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Irak: un Américain meurt lors d'une attaque deux jours avant l'arrivée du pape #

3/3/2021, 10:03 PM
Bagdad, IRQ

Dix roquettes ont touché mercredi une base abritant des soldats américains en Irak, provoquant la mort d'un sous-traitant civil américain, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

Cette nouvelle attaque, précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

"Je me rendrai en Irak", a malgré tout déclaré le pape, expliquant vouloir "rencontrer un peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Eglise martyre".

Les Etats-Unis, qui déploient quelque 2.500 soldats en Irak dans le cadre de la lutte antijihadistes, se sont abstenus d'accuser directement une des factions armées irakiennes pro-Iran pour ces attaques.

"Nous sommes en train d'identifier qui est responsable et nous prendrons des décisions en fonction de cela", s'est contenté de déclarer le président Joe Biden, interrogé sur une possible réponse américaine.

Les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis, des ennemis jurés, pourraient constituer un obstacle au déroulé du programme papal.

De même que la pandémie au moment où l'Irak a enregistré mercredi plus de 5.100 contaminations au Covid-19, un record, en dépit des restrictions sanitaires.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne d'Aïn al-Assad (ouest), plusieurs sont tombées à l'intérieur de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, selon des sources de sécurité irakienne et occidentale.

Un sous-traitant civil est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont-elles ajouté. Le Pentagone a indiqué que la victime était de nationalité américaine.

Les roquettes ont été tirées depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où il est facile d'installer des rampes de lancement, parfois à bord de véhicules, tirer des projectiles et rapidement fuir, a précisé la source irakienne.

- "Made in Iran" -

Sans accuser personne, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a prévenu sur Twitter que personne ne pouvait "se prétendre au-dessus de l'Etat".

"Celui qui se croit en mesure d'imposer son agenda à l'Irak et à l'avenir de ses citoyens se berce d'illusions", a-t-il ajouté.

Le commandement militaire irakien a rapporté que les roquettes utilisées étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne, plus performantes que celles utilisées jusque récemment.

Selon un récent rapport iranien, les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, ont développé les missiles "Arash" d'une portée de 22 km et avec une tête explosive de 19 kg.

En Irak, l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat, composée principalement de factions armées et financées par Téhéran.

L'Irak a connu un calme vers la fin 2020 à la faveur d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer tous leurs soldats et diplomates du pays.

Mais ces dernières semaines, les attaques ont repris: des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16. Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil (nord), où deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger.

- Visite papale confinée -

Le contre-terrorisme kurde irakien a nommément accusé mercredi des membres du Hachd al-Chaabi d'avoir participé à l'attaque contre la base à Erbil, publiant des "aveux" d'un homme présenté comme l'un des quatre auteurs des tirs.

En réponse à cette attaque, les Etats-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens pro-Iran en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 22 miliciens irakiens ont péri. Selon le Pentagone, la frappe n'a fait qu'un mort.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a reconnu que la frappe de la semaine dernière n'avait pas eu l'effet dissuasif escompté.

"Mais personne ne veut d'une escalade", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas dans notre intérêt, ce n'est pas dans l'intérêt du peuple irakien".

En janvier 2020, une telle spirale a failli dégénérer en conflit ouvert en Irak, après qu'un drone américain a tué le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil, où il doit célébrer une messe dans un stade. Il doit aussi passer par Mossoul, ex-bastion de l'EI dans le nord où sont déployées des factions du Hachd al-Chaabi.

Le souverain pontife sera privé des bains de foule qu'il affectionne car de vendredi à lundi le pays sera en confinement total.

ak-mjg/sbh/tp/sl/fjb

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MAR 3

Irak: un Américain meurt lors d'une attaque deux jours avant l'arrivée du pape #

3/3/2021, 4:59 PM
Bagdad, IRQ

Dix roquettes ont touché mercredi une base abritant des soldats américains en Irak, provoquant la mort d'un sous-traitant civil américain, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

Cette nouvelle attaque, précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

"Je me rendrai en Irak", a malgré tout déclaré le pape après une audience, soulignant qu'il souhaitait "rencontrer un peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Eglise martyre".

Les Etats-Unis, qui déploient quelque 2.500 soldats en Irak dans le cadre de la lutte antijihadistes, accusent régulièrement les factions armées irakiennes pro-Iran pour ces attaques. Celle de mercredi n'a pas été revendiquée.

Les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis, des ennemis jurés, pourraient constituer un obstacle au déroulé du programme papal.

De même que la pandémie au moment où l'Irak a enregistré mercredi plus de 5.100 contaminations au Covid-19, un record, en dépit des restrictions sanitaires.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne d'Aïn al-Assad (ouest), plusieurs sont tombées à l'intérieur de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, selon des sources de sécurité irakienne et occidentale.

Un sous-traitant civil est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont-elles ajouté. Le Pentagone a indiqué que la victime était de nationalité américaine.

Les roquettes ont été tirées depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où il est facile d'installer des rampes de lancement, parfois à bord de véhicules, tirer des projectiles et rapidement fuir, a précisé la source irakienne.

- "Made in Iran" -

Sans accuser personne, le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a prévenu sur Twitter que personne ne pouvait "se prétendre au-dessus de l'Etat".

"Celui qui se croit en mesure d'imposer son agenda à l'Irak et à l'avenir de ses citoyens se berce d'illusions", a-t-il ajouté.

