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Veolia menace de poursuites les administrateurs de Suez si des actifs stratégiques sont cédés #

3/7/2021, 8:19 PM
Paris, FRA

Veolia a prévenu dimanche qu'il engagerait des poursuites en justice contre les administrateurs de Suez qui autoriseraient la cession d'actifs stratégiques du groupe, réagissant à des informations évoquant des négociations en ce sens.

"Veolia annonce étudier toutes les voies de droit pour bloquer ces cessions et, si elles devaient avoir lieu, engager la responsabilité individuelle de ceux qui les auraient autorisées", a indiqué dans une déclaration à l'AFP le groupe, engagé dans une OPA sur son rival.

"Suez ne commente pas les rumeurs, qu'elles soient orchestrées ou non", a déclaré de son côté ce dernier, alors que des informations circulent dans la presse financière sur le sort de ses actifs dans les déchets en Australie et en Grande-Bretagne.

"Le seul projet de démantèlement de Suez dont nous avons connaissance est celui de Veolia", ajoute-t-on chez Suez.

Le groupe Cleanaway Waste Management a confirmé dans un communiqué "son intérêt pour une acquisition potentielle" des actifs australiens de Suez: "il n'y a aucune certitude que des discussions avec Suez aboutissent à une transaction", ajoute-t-il cependant.

Des discussions avec le fonds I Squared Capital portent par ailleurs sur les actifs britanniques, selon Mergermarket.

Pour Antoine Frérot, le PDG de Veolia, de telles ventes, représentant 80% de l'activité déchet de Suez hors de France, seraient "un appauvrissement considérable de l'entreprise Suez. Une opération de découpe de l'entreprise, c'est le travail d'un fonds d'investissement, pas d'un industriel. C'est saborder leur propre groupe".

"Un actionnaire comme Veolia considérerait qu'un conseil d'administration qui, pour se maintenir en place, vide l'entreprise de cette manière, c'est inadmissible. Dans ce cas-là, nous n'hésiterons pas à engager la responsabilité individuelle de ceux des administrateurs qui autoriseraient cette liquidation", a-t-il dit à l'AFP, invoquant la défense de l'intérêt social et des parties prenantes du groupe.

Sur un ton plus conciliant, Veolia a aussi indiqué qu'il annoncerait cette semaine une proposition de nature à sortir "par le haut" du conflit avec Suez.

"Nous réfléchissons à une solution qui permettrait de satisfaire un certain nombre de parties prenantes", a juste dit M. Frérot.

Les deux frères ennemis de l'eau et des déchets sont engagés dans une guerre par tous les moyens depuis que Veolia a racheté 29,9% de Suez à Engie en octobre. Veolia a depuis lancé une OPA sur le reste des actions pour créer un géant français des services à l'environnement.

Suez, qui refuse de se laisser avaler, plaide pour le maintien de deux groupes et pour son propre modèle de développement.

L'entreprise a engagé depuis 2019 un plan de cessions et acquisitions d'actifs pour se concentrer sur certaines activités à forte valeur ajoutée: son directeur général Bertrand Camus a récemment annoncé une 2e salve de cessions, sans préciser lesquelles, au grand dam de Veolia.

Antoine Frérot estime que ces ventes visent d'abord à "pouvoir verser des dividendes exceptionnels" aux actionnaires de Suez.

Alors que les deux parties ne semblent plus pouvoir se parler, ce sont peut-être les actionnaires de Suez qui devront in fine trancher lors de l'assemblée générale attendue d'ici à la fin du mois de juin.

cho/ak/or

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Suez

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MAR 7

Veolia menace de poursuites les administrateurs de Suez si des actifs stratégiques sont cédés #

3/7/2021, 7:20 PM
Paris, FRA

Veolia a prévenu dimanche qu'il engagerait des poursuites en justice contre les administrateurs de Suez qui autoriseraient la cession d'actifs stratégiques du groupe, réagissant à des informations évoquant des négociations en ce sens.

"Veolia annonce étudier toutes les voies de droit pour bloquer ces cessions et, si elles devaient avoir lieu, engager la responsabilité individuelle de ceux qui les auraient autorisées", a indiqué dans une déclaration à l'AFP le groupe, engagé dans une OPA sur son rival.

"Suez ne commente pas les rumeurs", a déclaré de son côté ce dernier, alors que des informations circulent dans la presse financière sur le sort de ses actifs dans les déchets en Australie et en Grande-Bretagne.

En Australie, le groupe Cleanaway Waste Management a confirmé dans un communiqué "son intérêt pour une acquisition potentielle": "il n'y a aucune certitude que des discussions avec Suez aboutissent à une transaction", ajoute-t-il.

Des discussions avec le fonds I Squared Capital portent par ailleurs sur les actifs britanniques, selon Mergermarket.

Pour Antoine Frérot, le PDG de Veolia, de telles ventes seraient "un appauvrissement considérable de l'entreprise Suez. Une opération de découpe de l'entreprise, c'est le travail d'un fonds d'investissement, pas d'un industriel. C'est saborder leur propre groupe".

