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Bulgarie: Borissov, en tête mais affaibli, tend la main aux protestataires #

4/4/2021, 9:40 PM
Sofia, BGR

Le parti du Premier ministre conservateur Boïko Borissov est arrivé en tête des législatives dimanche en Bulgarie, mais il est contraint de composer avec un important vote protestataire quelques mois après des manifestations en série contre la corruption.

"Je vous propose la paix", a-t-il lancé à ses opposants sur le perron de son domicile. "Vous ne pouvez pas y arriver seuls (...), soyons unis", a-t-il ajouté, vantant son expérience et proposant la mise en place d'un cabinet "d'experts pour sortir de la pandémie".

Le parti Gerb, au pouvoir depuis 2009, est certes sorti vainqueur du scrutin mais il est crédité de moins de 25% des voix, ce qui lui donne droit à seulement 66 sièges sur les 240 du Parlement, selon les estimations des instituts de sondage.

Affaibli par des scandales et un mécontentement grandissant de la population, il aura du mal à former une coalition pour gouverner et doit donc convaincre ses détracteurs de le rejoindre.

Le nouveau parti populiste de l'animateur de télévision Slavi Trifonov, connu pour ses critiques véhémentes du gouvernement, a particulièrement créé la surprise en devançant les socialistes (environ 17%).

"Vous avez demandé le pouvoir", a écrit sur Facebook celui qui est aussi chanteur en remerciant ses électeurs, évoquant "un changement inévitable". Présentant des symptômes du Covid-19, il a annoncé se placer à l'isolement.

Parmi ceux qui sont descendus dans la rue l'été dernier, la formation Bulgarie démocratique (droite) a tiré son épingle du jeu (10%), tandis que Debout! Mafia dehors (gauche) devrait faire son entrée au Parlement avec 5% des voix.

Le contexte anxiogène en pleine troisième vague de Covid-19, avec des hôpitaux pleins à craquer et des contaminations en forte hausse, avait fait craindre une forte abstention.

Mais finalement le taux de participation a dépassé les attentes en s'élevant à près de 48% d'après une estimation, même s'il reste inférieur à celui de 2017 (54%).

"Le vote a été marqué par une mobilisation des électeurs citadins et des jeunes", a commenté à la télévision Boriana Dimitrova, directrice de l'institut Alpha Research.

Des bureaux de vote avaient par ailleurs été installés dans les établissements hospitaliers et des urnes mobiles étaient apportées aux personnes placées en quarantaine.

De nombreux électeurs confiaient, tout au long de la journée, leur soif de nouveauté.

"Je fais partie de cette génération qui a assisté à la transition (du communisme vers la démocratie), et j'espère que les changements des 30 dernières années vont enfin aboutir à un résultat", expliquait Antoaneta Raponska, 50 ans.

En combinaison de travail, Krassimir Slavtchev, 43 ans, lançait le même message. "Voter et exiger de la responsabilité: c'est ce qu'il faut faire pour ne plus entendre que la Bulgarie est la plus pauvre d'Europe", assurait-il, tout en faisant la queue sous la pluie.

Pour le président Roumen Radev, qui avait soutenu les protestations antigouvernementales et dit avoir voté "contre l'arbitraire et la corruption", ce scrutin constitue "un pas vers le retour à la normalité".

En pointe dans les manifestations qui avaient mobilisé des milliers de Bulgares, Hristo Ivanov, dirigeant de Bulgarie démocratique, s'est félicité de voir "se dessiner une nouvelle Bulgarie".

"Boïko Borissov peut gagner grâce aux pressions administratives et financières, mais il ne sera plus ce dinosaure qu'il était" depuis une décennie, a-t-il dit, refusant d'entrer au gouvernement "à tout prix".

Refusant tout contact avec les médias depuis l'été, le Premier ministre de 61 ans, qui se veut proche du "peuple", avait mené sa campagne sur Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et d'employeurs.

Cet ancien garde du corps et karatéka s'engage désormais dans des négociations compliquées qui pourraient prendre des semaines, voire des mois.

"Le compromis pour former un gouvernement sera très difficile et si les discussions aboutissent, ce cabinet ne durera pas plus d'un an", a estimé Ognyan Mintchev, directeur de l'institut d'études internationales à Sofia.

