Protection des migrants en Méditerranée: "Il est urgent d'agir", alerte le Conseil de l'Europe #
Le Conseil de l'Europe a vilipendé mardi le "manque de volonté des Etats européens" à établir des politiques de protection des migrants traversant la Méditerranée, causant la perte de "milliers de vies humaines".
"Depuis des années, les pays d'Europe se sont engagés dans une course vers l'abîme, pour maintenir hors de nos frontières les personnes ayant besoin de notre protection, avec des conséquences désastreuses", déplore Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, en introduction d'un rapport publié mardi.
"Leur réponse est l'un des exemples les plus flagrants de la façon dont les mauvaises politiques migratoires portent atteinte aux droits humains et coûtent la vie à des milliers d'êtres humains".
Le document dresse le bilan de la mise en place des recommandations publiées en 2019, dans un précédent rapport, par le Conseil de l'Europe. Et le constat est sans appel: "la situation des droits humains dans la région méditerranéenne reste déplorable", et s'est "encore détériorée".
Sur la période observée, entre juillet 2019 et fin 2020, plus de 2.600 décès ont été comptabilisés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le rapport souligne que ce chiffre est sans doute sous-estimé, les noyades se produisant bien souvent hors des radars. "Les naufrages en Méditerranée demeurent tragiquement fréquents".
Le Conseil de l'Europe énumère plusieurs raisons à la détérioration de la situation, notamment "le retrait progressif des navires affrétés par les Etats", en même temps que les entraves, administratives et judiciaires, posées aux opérations de sauvetage menées par les ONG.
"L'approche des Etats consiste encore à limiter le travail vital des ONG, plutôt que de considérer qu'elles comblent les lacunes laissées par leur propre désengagement".
L'institution estime que ce désengagement des Etats européens vise à "accroître la possibilité" que les personnes en mer soient interceptées par les garde-côtes libyens et ramenées dans ce pays, malgré les "graves violations des droits humains" qui y sont commises contre les migrants. Certains pays n'ont d'ailleurs pas hésité à signer ou renouveler des accords avec Tripoli, et à "externaliser" certaines responsabilités.
Elle dénonce également la pratique, "en augmentation", des refoulements d'embarcations de migrants, documentée dans le cas des autorités maltaises, grecques et chypriotes, et suspectées de la part de l'agence Frontex.
Le Conseil de l'Europe souligne que le contexte d'épidémie de Covid-19 a encore dégradé la situation: ainsi, en novembre 2020, un navire a été utilisé pour maintenir 1.195 migrants en quarantaine au large de la Sicile, et les délais de débarquement ont été allongés pour d'autres bateaux, quand les ports n'étaient pas tout simplement rendus inaccessibles.
Le rapport invite donc les Etats européens à "développer des voies de migration sûres et légales", par exemple en développant les "visas humanitaires", encore "sous-utilisés", ou en assouplissant les règles permettant le regroupement familial. De telles réformes permettraient de limiter les "trafics et la traite d'êtres humains".
En conclusion, Dunja Mijatovic appelle les pays membres du Conseil de l'Europe, tous signataires de la Convention européenne des droits de l'homme, à prendre des mesures pour préserver la vie des migrants tentant de traverser la Méditerranée.
"Il s'agit là d'une question de vie ou de mort - et il en va de la crédibilité de l'engagement des pays européens en faveur des droits humains", prévient-elle.
apz/bdx/mba
Protection des migrants en Méditerranée: "Il est urgent d'agir" (Conseil de l'Europe) #
Le Conseil de l'Europe a vilipendé, dans un rapport publié mardi, le "manque de volonté des Etats européens" d'établir des politiques de protection des migrants traversant la Méditerranée, causant la perte de "milliers de vies humaines".
"Depuis des années, les pays d'Europe se sont engagés dans une course vers l'abîme, pour maintenir hors de nos frontières les personnes ayant besoin de notre protection, avec des conséquences désastreuses", déplore Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe, en introduction du rapport.
"Leur réponse est l'un des exemples les plus flagrants de la façon dont les mauvaises politiques migratoires portent atteinte aux droits humains et coûtent la vie à des milliers d'êtres humains", poursuit-elle.
Le document dresse le bilan de la mise en place des recommandations publiées en 2019, dans un précédent rapport, par le Conseil de l'Europe. Et le constat est sans appel: "la situation des droits humains dans la région méditerranéenne reste déplorable", et s'est "encore détériorée".
Sur la période observée, entre juin 2019 et fin 2020, plus de 2.600 décès ont été comptabilisés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Le rapport souligne que ce chiffre est sans doute sous-estimé, les noyades se produisant bien souvent hors des radars.
Le Conseil de l'Europe énumère plusieurs raisons à la détérioration de la situation, notamment "le retrait progressif des navires affrétés par les Etats", en même temps que les entraves, administratives et judiciaires, posées aux opérations de sauvetage menées par les ONG.
"L'approche des Etats consiste encore à limiter le travail vital des ONG, plutôt que de considérer qu'elles comblent les lacunes laissées par leur propre désengagement".
L'institution estime que ce désengagement des Etats européens vise à "accroître la possibilité" que les personnes en mer soient interceptées par les garde-côtes libyens et ramenées dans ce pays, malgré les "graves violations des droits humains" qui y sont commises contre les migrants.
En conclusion, Dunja Mijatovic appelle les pays membres du Conseil de l'Europe, tous signataires de la Convention européenne des droits de l'homme, à prendre des mesures pour préserver la vie des migrants tentant de traverser la Méditerranée.
"Il s'agit là d'une question de vie ou de mort - et il en va de la crédibilité de l'engagement des pays européens en faveur des droits humains", prévient-elle.
apz/bdx/mba
Sedan: une femme et son nourrisson meurent dans l'incendie de leur immeuble #
Une femme et son nourrisson sont morts dans l'incendie de leur immeuble à Sedan (Ardennes) dans la nuit de lundi à mardi, selon les sapeurs-pompiers et une source policière.
Les sapeurs-pompiers ont été appelés vers 01h15 pour de la fumée dans la cage d'escalier de l'immeuble, situé place d'Armes, en centre-ville, ont-ils indiqué à l'AFP.
Lors des reconnaissances, les secours ont trouvé décédés une mère âgée d'une quarantaine d'années et son nourrisson d'environ un mois, selon la même source.