Le commandement militaire irakien a rapporté que les roquettes utilisées étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne, plus performantes que celles utilisées jusque récemment.

Selon un récent rapport iranien, les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, ont développé les missiles "Arash" d'une portée de 22 km et avec une tête explosive de 19 kg.

En Irak, l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat, composée principalement de factions armées et financées par Téhéran.

L'Irak a connu un calme vers la fin 2020 à la faveur d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer tous leurs soldats et diplomates du pays.

Mais ces dernières semaines, les attaques ont repris: des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16. Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil (nord), où deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger.

- Visite papale confinée -

Le contre-terrorisme kurde irakien a nommément accusé mercredi des membres du Hachd al-Chaabi d'avoir participé à l'attaque contre la base à Erbil, publiant des "aveux" d'un homme présenté comme l'un des quatre auteurs des tirs.

En réponse à cette attaque, les Etats-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens pro-Iran en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 22 miliciens irakiens ont péri.

Washington menace régulièrement l'Iran du pire, notamment lorsqu'un de ses ressortissants est tué. En janvier 2020, une telle spirale a failli dégénérer en conflit ouvert en Irak, après qu'un drone américain a tué le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil, où il doit célébrer une messe dans un stade rempli de fidèles. Il n'a aucune étape prévue dans l'ouest désertique, mais passera par Mossoul, ex-bastion de l'EI dans le Nord où sont désormais déployées des factions du Hachd al-Chaabi.

Le souverain pontife sera privé des bains de foule qu'il affectionne car de vendredi à lundi le pays sera en confinement total.

ak-mjg/sbh/tp

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MAR 3

Irak: un mort dans une attaque antiaméricaine deux jours avant l'arrivée du pape #

3/3/2021, 2:28 PM
Bagdad, IRQ

Au moins dix roquettes se sont abattues mercredi sur une base abritant des soldats américains dans l'ouest de l'Irak, provoquant la mort d'un sous-traitant civil, deux jours avant une visite historique du pape François.

Cette nouvelle attaque, précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

"Je me rendrai en Irak", a malgré tout déclaré le pape après une audience, soulignant qu'il souhaitait "rencontrer un peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Eglise martyre".

L'Irak a enregistré mercredi plus de 5.100 contaminations au Covid-19, un record, en dépit des restrictions sanitaires prises pour endiguer une deuxième vague.

De plus, les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, l'Iran et les Etats-Unis, pourraient constituer un obstacle au déroulé du programme papal.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne d'Aïn al-Assad, plusieurs se sont abattues à l'intérieur de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, ont précisé des sources de sécurité irakienne et occidentale.

Un sous-traitant civil dont la nationalité n'a pas été précisée est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont-elles ajouté.

La source de sécurité irakienne a précisé que les projectiles avaient été tirés depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où des hommes armés peuvent facilement installer des rampes de lancement --parfois à bord de véhicules--, tirer des projectiles et rapidement repartir.

- Roquettes "made in Iran" -

Washington pointe régulièrement du doigt les factions armées pro-Iran pour ces attaques mais celle-ci n'a pas été revendiquée. Sans accuser personne, le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a prévenu sur Twitter que personne ne pouvait "se prétendre au-dessus de l'Etat".

"Celui qui se croit en mesure d'imposer son agenda à l'Irak et au futur de ses habitants se berce d'illusions", a-t-il ajouté.

Le commandement militaire irakien a rapporté que les roquettes utilisées étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne, plus puissantes que celles utilisées jusque récemment.

Selon un récent rapport iranien, les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, ont développé les missiles "Arash" de haute précision, d'une portée de 22 km et avec une tête explosive de 19 kg.

Ennemis jurés, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak.

Washington, à la tête de la coalition combattant le groupe Etat islamique (EI), y déploie quelque 2.500 militaires et l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat irakien, composée principalement de factions armées et financées par Téhéran.

- Visite papale confinée -

L'Irak a connu un calme relatif avec l'annonce à l'automne d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer tous leurs soldats et diplomates du pays.

Mais ces dernières semaines, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad et d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.

Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil (nord). Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant pour la coalition.

En réponse, les Etats-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens combattant pour le compte de l'Iran en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 22 miliciens irakiens ont péri.

Washington menace régulièrement l'Iran du pire, notamment lorsqu'un de ses ressortissants est tué. Début 2020, une telle spirale avait failli dégénérer en conflit ouvert en Irak, après qu'un drone américain a pulvérisé la voiture du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil, où il doit célébrer une messe dans un stade rempli de fidèles. Il n'a aucune étape prévue dans l'ouest désertique, mais passera par Mossoul, ancien bastion des jihadistes dans le nord où sont désormais déployées de nombreuses factions, notamment du Hachd al-Chaabi.

Le souverain pontife sera privé des bains de foule qu'il affectionne car de vendredi à lundi le pays sera en confinement total.

ak-mjg/sbh/mdz

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MAR 3

Irak: dix roquettes sur une base abritant des Américains deux jours avant la visite du pape #

3/3/2021, 10:00 AM
Bagdad, IRQ

Au moins dix roquettes se sont abattues tôt mercredi sur une base abritant des soldats américains dans l'ouest de l'Irak, tuant un sous-traitant civil, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

Cette nouvelle attaque, déjà précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

"Je me rendrai en Irak pour un pèlerinage", a malgré tout déclaré le pape après sa traditionnelle audience du mercredi, en soulignant qu'il souhaitait "rencontrer un peuple qui a tant souffert, rencontrer cette Eglise martyre".