"il n'y a pas eu pareille fragmentation depuis les années 1990", a-t-il souligné, parlant de "début d'un long processus de transformation".

Les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

ds-vs/anb/mm

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APR 4

Bulgarie: Borissov en tête mais les protestataires créent la surprise #

4/4/2021, 5:54 PM
Sofia, BGR

Le parti du Premier ministre conservateur Boïko Borissov arrive en tête des législatives dimanche en Bulgarie, mais le vote protestataire a récolté davantage de suffrages qu'attendu, quelques mois après des manifestations massives contre la corruption.

Le parti Gerb, au pouvoir depuis 2009, est crédité d'environ 25% des voix, selon des sondages partiels sortie des urnes publiés à la clôture des bureaux de vote.

S'il se classe en première position, il a perdu neuf points par rapport aux précédentes élections de 2017, affaibli par des scandales de corruption et un mécontentement grandissant de la population.

De fait, le nouveau parti populiste de l'animateur de télévision Slavi Trifonov, connu pour ses critiques véhémentes du gouvernement, se situe ainsi au coude-à-coude avec les socialistes (entre 15 et 17%).

Parmi ceux qui sont descendus dans la rue l'été dernier, le parti "Bulgarie démocratique" (droite) a tiré son épingle du jeu (9%), tandis que "Debout! Mafia dehors" (gauche), devrait faire son entrée au Parlement avec 5% des voix.

Le contexte anxiogène en pleine troisième vague de Covid-19, avec des hôpitaux pleins à craquer et un nombre important de personnes placées en quarantaine avait fait craindre une forte abstention.

Mais finalement le taux de participation a résisté: il se situait à près de 40% à 17H00 locales (14H00 GMT), contre quelque 42% à la même heure en 2017, selon la commission électorale.

"Le vote a été marqué par une mobilisation des électeurs citadins et des jeunes", a commenté à la télévision Boriana Dimitrova, directrice de l'institut Alpha Research.

Des bureaux de vote avaient par ailleurs été installés dans les hôpitaux et des urnes mobiles étaient apportées à des familles en quarantaine.

De nombreux électeurs confiaient, au long de la journée, leur soif de nouveauté.

"Je souhaite que des personnes plus jeunes entrent au gouvernement pour provoquer un changement", disait ainsi Stela Gueorguieva, 78 ans, dans la banlieue de Sofia.

En combinaison de travail, Krassimir Slavtchev, 43 ans, lançait le même message. "Voter et exiger de la responsabilité: c'est ce qu'il faut faire pour ne plus entendre que la Bulgarie est la plus pauvre d'Europe", assurait-il, tout en faisant la queue sous la pluie dans la capitale.

Le président Roumen Radev, qui avait soutenu les protestations antigouvernementales, avait appelé à la mobilisation des électeurs.

"J'ai voté contre la destruction de l'Etat de droit, contre l'arbitraire et la corruption (...) Ces élections constituent un pas vers le retour à la normalité", a-t-il déclaré dimanche à la presse.

En pointe dans les manifestations qui avaient mobilisé des milliers de Bulgares, Hristo Ivanov, dirigeant de Bulgarie démocratique, avait dit espérer "un Parlement plus légitime pour lancer un débat sur le changement".

Le Premier ministre, qui avait refusé il y a quelques mois d'organiser des élections anticipées, aura finalement réussi à sauver la première place mais les négociations pour former une coalition s'annoncent difficiles.

Refusant tout contact avec les médias depuis l'été, le dirigeant de 61 ans, ancien garde du corps qui se veut proche du "peuple", avait mené sa campagne sur Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et d'employeurs.

A noter enfin, le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois, devrait décrocher 10% des voix, tandis que les nationalistes du VMRO, qui participaient au gouvernement sortant, sont en perte de vitesse (4,6%).

Les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

vs/anb/mm

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APR 4

Bulgarie/législatives: le parti de Borissov en tête mais les protestataires créent la surprise (sondages sortie des urnes) #

4/4/2021, 5:06 PM
Sofia, BGR

Le parti du Premier ministre conservateur Boïko Borissov arrive en tête des législatives en Bulgarie avec environ 25% des voix, selon des sondages partiels sortie des urnes publiés dimanche soir à la clôture des bureaux.