Un homme à mobilité réduite a été pris en charge par le Smur, mais ses jours ne sont pas en danger et trois personnes intoxiquées par la fumée, considérées comme blessés légers, ont été évacuées vers les hôpitaux de Sedan et Charleville-Mézières.
Jusqu'à 11 engins et 59 pompiers ont été mobilisés pour maîtriser l'incendie, qui était éteint en début de matinée mardi. L'un des pompiers a été victime d'un coup de chaleur, sans gravité.
Selon les premiers éléments, le feu aurait pris en bas de l'immeuble avant de se propager jusqu'aux combles.
Les secours étaient déjà intervenus pour un incendie dans cet immeuble en décembre, ont-ils rapporté.
jpa-tll/rl/caz
La justice enjoint au département des Bouches-du-Rhône de prendre en charge des mineurs isolés #
Le tribunal administratif de Marseille a ordonné lundi au département des Bouches-du-Rhône d'actualiser la liste des mineurs isolés présents sur son territoire et de leur assurer dans les 15 jours une assistance et mise à l'abri.
Le tribunal avait été saisi en référé par plusieurs associations dont Médecins du monde et La Cimade. Elles reprochaient au conseil départemental de "se retrancher derrière une impossibilité matérielle ou un manque de moyens" pour ne pas assurer leur obligation, causant ainsi "une atteinte grave au droit à la vie et à la protection de la santé" inscrits dans la Constitution.
Cette saisine faisait suite à une mobilisation de mineurs non-accompagnés, le 2 mars devant la mairie de Marseille, qui réclamaient leur mise à l'abri dans un contexte d'urgence sanitaire liée à la crise du Covid-19.
La municipalité, contrôlée par la gauche, avait alors procédé dans l'urgence à l'hébergement de 38 jeunes dans un gymnase en dénonçant "le silence coupable" du conseil départemental dirigé par la droite. La présidente LR du département Martine Vassal --candidate malheureuse à la mairie au printemps-- avait répliqué en accusant la ville d'"instrumentaliser la misère".
Au final seuls 7 des 38 jeunes, placés sous ordonnance de placement provisoire, ont été pris en charge par le département qui a décidé d'attendre un "retour d'évaluation de la minorité des autres personnes".
Devant le tribunal, le conseil départemental a contesté toute "carence" de sa part en matière de prise en charge des mineurs non-accompagnés, "dans la mesure où des places existent en nombre": 955 en décembre 2020 auxquelles se sont ajoutées 135 places en 2021.
Le tribunal a cependant estimé que, "sans méconnaitre (...) la qualité des diligences accomplies par le département, le maintien sans abri de jeunes adolescents" caractérisait "une carence dans l'accomplissement de son obligation d'hébergement d'urgence".
Il a enjoint en conséquence la collectivité de "dresser contradictoirement avec les associations requérantes une liste nominative actualisée identifiant les jeunes reconnus mineurs" et d'assurer leur "mise à l'abri et assistance".
pr/mdm/pb
Ken Follett reverse des droits d'auteur pour restaurer une cathédrale en France #
L'écrivain gallois Ken Follett a offert l'intégralité des droits d'auteur de son récit "Notre-Dame" publié après l'incendie de la cathédrale parisienne en avril 2019 pour en restaurer une autre, fleuron de l'architecture gothique en Bretagne.
Ken Follett, dont l'ouvrage s'était vendu à travers le monde à plus de 113.000 exemplaires, reverse l'intégralité de ses droits d'auteur à la Fondation du patrimoine (FdP), a annoncé lundi cette dernière.
"Ensemble, ils choisissent d'affecter ce don aux travaux de restauration et de sécurisation d'une autre cathédrale, celle de Dol-de-Bretagne", poursuit le communiqué.
La Fondation "reversera prochainement une somme d'un montant de 148.000 EUR à la commune", ajoute-t-il.
Ken Follett est connu notamment pour "Les Piliers de la terre" (1989), qui relate la construction d'une cathédrale gothique à Kingsbride, ville fictive dans l'Angleterre du XIIe siècle. Pour cet ouvrage, il s'était inspiré de Notre-Dame de Paris, et une des scènes d'"Une colonne de feu", troisième volet de la trilogie, se déroule d'ailleurs dans la cathédrale parisienne.
Dans "Notre-Dame", il revient sur l'émotion qui l'a submergé devant la vue de la cathédrale en flammes ainsi que sur son histoire.
La cathédrale Saint-Samson à Dol-de-Bretagne est très dégradée. Des travaux, pour un montant de 2,4 millions d'euros, ont été engagés en 2019 et devraient s'achever en 2024.
La couverture n'est plus étanche, les balustrades en granit sont abimées, certains parements doivent être remplacés ou consolidés, quatre verrières du XIIIe siècle, les plus anciens vitraux répertoriés en Bretagne, ne sont plus protégés.
jlv/may/pb/cls/lpt
France: appels à mieux protéger les femmes exilées #
Les ressortissantes étrangères, qui représentent la moitié de la population immigrée en France, sont souvent en grande précarité et victimes de violences, dénoncent lundi des associations qui appellent à les protéger "indépendamment de leur nationalité".
"L'accès aux droits pour les femmes étrangères n'est pas toujours effectif et les politiques publiques actuelles ne proposent pas de modifications significatives pour améliorer leur protection et leur situation", a déploré La Cimade, l'une des principales associations de défense des personnes migrantes, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Les femmes s'exilent pour étudier mais aussi pour "se soustraire à des pratiques néfastes", poursuit l'association, réclamant que leur situation "soit mieux prise en considération pour qu'elles (...) puissent être protégées indépendamment de leur nationalité".
La France, premier pays d'asile pour les femmes victimes de mutilations sexuelles, dont l'excision, veut encore renforcer la protection des exilées touchées par ce "fléau", avait affirmé en février la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
De nombreuses exilées, qui représentent 51% des personnes immigrées et un tiers des demandeurs d'asile en France, "peuvent se retrouver en situation de grande précarité et vulnérabilité, victimes de violence ou de traite", a estimé pour sa part Delphine Rouilleault, directrice générale de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat.
La dirigeante appelle à "favoriser l'autonomisation des femmes, développer des programmes spécifiques, offrir du répit et des solutions de garde pour les mères isolées".