En plus des restrictions sanitaires prises pour tenter d'endiguer une deuxième vague inquiétante de Covid-19 dans le pays, les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, l'Iran et les Etats-Unis, sont un obstacle supplémentaire au bon déroulé du programme papal.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, plusieurs se sont abattues à l'intérieur même de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, ont précisé des sources de sécurité irakienne et occidentale.

Un sous-traitant civil dont la nationalité n'était pas connue dans l'immédiat est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont précisé ces sources.

"Les forces de sécurité irakiennes mènent l'enquête", a de son côté ajouté sur Twitter le colonel Wayne Marotto, porte-parole américain de la coalition, alors que Washington pointe régulièrement du doigt les factions armées pro-Iran pour ces attaques, qui se sont multipliées ces dernières semaines.

La source de sécurité irakienne a précisé que les projectiles avaient été tirés depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où des hommes armés peuvent facilement installer des rampes de lancement --parfois à bord de pick-up ou de véhicules--, tirer des projectiles et rapidement repartir.

- Roquettes "made in Iran" -

Le commandement militaire irakien a rapporté que les roquettes étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne et plus imposantes que les roquettes utilisées jusque récemment.

Ennemis jurés, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak. Les Etats-Unis, à la tête de la coalition combattant le groupe Etat islamique (EI), y déploient quelque 2.500 militaires et l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat irakien composée principalement de factions armées financées et armées par Téhéran.

Si l'Irak a connu un calme relatif à l'automne avec l'annonce d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer purement et simplement tous leurs soldats et diplomates du pays, une nouvelle escalade a récemment débuté.

En février, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, puis d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.

Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, longtemps vu comme un havre de paix dans un Moyen-Orient déchiré par les guerres. Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.

- Visite papale confinée -

En réponse, les Etats-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens combattant pour le compte de l'Iran en Syrie.

Le ministère américain de la Défense a annoncé avoir tué l'un d'eux et blessé deux autres. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 22 combattants de milices irakiennes ont péri dans ce raid.

Washington menace régulièrement l'Iran du pire, notamment lorsqu'un de ses ressortissants est tué. Début 2020, une telle spirale avait failli dégénérer en conflit ouvert sur le sol irakien, lorsque le président américain d'alors, Donald Trump, avait pulvérisé avec un drone la voiture du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil où il doit célébrer une messe dans un stade qui sera rempli de fidèles. Il n'a aucune étape prévue dans l'ouest désertique du pays, mais passera par Mossoul, ancien bastion des jihadistes dans le nord où sont désormais déployées de nombreuses factions, notamment du Hachd al-Chaabi.

Du fait de la stabilité sécuritaire précaire et de la pandémie de Covid-19, le souverain pontife argentin sera privé des bains de foule qu'il affectionne.

En outre, pour parer au pire, un confinement national sera décrété durant toute la visite papale, de vendredi à lundi.

ak-sbh/hj

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MAR 3

Dix roquettes sur une base abritant des Américains en Irak deux jours avant la visite du pape #

3/3/2021, 9:10 AM
Bagdad, IRQ

Au moins dix roquettes se sont abattues tôt mercredi sur une base abritant des soldats américains dans l'ouest de l'Irak, tuant un sous-traitant civil, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

Cette nouvelle attaque, déjà précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

En plus des restrictions sanitaires prises pour tenter d'endiguer une deuxième vague inquiétante de Covid-19 dans le pays, les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, l'Iran et les Etats-Unis, sont un obstacle supplémentaire au bon déroulé du programme papal.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, plusieurs se sont abattues à l'intérieur même de la section où sont stationnés des soldats et des drones américains de la coalition internationale antijihadistes, ont précisé des sources de sécurité irakienne et occidentale.

Un sous-traitant civil dont la nationalité n'était pas connue dans l'immédiat est décédé d'une crise cardiaque à cause de cette attaque, ont précisé ces sources.

"Les forces de sécurité irakiennes mènent l'enquête", a de son côté ajouté sur Twitter le colonel Wayne Marotto, porte-parole américain de la coalition, alors que Washington pointe régulièrement du doigt les factions armées pro-Iran pour ces attaques, qui se sont multipliées ces dernières semaines.

La source de sécurité irakienne a précisé que les projectiles avaient été tirés depuis un village proche d'Aïn al-Assad, une région désertique où des hommes armés peuvent facilement installer des rampes de lancement --parfois à bord de pick-up ou de véhicules--, tirer des projectiles et rapidement repartir.

- Roquettes "made in Iran" -

Le commandement militaire irakien a rapporté que les roquettes étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne et plus imposantes que les roquettes utilisées jusque récemment.

Ennemis jurés, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak. Les Etats-Unis, à la tête de la coalition combattant le groupe Etat islamique (EI), y déploient quelque 2.500 militaires et l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat irakien composée principalement de factions armées financées et armées par Téhéran.

Si l'Irak a connu un calme relatif à l'automne avec l'annonce d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer purement et simplement tous leurs soldats et diplomates du pays, une nouvelle escalade a récemment débuté.

En février, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, puis d'autres ont visé la base aérienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.

Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, longtemps vu comme un havre de paix dans un Moyen-Orient déchiré par les guerres. Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.

- Visite papale confinée -

En réponse, les Etats-Unis ont mené le 26 février un raid contre des miliciens irakiens combattant pour le compte de l'Iran en Syrie.

