Les options de Biden pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien #
Le temps presse. Mais le gouvernement de Joe Biden fait mine de prendre son temps. Déterminé à sauver l'accord sur le nucléaire iranien abandonné par Donald Trump, le nouveau président des Etats-Unis va bientôt devoir dévoiler son jeu.
"Respect total pour respect total": le démocrate résume ainsi son retour conditionnel dans l'accord de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Autrement dit, il est prêt à revenir parmi les signataires, et donc à lever les sanctions draconiennes imposées par son prédécesseur républicain, mais seulement une fois que Téhéran aura renoué avec les restrictions nucléaires prévues par le texte.
Or la République islamique, qui a commencé à s'affranchir de ces engagements justement en riposte aux sanctions américaines, exige de son côté que Washington lève au préalable toutes ces mesures punitives.
Dans une semaine, les autorités iraniennes devraient franchir un cap qui inquiète les observateurs et les autres signataires de l'accord (Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni). Conformément à une loi adoptée par son Parlement contrôlé par les conservateurs, Téhéran cessera le 21 février de se soumettre au régime très strict d'inspections internationales.
"La plupart des violations" de l'accord entreprises jusqu'ici par l'Iran, notamment en matière d'enrichissement d'uranium, "peuvent être rapidement réversibles", dit Kelsey Davenport, de l'Arms Control Association. Plusieurs experts évoquent un délai de moins de trois mois.
"Mais les violations que l'Iran a planifiées pour les prochains mois sont plus graves" et "plus difficiles à annuler", prévient-elle. A commencer par celle sur les inspections, car "toute perte d'accès" aux sites iraniens "alimentera les spéculations sur des activités illicites de l'Iran".
Plus loin, en juin, les élections iraniennes risquent aussi de compliquer la donne, si les tenants de la ligne dure l'emportent.
Le 21 février approche à toute vitesse et "il est impératif que la diplomatie se mette en action", s'alarme un ex-diplomate de l'Union européenne. Pour lui, "les dix prochains jours seront cruciaux pour savoir" s'il est "possible de convaincre l'Iran de ne pas aller de l'avant" avec cette nouvelle violation.
"Tout l'enjeu est de s'assurer que ce seuil ne soit pas franchi à cette échéance-là", acquiesce une source européenne, soulignant qu'il s'agirait aussi d'une "ligne rouge pour la Russie et la Chine".
Jon Wolfsthal, qui conseillait Joe Biden sur ces questions lorsqu'il était vice-président, croit savoir que les Etats-Unis et l'Iran "envisagent, avant le 21, une déclaration qui montrerait leur intention mutuelle à respecter à nouveau l'accord".
"Nous ne nous fixons aucune date-butoir particulière", a balayé le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, interrogé vendredi sur l'échéance du 21 février.
Officiellement, l'administration Biden, qui a nommé Rob Malley, l'un des artisans américains du texte de 2015, comme émissaire pour l'Iran, se concentre pour l'instant sur ses contacts avec ses alliés européens et les autres signataires. Le dialogue direct avec Téhéran, après la rupture des années Trump, n'interviendrait que dans un second temps.
Mais en coulisses, "je pense que les responsables américains ont déjà commencé à discuter avec les responsables iraniens", glisse un ex-conseiller de la Maison Blanche sous la présidence de Barack Obama.
Thomas Countryman, qui était sous-secrétaire d'Etat sous l'administration Obama-Biden, estime que le président américain pourrait lever, par décret, "certaines sanctions pour prouver sa bonne volonté".
Mais cette piste semble peu praticable tant que l'Iran ne fait pas le premier pas. Dans les deux pays, reconnait en effet Thomas Countryman, les dirigeants doivent démontrer qu'ils ne "cèdent pas à la pression".
La droite américaine, mais aussi certains démocrates, voient en effet d'un mauvais oeil la reprise du dialogue et exhortent Joe Biden à ne pas se précipiter dans les bras des ayatollahs sans garantie concrète.
Une autre option serait selon lui une "déclaration d'intentions réciproque de Téhéran et Washington s'engageant à revenir pleinement dans l'accord", préalable à une négociation sur les modalités et le calendrier.
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a suggéré que l'UE joue un rôle pour "chorégraphier" les mesures des deux pays ennemis.