"Il faut désormais se donner les moyens d'une politique d'intégration digne et ambitieuse", poursuit-elle, "qui commence par sortir ces femmes de l'invisibilisation".
sha/lbx/pb/cls
Les associations appellent à mieux protéger les femmes exilées, vulnérables et précaires #
Les ressortissantes étrangères, qui représentent la moitié de la population immigrée en France, sont souvent en grande précarité et victimes de violences, dénoncent lundi des associations qui appellent à les protéger "indépendamment de leur nationalité".
"L'accès aux droits pour les femmes étrangères n'est pas toujours effectif et les politiques publiques actuelles ne proposent pas de modifications significatives pour améliorer leur protection et leur situation", a déploré La Cimade, l'une des principales associations de défense des personnes migrantes, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Les femmes s'exilent pour étudier mais aussi pour "se soustraire à des pratiques néfastes", poursuit l'association, réclamant que leur situation "soit mieux prise en considération pour qu'elles (...) puissent être protégées indépendamment de leur nationalité".
La France, premier pays d'asile pour les femmes victimes de mutilations sexuelles, dont l'excision, veut encore renforcer la protection des exilées touchées par ce "fléau", avait affirmé en février la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa.
De nombreuses exilées, qui représentent 51% des personnes immigrées et un tiers des demandeurs d'asile en France, "peuvent se retrouver en situation de grande précarité et vulnérabilité, victimes de violence ou de traite", a estimé pour sa part Delphine Rouilleault, directrice générale de l'association France terre d'asile, opératrice de l'Etat.
La dirigeante appelle à "favoriser l'autonomisation des femmes, développer des programmes spécifiques, offrir du répit et des solutions de garde pour les mères isolées".
"Il faut désormais se donner les moyens d'une politique d'intégration digne et ambitieuse", poursuit-elle, "qui commence par sortir ces femmes de l'invisibilisation".
sha/lbx/pb
Ken Follett reverse des droits d'auteur pour restaurer une cathédrale bretonne #
L'écrivain gallois Ken Follet a offert l'intégralité des droits d'auteur de son récit "Notre-Dame" publié après l'incendie du 15 avril 2019, pour restaurer la cathédrale de Dol-de-Bretagne, a annoncé lundi la Fondation du patrimoine (FdP).
"Ken Follett reverse l'intégralité de ses droits d'auteur à la FdP. Ensemble, ils choisissent d'affecter ce don aux travaux de restauration et de sécurisation d'une autre cathédrale, celle de Dol-de-Bretagne, soutenue par la Fondation. Elle reversera prochainement une somme d'un montant de 148.000 EUR à la commune", a précisé un communiqué.
L'ouvrage s'était vendu à travers le monde à plus de 113.000 exemplaires.
Ken Follett est connu notamment pour "Les Piliers de la terre" (1989), où il avait décrit précisément l'incendie d'une cathédrale imaginaire, la cathédrale de Kingsbridge. Il avait raconté comment des milliers d'hommes et de femmes l'avaient rebâti à mains nues.
Fleuron de l'architecture gothique de Bretagne, la cathédrale Saint-Samson, classée au titre des monuments historiques depuis 1840, est très dégradée. Des travaux, pour un montant de 2,4 millions d'euros, ont été engagés en 2019 et devraient s'achever en 2024.
Le don de Ken Follett vient s'ajouter aux subventions de l'Etat (Direction régionale des affaires culturelles), de la Région Bretagne et à une collecte de dons de la Fondation du patrimoine. La commune aura à sa charge une somme inférieure à 800.000 EUR.
La charpente et la couverture de la cathédrale ne sont plus étanches, les balustrades en granit sont abimées, certains parements doivent être remplacés ou consolidés, quatre verrières du XIIIe siècle, les plus anciens vitraux répertoriés en Bretagne, ne sont plus protégés.
Petite ville riche de son patrimoine religieux, militaire (remparts) et civil (maisons à pans de bois), Dol, non loin de Cancale, a engagé une procédure de classement en site patrimonial remarquable.
Dans le dispositif de relance en faveur de la culture, arrêté à l'automne dernier, un "plan cathédrales" pour la restauration de ces édifices dont l'Etat est propriétaire, a été doté de 80 millions d'euros.
jlv/may/pb
Ken Follett reverse des droits d'auteur pour restaurer une cathédrale en France #
L'écrivain gallois Ken Follet a offert l'intégralité des droits d'auteur de son récit "Notre-Dame" publié après l'incendie de la cathédrale parisienne en avril 2019 pour en restaurer une autre, fleuron de l'architecture gothique en Bretagne.
Ken Follet, dont l'ouvrage s'était vendu à travers le monde à plus de 113.000 exemplaires, reverse l'intégralité de ses droits d'auteur à la Fondation du patrimoine (FdP), a annoncé lundi cette dernière.
"Ensemble, ils choisissent d'affecter ce don aux travaux de restauration et de sécurisation d'une autre cathédrale, celle de Dol-de-Bretagne", poursuit le communiqué.
La Fondation "reversera prochainement une somme d'un montant de 148.000 EUR à la commune", ajoute-t-il.
Ken Follett est connu notamment pour "Les Piliers de la terre" (1989), qui relate la construction d'une cathédrale gothique à Kingsbride, ville fictive dans l'Angleterre du XIIe siècle. Pour cet ouvrage, il s'était inspiré de Notre-Dame de Paris, et une des scènes d'"Une colonne de feu", troisième volet de la trilogie, se déroule d'ailleurs dans la cathédrale parisienne.
Dans "Notre-Dame", il revient sur l'émotion qui l'a submergé devant la vue de la cathédrale en flammes ainsi que sur son histoire.
La cathédrale Saint-Samson à Dol-de-Bretagne est très dégradée. Des travaux, pour un montant de 2,4 millions d'euros, ont été engagés en 2019 et devraient s'achever en 2024.
La couverture n'est plus étanche, les balustrades en granit sont abimées, certains parements doivent être remplacés ou consolidés, quatre verrières du XIIIe siècle, les plus anciens vitraux répertoriés en Bretagne, ne sont plus protégés.
jlv/may/pb/cls/lpt
Ken Follett reverse des droits d'auteur pour restaurer une cathédrale bretonne #
L'écrivain gallois Ken Follet a offert l'intégralité des droits d'auteur de son récit "Notre-Dame" publié après l'incendie du 15 avril 2019, pour restaurer la cathédrale de Dol-de-Bretagne, a annoncé lundi la Fondation du patrimoine (FdP).