Le ministère américain de la Défense a annoncé avoir tué l'un d'eux et blessé deux autres. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), au moins 22 combattants de milices irakiennes ont péri dans ce raid.

Washington menace régulièrement l'Iran du pire, notamment lorsqu'un de ses ressortissants est tué. Début 2020, une telle spirale avait failli dégénérer en conflit ouvert sur le sol irakien, lorsque le président américain d'alors, Donald Trump, avait pulvérisé avec un drone la voiture du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, en riposte à la mort d'Américains en Irak.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil où il doit célébrer une messe dans un stade qui sera rempli de fidèles. Il n'a aucune étape prévue dans l'ouest désertique du pays, mais passera par Mossoul, ancien bastion des jihadistes dans le nord où sont désormais déployées de nombreuses factions, notamment du Hachd al-Chaabi.

Du fait de la stabilité sécuritaire précaire et de la pandémie de Covid-19, le souverain pontife argentin sera privé des bains de foule qu'il affectionne.

En outre, pour parer au pire, un confinement national sera décrété durant toute la visite papale, de vendredi à lundi.

ak-sbh/hj

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MAR 3

Irak: un sous-traitant civil mort après les tirs de roquettes (sécurité) #

3/3/2021, 8:50 AM
Bagdad, IRQ

Un civil travaillant pour un sous-traitant à Aïn al-Assad, dans l'ouest de l'Irak, est mort d'une crise cardiaque après le tir de 10 roquettes mercredi sur la base aérienne abritant des soldats irakiens et américains, ont indiqué des sources de sécurité.

Ces sources, irakiennes et étrangères, n'ont pas été en mesure de préciser si la victime de cette attaque qui intervient deux jours avant une visite historique du pape François en Irak était occidentale ou irakienne.

ak-mjg/sbh/bfi

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MAR 3

Dix roquettes sur une base abritant des Américains en Irak deux jours avant la visite du pape #

3/3/2021, 7:47 AM
Bagdad, IRQ

Au moins dix roquettes se sont abattues tôt mercredi sur une base abritant des soldats américains dans l'ouest de l'Irak, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

Cette nouvelle attaque, déjà précédée de plusieurs avec le même mode opératoire ces deux dernières semaines, vient rappeler à quel point la première visite d'un souverain pontife en Irak est un casse-tête logistique.

En plus des restrictions sanitaires prises pour tenter d'endiguer une deuxième vague inquiétante de Covid-19 dans le pays, les tensions entre les deux puissances agissantes en Irak, l'Iran et les Etats-Unis, sont un obstacle supplémentaire au bon déroulé du programme papal.

Sur les dix roquettes tirées sur la base aérienne irakienne d'Aïn al-Assad, plusieurs se sont abattues à l'intérieur même de la section où sont stationnés des soldats américains de la coalition internationale antijihadistes, ont précisé des sources de sécurité irakienne et occidentale.

"Les forces de sécurité irakiennes mènent l'enquête", a précisé sur Twitter le colonel Wayne Marotto, porte-parole américain de la coalition, alors que Washington pointe régulièrement du doigt les factions armées pro-Iran pour ces attaques, qui se sont multipliées ces dernières semaines.

La source de sécurité irakienne a précisé que les projectiles avaient été tirés depuis un village proche d'Aïn al-Assad.

- Roquettes "made in Iran" -

Le commandement militaire irakien a précisé que les dix roquettes tirées étaient de type "Grad". Plus précisément de type "Arash", ont détaillé à l'AFP des sources de sécurité occidentales, de fabrication iranienne et plus imposantes que les roquettes utilisées jusque récemment.

Ennemis jurés, la République islamique d'Iran et les Etats-Unis ont tous deux une présence ou des alliés en Irak. Les Etats-Unis, à la tête de la coalition combattant le groupe Etat islamique (EI), y déploient quelque 2.500 militaires et l'Iran a entre autres le soutien du Hachd al-Chaabi, une puissante coalition de paramilitaires intégrée à l'Etat irakien composée principalement de factions armées financées et armées par l'Iran.

Si l'Irak a connu un calme relatif à l'automne avec l'annonce d'une trêve des pro-Iran face aux menaces des Etats-Unis de retirer purement et simplement tous leurs soldats et diplomates du pays, une escalade a récemment débuté.

En février, des roquettes sont tombées près de l'ambassade américaine à Bagdad, puis d'autres ont visé la base aérienne irakienne de Balad, plus au nord, blessant un employé irakien d'une entreprise américaine chargée de la maintenance de F-16.

Des roquettes ont également touché une base militaire abritant la coalition à l'aéroport d'Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, longtemps vu comme un havre de paix dans un Moyen-Orient déchiré par les guerres. Deux personnes ont péri, dont un entrepreneur civil étranger travaillant avec la coalition.

Le pape François est attendu vendredi à Bagdad et dimanche à Erbil où il doit célébrer une messe dans un stade qui sera rempli de fidèles.

Du fait de la stabilité sécuritaire précaire dans le pays et de la pandémie mondiale de Covid-19, le souverain pontife argentin sera privé des bains de foule qu'il affectionne habituellement.

