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Dans le sud de la France, vendanges sauvages contre l'accaparement des terres #

8/28/2022, 2:37 PM
Le Muy, FRA

Le syndicat agricole français Confédération paysanne a organisé dimanche des vendanges sauvages dans un domaine détenu, selon elle, par le géant du luxe LVMH à La Motte (sud-est ce la France), pour protester contre "l'accaparement du foncier agricole", a constaté un correspondant de l'AFP.

Deux cents personnes ont participé à cette action sur une parcelle de vignes appartenant, selon les militants, au Château d'Esclans.

LVMH a pris le contrôle en 2019 de ce domaine de 267 hectares, dont 74 hectares en vignes AOP Côtes-de-Provence, en acquérant 55% des parts via sa filiale Moët Hennessy.

"L'enjeu, c'est de dénoncer l'accaparement des terres qui a lieu aujourd'hui à travers des grosses sociétés qui se revendent des parts financières entre elles et qui échappent à tous les outils de régulation et de répartition des terres agricoles", a relevé Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne dans le département du Var.

L'action s'est déroulée dans le calme, sous l'oeil des gendarmes et d'agents de sécurité du domaine qui ne sont pas intervenus pour stopper la vendange de quelques rangs de vignes. Les militants se sont ensuite rendus non loin, sur le chantier d'une cave en construction pour presser le jus du raisin vendangé.

Les militants et les sympathisants de la Confédération paysanne, soutenus par le mouvement Les soulèvements de la terre, étaient venus de la France entière pour participer à cette action, entonnant notamment des chants visant le dirigeant de LVMH, Bernard Arnault.

"Trouver des terres, c'est très compliqué, j'y ai passé deux ans, il y a beaucoup de choses qui passent sous les yeux de la Safer (organe de régulation du foncier agricole en France, ndlr) sans qu'elle puisse rien faire et ça, c'est ce contre quoi on milite, les montages sociétaires font que des ventes se font sans qu'on puisse les réguler", a raconté Gwenaëlle Le Bars, une trentenaire viticultrice installée à Saint-Maximin qui dénonce aussi l'augmentation du prix des terres.

"En 2017, dans un domaine où je travaillais, les terres s'achetaient 15.000 euros l'hectare, aujourd'hui c'est 30.000", a-t-elle ajouté estimant que les prix peuvent même atteindre 120.000 euros l'hectare pour des terres classées en appellation Côtes-de-Provence.

La Confédération paysanne plaide pour "doter les Safer de moyens financiers dédiés, garants de leur impartialité dans l'instruction des dossiers".

Sollicité par l'AFP, LVHM n'était pas joignable dans l'immédiat.

vxm/san/pb/lum/oaa

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AUG 28

Dans le Var, vendanges sauvages de la Confédération paysanne contre l'accaparement des terres #

8/28/2022, 1:17 PM
Le Muy, FRA

La Confédération paysanne a organisé dimanche matin des vendanges sauvages dans un domaine détenu, selon elle, par le géant du luxe LVMH à La Motte (Var), pour protester contre "l'accaparement du foncier agricole", a constaté un correspondant de l'AFP.

Deux cents personnes ont répondu à l'appel de ce syndicat agricole minoritaire et ont participé à cette action sur une parcelle de vignes appartenant, selon les militants, au Château d'Esclans.

LVMH a pris le contrôle en 2019 de ce domaine de 267 hectares, dont 74 hectares en vignes AOP Côtes-de-Provence, en acquérant 55% des parts via sa filiale Moët Hennessy.

"L'enjeu, c'est de dénoncer l'accaparement des terres qui a lieu aujourd'hui à travers des grosses sociétés qui se revendent des parts financières entre elles et qui échappent à tous les outils de régulation et de répartition des terres agricoles", a relevé Sylvain Apostolo, porte-parole de la Confédération paysanne dans le Var.

L'action s'est déroulée dans le calme, sous l'oeil des gendarmes et d'agents de sécurité du domaine qui ne sont pas intervenus pour stopper la vendange de quelques rangs de vignes. Les militants se sont ensuite rendus non loin, sur le chantier d'une cave en construction pour presser le jus du raisin vendangé.

Les militants et les sympathisants de la Confédération paysanne, soutenus par le mouvement Les soulèvements de la terre, étaient venus de la France entière pour participer à cette action, entonnant notamment des chants visant le dirigeant de LVMH, Bernard Arnault.