"Ken Follett reverse l'intégralité de ses droits d'auteur à la FdP. Ensemble, ils choisissent d'affecter ce don aux travaux de restauration et de sécurisation d'une autre cathédrale, celle de Dol-de-Bretagne, soutenue par la Fondation. Elle reversera prochainement une somme d'un montant de 148.000 EUR à la commune", a précisé un communiqué.
L'ouvrage s'était vendu à travers le monde à plus de 113.000 exemplaires.
Ken Follett est connu notamment pour "Les Piliers de la terre" (1989), où il avait décrit précisément l'incendie de la cathédrale de Kingsbridge. Il avait raconté comment des milliers d'hommes et de femmes l'avaient rebâti à mains nues.
Fleuron de l'architecture gothique de Bretagne, la cathédrale Saint-Samson, classée au titre des monuments historiques depuis 1840, est très dégradée. Des travaux, pour un montant de 2,4 millions d'euros, ont été engagés en 2019 et devraient s'achever en 2024.
La charpente et la couverture ne sont plus étanches, les balustrades en granit sont abimées, certains parements doivent être remplacés ou consolidés, quatre verrières du XIIIe siècle, les plus anciens vitraux répertoriés en Bretagne, ne sont plus protégés.
Petite ville riche de son patrimoine religieux, militaire (remparts) et civil (maisons à pans de bois), Dol, non loin de Cancale, a engagé une procédure de classement en site patrimonial remarquable.
jlv/may/pb
Mayotte: destruction de 230 habitations dans un bidonville en application de la loi Elan #
La préfecture de Mayotte a lancé une vaste opération de destructions d'habitat illégaux lundi dans un bidonville du nord de l'île, qui doit permettre la démolition de 230 cases en trois jours, la plus grosse action du genre depuis l'entrée en vigueur de la loi Élan dans le département.
"Cette opération loi Élan à Koungou est la plus importante depuis octobre dans le sens où c'est aussi la plus difficile, et elle est emblématique, tant nous connaissons les troubles à l'ordre public qui agitent cette commune", a déclaré le préfet, Jean-François Colombet, lundi lors d'une conférence de presse.
Cette opération réunit deux critères demandés par la loi Elan à savoir des "risques pour la sécurité des occupants" et aussi "pour la sécurité et ordre public", a souligné le préfet en faisant référence au fait que le bidonville a été construit sur une zone instable, alors que la la saison des pluies bat son plein à Mayotte. C'est dans ce quartier qu'une coulée de boue avait provoqué la mort d'une mère et de ses quatre enfants en janvier 2018.
Selon la préfecture, 230 cases doivent être rasées entre lundi et mercredi dans ce quartier dit de la "Jamaïque", ce qui concerne un total d'environ 450 personnes. Et 184 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés en amont de l'opération, grâce à l'important dispositif de gendarmerie et de police déployé depuis une semaine: chaque jour, une centaine de gendarmes et une quarantaine de policiers du Groupe d'appui opérationnel (GAO) quadrillent la zone.
Le 26 février dernier, une opération d'interpellation d'étrangers en situation irrégulière dans ce quartier informel, prévue en amont de la destruction, avait provoqué un déferlement de violences. En représailles, des bandes de jeunes s'étaient attaquées aux résidences situées à l'entrée du bidonville, brûlant les maisons et provoquant le départ de plusieurs habitants.
Prévue initialement le 9 mars, dans le respect du délai d'un mois et huit jours fixé par la loi, l'opération de "la Jamaïque" a finalement eu lieu dès ce lundi, prenant de court certains habitants, occupés à déménager leurs meubles dans la boue ce lundi dès l'aube, a constaté une journaliste de l'AFP.
Votée en novembre 2018, la loi portant évolution du logement, de l'aménagement et du numérique (ÉLAN) permet au représentant de l'Etat d'ordonner par arrêté aux occupants de locaux illégaux et indignes d'évacuer les lieux afin de lutter contre l'habitat insalubre.
cod/etr/cg/pb
Somme: trois personnes jugées pour la mort d'une octogénaire lors d'un cambriolage #
Le procès de trois personnes pour la mort en 2018 d'une octogénaire, retrouvée décédée à son domicile incendié après un cambriolage, s'est ouvert lundi devant les assises de la Somme, deux hommes s'en renvoyant la responsabilité, selon leurs avocats.
La dame de 84 ans vivant seule dans le village de Brouchy (Somme) avait été retrouvée décédée à son domicile incendié au cours d'une nuit de juillet 2018.
L'autopsie avait déterminée qu'elle était morte avant l'incendie, des éléments laissant penser à une asphyxie. Elle présentait également des plaies aux jambes.
Deux hommes de 30 et 35 ans, Adrien S. et Marceau R., sont jugés à partir de lundi à Amiens pour vol avec violence ayant entraîné la mort.
Une femme de 46 ans, compagne de Marceau R., est jugée pour recel, soupçonnée d'avoir fait usage de la carte bancaire et du chéquier de la vieille dame.
Les deux hommes arrivent devant le tribunal avec des casiers judiciaires chargés. Marceau R. a été condamné à 18 reprises, essentiellement pour violences aggravées, vols aggravés et extorsions, Adrien S. à 14 reprises, principalement pour des vols aggravés.
Le premier "reconnaît avoir porté des coups avec un tournevis mais conteste être à l'origine de la mort par asphyxie, qui est liée à un étranglement", a indiqué lundi à l'AFP son avocat, Me Jérôme Crépin. "Il n'y a pas d'éléments matériels contre" lui.
Mais Adrien S. renvoie la responsabilité sur son co-accusé. "Dans le cadre de l'instruction, il "a dit avoir préféré partir quand il a vu que la dame était là", selon son avocat Me Stéphane Daquo. Son client connaissait l'octogénaire, amie de sa grand-mère. "Sa ligne était de dire qu'il la connaissait et qu'il ne voulait absolument pas la tuer".
Un membre de la famille de la victime est partie civile dans ce procès. Son avocat, Me Francis Soncin, n'a pas pu être joint dans l'immédiat.
bj/cab/tes
Musée de l'immigration: "Ma nomination ouvre le champ des possibles", dit Pap Ndiaye #
"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien", assure-t-il. Pourtant, Pap Ndiaye ne rejette pas la charge symbolique de son arrivée à la tête du Palais de la Porte Dorée, estimant qu'elle "ouvre le champ des possibles" aux jeunes "non-blancs".