En outre, pour parer au pire, un confinement national sera décrété durant toute la visite papale, du vendredi 5 au lundi 8 mars.

ak-sbh/hj

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MAR 3

Irak: 10 roquettes visent une base abritant des Américains dans l'Ouest (sécurité) #

3/3/2021, 7:20 AM
Bagdad, IRQ

Au moins dix roquettes se sont abattues tôt mercredi sur une base abritant des soldats américains dans l'ouest de l'Irak, ont indiqué des sources de sécurité irakienne et occidentale, deux jours avant une visite historique du pape François dans le pays.

"Les forces de sécurité irakiennes mènent l'enquête", a précisé sur Twitter le colonel Wayne Marotto, porte-parole américain de la coalition internationale antijihadistes, alors que Washington pointe régulièrement du doigt les factions armées pro-Iran pour ces attaques, qui se sont multipliées ces dernières semaines.

ak-sbh/hj

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MAR 1

Dans les stigmates de la guerre, l'archevêque de Mossoul attend des "mots forts" du pape #

3/1/2021, 7:59 AM
Karamlech, IRQ

Eglises à terre, ruelles envahies par les déchets et stigmates de la guerre: dans les débris de Mossoul, Karamlech et Qaraqoch, où les jihadistes ont voulu effacer toute présence chrétienne, l'archevêque Najeeb Michaeel veut quand même accueillir le pape François "dans la joie".

Les trois années d'occupation du groupe Etat islamique (EI) ont laissé des stigmates: une croix brisée sur la flèche d'une église, un calice ou une icône abîmés exposés dans une vitrine...

Autant de preuves gardées en l'état pour "dépasser le passé", en "pardonnant mais sans oublier", affirme à l'AFP l'archevêque chaldéen catholique de Mossoul et Aqra. Lui-même a sauvé des manuscrits anciens des griffes de l'EI dans ce qui fut leur fief en Irak, dans le nord du pays, en les emmenant au Kurdistan, de nuit, sur des pistes accidentées.

Depuis qu'on lui a annoncé la première visite d'un souverain pontife en Irak, un évènement prévu cette fin de semaine, l'emploi du temps de ce dignitaire au sourire jovial s'est alourdi, raconte-t-il depuis son évêché à Karamlech.

Dans toutes les villes où le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde passera, chorales et scouts répètent depuis des semaines.

Dans toutes les églises, on imagine le jour où l'on pourra s'approcher du successeur de Saint-Pierre.

Des prêtres s'activent à traduire des messes en italien, en latin, en arabe et en araméen car le pape prononcera en Irak sa première messe de rite oriental --avec des rituels, des chants et une langue liturgique différents.

Des commissions de responsables étatiques ou provinciaux ont été formées pour la logistique et le protocole.

Pour l'archevêque Michaeel, la tâche est encore plus sensible car aucune personnalité gouvernementale étrangère ne s'est rendue à Mossoul depuis plus de cinq ans.

"On a une pression énorme: le Saint père n'est pas une personnalité normale, c'est le représentant d'un Etat et des catholiques du monde", dit le prélat de 65 ans, chape noire à liseré rouge et calotte violette.

Une personnalité qui se déplace dans une voiture ouverte dans un pays où l'insécurité n'est jamais loin et un homme de 84 ans qui ne pourra déambuler au milieu des gravats ou des ruelles escarpées du Vieux Mossoul.

- Retisser les liens -

Dans cette province qui compte "14 églises détruites dont sept remontant aux Ve, VIe et VIIe siècle", il n'y a ni cathédrale ni même stade pour accueillir une messe papale, explique l'archevêque dans le Vieux Mossoul où il est né, détruit par la guerre contre les jihadistes en 2017.

Là, la cathédrale Miskinta, "martyre" des premiers siècles, où il allait en famille enfant, est emplie de gravas, ici, l'église Saint-Simeon de sacs de sable et de déchets...

Dans un pays où des jihadistes se terrent toujours, "tous les responsables de la sécurité vont être sur les dents", admet l'archevêque, ancien ingénieur spécialiste du forage pétrolier qui a quitté une vie plus que confortable pour répondre à sa vocation.

La tournée de trois jours du pape "est très importante pour tous les Irakiens", dit-il. "Ce pays est une mosaïque aux mille couleurs, qui ne tient que si tous ses éléments sont rassemblés, on ne peut pas les séparer comme c'est le cas aujourd'hui."

Le pape pourrait retisser ces liens, particulièrement dans le Nord où vivent des dizaines de communautés, avec "des mots forts" qui témoigneront de "sa bénédiction" et de "son soutien moral" à un pays où différends confessionnels et ethniques sont toujours latents --même si "les mentalités changent", assure l'archevêque.

Cet aspect oecuménique est au coeur du voyage papal avec une étape à Ur, ville du sud irakien où est né le patriarche Abraham, dont tous les monothéismes se réclament.

Le pape François a promis d'y prier avec des musulmans, des chrétiens, des Yazidis et des Sabéens, deux religions nées en Irak bien avant la chrétienté.

Pour l'archevêque Michaeel, "le plus important, c'est que la joie entre dans le coeur de tous car ce n'est pas une simple visite protocolaire, c'est un moment spirituel".

sbh/mdz/dp/gk

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MAR 1

Dans les stigmates de la guerre, l'archevêque de Mossoul attend des "mots forts" du pape #

3/1/2021, 7:59 AM
Karamlech, IRQ

Eglises à terre, ruelles envahies par les déchets et stigmates de la guerre: dans les débris de Mossoul, Karamlech et Qaraqoch, où les jihadistes ont voulu effacer toute présence chrétienne, l'archevêque Najeeb Michaeel veut quand même accueillir le pape François "dans la joie".