Mais le vote protestataire a fait mieux qu'attendu: la nouvelle formation populiste de l'animateur de télévision Slavi Trifonov, connu pour ses critiques véhémentes du gouvernement, se situe ainsi au coude-à-coude avec les socialistes.

vs/anb/sg

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APR 4

Les Bulgares aux urnes, Borissov en quête d'un quatrième mandat #

4/4/2021, 3:33 PM
Sofia, BGR

Le Premier ministre conservateur Boïko Borissov décrochera-t-il un quatrième mandat? Les Bulgares ont voté dimanche pour des législatives marquées par une abstention due au Covid-19, mais portant aussi les espoirs des protestations de l'été dernier contre la corruption.

"J'ai toujours pris en compte ce que le peuple décide", a déclaré M. Borissov, 61 ans, après avoir voté.

"L'immense soutien que nous avons reçu de nos homologues d'Europe montre l'importance d'un gouvernement européen et stable en Bulgarie", a-t-il souligné dans une déclaration transmise sur Facebook.

Les instituts de sondage donnent favori le parti Gerb du Premier ministre controversé, le créditant de 28 à 29% d'intentions de vote, soit environ 75 sièges au Parlement constitué de 240 élus.

"C'est l'absence d'autres options en raison d'une opposition morcelée et peu convaincante qui explique l'hégémonie politique de Gerb", depuis 2009, analyse à l'AFP le politologue Antony Todorov.

Refusant tout contact avec les médias depuis les manifestations, M. Borissov a mené sa campagne sur Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et d'employeurs.

Trois heures avant la clôture du scrutin, à 17H00 locales (14H00 GMT) le taux de participation, 39,99%, était inférieur à celui des législatives de 2017 qui était de 42,74% à la même heure, selon la commission électorale.

Ce sont les socialistes, attendus en seconde position (20-22%), qui devraient pâtir des réticences de leur électorat âgé à venir voter.

Le contexte anxiogène en pleine troisième vague de Covid-19, avec des hôpitaux pleins à craquer et un nombre important de personnes placées en quarantaine, devrait avoir un effet dissuasif.

Des bureaux de vote ont cependant été installés dans les hôpitaux et des urnes mobiles étaient apportées à des familles en quarantaine.

"Je souhaite que des personnes plus jeunes entrent au gouvernement pour provoquer un changement", a déclaré Stela Gueorguieva, 78 ans, placée en quarantaine, qui profitait d'une urne mobile devant sa maison dans la banlieue de Sofia.

Le président Roumen Radev qui avait soutenu les protestations antigouvernementales de l'été a appelé dimanche à la mobilisation des électeurs.

"J'ai voté contre la destruction de l'Etat de droit, contre l'arbitraire et la corruption (...) Ces élections constituent un pas vers le retour à la normalité", a-t-il déclaré à la presse.

Une série de scandales l'été dernier a fait descendre dans la rue des milliers de Bulgares de la classe moyenne et beaucoup de jeunes, réclamant la démission du gouvernement qu'ils accusaient de liens avec l'oligarchie.

Le Premier ministre a joué la montre, refusant d'organiser des élections anticipées, et a profité de la déliquescence du mouvement sous l'effet de l'hiver et de la pandémie de Covid-19.

En combinaison de travail, Krassimir Slavtchev, 43 ans, fait la queue sous la pluie devant un bureau de vote à Sofia. "Voter et exiger de la responsabilité: c'est ce qu'il faut faire pour ne plus entendre que la Bulgarie est la plus pauvre d'Europe", assurait-il.

Les regards seront surtout tournés vers le vote protestataire, partagé entre trois nouvelles formations.

C'est un animateur de télévision, Slavi Trifonov, connu pour ses critiques virulentes du gouvernement, qui semble tirer son épingle du jeu (13%), même s'il n'a pas participé aux manifestations.