Cet universitaire de 55 ans, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, a pris, le 1er mars, la tête du Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical, hébergés au sein du palais, situé dans l'est de la capitale.
Une nomination que beaucoup voient comme un symbole. Celle d'un métis, de père sénégalais et de mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française, chargée, qui plus est, des questions d'immigration et de mémoire.
"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien, j'ai une longue carrière d'universitaire, une carrière à l'international", égrène-t-il d'un ton posé lors d'un entretien à l'AFP.
"Mais je ne suis pas aveugle à la question du symbole, à laquelle je ne tourne pas le dos. Je m'assume tel quel avec ma couleur de peau et je sais que ma nomination ouvre le champ des possibles à de nombreux enfants non blancs", poursuit-il.
Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye, a été professeur de nombreuses années à Sciences Po Paris. Respecté par ses pairs, il fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.
Mais c'est "La condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître du grand public.
"Mon objectif, c'était de fournir des arguments et des savoirs aussi robustes que possible à ces jeunes qui manquent de références solides. il me semblait que cela relevait de mon rôle de pédagogue d'offrir ces fondements", détaille-t-il.
En 2019, toujours avec l'envie de vulgariser ses sujets d'étude, il devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" qui s'est tenue au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, il a coprésenté, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
"Je m'intéresse depuis très longtemps au monde de la culture (...) qui doit s'ouvrir et parler du monde tel qu'il est", souligne-t-il, voyant dans son arrivée au Palais de la Porte dorée "une nouvelle étape".
Tout d'abord "musée des Colonies", puis, "de la France d'outre-mer", et enfin des "Arts d'Afrique et d'Océanie", le musée de l'histoire de l'immigration, qui avait fermé ses portes en 2003 pour rouvrir en 2007, a une histoire mouvementée.
Pas de quoi effrayer Pap Ndiaye qui ambitionne de faire de ce musée "un établissement culturel central dans le paysage français mais aussi international".
Pour cela, c'est toute l'exposition permanente qui est en train d'être repensée. Celle-ci, qui aborde la question des migrations vers et depuis la France, va être enrichie pour y inclure le 18e siècle et la question de la traite négrière.
L'historien veut aussi faire de ce lieu un endroit où l'on débat des questions de colonisation, thème qui enflamme régulièrement la société française. Pour y parvenir, il souhaite l'ouvrir aux étudiants et aux universitaires afin d'y organiser des colloques et des séminaires.
"Ces questions intéressent les étudiants. Si elles ne sont pas débattues dans l'université, alors, elles le seront ailleurs avec des ressources qui sont discutables", estime-t-il.
Alors qu'il a passé sa vie à s'intéresser aux minorités, que répond-il à ceux qui dénoncent un retour de la question "raciale", au détriment de l'universalisme républicain ? "La critique universaliste manque son objectif si elle considère que travailler sur des groupes particuliers c'est tourner le dos à l'universalisme", rétorque-t-il.
"Au contraire, c'est prendre l'universalisme au sérieux en réclamant que les devises sur les frontons des bâtiments de la République soient inscrites dans la vie des personnes".
adm/rh/bow/sst
Luttopia, itinéraire d'un collectif pirate, du squat à la reconnaissance #
Avec ses réquisitions "humanistes et solidaires" de bâtiments publics pour héberger les personnes à la rue, le collectif pirate Luttopia à Montpellier a "fait suer" les autorités. Mais son travail pour loger les plus démunis est désormais reconnu.
"Il y a eu un retournement de situation vraiment inattendu, une ouverture et une forme de reconnaissance de notre travail par les autorités", raconte Gwendal Lasne, l'une des chevilles ouvrières du collectif, en recevant l'AFP dans l'immense squat "Utopia 003".
Des milliers de personnes, "étudiants en galère, punks à chiens, familles françaises et migrantes, demandeurs d'asile" ont trouvé refuge depuis des années dans ce bâtiment aux murs décorés d'immenses fresques de street-art, souligne Gwen, militante quadragénaire.
Luttopia a investi ces lieux fin 2016. Les anciennes archives départementales étaient alors vides depuis des années aux Beaux-Arts, quartier en voie de "gentrification", tout près du centre historique de Montpellier.
Depuis 2014, Luttopia avait déjà occupé un bâtiment de l'ordre des avocats puis des locaux de l'ancienne Direction départementale des Affaires Sanitaires et Sociales dans une ville où les difficultés de logement et la pauvreté sont souvent dissimulées derrière une image d'eldorado.
Après avoir été expulsés, ils ont investi les anciennes archives, déclenchant l'ire de la municipalité de l'époque, propriétaire des lieux et dirigée par Philippe Saurel (DVG).
Mais depuis, la pandémie de Covid-19 a "rendu plus visible la grande précarité", souligne Jonathan Hardy, autre co-fondateur de Luttopia.
Alors que la menace d'une expulsion ordonnée par la justice pesait sur l'Utopia 003, une concertation avec les autorités s'est amorcée fin 2020.
Un accord pour une sortie sans expulsion doit être signé le 11 mars par Luttopia, la préfecture, la nouvelle municipalité socialiste de Montpellier et la Fondation Abbé Pierre, qui oeuvre contre le mal-logement. Environ 90 personnes encore hébergées à Utopia 003 seront relogées et pour certaines régularisées.
"Le lieu sera vidé, ce qui est important pour les riverains et pour la municipalité, mais on accompagne les personnes qui vivaient là et on est respectueux du travail qu'ont porté le collectif Luttopia et la Fondation Abbé Pierre", précise le maire PS de Montpellier Michaël Delafosse.
Cet accord est "l'illustration concrète" de la volonté de "définir une stratégie sur chaque squat qui ne peut pas être "la norme de l'habitat".
Sa priorité, assure M. Delafosse, est que les familles logées par Luttopia aient "des situations stables pour que les enfants puissent aller à l'école régulièrement".
Luttopia, passé de collectif au statut d'association, s'engage à quitter "le paquebot" d'ici à la date symbolique du 31 mars marquant la fin de la trêve hivernale et se verra attribuer par la ville trois maisons pour trois ans pour poursuivre hébergement et travail social.
"On est de l'ultra-gauche par nos idées politiques mais on est pour le dialogue avec les institutions", souligne Gwen.
