de mise à l'abri, en faisant monter les familles dans de premiers bus, pour les emmener vers une structure d'hébergement d'urgence, a constaté l'AFP.

Tresses rouges, vêtue d'un blouson en similicuir, Sandrine, une Ivoirienne de 33 ans, est arrivée en France il y a un an pour des raisons de santé et dans l'espoir d'"avoir une vie meilleure".

"Je suis à la rue, j'ai squatté à droite à gauche mais ces derniers temps, je suis dehors et j'ai failli me faire violer deux fois. Ce sont des expériences traumatisantes... J'essaye de m'intégrer mais en étant une femme, seule, dehors, c'est risqué et difficile", regrette-t-elle.

"Je dors parfois dans la rue ou alors je sous-loue un lit 250 euros. On est venus en France pour une vie meilleure mais on est à la rue", témoigne à son tour Safai, un Afghan de 24 ans qui a obtenu le statut de réfugié il y a deux semaines. "Sans toit, sans sommeil, ma vie est bloquée".

L'action a été lancée à l'occasion de la "Nuit de la solidarité", une opération de recensement des sans-abri dont les associations ont profité pour "demander leur hébergement immédiat, stable et décent", selon leur déclaration commune.

- "Essentiellement des familles" -

Ces exilés à la rue se tournent "chaque soir" vers les associations "en quête d'une tente ou d'un hébergement, tandis que de nombreux citoyens leur ouvrent chaque soir leur porte", ont-elles déploré. "Ce n'est pourtant pas aux associations ni aux habitants de mettre en place des hébergements pour faire face à l'aggravation de la crise du logement, c'est à l'Etat".

En marge du lancement de la "Nuit de la solidarité", la maire de Paris Anne Hidalgo a rendu hommage aux associations, qu'elle a décrites comme des "lanceurs d'alerte" présents "aux côtés des publics les plus démunis".

"C'est la nuit de la solidarité mais ça ne suffit pas de compter les sans-abri, il faut leur proposer un hébergement aussi", insiste M. Theurillat, qui rappelle que les exilés présents sur la place "sont essentiellement des familles", réclamant de la préfecture de police de Paris qu'elle fasse "preuve de discernement".

Le directeur de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (OFII), Didier Leschi, reconnaît auprès de l'AFP "une grande difficulté sur le logement" en Ile-de-France, estimant que "la question des campements ne passe pas uniquement par l'orientation vers l'hébergement des demandeurs d'asile mais aussi par l'accès aux logements des réfugiés".

Dans un communiqué, les préfectures de police et d'Ile-de-France ont "condamné" l'opération, qu'elles jugent "irresponsable", faisant "courir des risques évidents" en pleine crise sanitaire et "incompréhensible" alors que, selon elles, la préfecture de région "dispose des places d'hébergement nécessaires".

Le 23 novembre dernier, l'évacuation et les violences survenues en marge du démantèlement (usage de gaz lacrymogène, de grenades de désencerclement ou journaliste molesté) avaient suscité une vive émotion.

Le soir-même, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait évoqué des "images choquantes" et demandé un "rapport circonstancié" au préfet de police de Paris. L'IGPN, la "police des polices", et le parquet de Paris avaient dans la foulée ouvert une enquête.

Cette fois, se félicitent les associations, l'opération va se conclure par une mise à l'abri. Sans violences.

sha/els/uh

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