Selon une souce europénne, le Vieux Continent peut être "le pivot de cette négociation entre Américains, Iraniens, Russes et Chinois".
"Tout est dans l'extrême détail du séquençage", dit une autre.
Des observateurs évoquent d'autres gestes américains envers Téhéran pour rebâtir une certaine confiance, comme une aide en matière de vaccins contre le Covid-19, une assistance humanitaire ou des garanties économiques -- en débloquant par exemple la demande iranienne de prêt du Fonds monétaire international.
fff/rle/alc
Les options de Biden pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien #
Le temps presse. Mais le gouvernement de Joe Biden fait mine de prendre son temps. Déterminé à sauver l'accord sur le nucléaire iranien abandonné par Donald Trump, le nouveau président des Etats-Unis va bientôt devoir dévoiler son jeu.
"Respect total pour respect total": le démocrate résume ainsi son retour conditionnel dans l'accord de 2015 censé empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique.
Autrement dit, il est prêt à revenir parmi les signataires, et donc à lever les sanctions draconiennes imposées par son prédécesseur républicain, mais seulement une fois que Téhéran aura renoué avec les restrictions nucléaires prévues par le texte.
Or la République islamique, qui a commencé à s'affranchir de ces engagements justement en riposte aux sanctions américaines, exige de son côté que Washington lève au préalable toutes ces mesures punitives.
Dans une semaine, les autorités iraniennes devraient franchir un cap qui inquiète les observateurs et les autres signataires de l'accord (Chine, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni). Conformément à une loi adoptée par son Parlement contrôlé par les conservateurs, Téhéran cessera le 21 février de se soumettre au régime très strict d'inspections internationales.
"La plupart des violations" de l'accord entreprises jusqu'ici par l'Iran, notamment en matière d'enrichissement d'uranium, "peuvent être rapidement réversibles", dit Kelsey Davenport, de l'Arms Control Association. Plusieurs experts évoquent un délai de moins de trois mois.
"Mais les violations que l'Iran a planifiées pour les prochains mois sont plus graves" et "plus difficiles à annuler", prévient-elle. A commencer par celle sur les inspections, car "toute perte d'accès" aux sites iraniens "alimentera les spéculations sur des activités illicites de l'Iran".
Plus loin, en juin, les élections iraniennes risquent aussi de compliquer la donne, si les tenants de la ligne dure l'emportent.
Le 21 février approche à toute vitesse et "il est impératif que la diplomatie se mette en action", s'alarme un ex-diplomate de l'Union européenne. Pour lui, "les dix prochains jours seront cruciaux pour savoir" s'il est "possible de convaincre l'Iran de ne pas aller de l'avant" avec cette nouvelle violation.
"Tout l'enjeu est de s'assurer que ce seuil ne soit pas franchi à cette échéance-là", acquiesce une source européenne, soulignant qu'il s'agirait aussi d'une "ligne rouge pour la Russie et la Chine".
Jon Wolfsthal, qui conseillait Joe Biden sur ces questions lorsqu'il était vice-président, croit savoir que les Etats-Unis et l'Iran "envisagent, avant le 21, une déclaration qui montrerait leur intention mutuelle à respecter à nouveau l'accord".
"Nous ne nous fixons aucune date-butoir particulière", a balayé le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price, interrogé vendredi sur l'échéance du 21 février.
Officiellement, l'administration Biden, qui a nommé Rob Malley, l'un des artisans américains du texte de 2015, comme émissaire pour l'Iran, se concentre pour l'instant sur ses contacts avec ses alliés européens et les autres signataires. Le dialogue direct avec Téhéran, après la rupture des années Trump, n'interviendrait que dans un second temps.
Mais en coulisses, "je pense que les responsables américains ont déjà commencé à discuter avec les responsables iraniens", glisse un ex-conseiller de la Maison Blanche sous la présidence de Barack Obama.
Thomas Countryman, qui était sous-secrétaire d'Etat sous l'administration Obama-Biden, estime que le président américain pourrait lever, par décret, "certaines sanctions pour prouver sa bonne volonté".