"Un actionnaire comme Veolia considérerait qu'un conseil d'administration qui, pour se maintenir en place, vide l'entreprise de cette manière, c'est inadmissible. Dans ce cas-là, nous n'hésiterons pas à engager la responsabilité individuelle de ceux des administrateurs qui autoriseraient cette liquidation", a dit le PDG à l'AFP, invoquant la défense de l'intérêt des parties prenantes du groupe.

Sur un ton plus conciliant, Veolia a aussi indiqué qu'il annoncerait cette semaine une proposition de nature à sortir "par le haut" du conflit avec Suez.

cho/ak/or

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MAR 5

Séduites par le zéro déchet, les Françaises se mettent aux culottes menstruelles #

3/5/2021, 6:00 AM

"Le déclic pour moi a été la question des déchets", raconte Nathalie, 46 ans, qui a aussi équipé de culottes menstruelles ses filles adolescentes. Très récent en France, ce marché est déjà envahi de produits de piètre qualité.

C'est seulement en 2018 - soit plusieurs années après ses débuts aux Etats-Unis - qu'est arrivé en France ce sous-vêtement conçu pour absorber le sang des règles tout au long d'une journée, lavable en machine et coûtant une trentaine d'euros en moyenne.

Cette année-là, lorsque les fondatrices de la marque Réjeanne lancent en France une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule, elles vendent "800 culottes en 24 heures, et 7.500 en 49 jours!", racontent à l'AFP Alexandra Rychner et Wye-Peygn Morter, toutes deux d'anciennes avocates.

"On a compris qu'on avait vu juste. Des poubelles qui débordent de protections tous les mois, ce n'était plus possible. Et il y a aussi le fait que depuis qu'on a nos règles, on nous donne des produits jetables dont on ne connaît pas la composition", mettent-elles en avant.

En 2018 puis en 2020, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait demandé aux fabricants de serviettes et tampons hygiéniques d'"améliorer la qualité de leurs produits afin d'éliminer ou de réduire au maximum la présence de substances chimiques" comme les pesticides, même si leur concentration est inférieure aux seuils sanitaires.

Pour la culotte de règles Réjeanne - produite à plus de 150.000 exemplaires -, l'assemblage ultra-absorbant "de quelques millimètres seulement, sans ajout de produits toxiques ou inutiles", a été élaboré avec des experts en tissu et est protégé par un brevet.

"Tout est fabriqué en France, nous travaillons avec les anciennes couturières des marques de lingerie Lejaby et Chantelle, car l'idée était de faire une culotte technique mais aussi esthétique", indiquent les deux dirigeantes qui se fournissent en fil de coton "Gots", une certification biologique particulièrement exigeante.

"Nos certifications sont celles exigées pour les peaux des bébés", renchérit Capucine Mercier, à la tête de Plim.

Cette autre marque pionnière "connaît une croissance forte de 25% par an. On travaille avec 5 ateliers et on est en train de doubler ce nombre car on ouvre des marchés nouveaux", indique sa fondatrice.

Le marché mondial des culottes menstruelles, majoritairement vendues en ligne, devrait croître de 15,8% par an d'ici à 2030, selon une étude du cabinet britannique Future Market Insights publiée en janvier.

"Le déclic pour moi a été la question des déchets, mais c'est aussi très agréable à porter. Même si c'est un investissement au départ, ça en vaut largement la peine", raconte Nathalie, la maman de deux filles de 11 et 14 ans. "Je préfère qu'elles mettent ça plutôt que des tampons, elles sont aussi plus à l'aise pour faire du sport", met-elle en avant.

En France, avec la moitié des femmes en âge d'avoir leurs règles, le marché potentiel est énorme.

Sans oublier les économies réalisées par rapport au coût des protections jetables: aucune donnée n'est disponible pour l'Hexagone, mais une enquête menée en Grande-Bretagne en 2015 l'avait évalué à plus de 20.000 euros dans la vie d'une femme (en incluant anti-douleurs et sous-vêtements tachés à racheter).

"Aujourd'hui, la concurrence est forte en raison de la demande. Et il y a aussi des arnaques, des culottes qui n'absorbent pas ou vendues 20 euros les cinq. Mais il va y avoir un écrémage", estime la patronne de Plim, alors que les produits de plus d'une cinquantaine de marques sont actuellement disponibles à l'achat sur internet depuis la France.

"Beaucoup de monde joue sur la vague de la culotte menstruelle, et il y a des pratiques discutables voire illégales", confirme Wye-Peygn Morter pour Réjeanne, en citant des publicités trompeuses, et du faux "Made in France".

"Comme pour tout marché prospère, les déceptions fleurissent", prévenait il y a un an le magazine 60 Millions de consommateurs, se basant sur des retours critiques d'utilisatrices, et rappelant les précautions d'usage pour "repérer les plateformes douteuses".

kd/ico/sp

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