Parmi ceux qui avaient défilé, "Bulgarie démocratique" de la droite citadine, soutenu par les Bulgares de l'étranger, et "Debout! Mafia dehors" (gauche), proche du président Radev, sont en passe d'entrer au Parlement (6% chacun).

"J'attends un parlement plus légitime pour lancer un débat sur le changement", a déclaré Hristo Ivanov, dirigeant de Bulgarie démocratique.

Il faudra compter enfin avec le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois (12%), et les nationalistes du VMRO, qui participaient au gouvernement sortant mais sont en perte de vitesse.

Les premières estimations des sondages sortie des urnes sont attendues à la clôture du scrutin à 20H00 (17H00 GMT), mais les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

vs/anb/bg/mm

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APR 4

Les Bulgares aux urnes, Borissov en quête d'un quatrième mandat #

4/4/2021, 10:42 AM
Sofia, BGR

Le Premier ministre conservateur Boïko Borissov décrochera-t-il un quatrième mandat? Les Bulgares votent dimanche aux législatives, un scrutin qui pourrait être marqué par une forte abstention alors que les protestations de l'été dernier contre la corruption ont fait long feu.

"J'ai toujours pris en compte ce que le peuple décide", a déclaré M. Borissov, 61 ans, après avoir voté en l'absence de journalistes.

"L'immense soutien que nous avons reçu de nos homologues d'Europe montre l'importance d'un gouvernement européen et stable en Bulgarie", a-t-il souligné dans une déclaration transmise sur Facebook.

Les instituts de sondage donnent favori le parti Gerb du Premier ministre controversé, le créditant de 28 à 29% d'intentions de vote, soit environ 75 sièges au Parlement constitué de 240 élus.

"C'est l'absence d'autres options en raison d'une opposition morcelée et peu convaincante qui explique l'hégémonie politique de Gerb", invincible depuis 2009, analyse auprès de l'AFP le politologue Antony Todorov.

Refusant tout contact avec les médias depuis les manifestations, M. Borissov a mené sa campagne sur le réseau social Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites surprise, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et employeurs. Son slogan: "Travail, travail, travail!".

Trois heures après le début du scrutin le taux de participation, 7,58% à 10H00 locales (7H00 GMT), était inférieur à celui des législatives de 2017 (8,44%).

Ce sont les socialistes, attendus en seconde position (20-22%), qui devraient pâtir des réticences de leur électorat âgé à venir voter.

Le contexte anxiogène en pleine troisième vague de Covid-19, avec des hôpitaux pleins à craquer et un nombre important de personnes placées en quarantaine, devrait avoir un effet dissuasif.

Des bureaux de vote ont cependant été installés dans les hôpitaux et des urnes mobiles sont apportées à des familles en quarantaine.

Le président Roumen Radev qui avait soutenu les protestations antigouvernementales de l'été a appelé dimanche à la mobilisation des électeurs.

"J'ai voté contre la destruction de l'Etat de droit, contre l'arbitraire et la corruption (...) Ces élections constituent un pas vers le retour à la normalité", a-t-il déclaré à la presse.

Une série de scandales l'été dernier a fait descendre dans la rue des milliers de Bulgares de la classe moyenne, réclamant la démission du gouvernement qu'ils accusaient de liens avec l'oligarchie.

Le Premier ministre a joué la montre, refusant d'organiser des élections anticipées, et a profité de la déliquescence du mouvement sous l'effet de l'hiver et de la pandémie de Covid-19.

Les regards seront surtout tournés vers le vote protestataire, partagé entre trois nouvelles formations.

C'est un animateur de télévision, Slavi Trifonov, connu pour ses critiques virulentes du gouvernement, qui semble tirer son épingle du jeu (13%), même s'il n'a pas participé aux manifestations.

Parmi ceux qui avaient défilé, "Bulgarie démocratique" de la droite citadine, soutenu par les Bulgares de l'étranger, et "Debout! Mafia dehors" (gauche), proche du président Radev, sont en passe d'entrer au Parlement (6% chacun).

"J'attends un parlement plus légitime pour lancer un débat sur le changement", a déclaré Hristo Ivanov, leader de Bulgarie démocratique.

Il faudra compter enfin avec le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois (12%), et les nationalistes du VMRO, qui participaient au gouvernement sortant mais sont en perte de vitesse.

