Logo

Après le coup d'Etat, la jeunesse birmane entre colère et peur de la répression #

2/4/2021, 5:15 AM
Hong Kong, CHN

Trois jours après le coup d'Etat qui a renversé le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi, une jeunesse birmane barricadée chez elle traque les rumeurs d'arrestations sur les réseaux sociaux, hésitant à défier les militaires dans la rue.

Depuis les raids militaires qui ont mené à l'arrestation de la dirigeante et des principaux membres du gouvernement lundi à l'aube, l'indigation couve parmi la population.

Mais en l'absence d'un signal fort de la part du gouvernement destitué ou de conseils de la part des vétérans du dernier coup d'Etat, la jeune génération se sent peu à même de se confronter aux troupes qui patrouillent dans les rues.

"Nous avons la volonté, la colère, l'anxiété", déclare Aye, qui demande que son vrai nom ne soit pas divulgué par crainte de représailles. Mais l'étincelle pour la suite "doit venir de personnes qui peuvent diriger", ajoute la jeune femme.

Aye est née en 1988, l'année où la répression sanglante des manifestations dans tout le pays a fait des milliers de morts.

Sans réussir à renverser la junte, les rassemblements avaient permis l'acenscion de dissidents tels qu'Aung San Suu Kyi, devenue le visage de la résistance à l'international.

Tandis que la lauréate du prix Nobel 1991 passait ses années en résidence surveillée, Aye grandissait dans un camp de réfugiés en Thaïlande.

Retournée en Birmanie en 2015, l'année où le parti d'Aung San Suu Kyi a pris le pouvoir, elle considère l'avenir de son commerce, à Rangoun, "complètement détruit" par le putsch.

Avec son compagnon, "Ko Ko", elle fait des provisions d'eau et de nourriture dans l'intention d'utiliser son magasin comme refuge pour ses proches, en cas d'arrestation ou d'effusion de sang.

Ko Ko, 22 ans, est dans un état d'hébétude depuis qu'il s'est réveillé, lundi, avec l'annonce du coup d'Etat à la radio.

"En ce moment, tout le monde s'entend sur le fait que l'heure n'est pas venue de manifester", estime-t-il, se disant plus préoccupé par la file d'attente à la banque alors que tous essayent frénétiquement de retirer leurs économies.

L'armée justifie sa prise de pouvoir en affirmant que le gouvernement s'est rendu coupable de fraudes lors des élections de novembre dernier.

Sur les réseaux sociaux, les birmans sont nombreux à contester ces allégations. C'est le cas de "Khin", une jeune femme de la côte sud.

Récemment retournée dans sa ville natale après avoir terminé ses études en Europe, elle estime que la plupart des gens qu'elle connaît ne croient pas que l'armée abandonnera le pouvoir après un an, comme elle l'a annoncé.

"Personne ne leur fait confiance", soupire-t-elle.

Jusqu'à présent, les plans de résistance se limitent à des actes pacifiques de désobéissance civile, mais la rage se répand sur internet.

Les informations comme les rumeurs vont vite concernant les mouvements de chars et les arrestations de dissidents.

"Il est possible que les réseaux aient un effet palliatif", affirme Mary Callahan, professeur associé d'études internationales à l'université de Washington qui vit à Rangoun.

Mais depuis jeudi, l'organisation non gouvernementale Netblocks, qui surveille les coupures d'internet dans le monde, a déclaré que des fournisseurs en Birmanie bloquaient ou restreignaient l'accès à Facebook, Instagram et WhatsApp.

Selon un militant basé à Mandalay, la deuxième ville du pays, les habitants sont "confus, avec des informations contradictoires sur les médias sociaux et un manque de leadership politique après l'arrestation d'Aung San Suu Kyi".

Nombreux sont ceux qui craignent qu'une réaction de la population ne serve de prétexte pour prolonger le régime militaire.

"Pour avoir vécu des décennies de régime militaire, nous savons à quel point les choses peuvent mal tourner", ajoute l'activiste.

gle-lb/mlb/roc

permalink
FEB 2

Birmanie: Pékin appelle à ne pas "compliquer la situation" #

2/2/2021, 8:58 AM
Pékin, CHN

La Chine a appelé mardi la communauté internationale à ne pas "compliquer davantage la situation" en Birmanie, avant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU où pourraient être évoquées des sanctions contre ce pays, au lendemain du coup d'Etat des militaires.