Mais cette piste semble peu praticable tant que l'Iran ne fait pas le premier pas. Dans les deux pays, reconnait en effet Thomas Countryman, les dirigeants doivent démontrer qu'ils ne "cèdent pas à la pression".
La droite américaine, mais aussi certains démocrates, voient en effet d'un mauvais oeil la reprise du dialogue et exhortent Joe Biden à ne pas se précipiter dans les bras des ayatollahs sans garantie concrète.
Une autre option serait selon lui une "déclaration d'intentions réciproque de Téhéran et Washington s'engageant à revenir pleinement dans l'accord", préalable à une négociation sur les modalités et le calendrier.
Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a suggéré que l'UE joue un rôle pour "chorégraphier" les mesures des deux pays ennemis.
Selon une souce europénne, le Vieux Continent peut être "le pivot de cette négociation entre Américains, Iraniens, Russes et Chinois".
"Tout est dans l'extrême détail du séquençage", dit une autre.
Des observateurs évoquent d'autres gestes américains envers Téhéran pour rebâtir une certaine confiance, comme une aide en matière de vaccins contre le Covid-19, une assistance humanitaire ou des garanties économiques -- en débloquant par exemple la demande iranienne de prêt du Fonds monétaire international.
fff/rle/alc
Le gouvernement Biden fait appel du refus britannique d'extrader Assange #
Le gouvernement du président américain Joe Biden a fait appel du refus de la justice britannique d'extrader le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, a annoncé vendredi le ministère américain de la Justice.
L'appel montre que Joe Biden a bien l'intention de juger M. Assange pour la diffusion massive de documents confidentiels à partir de 2009.
Washington avait jusqu'à vendredi pour faire appel de la décision de la juge Vanessa Baraitser, qui avait refusé le 4 janvier son extradition vers les Etats-Unis en invoquant le risque de suicide du fondateur de WikiLeaks dans le système carcéral américain.
"Oui, nous avons fait appel et nous continuons à chercher à obtenir son extradition", a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère Marc Raimondi.
Plusieurs organisations de défense des droits humains et de la liberté de la presse avaient demandé à Joe Biden d'abandonner les poursuites contre Julian Assange, estimant que ces poursuites "menacent la liberté de la presse" et créeraient un précédent de nature à "criminaliser" des pratiques journalistiques.
Julian Assange se trouve sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump, à qui les soutiens de Julian Assange avaient demandé de le gracier, en vain. Sous Barack Obama, qui avait Joe Biden pour vice-président, la justice américaine avait renoncé à poursuivre le fondateur de WikiLeaks.
Il y a 10 ans, Joe Biden avait estimé que Julian Assange s'apparentait davantage à un "terroriste high tech" qu'à un héritier des "Pentagon papers" ayant révélé dans les années 1970 les mensonges des Etats-Unis sur la guerre du Vietnam.
L'Australien de 49 ans est détenu au Royaume-Uni en attendant que la justice britannique examine l'appel et sa fiancée Stella Morris a appelé la cour d'appel britannique à rejeter la demande américaine.
"Toute assurance que pourrait donner le ministère (américain) de la Justice sur les procédures judiciaires ou le régime de détention que Julian pourrait risquer aux Etats-Unis serait non seulement inutile mais aussi dénuée de sens", a-t-elle affirmé dans un communiqué.
"Cela fait longtemps que les Etats-Unis rompent leurs engagements en matière de traitement des prisonniers envers les pays qui acceptent l'extradition, y compris le Royaume-Uni, comme l'ont documenté les organisations de défense des droits humains à de nombreuses reprises", a-t-elle ajouté.
La justice américaine veut le juger notamment pour espionnage, après la diffusion à partir de 2010 de plus de 700.000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.
pmh/sl/iba
Yémen: malgré l'escalade, les Houthis quitteront bien la liste noire américaine #
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi que le retrait des rebelles Houthis du Yémen de leur liste noire des "organisations terroristes" entrerait en vigueur mardi, malgré une escalade des combats et des attaques qui place l'administration de Joe Biden sur la défensive.
Ce classement avait été décidé il y a un mois dans les derniers jours de l'administration de Donald Trump, provoquant immédiatement un tollé des organisations humanitaires internationales.