Les trois années d'occupation du groupe Etat islamique (EI) ont laissé des stigmates: une croix brisée sur la flèche d'une église, un calice ou une icône abîmés exposés dans une vitrine...

Autant de preuves gardées en l'état pour "dépasser le passé", en "pardonnant mais sans oublier", affirme à l'AFP l'archevêque chaldéen catholique de Mossoul et Aqra. Lui-même a sauvé des manuscrits anciens des griffes de l'EI dans ce qui fut leur fief en Irak, dans le nord du pays, en les emmenant au Kurdistan, de nuit, sur des pistes accidentées.

Depuis qu'on lui a annoncé la première visite d'un souverain pontife en Irak, un évènement prévu cette fin de semaine, l'emploi du temps de ce dignitaire au sourire jovial s'est alourdi, raconte-t-il depuis son évêché à Karamlech.

Dans toutes les villes où le chef des 1,3 milliard de catholiques du monde passera, chorales et scouts répètent depuis des semaines.

Dans toutes les églises, on imagine le jour où l'on pourra s'approcher du successeur de Saint-Pierre.

Des prêtres s'activent à traduire des messes en italien, en latin, en arabe et en araméen car le pape prononcera en Irak sa première messe de rite oriental --avec des rituels, des chants et une langue liturgique différents.

Des commissions de responsables étatiques ou provinciaux ont été formées pour la logistique et le protocole.

Pour l'archevêque Michaeel, la tâche est encore plus sensible car aucune personnalité gouvernementale étrangère ne s'est rendue à Mossoul depuis plus de cinq ans.

"On a une pression énorme: le Saint père n'est pas une personnalité normale, c'est le représentant d'un Etat et des catholiques du monde", dit le prélat de 65 ans, chape noire à liseré rouge et calotte violette.

Une personnalité qui se déplace dans une voiture ouverte dans un pays où l'insécurité n'est jamais loin et un homme de 84 ans qui ne pourra déambuler au milieu des gravats ou des ruelles escarpées du Vieux Mossoul.

- Retisser les liens -

Dans cette province qui compte "14 églises détruites dont sept remontant aux Ve, VIe et VIIe siècle", il n'y a ni cathédrale ni même stade pour accueillir une messe papale, explique l'archevêque dans le Vieux Mossoul où il est né, détruit par la guerre contre les jihadistes en 2017.

Là, la cathédrale Miskinta, "martyre" des premiers siècles, où il allait en famille enfant, est emplie de gravas, ici, l'église Saint-Simeon de sacs de sable et de déchets...

Dans un pays où des jihadistes se terrent toujours, "tous les responsables de la sécurité vont être sur les dents", admet l'archevêque, ancien ingénieur spécialiste du forage pétrolier qui a quitté une vie plus que confortable pour répondre à sa vocation.

La tournée de trois jours du pape "est très importante pour tous les Irakiens", dit-il. "Ce pays est une mosaïque aux mille couleurs, qui ne tient que si tous ses éléments sont rassemblés, on ne peut pas les séparer comme c'est le cas aujourd'hui."

Le pape pourrait retisser ces liens, particulièrement dans le Nord où vivent des dizaines de communautés, avec "des mots forts" qui témoigneront de "sa bénédiction" et de "son soutien moral" à un pays où différends confessionnels et ethniques sont toujours latents --même si "les mentalités changent", assure l'archevêque.

Cet aspect oecuménique est au coeur du voyage papal avec une étape à Ur, ville du sud irakien où est né le patriarche Abraham, dont tous les monothéismes se réclament.

Le pape François a promis d'y prier avec des musulmans, des chrétiens, des Yazidis et des Sabéens, deux religions nées en Irak bien avant la chrétienté.

Pour l'archevêque Michaeel, "le plus important, c'est que la joie entre dans le coeur de tous car ce n'est pas une simple visite protocolaire, c'est un moment spirituel".

sbh/mdz/dp/gk

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MAR 1

Pour les chrétiens d'Irak, mieux vaut se languir du pays qu'y mourir #

3/1/2021, 7:46 AM

Certains sont partis lors de l'invasion américaine, d'autres pendant la guerre civile ou quand les jihadistes ont occupé leur village: au fil des drames, la communauté chrétienne d'Irak s'est réduite comme peau de chagrin, sous le regard compatissant d'expatriés pour qui le retour n'est pas une option.

D'Erbil à l'Australie, d'Amman à la Suède, l'AFP a rencontré des familles rêvant d'exil ou d'autres, déjà parties depuis des années, qui se languissent du pays.

Leur point commun: toutes espèrent des paroles fortes du pape François, qui effectue une visite historique à partir de vendredi en Irak, sans se bercer toutefois d'illusions sur un pays ballotté de conflit armé en crises économiques, en passant par des vagues d'assassinats.

"J'espère que le pape va demander aux pays qui reçoivent des réfugiés chrétiens de nous aider", résume Saad Hormuz, un ancien chauffeur de taxi de Mossoul, dans le nord de l'Irak, parti vivre en Jordanie. "Parce que retourner en Irak, c'est impossible!"

En 2003, quand Saddam Hussein est renversé, l'Irak compte encore 1,5 million de chrétiens, sur un total de 25 millions d'habitants, soit 6% de la population.

Aujourd'hui, dans un pays où aucun recensement n'a été mené depuis des années, ils seraient entre 300.000 et 400.000 -pour 40 millions d'habitants-, dit à l'AFP William Warda, dirigeant d'une ONG défendant les minorités, Hammourabi.