Pékin, qui dispose d'importants intérêts stratégiques et économiques chez son voisin du Sud, est traditionnellement hostile aux "ingérences" dans les affaires intérieures des Etats et aux sanctions internationales.

Après avoir appelé lundi les parties en présence à "régler leur différend" dans un cadre légal et constitutionnel, le ministère chinois des Affaires étrangères a plaidé mardi pour que la communauté internationale "contribue à la stabilité politique et sociale" en Birmanie.

Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenir dans la journée une réunion d'urgence sur la situation en Birmanie, le porte-parole du ministère, Wang Wenbin, a appelé à "éviter d'intensifier le conflit et de compliquer davantage la situation".

Le président américain Joe Biden a menacé lundi de rétablir les sanctions contre la Birmanie, après la prise du pouvoir par les militaires et l'arrestation des principaux dirigeants civils du pays dont la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi.

En Chine, les médias, contrôlés par le Parti communiste au pouvoir, rivalisaient mardi d'euphémismes pour évoquer la situation dans le pays voisin, en évitant soigneusement d'employer le terme de "coup d'Etat".

L'agence Chine nouvelle a évoqué "un important remaniement ministériel" à propos du remplacement des ministres civils par des militaires.

Citant "des experts", le quotidien de langue anglaise Global Times a qualifié la prise du pouvoir par l'armée "d'ajustement de la structure déséquilibrée du pouvoir".

Toujours prompt à critiquer les Etats-Unis, le quotidien nationaliste a mis le comportement des militaires birmans sur le compte... de l'ancien président américain Donald Trump.

"En refusant de reconnaître sa défaite électorale et en ayant semble-t-il encouragé les émeutes au Capitole, Trump a peut-être servi d'exemple aux militaires birmans", écrit le Global Times.

sbr-bys-bar/lch

permalink
FEB 1

La Chine appelle les Birmans à "régler leurs différends" dans le cadre de la loi #

2/1/2021, 8:11 AM
Pékin, CHN

La Chine a appelé les acteurs militaires et politiques en Birmanie à "régler leurs différends dans le cadre de la constitution et des lois", après le coup d'Etat perpétré lundi par l'armée birmane.

Les forces armées ont arrêté la cheffe de facto du gouvernement civil, Aung San Suu Kyi, proclamé l'état d'urgence pour un an et placé leurs généraux aux principaux postes du pouvoir.

Ce putsch, immédiatement condamné par plusieurs capitales étrangères, est nécessaire pour préserver la "stabilité" de l'État, ont fait savoir les militaires dans une annonce sur leur chaîne de télévision, NAME.

Ils accusent la commission électorale de ne pas avoir remédié aux "énormes irrégularités" qui ont eu lieu, selon eux, lors des législatives de novembre, remportées massivement par le parti d'Aung San Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), au pouvoir depuis 2015.

"La Chine est un voisin amical de la Birmanie", a réagi lundi lors d'une conférence de presse Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

"Nous espérons que toutes les parties prenantes vont régler leurs différends dans le cadre de la constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", a souligné M. Wang.

Selon lui, la Chine "cherche actuellement à mieux comprendre la situation actuelle" en Birmanie après le coup d'Etat.

Le putsch organisé par l'armée birmane intervient après des années de délicat partage du pouvoir entre le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi et les militaires.

Voisin de la Chine, la Birmanie est un pays clé du projet chinois de développement économique et commercial des "Nouvelles routes de la soie".

Le président chinois Xi Jinping s'était ainsi rendu en janvier 2020 dans la capitale birmane Naypyidaw, où il avait signé une trentaine d'accords portant notamment sur de nouvelles infrastructures.

tjx-ehl/bar/pz

permalink
FEB 1

La Chine appelle les Birmans à "régler leurs différends" dans le cadre de la loi #

2/1/2021, 7:50 AM

La Chine a appelé lundi les acteurs politiques en Birmanie à "régler leurs différends" dans un cadre légal et constitutionnel, après le coup d'Etat de la puissante armée birmane.

"Nous espérons que toutes les parties prenantes en Birmanie vont régler leurs différends dans le cadre de la constitution et des lois afin de maintenir la stabilité politique et sociale", a déclaré Wang Wenbin, un porte-parole de la diplomatie chinoise.

tjx-ehl/bar/pz

permalink