"Dialogue national" au Tchad: élection houleuse des membres du présidium #
L'élection au Tchad des membres du présidium, l'instance en charge de diriger les travaux du "dialogue national inclusif et souverain" (DNIS) entre l'opposition civile et armée et la junte, s'est déroulée dans une ambiance houleuse, a constaté dimanche un journaliste de l'AFP.
Le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, avait donné le 20 août à N'Djamena le coup d'envoi de ce dialogue, boycotté par certains groupes armés et de membres de la société civile. Il doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
Plus de 500 personnes, sur les 1.400 délégués du dialogue, s'étaient portées candidates pour intégrer le présidium, composé de 21 membres. Ils ont été désignés par les membres du comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI).
Gali Ngothé Gatta, candidat à la présidentielle en 2016 face à l'ancien chef de l'État Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, a été élu à la tête du présidium.
"C'est l'homme de la situation, c'est un homme politique de grande expérience qui a déjà été ministre", a déclaré à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby Itno, premier vice-président du CODNI.
Mais à l'annonce de la composition de cette instance, de nombreux délégués se sont levés et ont crié en signe de protestation.
"On nous a reproché de ne pas avoir intégré assez d'arabisants dans la liste", a indiqué M. Kebzabo.
"Nous contestons la mise sur pied de ce bureau. Tel que les choses se passent, nous ne sommes pas partants et nous appelons Mahamat Idriss Déby pour remédier à cela, faute de quoi nous ne participerons pas à ce dialogue", a averti Gilbert Maoundonodji, membre de la société civile.
"A part le président, les autres membres du présidium sont plutôt du même bord politique, les jeux sont faits à l'avance, c'est pourquoi nous avons décidé de quitter le dialogue", a déclaré de son côté Djerandi Laguerre Dionro, porte-parole de 11 fédérations professionnelles qui participaient au dialogue, dont celles des avocats et des médecins. "Nous les laissons continuer leur monologue", a-t-il conclu.
Dans un communiqué, plusieurs petits partis politiques avaient menacé samedi de se retirer du dialogue, dénonçant des "manoeuvres visant à saper la réussite de ce dialogue tant attendu par le peuple tchadien".
Les travaux des commissions, qui ont notamment pour thèmes les questions sociales, la paix, la réconciliation nationale ou bien encore les libertés fondamentales, doivent débuter le 30 août. Le calendrier initial prévoit une cérémonie de clôture le 20 septembre.
Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé au pouvoir en avril 2021 à la suite de son père Idriss Déby, mort au front contre des rebelles.
Le nouvel homme fort du pays, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT), a promis des élections à l'issue d'une période de transition de 18 mois, censée se terminer en octobre, assurant qu'il ne s'y présenterait pas.
Mais il a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-dyg/blb/cls
"Dialogue national" au Tchad: élection houleuse des membres du présidium #
L'élection au Tchad des membres du présidium, l'instance en charge de diriger les travaux du "dialogue national inclusif et souverain" (DNIS) entre l'opposition civile, l'armée et la junte, s'est déroulée dans une ambiance houleuse, a constaté dimanche un journaliste de l'AFP.
Le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, avait donné le 20 août à N'Djamena le coup d'envoi de ce dialogue, boycotté par certains groupes armés et de membres de la société civile. Il doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
Plus de 500 personnes, sur les 1.400 délégués du dialogue, s'étaient portées candidates pour intégrer le présidium, composé de 21 membres. Ils ont été désignés par les membres du comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI).
Gali Ngothé Gatta, candidat à la présidentielle en 2016 face à l'ancien chef de l'État Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, a été élu à la tête du présidium.
"C'est l'homme de la situation, c'est un homme politique de grande expérience qui a déjà été ministre", a déclaré à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby Itno, premier vice-président du CODNI.
Mais à l'annonce de la composition de cette instance, de nombreux délégués se sont levés et ont crié en signe de protestation.
"On nous a reproché de ne pas avoir intégré assez d'arabisants dans la liste", a indiqué M. Kebzabo.
"Nous contestons la mise sur pied de ce bureau. Tel que les choses se passent, nous ne sommes pas partants et nous appelons Mahamat Idriss Déby pour remédier à cela, faute de quoi nous ne participerons pas à ce dialogue", a averti Gilbert Maoundonodji, membre de la société civile.
"A part le président, les autres membres du présidium sont plutôt du même bord politique, les jeux sont faits à l'avance, c'est pourquoi nous avons décidé de quitter le dialogue", a déclaré de son côté Djerandi Laguerre Dionro, porte-parole de 11 fédérations professionnelles qui participaient au dialogue, dont celles des avocats et des médecins. "Nous les laissons continuer leur monologue", a-t-il conclu.
Dans un communiqué, plusieurs petits partis politiques avaient menacé samedi de se retirer du dialogue, dénonçant des "manoeuvres visant à saper la réussite de ce dialogue tant attendu par le peuple tchadien".
Les travaux des commissions, qui ont notamment pour thèmes les questions sociales, la paix, la réconciliation nationale ou bien encore les libertés fondamentales, doivent débuter le 30 août. Le calendrier initial prévoit une cérémonie de clôture le 20 septembre.
Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé au pouvoir en avril 2021 à la suite de son père Idriss Déby, mort au front contre des rebelles.
Le nouvel homme fort du pays, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT), a promis des élections à l'issue d'une période de transition de 18 mois, censée se terminer en octobre, assurant qu'il ne s'y présenterait pas.