"Nous avons entendu les mises en garde des Nations unies, des groupes humanitaires et des membres des deux partis politiques représentés au Congrès, parmi d'autres, selon lesquelles ce classement aurait pu avoir un impact dévastateur sur l'accès des Yéménites aux biens de première nécessité comme la nourriture ou le carburant", a déclaré vendredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué.
Dès l'arrivée à la Maison Blanche du président Biden, le 20 janvier, les Etats-Unis avaient annoncé un réexamen urgent de cette décision qu'ils avaient gelée. Et il y a une semaine, le département d'Etat avait formellement notifié au Congrès américain son intention d'annuler l'inscription sur ses deux listes noires pour terrorisme.
Des organisations humanitaires avaient en effet prévenu qu'elles n'avaient pas d'autres choix que de traiter avec les Houthis, qui gouvernent de facto une grande partie du Yémen dont la capitale Sanaa. Or leur désignation comme terroristes exposait quiconque engagerait des transactions avec les rebelles au risque d'être poursuivi en justice par les Etats-Unis.
"En mettant l'accent sur la nécessité d'améliorer la situation humanitaire au Yémen, nous espérons que les camps yéménites mettront eux l'accent sur le dialogue", a poursuivi Antony Blinken.
Il a confirmé que les principaux chefs des Houthis demeuraient eux sur la liste noire à titre personnel et a menacé d'imposer des sanctions aux "responsables des attaques au bateau piégé contre des navires de transport commercial en mer Rouge et des attaques au drone et aux missiles contre l'Arabie saoudite".
L'administration Biden est en effet dans un certain embarras.
Outre l'annulation de la décision sur les Houthis, un de ses premiers actes au Moyen-Orient a été de cesser son soutien, notamment en armes, à la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui combat auprès du gouvernement yéménites les rebelles soutenus par l'Iran.
Cette nouvelle politique s'est accompagnée d'une implication renouvelée en faveur d'une résolution politique de la guerre au Yémen. Antony Blinken a nommé la semaine dernière un émissaire, Tim Lenderking, qui s'est immédiatement rendu en Arabie saoudite.
Or les appels américains à la fin d'un conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, provoquant selon l'ONU la pire crise humanitaire au monde, sont restés pour l'instant sans effet.
Au contraire, les combats entre forces gouvernementales et rebelles, après avoir baissé en intensité ces derniers mois, ont connu une escalade provoquée par une reprise de l'offensive des Houthis. Ces derniers ont aussi lancé mercredi des drones contre un aéroport international saoudien, s'attirant une vive condamnation des Etats-Unis.
Washington tente donc de hausser le ton pour assurer que le retrait de la liste noire n'est pas synonyme de faiblesse.
"Les Etats-Unis demeurent lucides au sujet des actes néfastes et des agressions" des rebelles, a prévenu Antony Blinken, promettant d'aider Ryad et les autres pays du Golfe à "se défendre" mais sans dire comment.
fff/dax
Yémen: les Houthis quitteront mardi la liste noire américaine des groupes terroristes #
Le retrait des rebelles Houthis du Yémen de la liste noire américaine des "organisations terroristes" entrera en vigueur mardi, près d'un mois après ce classement décidé dans les derniers jours de l'administration de Donald Trump, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine.
"Nous avons entendu les mises en garde des Nations unies, des groupes humanitaires et des membres des deux partis politiques représentés au Congrès, parmi d'autres, selon lesquelles ce classement aurait pu avoir un impact dévastateur sur l'accès des Yéménites aux biens de première nécessité comme la nourriture ou le carburant", a dit Antony Blinken dans un communiqué.
Dès l'arrivée à la Maison Blanche du nouveau président Joe Biden, le 20 janvier, les Etats-Unis avaient annoncé un réexamen urgent de cette décision qu'ils avaient gelée. Et il y a une semaine, le département d'Etat avait formellement notifié au Congrès américain son intention d'annuler l'inscription sur les deux listes noires pour terrorisme.
Des organisations humanitaires avaient en effet prévenu qu'elles n'avaient pas d'autres choix que de traiter avec les Houthis, qui gouvernent de facto une grande partie du Yémen dont la capitale Sanaa. Or leur désignation comme terroristes exposait quiconque engagerait des transactions avec les rebelles au risque d'être poursuivies en justice par les Etats-Unis.