"Forcément à certains moments il y a eu confrontation mais à aucun moment on a usé de la violence: c'est ce qui a amené les institutions à se dire +d'accord c'est un squat, oui il nous font suer mais en même temps sans eux on aurait encore plus de gens à la rue+".
"Luttopia compte dans le paysage montpelliérain. Ils ont ouvert le lieu à d'autres", souligne Sylvie Chamvoux, directrice de la Fondation Abbé Pierre pour l'Occitanie, une des partenaires avec qui le collectif a travaillé, aux côtés du Secours populaire, de la Cimade ou Médecins du Monde.
A ses yeux, la solution trouvée à Montpellier pourrait servir de "modèle" pour d'autres squats au niveau régional ou national.
Dans ses trois nouvelles maisons, Luttopia proposera toujours "un accueil inconditionnel". Comme elle l'a fait pour Leonora, originaire d'Albanie, arrivée un soir de 2017 dans le vaste hall de "l'Uto 003" avec ses parents. "Elle avait 15 ans, elle était déterminée à obtenir un toit pour sa famille", se souvient Gwen.
"Je me sens chez moi ici, c'est dur de devoir quitter ce lieu mais on espère un avenir meilleur, plus stable", explique dans un français parfait la jeune fille aux longs cheveux bruns ondulés qui préfère taire son nom de famille. Aujourd'hui âgée de 18 ans, elle est scolarisée en bac pro gestion et administration.
Fustigeant "le décalage hallucinant" entre certains budgets alloués à des associations et les actions effectivement réalisées contre la précarité, les militants de Luttopia comme Gwen rappellent: "Depuis des années, on fait beaucoup avec rien ou plus exactement avec des dons. Il n'est pas question qu'on soit là pour ramasser de l'argent".
il/iw/or
Musée de l'immigration: "Ma nomination ouvre le champ des possibles", dit Pap Ndiaye #
"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien", assure-t-il. Pourtant, Pap Ndiaye ne rejette pas la charge symbolique de son arrivée à la tête du Palais de la Porte Dorée, estimant qu'elle "ouvre le champ des possibles" aux jeunes "non-blancs".
Cet universitaire de 55 ans, spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités, a pris, le 1er mars, la tête du Palais de la Porte Dorée, institution publique qui comprend le Musée de l'histoire de l'immigration et l'Aquarium tropical, hébergés au sein du palais, situé dans l'est de la capitale.
Une nomination que beaucoup voient comme un symbole. Celle d'un homme métis, né d'un père sénégalais et d'une mère française, à la tête d'une grande institution culturelle française, chargée, qui plus est, des questions d'immigration et de mémoire.
"Ma nomination est d'abord due à mon travail d'historien, j'ai une longue carrière d'universitaire, une carrière à l'international", égrène-t-il d'un ton posé lors d'un entretien à l'AFP.
"Mais je ne suis pas aveugle à la question du symbole, à laquelle je ne tourne pas le dos. Je m'assume tel quel avec ma couleur de peau et je sais que ma nomination ouvre le champ des possibles à de nombreux enfants non-blancs", poursuit-il.
Normalien, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye, a été professeur de nombreuses années à Sciences Po Paris. Respecté par ses pairs, il fait figure de "pointure" sur les questions liées aux minorités.
Mais c'est "La condition noire, essai sur une minorité française" (Calmann-Lévy), son ouvrage de référence, publié en 2008, qui l'a fait connaître auprès du grand public.
"Mon objectif, c'était de fournir des arguments et des savoirs aussi robustes que possible à ces jeunes qui manquent de références solides. il me semblait que cela relevait de mon rôle de pédagogue d'offrir ces fondements", détaille-t-il.
En 2019, toujours avec l'envie de vulgariser ses sujets d'étude, il devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" qui s'est tenue au musée d'Orsay, sur la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, il a co-présenté, un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
"Je m'intéresse depuis très longtemps au monde de la culture (...) qui doit s'ouvrir et parler du monde tel qu'il est", souligne-t-il, voyant dans son arrivée au Palais de la Porte dorée "une nouvelle étape".
Tout d'abord "musée des Colonies", puis, "de la France d'outre-mer", et enfin des "Arts d'Afrique et d'Océanie", le musée de l'histoire de l'immigration, qui avait fermé ses portes en 2003 pour rouvrir en 2007, a une histoire mouvementée.
Pas de quoi effrayer Pap Ndiaye qui ambitionne de faire de ce musée "un établissement culturel central dans le paysage français mais aussi international".
Pour cela, c'est toute l'exposition permanente qui est en train d'être repensée. Celle-ci, qui aborde la question des migrations vers et depuis la France, va être enrichie pour y inclure le 18e siècle et la question de la traite négrière.
L'historien veut aussi faire de ce lieu un endroit où l'on débat des questions de colonisation, thème qui enflamme régulièrement la société française. Pour y parvenir, il souhaite l'ouvrir aux étudiants et aux universitaires afin d'y organiser des colloques et des séminaires.
"Ces questions intéressent les étudiants. Si elles ne sont pas débattues dans l'université, alors, elles le seront ailleurs avec des ressources qui sont discutables", estime-t-il.
Alors qu'il a passé sa vie à s'intéresser aux minorités, que répond-il à ceux qui dénoncent un retour de la question "raciale", au détriment de l'universalisme républicain ? "La critique universaliste manque son objectif si elle considère que travailler sur des groupes particuliers c'est tourner le dos à l'universalisme", rétorque-t-il.
"Au contraire, c'est prendre l'universalisme au sérieux en réclamant que les devises sur les frontons des bâtiments de la République soient inscrites dans la vie des personnes".
adm/rh/bow
Suspension taxe Trump: une "excellente nouvelle" pour les vins de Bordeaux #
La suspension pour quatre mois des taxes douanières américaines sur les vins européens est une "excellente nouvelle", avant un accord définitif, a estimé samedi le président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB) Bernard Farges.
"Nous l'attendions depuis l'instauration de cette taxe le 18 octobre 2019. C'est un soulagement qui va nous permettre de reconquérir les parts de marché aux États-Unis", a précisé à l'AFP le président du CIVB.
Selon l'interprofession, les pertes liées à cette taxe s'élèvent à 100 millions d'euros de chiffre d'affaires pour la filière bordelaise en 2020 et à 400 millions d'euros pour l'ensemble des vins français.