Près d'un demi-million d'entre eux sont partis aux Etats-Unis. D'autres ont préféré la Scandinavie ou l'Australie. C'est le cas de Rana Saïd, 40 ans, partie il y a plus d'une décennie de Mossoul, frontalier de la Syrie et de la Turquie.

- De Mossoul à la Gold Coast -

Le soir du Nouvel an 2007, quand l'oncle et la tante de cette dentiste syriaque orthodoxe sont tués par des tirs aveugles de soldats américains, Rana et son époux Ammar al-Kass décident d'abord de rester.

Mais, las de ne pas obtenir justice, le couple finit par rejoindre en 2008 le Kurdistan irakien voisin. A l'époque, ils fuient aussi "une série d'assassinats menée par des milices" -contre des chrétiens mais pas seulement- alors reines du pays en pleine guerre confessionnelle, dit à l'AFP Ammar, un biologiste vétérinaire de 41 ans.

En 2013, le couple fait le grand saut, direction la "Gold Coast" australienne, où les parents retrouvent des emplois dans leur domaine et où la famille s'agrandit: après Sara, naissent Liza puis Rose.

C'est depuis ce bout du monde que la famille Kass suit avec anxiété la percée du groupe Etat islamique (EI) dans son village d'origine à l'été 2014.

"A l'époque, j'étais enceinte de Liza donc Ammar éloignait de moi téléphones et ordinateurs. Il ne voulait pas que je regarde les infos et que cela m'inquiète et fasse du mal à mon bébé", se souvient Rana.

"Je faisais régulièrement ce cauchemar horrible dans lequel des jihadistes tuaient et violaient ma famille", poursuit-elle en retenant ses larmes, alors que les jhadistes s'en sont particulièrement pris aux minorités, réduisant des femmes au rang d'esclaves sexuelles notamment des Yazidies.

Ammar découvre lui les images de la destruction de l'église Sainte-Marie vieille de 1.200 ans, au coeur de Mossoul, alors "capitale" irakienne du "califat" autoproclamé. "Mon père s'est marié là-bas et elle a été entièrement rasée."

Aujourd'hui, de leur pays d'origine, les trois petites filles du couple, âgées de trois à dix ans, ne connaissent que l'arabe, parlé à la maison, et l'araméen, la langue du Christ, que leurs parents mettent un point d'honneur à leur apprendre. Leur anglais est lui mâtiné d'un accent australien.

- Après l'EI, les milices -

L'arrivée des pick-up surmontés du drapeau noir de l'EI, Saad Hormuz, 52 ans, l'a vécue en direct.

Le 6 août 2014, les jihadistes débarquent à Bertalla, grosse bourgade multiethnique aux portes de Mossoul, où il exerce alors comme chauffeur de taxi.

"On a d'abord fui vers al-Qoch", localité chrétienne plus au nord, "puis vers Erbil", la capitale du Kurdistan, raconte-t-il à l'AFP.

Avec sa femme Afnane et leurs quatre enfants, ils vivent un mois dans une église avant de louer un appartement --à 150 dollars par mois pendant près de trois ans, aux dépens de leurs économies.

Quand l'armée annonce la libération de Bertalla en octobre 2017, la petite famille croit pouvoir revenir à la vie d'avant.

Mais le domicile familial a été brûlé et pillé. Et, une fois les dégâts matériels réparés, les Hormuz découvrent que tout a changé à Bertalla.

Les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, désormais majoritaires dans la plaine de Ninive, ont pris la haute main. Ces forces, en majorité pro-Iran et chiites, prennent leur revanche dans une province où sunnites et chrétiens sont plus nombreux: rackets et intimidations y sont régulièrement dénoncés.

"On vivait dans la peur avec des check-points et des milices partout. A un moment, ils ont même dit à ma femme de se voiler!" s'insurge Saad. Alors, en février 2018, "j'ai tout vendu, même mon taxi, et on est partis en Jordanie", raconte-t-il dans son deux-pièces d'un quartier populaire d'Amman.

La capitale jordanienne ne doit constituer qu'une étape pour la famille Hormuz qui rêve de Canada, où sont déjà installés des proches. Mais, entre la pandémie de Covid-19 et l'afflux de réfugiés chassés par l'EI d'Irak et de Syrie, leur dossier n'avance pas.

Bloqué dans un pays où les réfugiés n'ont pas le droit de travailler, réduit parfois à se rendre dans les soupes populaires des églises, le couple fait du soutien scolaire bénévole auprès de jeunes réfugiés chrétiens d'Irak, pour s'occuper.

Aujourd'hui, ils attendent du pape qu'il appelle les pays d'accueil à "aider" les réfugiés chrétiens.

C'est souvent en Jordanie ou au Liban que de nombreux chrétiens irakiens s'installent et activent des contacts faits au pays pour déposer leur dossier d'émigration et, en attendant, recommencent une vie précaire censée rester temporaire.

- Comme à la maison... en Suède -

Les ouailles de l'évêque chaldéen Saad Sirop Hanna non plus ne veulent pas rentrer. En 2017, ce prélat natif de Bagdad a été envoyé en Suède par l'Eglise chaldéenne pour prendre la tête de sa plus grande congrégation en Europe --environ 25.000 fidèles.

Comme les 146.000 résidents nés en Irak que compte la Suède, l'évêque Hanna a vu son pays plonger dans un "énorme chaos" après l'invasion américaine.