Mais il a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-dyg/blb/cls
"Dialogue national" au Tchad: élection houleuse des membres du présidium #
L'élection au Tchad des membres du présidium, l'instance en charge de diriger les travaux du "dialogue national inclusif et souverain" (DNIS) entre l'opposition civile et armée et la junte, s'est déroulée dans une ambiance houleuse, a constaté dimanche un journaliste de l'AFP.
Le chef de la junte, Mahamat Idriss Déby Itno, a donné le 20 août à N'Djamena le coup d'envoi de ce dialogue, boycotté par certains groupes armés et de membres de la société civile, qui doit déboucher sur des élections "libres et démocratiques" et le transfert du pouvoir aux civils.
Plus de 500 personnes, sur les 1.400 délégués du dialogue, s'étaient portées candidates pour intégrer le présidium, composé de 21 membres. Ils ont été désignés par les membres du comité d'organisation du dialogue national inclusif (CODNI).
Gali Ngothé Gatta, candidat à la présidentielle en 2016 face à l'ancien chef de l'État Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 30 ans, a été élu à la tête du présidium.
"C'est l'homme de la situation, c'est un homme politique de grande expérience qui a déjà été ministre", a déclaré à l'AFP Saleh Kebzabo, ancien candidat à la présidentielle et opposant à Idriss Déby Itno, premier vice-président du CODNI.
Mais à l'annonce de la composition de cette instance, de nombreux délégués se sont levés et ont crié en signe de protestation.
"On nous a reproché de ne pas avoir intégré assez d'arabisants dans la liste", a indiqué M. Kebzabo.
"Nous contestons la mise sur pied de ce bureau. Telles que les choses se passent nous ne sommes pas partants et nous appelons Mahamat Idriss Déby pour remédier à cela, faute de quoi nous ne participerons pas à ce dialogue", a déclaré Gilbert Maoundonodji, membre de la société civile.
Dans un communiqué, plusieurs petits partis politiques avaient menacé samedi de se retirer du dialogue, dénonçant des "manoeuvres visant à saper la réussite de ce dialogue tant attendu par le peuple tchadien".
Les travaux dans les commissions, qui ont notamment pour thèmes les questions sociales, la paix et la réconciliation nationale ou bien encore les libertés fondamentales, doivent débuter le 30 août. Le calendrier initial prévoit une cérémonie de clôture le 20 septembre.
Mahamat Idriss Déby Itno est arrivé au pouvoir en avril 2021 à la suite de son père Idriss Déby, mort au front contre des rebelles.
Le nouvel homme fort du pays, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT), a promis des élections à l'issue d'une période de transition de 18 mois, censée se terminer en octobre, et de ne pas se présenter aux futures élections.
Mais il a porté en juin 2021 un premier coup de canif à ses promesses, en envisageant une prolongation de 18 mois de la transition et en remettant son "destin" à "Dieu" sur une éventuelle candidature à la présidentielle.
yas-dwi-dyg/blb
Tchad: des rebelles affirment avoir tué 10 soldats, le gouvernement dément #
Un important groupe rebelle a affirmé samedi dans un communiqué avoir tué 10 soldats et en avoir capturé 8 autres dans l'extrême-nord du Tchad, le gouvernement démentant de son côté une "fausse information".
Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), un important groupe rebelle qui a refusé de signer un accord de paix avec la junte au pouvoir début août, a déclaré que vendredi, une "colonne avancée de l'armée de N'Djamena a attaqué nos positions dans la localité de Wouri", dans la région du Tibesti, près de la frontière avec Libye.
"Les vaillants combattants de la liberté ont mis en déroute l'armée", selon le communiqué, affirmant que 10 soldats ont été tués, et 8 autres faits prisonniers.
"Cela fait plus d'une semaine qu'il y a eu une incursion d'une vingtaine de véhicules de rebelles dans le pays, mais qui n'ont donné lieu à aucun accrochage avec les forces gouvernementales", a déclaré de son côté Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication nommé par la junte, interrogé par l'AFP.
"Nous avons surveillé ces colonnes avec des avions et ils sont sortis du territoire tchadien depuis plusieurs jours", a poursuivi M. Koulamallah, qualifiant les déclarations du CCMSR de "fausses informations".
Le Tibesti est historiquement une région frondeuse, berceau de plusieurs rébellions majeures depuis l'indépendance du Tchad de la France, en 1960. Depuis la découverte d'or en 2012, les mines de cette province ont suscité les convoitises de commerçants, de milliers d'orpailleurs, de militaires tchadiens et de groupes rebelles armés tchadiens et soudanais en quête du métal précieux pour financer notamment leur armement.
Le CCMSR a également accusé dans son communiqué la France d'avoir survolé ses positions avec des "avions de l'opération Barkhane". "Tout bombardement sera considéré comme une déclaration de guerre contre les intérêts français", selon le CCMSR.
Le CCMSR est né en juin 2016 d'une scission au sein du Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le groupe rebelle à l'origine de l'offensive, partie de Libye, qui a tué en avril 2021 le président Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d'Afrique centrale d'une main de fer pendant 30 ans.
Le groupe rebelle s'était retiré dès avril des discussions de Doha entre la junte et une quarantaine de groupes rebelles, vilipendant "l'agenda caché" des autorités.
En avril 2021, au lendemain de l'annonce de la mort du président Idriss Déby, son fils,Mahamat Idriss Déby, a pris les rênes du pays à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux tous fidèles à son défunt père.
Il a promis des élections "libres et démocratiques" dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois. Depuis le 20 août, un dialogue national inclusif se tient au Tchad entre l'opposition civile et armée et la junte.
yas-dwi-dyg/cl