"En mettant l'accent sur la nécessité d'améliorer la situation humanitaire au Yémen, nous espérons que les camps yéménites mettront eux l'accent sur le dialogue", a poursuivi Antony Blinken.
Il a confirmé que les principaux chefs des Houthis demeuraient eux sur la liste noire à titre personnel. Ces derniers jours, l'administration Biden a d'ailleurs à plusieurs reprises haussé le ton contre les "attaques" des rebelles visant notamment l'Arabie saoudite, assurant que le retrait de la liste noire ne signifiait en rien qu'elle entendait fermer les yeux.
fff/dax
Yémen: les Houthis quitteront mardi la liste noire américaine des groupes terroristes #
Le retrait des rebelles Houthis du Yémen de la liste noire américaine des "organisations terroristes" entrera en vigueur mardi, près d'un mois après ce classement décidé dans les derniers jours de l'administration de Donald Trump, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie américaine.
"Nous avons entendu les mises en garde des Nations unies, des groupes humanitaires et des membres des deux partis politiques représentés au Congrès, parmi d'autres, selon lesquelles ce classement aurait pu avoir un impact dévastateur sur l'accès des Yéménites aux biens de première nécessité comme la nourriture ou le carburant", a dit Antony Blinken dans un communiqué.
fff/dax
Biden met un terme au renvoi automatique des demandeurs d'asile vers le Mexique #
La politique migratoire controversée de Donald Trump qui consistait à renvoyer les demandeurs d'asile au Mexique pendant l'examen de leur dossier sera stoppée dès la semaine prochaine, a annoncé vendredi l'administration de Joe Biden.
"A partir du 19 février, le ministère de la Sécurité intérieure débutera la phase une de son programme pour restaurer un processus sécurisé et ordonné à la frontière sud-ouest" des Etats-Unis, a précisé un communiqué.
Les migrants qui étaient visés par la mesure baptisée "Rester au Mexique" (Remain in Mexico) de Donald Trump pourront ainsi être admis sur le territoire américain, a précisé l'administration Biden.
Cette politique, mise en oeuvre en 2019, ne s'appliquait pas aux Mexicains mais forçait les demandeurs d'asile arrivés aux Etats-Unis via le Mexique d'y rester le temps que leur requête soit instruite. Elle avait été très critiquée par les associations de défense des droits civiques.
Au moins 70.000 demandeurs d'asile, la plupart originaires d'Amérique centrale, ont été renvoyés vers le Mexique dans le cadre de ce programme, créant une crise humanitaire de ce côté de la frontière, exacerbée par la pandémie, selon l'organisation American Immigration Council.
Les dossiers de demandes d'asile de 25.000 personnes, visées par cette politique, sont encore en cours d'examen, selon un responsable de l'administration démocrate.
Le nouveau ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, premier Hispanique à occuper ce poste, a salué "une nouvelle étape dans notre engagement à remanier les politiques migratoires qui ne correspondent pas aux valeurs de notre nation".
Dès son premier jour à la Maison Blanche, Joe Biden avait déjà envoyé des gages à l'aile gauche du parti démocrate, qui attend un virage à 180 degrés en matière d'immigration, après quatre années consacrées à verrouiller les frontières des Etats-Unis.
an/gm/st/rma/dax/vgr
USA: rejet de l'appel de complices de Carlos Ghosn contre leur extradition au Japon #
Une cour d'appel américaine a rejeté jeudi le dernier recours contre leur extradition vers le Japon de deux Américains, accusés d'avoir aidé l'ancien patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn à s'enfuir de Tokyo vers le Liban en décembre 2019.
Michael Taylor et son fils Peter Taylor ont été arrêtés en mai 2020 après que le Japon a émis un mandat d'arrêt à leur encontre.
Les deux hommes avaient déposé "une motion d'urgence pour suspendre leur remise et leur extradition au Japon", selon des documents judiciaires, et ainsi obtenir assez de temps pour contester une précédente décision autorisant leur extradition.
Un panel de trois juges d'un tribunal de Boston (nord-est des Etats-Unis) a statué jeudi que le père et le fils Taylor "avaient échoué à démontrer une possibilité de succès" dans cette contestation judiciaire et, "plus globalement, avaient échoué à démontrer qu'une suspension était acceptable".