"Trouver des terres, c'est très compliqué, j'y ai passé deux ans, il y a beaucoup de choses qui passent sous les yeux de la Safer (organe de régulation du foncier agricole, ndlr) sans qu'elle puisse rien faire et ça, c'est ce contre quoi on milite, les montages sociétaires font que des ventes se font sans qu'on puisse les réguler", a raconté Gwenaëlle Le Bars, une trentenaire viticultrice installée à Saint-Maximin qui dénonce aussi l'augmentation du prix des terres.

"En 2017, dans un domaine où je travaillais, les terres s'achetaient 15.000 euros l'hectare, aujourd'hui c'est 30.000", a-t-elle ajouté estimant que les prix peuvent même atteindre 120.000 euros l'hectare pour des terres classées en Côtes-de-Provence.

"L'augmentation des prix freine l'installation, surtout hors cadre familial comme moi, et même pour la transmission c'est compliqué, les terres ont pris tellement de valeur qu'au moment de la transmission, les frais à payer sont tellement énormes que parfois il vaut mieux vendre", ajoute la viticultrice.

La Confédération paysanne, qui lutte "contre l'opacité du marché des parts sociales", plaide pour "doter les Safer de moyens financiers dédiés, garants de leur impartialité dans l'instruction des dossiers". Car, selon elle, en 2019 par exemple, les transactions par achat de parts de société ne représentaient que 6,5% des transactions liées au foncier agricole mais près de 60% des surfaces vendues.

Sollicité par l'AFP, LVHM n'était pas joignable dans l'immédiat.

vxm/san/pb

LVMH - MOET HENNESSY LOUIS VUITTON

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AUG 28

France : Les croisières contestées sur la côte méditerranéenne #

8/28/2022, 8:08 AM
Marseille, FRA

"Nous sommes des activistes et vous ne pouvez pas entrer dans le port de Marseille" : mi-juin, en France, quelques canoës ont brièvement bloqué le plus grand paquebot de croisière du monde, illustrant l'hostilité croissante à cette industrie polluante en Méditerranée.

"Quand on a des aberrations comme celle-là, qui nous impactent aussi directement, on ne peut que se sentir investis d'une mission de se mobiliser", explique Rémy Yves du collectif "Stop Croisières", créé en mai dans la deuxième ville de France, sur la Méditerranée.

Les activités maritimes sont responsables de 39% des émissions de dioxyde d'azote (NOx) - un polluant de l'air - dans la métropole marseillaise, juste derrière le trafic routier (45%), selon l'observatoire régional de la qualité de l'air AtmoSud.

Un navire de croisière à quai pendant une heure émet autant que 30.000 véhicules roulant à 30 km/h, estime l'organisme.

"Aberration" : le mot est martelé par les militants pour décrire le "Wonder of the Seas" qu'ils ont bloqué, propriété de Royal Caribbean : 362 mètres de long, 15 piscines, un simulateur de surf, une patinoire, des robots à cocktail...

Une activité "qui n'a plus lieu d'être dans le monde de demain", estime Rémy Yves. Dans le monde d'hier, pendant le premier confinement, jusqu'à 17 paquebots avaient été bloqués à Marseille, moteurs allumés, face à des riverains ébahis.

La grogne monte et s'organise sur toute la côte méditerranéenne française, comme ce fut déjà le cas à Barcelone et dans les Baléares, en Espagne, ou à Venise (Italie) qui a interdit l'an dernier les grands paquebots dans son centre historique, classé à l'Unesco.

À Nice, des riverains ont obtenu le départ en juin d'un bateau bruyant et polluant.

En juillet, en Corse, des militants indépendantistes ont retardé l'accostage d'un paquebot du géant du tourisme TUI. Lors d'une manifestation quelques jours plus tard, les croisiéristes étaient accueillis dans l'île méditerranéenne par des pancartes hostiles : "Pour un peu d'argent, ils tuent terre et mer".

"Ce type de séjours sur des méga-bateaux polluants ne correspond pas aux axes de tourisme durable", a reconnu le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni.

À Marseille, ville de 870.000 habitants, le maire de gauche Benoît Payan a lui-même lancé une pétition contre la pollution maritime en interpellant l'État et l'Organisation maritime internationale (OMI), signée à ce jour par environ 50.000 personnes.

"Je ne pouvais pas rester les bras ballants, dans une situation de crise avec une atmosphère polluée et des pics de canicule" tout l'été, confie-t-il.

La mairie veut faire pression pour accélérer les processus d'instauration en Méditerranée d'une zone à faibles émissions d'oxyde de soufre, dévastateur pour la vie marine, dite "SECA", prévue pour 2025.