Concernant les ventes en volumes, les vins de Bordeaux avaient réussi à "limiter la casse" en 2020 en diminuant les prix des vins "pour encaisser les 25% de taxe", a résumé Bernard Farges.
Cette suspension pour quatre mois des taxes douanières américaines a été annoncée vendredi après-midi à la suite d'un échange téléphonique entre la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen et le président des Etats-Unis Joe Biden.
"Nous sommes dans un contexte compliqué en Chine et en Europe à cause du Covid", a expliqué Bernard Farges, précisant que ce moratoire permettra de "relancer l'activité" aux Etats-Unis, deuxième marché pour le vin de Bordeaux après la Chine.
Sur Twitter, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Lemaire s'est réjoui pour les "viticulteurs français" de la fin de la "guerre commerciale" entre l'Europe et les Etats-Unis.
Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l'Union européenne et les Etats-Unis, s'affrontent depuis octobre 2004 devant l'OMC sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales.
Les Etats-Unis avaient été autorisés en octobre 2019 à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars (6,8 milliards d'euros) de biens et services européens importés chaque année, dont les vins à hauteur de 25%.
Plus tôt dans la semaine, Londres et Washington avaient réussi à trouver un accord permettant notamment de suspendre les droits de douane sur des produits britanniques comme le whisky écossais.
lpb/pjl/rhl
De la forêt à la charpente, la longue marche des chênes de Notre-Dame de Paris #
Ils ont déjà vécu deux siècles, il leur faudra plusieurs années pour que leurs précieux bois puissent soutenir la future flèche de Notre-Dame de Paris: un traitement long et complexe attend les chênes majestueux de la forêt de Bercé dans le centre-ouest de la France.
Huit arbres d'exception repérés dans cette futaie - plus de vingt mètres de tronc utile et un mètre de diamètre - ont été sélectionnés vendredi par Philippe Villeneuve et Rémi Fromont, architectes en chef des monuments historiques.
Destinés au tabouret de la flèche détruite dans l'incendie du 15 avril 2019, ainsi qu'aux charpentes du transept et travées adjacentes, ils assureront l'assise d'une structure de quelque 300 tonnes.
Ici, tel chêne immense, marqué d'un chiffre 8 peint en rouge, sera épargné, car on y a découvert un noeud. Là, un autre géant porte la pancarte "arbre numéro un" et sera bientôt à terre.
"Un drone a fait des profils en 3D pour vérifier ceux qui convenaient", raconte à l'AFP Aymeric Albert, chef du département commercial de l'Office national des forêts (ONF). Ils doivent en effet être légèrement courbés, pour que les futures poutres suivent la courbure des voûtes, en reliant les piliers de la croisée du transept.
Un millier de chênes de l'Hexagone ont été offerts. Ils sont issus pour moitié de forêts publiques, pour moitié de quelque 150 forêts privées. Et de nouvelles offres continuent d'affluer.
Dans une phase ultérieure, il faudra refaire les charpentes médiévales de la nef et du choeur. Des milliers d'autres arbres, plus jeunes cette fois, seront sélectionnés. Des chênes ont déjà été aussi proposés par des donateurs étrangers.
La "récolte" de ces mille arbres, comme on nomme l'abattage en langue forestière, était déjà prévue pour 2021. Afin de permettre aux futaies de se régénérer naturellement.
L'opération va s'achever ces prochains jours, plus vite que prévu, avant la montée de sève.
Pendant six mois, les troncs seront laissés sur place "car l'arbre peut réagir, avec des vrilles, des courbures. Quand il a vrillé, alors on sait qu'il ne bougera plus", explique Aymeric Albert.
Chaque arbre est identifié par un numéro permettant sa traçabilité.
D'avril à juin, les troncs seront "débardés" (amenés au bord des chemins), puis au deuxième semestre, ils seront débités et transportés dans une vingtaine de scieries.
Leur temps de séchage sera de 12 à 18 mois, jusqu'à ce qu'un taux d'humidité de moins de 30% soit atteint.
Début 2023, ils seront transportés vers les ateliers des charpentiers, qui suivront les plans de l'architecte Eugène Viollet-Le-Duc qui avait restauré Notre-Dame au 19e siècle, pour une reconstruction à l'identique.
Répondant aux inquiétudes d'associations dénonçant l'abattage d'arbres centenaires, la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot, venue assister à ce moment symbolique, s'insurge: "Comment défendre la filière bois sans procéder à des coupes prévues en tout état de cause! Il n'y a aucune flibuste, aucun piratage, aucune amputation du patrimoine. Une forêt, ça se gère".
Selon l'ONF, ces mille chênes représentent 0,1% de la récolte annuelle de bois de chêne destiné à la construction ou l'ameublement.
"Il pousse plus de chênes qu'on en récolte: 3 millions de mètres cubes, contre 2 millions, chaque année", estime Aymeric Albert.
Leur sélection, s'est félicité l'architecte en chef Villeneuve, "est le début de la renaissance réelle de la cathédrale. On entre dans une phase où on va voir renaître des choses neuves". Même si la restauration ne débutera formellement qu'en septembre.
Interrogé sur les risques d'un dépassement des délais de cinq ans du chantier, le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Etablissement public chargé de Notre-Dame, les balaie: "nous sommes dans les temps pour rendre la cathédrale au culte en 2024. Même s'il restera "encore beaucoup de travail".
Et de poursuivre : "En 2024, vous verrez dans le ciel de Paris briller la flèche qui ne sera plus la flèche de Viollet-Le-Duc mais de Philippe Villeneuve!".
jlv/rh/rhl/at/jhd
Notre-Dame: de la forêt à la charpente, la longue marche des chênes #
Ils ont déjà vécu deux siècles, il leur faudra plusieurs années pour que leurs précieux bois puissent soutenir la future flèche de Notre-Dame de Paris: un traitement long et complexe attend les chênes majestueux de la forêt de Bercé (Sarthe)
Huit arbres d'exception repérés dans cette futaie - plus de vingt mètres de tronc utile et un mètre de diamètre - ont été sélectionnés vendredi par Philippe Villeneuve et Rémi Fromont, architectes en chef des monuments historiques. Destinés au tabouret de la flèche détruite dans l'incendie du 15 avril 2019, ainsi qu'aux charpentes du transept et travées adjacentes, ils assureront l'assise d'une structure de quelque 300 tonnes.