Une juge fédérale américaine avait donné son feu vert fin janvier à leur extradition vers le Japon, estimant que les arguments invoqués par Michael Taylor et son fils Peter Taylor, selon lesquels ils risquaient notamment d'être soumis à des conditions proches de la torture dans les prisons japonaises, n'étaient pas suffisants pour déroger au traité d'extradition liant Tokyo et Washington.
La juge Indira Talwani avait par ailleurs souligné que les faits qui leur sont reprochés constituaient un délit aussi bien aux Etats-Unis qu'au Japon.
Le Japon accuse Michael et Peter Taylor, ainsi que le Libanais George-Antoine Zayek, d'avoir aidé Carlos Ghosn à échapper à la justice en fuyant le pays le 29 décembre 2019.
Peter Taylor avait été arrêté à Boston alors qu'il essayait de fuir les Etats-Unis pour le Liban, où l'ancien patron de Renault-Nissan s'est réfugié, et où il n'existe pas de traité d'extradition avec le Japon.
Avec son père Michael, un ancien membre des forces spéciales américaines reconverti dans la sécurité privée, ils sont incarcérés en attendant l'issue de la procédure d'extradition, car considérés comme présentant un "grand risque de fuite".
D'après les documents judiciaires américains, les trois hommes auraient aidé Carlos Ghosn à se dissimuler dans une grande caisse noire, semblable à un caisson d'instrument de musique, qu'ils auraient ensuite embarquée à bord d'un jet privé, le contrôle des bagages n'étant à l'époque pas obligatoire pour ce type d'appareil.
to/rle/vgr
Boeing/Airbus: Washington maintient les taxes contre Bruxelles #
L'administration Biden a annoncé le maintien pour le moment des taxes supplémentaires sur certains produits européens, qui sont entrées en vigueur le 12 janvier dernier, dans le cadre du vieux litige entre Boeing et Airbus
Dans une notification, qui doit être publiée vendredi au journal officiel, les services du représentant américain au Commerce indiquent qu'"il n'est pas nécessaire à ce stade de revoir" cette sanction commerciale.
Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président Joe Biden a laissé entendre qu'il ne modifierait pas les tarifs douaniers supplémentaires qui ont été mis en place par l'administration de son prédécesseur Donald Trump.
Mais il a exprimé sa volonté de renouer des liens pacifiés avec ses alliés historiques dont les pays de l'Union européenne (UE).
Les droits de douane concernés avaient été annoncés fin 2020 et visent des produits français et allemands: +25% sur les vins non pétillants, moûts de raisin et cognacs, et +15% sur certaines pièces aéronautiques.
Ils étaient entrés en vigueur quelques jours avant la fin du mandat de Donald Trump, pendant lequel les relations commerciales des Etats-Unis avec l'UE se sont profondément détériorées.
"Le représentant américain au commerce continuera à examiner les mesures prises au cours de l'enquête", est-il notifié dans le document.
Les taxes appliquées depuis janvier s'ajoutent à celles imposées depuis 2019 sur des produits européens (vin, fromage, huile d'olive, whisky) et sur les avions d'Airbus.
Airbus et son concurrent américain Boeing, et à travers eux l'UE et les Etats-Unis, s'affrontent depuis octobre 2004 devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) sur les aides publiques versées aux deux groupes, jugées illégales, dans le plus long conflit commercial traité par le juge de paix des échanges mondiaux.
Les Etats-Unis ont été autorisés fin 2019 à imposer des taxes sur près de 7,5 milliards de dollars de biens et services européens importés chaque année, la sanction la plus lourde jamais imposée par l'OMC.
Dans une décision miroir un an plus tard, l'institution a autorisé l'UE à mettre en place des taxes sur des produits importés des Etats-Unis. L'UE impose depuis des droits de douane sur 4 milliards de dollars d'exportations américaines.
Le président français Emmanuel Macron a suggéré lors d'une conversation téléphonique à son homologue américain Joe Biden, le 24 janvier, que les deux pays règlent ce vieux litige, a rapporté mercredi la chaîne d'informations financières CNBC.
Dt/lo/vgr