"La Méditerranée, c'est le dernier endroit du monde où l'on peut faire n'importe quoi, ça suffit ! Nous ne sommes pas la poubelle du monde", tempête M. Payan qui pointe que cette réglementation est déjà appliquée en mer Baltique ou du Nord.

Au port de Marseille, un des plus grands de France, on se garde de tout "jugement de valeur" ; on estime être en "avance" avec "des navires de croisières de plus en plus propres, un peu plus jeunes sur Marseille (neuf ans de moyenne d'âge contre 14 ans ailleurs)".

"On travaille d'arrache-pied sur le branchement électrique à quai de deux paquebots en simultané d'ici à 2025", a indiqué en juillet Hervé Martel, président du directoire du port.

Cette saison, le taux de remplissage des navires de croisières est estimé à 65% mais l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos espère bien retrouver le succès d'avant-Covid où jusqu'à près de deux millions de passagers avaient afflué à Marseille.

Pour les anticroisières, qui annoncent une mobilisation européenne contre le tourisme de masse fin septembre, les retombées économiques des croisières sont "dérisoires" pour les lieux d'escale.

Certaines collectivités prônent et financent l'électrification des quais, déjà effective pour alimenter en énergie les ferries vers la Corse, afin de réduire la consommation de carburant et les fumées.

Mais les opposants dénoncent un non-sens avec des quantités d'électricité énormes nécessaires dans une période où la sobriété énergétique est de rigueur.

bur-san/iw/jg

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AUG 28

Sur la côte méditerranéenne, des croisières de moins en moins acceptées #

8/28/2022, 7:00 AM
Marseille, FRA

"Nous sommes des activistes et vous ne pouvez pas entrer dans le port de Marseille": mi-juin, quelques canoës ont brièvement bloqué le plus grand paquebot de croisière du monde, illustrant le ras-le-bol croissant en Méditerranée face à cette industrie jugée trop polluante.

"Quand on a des aberrations comme celle-là sous nos yeux qui nous impactent aussi directement, on ne peut que se sentir investis d'une mission de se mobiliser", explique Rémy Yves du collectif "Stop Croisières", créé en mai dans la deuxième ville de France.

Les activités maritimes sont responsables de 39% des émissions de dioxyde d'azote (NOx) --un polluant de l'air-- sur la métropole marseillaise, juste derrière le trafic routier (45%), selon AtmoSud.

Un navire de croisière à quai pendant une heure émet autant que 30.000 véhicules roulant à 30 km/h, estime cet organisme chargé de surveiller la qualité de l'air dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Aberration", le mot est martelé par les militants pour décrire le "Wonder of the Seas" qu'ils ont bloqué, propriété de Royal Caribbean: 362 mètres de long, 15 piscines, un simulateur de surf, une patinoire, des robots à cocktail...

Une activité très consommatrice "qui n'a plus lieu d'être dans le monde de demain", estime Rémy Yves. Dans le monde d'hier, pendant le premier confinement, jusqu'à 17 paquebots avaient été bloqués à Marseille moteurs allumés face à des riverains ébahis.

Comme Michèle Rauzier, retraitée, qui a installé des capteurs en "open data" dans sa bastide près du port pour mesurer en temps réel une pollution mouvante, qui dépend du panache de fumée, des vents et touche en premier lieu les quartiers déshérités du nord de Marseille.

"Je crois que le patrimoine marseillais vaut bien quand même qu'on aille le découvrir plutôt que de rester autour d'une piscine à faire la danse des canards", s'agace-t-elle auprès de l'AFPTV.

Et la grogne monte et s'organise sur toute la côte méditerranéenne française, comme ce fut déjà le cas à Barcelone et dans les Baléares en Espagne ou à Venise (Italie) qui a interdit l'an dernier les grands paquebots dans son centre historique, classé à l'Unesco.

A Nice, des riverains ont obtenu qu'un bateau trop bruyant et trop polluant quitte le port en juin.

En juillet, des militants indépendantistes corses ont retardé l'accostage à Ajaccio d'un autre paquebot de croisière du géant du tourisme TUI. Lors d'une manifestation quelques jours plus tard, les croisiéristes étaient accueillis en Corse par des pancartes hostiles: "Pour un peu d'argent, ils tuent terre et mer".

Dans ce contexte, des élus de premier plan sont montés au créneau.

En Corse, le président autonomiste du Conseil exécutif Gilles Simeoni a reconnu que "ce mécontentement exprime des vraies problématiques" et que "ce type de séjours sur des méga-bateaux polluants ne correspond pas aux axes de tourisme durable".

"Je ne pouvais pas rester les bras ballants, dans une situation de crise avec une atmosphère polluée et des pics de canicule" tout l'été, confie de son côté le maire de Marseille, Benoît Payan (Printemps marseillais, union de la gauche).