En 2006, alors qu'il est encore prêtre à Bagdad, il est pris en otage par des jihadistes après une messe. "J'ai subi beaucoup de choses, dont la torture et l'isolement", raconte-t-il à l'AFP. Pendant 28 jours au total.

"Cette expérience m'a rendu plus fort, elle a été une renaissance. Depuis, je regarde la vie différemment, avec beaucoup d'amour et comme une bénédiction", dit-il, pudiquement.

Si l'Eglise l'a ensuite envoyé étudier à Rome, il a tenu à repasser par Bagdad avant de s'installer à Sodertalje, ville au sud-ouest de Stockholm devenue une étape incontournable pour les nouveaux arrivants irakiens.

C'est là que Raghid Bena a rejoint son frère en 2007, à l'âge de 26 ans. "Il y a tellement de chaldéens ici que je n'ai même pas l'impression d'être en exil", souligne ce dentiste qui a rouvert la clinique dentaire fermée à Mossoul en raison du racket des jihadistes.

- "Dix fois moins" à Bagdad -

Qu'il s'agisse des frères Bena ou des familles Kass et Hormuz, ils ont tous laissé derrière eux leurs parents.

C'est souvent le cas, relève William Warda, de l'ONG Hammourabi.

Avant, on comptait environ cinq membres par famille chrétienne en Irak "aujourd'hui, c'est autour de trois", généralement les plus vieux qui sont restés alors que les enfants sont partis chercher un avenir meilleur ailleurs, dit-il.

Rien qu'à Bagdad, affirme-t-il à l'AFP, "il y avait 750.000 chrétiens en 2003, ils sont dix fois moins aujourd'hui".

Si les départs ont commencé en 2003, voire même avant -sous la dictature de Saddam Hussein-, un événement a accéléré l'exode dans la capitale, assure à l'AFP le père Younan al-Farid: un attentat d'al-Qaïda contre la cathédrale Notre-Dame du Perpétuel secours qui a fait plus de 50 morts la veille de la Toussaint 2010 --un des sites emblématiques que le pape doit visiter durant son séjour.

Au pays, avec moins de fidèles, "20 à 30% des églises d'Irak ont fermé", poursuit ce prêtre grec-orthodoxe qui a lui-même vu son frère partir au Canada et sa soeur aux Etats-Unis. Et "les départs continuent, les chrétiens attendent seulement d'avoir assez d'argent pour partir".

- "Pas ma place" -

L'argent, c'est la principale raison qui pousse justement Haval Emmanuel à vouloir partir. Sa fille aînée est déjà en Norvège avec son mari et lui attend désormais une réponse au dossier d'émigration qu'il a déposé avec sa femme et leurs trois autres petits.

Ce fonctionnaire chaldéen est installé au Kurdistan irakien depuis qu'une milice a posé une bombe devant l'école de ses enfants dans son quartier auparavant majoritairement chrétien à Bagdad en 2004. Mais il n'arrive plus à joindre les deux bouts.

"Je ne reçois plus qu'un salaire, partiel, tous les deux mois", raconte-t-il à l'AFP de sa maison située à deux pas de l'évêché d'Ankawa, dans le centre d'Erbil, capitale de cette région autonome où les autorités peinent à payer leurs fonctionnaires depuis des mois. Et, "dès que je le touche, je paye mes dettes et je n'ai plus rien."

En janvier, il a vu son frère et sa soeur partir avec leur famille au Liban. "S'ils ouvraient toutes les portes, soyez sûrs qu'il ne restera plus aucun chrétien le lendemain", avance-t-il. "Dans ce pays, on est étouffés de partout: on n'a ni aide sociale, ni services de santé, ni écoles publiques, ni travail."

Surtout, à l'étranger, "on se sentira enfin respecté comme humain", ajoute M. Emmanuel, qui se dit déboussolé par la présence "partout" de "portraits (du défunt Guide suprême iranien Rouhollah) Khomeini", placardés par les groupes armés chiites pro-Iran.

"C'est l'espace public et je n'y ai pas ma place."

- "Un ange face aux démons" -

Après l'invasion américaine de 2003, les leviers politiques et économiques du nouvel Irak ont été répartis entre les chiites (deux tiers de la population), les sunnites et les Kurdes --majoritairement sunnites.

La nouvelle législation est ainsi exclusivement d'inspiration musulmane, à tel point qu'aujourd'hui encore, les chrétiens d'Irak sont régis par un code de la famille... islamique.

Quinquagénaire ayant grandi à Bassora, à la pointe sud de l'Irak, avant de se marier à Bagdad, Haval Emmanuel dit raconter souvent à ses enfants le "bon vieux temps", celui de sa jeunesse quand l'Irak était un phare culturel et universitaire du monde arabe.

Mais ces souvenirs sont désormais bien loin.

"Aujourd'hui, je pleure quand je vois qu'à Bassora, là où sont tirés le pétrole et les richesses d'Irak, le long de la mer, les gens n'ont pas d'eau potable."

Tout cela est la faute des politiciens, accuse M. Emmanuel, dont la fille sera de la chorale qui accueillera le pape François à Erbil.

Qu'attend-il de cette visite historique? C'est "comme un ange qui descend sur l'Irak. Mais combien de démons va-t-il trouver ici? Un homme de paix qui visite des seigneurs de guerre, comment pourrait-il les faire changer?".

bur-sbh/dp/gk

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