Ici, tel chêne immense, marqué d'un chiffre 8 peint en rouge, sera épargné, car on y a découvert un noeud. Là, un autre géant porte la pancarte "arbre numéro un" et sera bientôt à terre.
"Un drone a fait des profils en 3D pour vérifier ceux qui convenaient", raconte à l'AFP Aymeric Albert, chef du département commercial de l'Office national des forêts (ONF). Ils doivent en effet être légèrement courbés, pour que les futures poutres suivent la courbure des voûtes, en reliant les piliers de la croisée du transept.
Un millier de chênes de l'hexagone ont été offerts, en majorité de cinq régions (Bourgogne, Centre Val de Loire, Grand Est, Pays de la Loire, Normandie). Ils sont issus pour moitié de forêts publiques, pour moitié de près de 150 forêts privées. Et des nouvelles offres continuent d'affluer.
Dans une phase ultérieure, il faudra refaire les charpentes médiévales de la nef et du choeur. Des milliers d'autres arbres, plus jeunes cette fois, seront sélectionnés. Des chênes ont déjà été aussi proposés par des donateurs étrangers.
La "récolte" de ces mille arbres, comme on nomme l'abattage en langue forestière, était déjà prévue pour 2021. Afin de permettre aux futaies de se régénérer naturellement.
Et l'opération va s'achever ces prochains jours, plus vite que prévu, avant la montée de sève.
Pendant six mois, les troncs seront laissés sur place "car l'arbre peut réagir, avec des vrilles, des courbures. Quand il a vrillé, alors on sait qu'il ne bougera plus", explique Aymeric Albert.
Chaque arbre est identifié par un numéro permettant sa traçabilité.
D'avril à juin, les troncs seront "débardés" (amenés au bord des chemins), puis au deuxième semestre, ils seront débités et transportés dans une vingtaine de scieries.
Leur temps de séchage sera de 12 à 18 mois, jusqu'à ce qu'un taux d'humidité de moins de 30% soit atteint.
Vers le début 2023, ils seront transportés vers les ateliers des charpentiers, qui suivront les plans de Viollet-Le-Duc pour une reconstruction à l'identique.
Répondant aux inquiétudes d'associations dénonçant l'abattage d'arbres centenaires, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, venue assister à ce moment symbolique, s'insurge: "Comment défendre la filière bois sans procéder à des coupes prévues en tout état de cause! Il n'y a aucune flibuste, aucun piratage, aucune amputation du patrimoine. Une forêt, ça se gère".
Selon l'ONF, ces mille chênes représentent 0,1% de la récolte annuelle de bois de chêne destiné à la construction ou l'ameublement.
"Il pousse plus de chênes qu'on en récolte: 3 millions de mètres cubes, contre 2 millions, chaque année", estime Aymeric Albert.
Leur sélection, s'est félicité l'architecte en chef Villeneuve, "est le début de la renaissance réelle de la cathédrale. On entre dans une phase où on va voir renaître des choses neuves". Même si la restauration ne débutera formellement qu'en septembre.
Interrogé sur les risques d'un dépassement des délais de cinq ans du chantier, le général Jean-Louis Georgelin, président de l'Etablissement public chargé de Notre-Dame, les balaie: "nous sommes dans les temps pour rendre la cathédrale au culte en 2024. Même s'il restera "encore beaucoup de travail".
Et de poursuivre : "En 2024, vous verrez dans le ciel de Paris briller la flèche qui ne sera plus la flèche de Viollet-Le-Duc mais de Philippe Villeneuve!".
jlv/rh/rhl
Sept migrants condamnés pour la rébellion du centre de rétention du Mesnil-Amelot #
Sept ressortissants étrangers ont été condamnés samedi à diverses peines de prisons pour la rébellion à l'origine de l'incendie qui a ravagé en janvier une partie d'un Centre de rétention (CRA) de banlieue parisienne où ils se trouvaient en attente de leur expulsion.
Dans un jugement rendu en pleine nuit, le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) a infligé des peines allant de 16 mois de prison ferme à 12 mois avec sursis probatoire pour "rébellion commise en réunion" aux sept hommes, âgés de 18 à 34 ans.
Il s'agit de deux Algériens, deux Tunisiens, un Égyptien, un Congolais et un Pakistanais, dont trois ont également été condamnés pour l'incendie.
Les faits se sont produits le 20 janvier dans le CRA du Mesnil-Amelot, voisin de l'aéroport de Roissy, où le mécontentement grondait depuis la veille et le maintien en rétention de plusieurs d'entre eux, après des décisions de justice.
Certains migrants avaient refusé le test PCR requis par le pays d'origine afin de procéder à leur expulsion du territoire français. La justice les avait donc replacés au CRA, bien qu'ils y aient déjà passé trois mois, durée maximale d'une rétention.
Dans la matinée du 20, un groupe rassemblé dans la cour met le feu à deux bâtiments de vie. Des violences éclatent entre sans-papiers et policiers. Ces derniers essuient des jets des projectiles et font usage de gaz lacrymogènes.
"Nous reculons un peu car nous sommes en sous-nombre. La véhémence des retenus est telle que nous ne pouvons pas tenir le bâtiment 4", a témoigné l'un des policiers.
Les violences nécessitent l'intervention de forces de police extérieures, qui mettent plusieurs heures à rétablir le calme et à dégager la voie aux pompiers. Les événements n'ont pas fait de blessé mais l'incendie a rendu inutilisables deux des six bâtiments.
À l'audience, la plupart des prévenus ont gardé le silence, ne le rompant que pour clamer leur innocence. "J'ai pas agressé qui que ce soit", a lancé l'un d'entre eux, un Tunisien de 24 ans, le seul à comparaître libre.
La défense a voulu faire de ce procès, d'une durée rare - une douzaine d'heures - pour des comparutions immédiates, celui de la politique d'enfermement en CRA.
"L'idée est d'appuyer sur les conditions de rétention qui sont au début de la révolte", a expliqué à l'AFP Caroline Desré, avocate de l'un des prévenus. Cette rébellion est un "cri de désespoir", a insisté Adrien Mamère, conseil d'un autre prévenu.
Une stratégie qui a suscité l'agacement du président du tribunal: "cette audience du tribunal correctionnel n'est pas une tribune politique".
amd/sha/shu