Il a lancé une pétition contre la pollution maritime en interpellant l'Etat et l'Organisation maritime internationale (OMI), signée à ce jour par environ 50.000 personnes sur une ville qui compte plus de 870.000 habitants.

La mairie veut notamment faire pression pour accélérer les processus d'instauration en Méditerranée de la zone à faibles émissions d'oxyde de soufre, dévastateur sur la vie marine, dite "SECA", prévue pour 2025.

"La Méditerranée, c'est le dernier endroit du monde où l'on peut faire n'importe quoi, ça suffit, nous ne sommes pas la poubelle du monde", tempête Benoît Payan qui ne comprend pas pourquoi cette réglementation est déjà appliquée en mer Baltique ou du Nord mais pas ici.

Du côté du port de Marseille, un des plus grands de France, on se garde bien de tout "jugement de valeur" et on estime être en "avance" avec "des navires de croisières de plus en plus propres, un peu plus jeunes sur Marseille (neuf ans de moyenne d'âge contre 14 ans ailleurs)".

"Et on travaille d'arrache-pied sur le branchement électrique à quai de deux paquebots en simultané d'ici 2025", énumérait Hervé Martel, président du directoire du port de Marseille-Fos, lors d'une rencontre avec la presse en juillet.

Cette saison, le taux de remplissage des navires de croisières est estimé à 65% mais Alain Mistre, président de l'Union maritime et fluviale de Marseille-Fos (UMF), espère bien retrouver le succès d'avant-Covid où jusqu'à près de deux millions de passagers avaient afflué sur Marseille.

Pour les anticroisières, qui annoncent une mobilisation européenne contre le tourisme de masse fin septembre, les retombées économiques des croisières sont "dérisoires" pour les villes et région où se font les escales.

Certaines collectivités prônent et financent l'électrification des quais, déjà effective pour alimenter en énergie les ferries vers la Corse, afin de réduire la consommation de carburant et les fumées.

Mais les opposants dénoncent un non-sens avec des quantités d'électricité énormes nécessaires dans une période où la sobriété énergétique est de rigueur.

bur-san/iw/cbn

TUI AG

Royal Caribbean Cruises

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AUG 27

Dans le Finistère, des habitants manifestent contre l'extension d'une mégaporcherie #

8/27/2022, 3:09 PM

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté sans incident samedi à Landunvez (Finistère), à l'appel de plusieurs associations, pour demander à l'Etat de protéger l'eau douce et dénoncer la pollution causée, selon elles, par la présence d'une mégaporcherie de 12.000 cochons.

Vêtus de noir et de bottes, les manifestants - 450 selon la préfecture -, ont participé à "une marche funèbre" lors de laquelle ils ont enterré "l'eau, la justice, la santé" symbolisés par des cercueils. Une avenue de la commune a aussi été renommée en "Avenue des champs des lisiers".

Quelque 350 agriculteurs, selon la préfecture, avaient aussi fait le déplacement pour soutenir le gérant de la porcherie, Philippe Bizien, qui préside aussi le Comité régional porcin, à l'appel de l'union des groupements des producteurs de viande de Bretagne, rejointe par la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs (JA).

La préfecture n'a pas noté de heurts particuliers entre habitants et agriculteurs.

Avec des slogans dirigés contre l'Etat, la manifestation, organisée par l'association "Avenir et environnement en Pays d'Iroise" (AEPI), affiliée à Eau et Rivières de Bretagne et à France Nature Environnement, entendait dénoncer "la pollution des nappes phréatiques" et "l'absence de gouvernance sur l'eau" causée selon elles par la "mégaporcherie" Avel Vor installée sur la commune.

Cette exploitation a obtenu au printemps un avis favorable d'un commissaire-enquêteur de la préfecture pour passer de 9.000 à 12.000 porcs.

"On a les nappes phréatiques qui sont polluées, même l'exploitant a des problèmes d'eau. On a ici 33 tonnes d'ammoniac retombées sur le sol par an, et jusqu'à 6 t par jour de lisier sur les terres. Au robinet, on ne boit plus l'eau potable, on est obligés de faire venir l'eau d'autres réseaux", a affirmé Eric Lefin, président de l'AEPI.

"On lâche rien. On va lancer une plainte collective pour empoisonnement au gaz ammoniac de notre captage en eau. Car cela fait 20 ans que des actions auraient due être menées pour le protéger. il faut que la gouvernance de l'eau se réveille", a-t-il ajouté.

lg/swi

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