Les premières estimations des sondages sortie des urnes sont attendues à la clôture du scrutin à 20H00 (17H00 GMT), mais les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

Le phénomène d'achat de voix par les partis, qui concerne d'ordinaire entre 5% et 19% des suffrages, pourrait s'amplifier, a prévenu en début de semaine l'ONG Anticorruption Fund.

Car les électeurs soudoyés seront motivés, à la différence de ceux qui votent librement, susceptibles d'être dissuadés par la propagation du Covid-19.

Subsistent aussi les soupçons de fraude liés à la double présence sur les listes électorales de Bulgares de l'étranger, pour le cas où ils viendraient voter au pays.

vs/anb/bg/at

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APR 4

Les Bulgares aux urnes, Borissov en quête d'un quatrième mandat #

4/4/2021, 6:12 AM
Sofia, BGR

Le conservateur Boïko Borissov décrochera-t-il un quatrième mandat? Les Bulgares ont commencé à voter dimanche aux législatives, un scrutin qui pourrait être marqué par une forte abstention alors que les protestations de l'été dernier contre la corruption ont fait long feu.

"J'ai toujours pris en compte ce que le peuple décide (...) Que les élections soient honnêtes", a déclaré M. Borissov après avoir voté en l'absence de journalistes.

"L'immense soutien que nous avons reçu de nos homologues d'Europe montre l'importance d'un gouvernement européen et stable en Bulgarie", a-t-il souligné dans une déclaration transmise sur Facebook.

Les instituts de sondage donnent favori le parti Gerb du controversé Premier ministre, le créditant de 28 à 29% d'intentions de vote, soit environ 75 sièges au Parlement constitué de 240 élus.

"C'est l'absence d'autres options en raison d'une opposition morcelée et peu convaincante qui explique l'hégémonie politique de Gerb", invincible depuis 2009, analyse auprès de l'AFP le politologue Antony Todorov.

Refusant tout contact avec les médias depuis les manifestations, M. Borissov a mené sa campagne sur le réseau social Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites surprise, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et employeurs. Son slogan: "Travail, travail, travail!".

Samedi, il avait opté pour le silence: une photo le montrait en costume noir, seul dans un pré émaillé de fleurs, sous le message "Il est mieux parfois de se taire".

Une apparente sérénité qui contraste avec l'ambiance tendue d'il y a quelques mois, quand des milliers de Bulgares réclamaient dans la rue sa démission, après une série de scandales.

Le dirigeant de 61 ans a joué la montre, refusant d'organiser des élections anticipées, et a profité de la déliquescence du mouvement sous l'effet de l'hiver et de la pandémie de Covid-19.

La victoire de son parti, si elle se confirme dans les urnes, pourrait toutefois être ternie par une faible participation dans un contexte anxiogène en pleine troisième vague de contaminations.

Des bureaux de vote ont cependant été installés dans les hôpitaux débordés et des urnes mobiles seront apportées à des familles en quarantaine.

Les socialistes sont attendus en seconde position (20-22%), mais divisés, ils devraient pâtir des réticences de leur électorat âgé à venir voter.

Les regards seront surtout tournés vers le vote protestataire, partagé entre trois nouvelles formations.

C'est un animateur de télévision, Slavi Trifonov, connu pour ses critiques virulentes du gouvernement, qui semble tirer son épingle du jeu (13%), même s'il n'a pas participé aux manifestations.

Parmi ceux qui avaient défilé, "Bulgarie démocratique" de la droite citadine, soutenu par les Bulgares de l'étranger, et "Debout! Mafia dehors" (gauche), proche du président Roumen Radev qui a appelé à un "renouveau", sont en passe d'entrer au Parlement (6% chacun).

Il faudra compter enfin avec le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois (12%), et les nationalistes du VMRO, qui participaient au gouvernement sortant mais sont en perte de vitesse.

Les premières estimations des sondages sortie des urnes sont attendues à la clôture du scrutin à 20H00 (17H00 GMT), mais les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

Le phénomène d'achat de voix par les partis, qui concerne d'ordinaire entre 5% et 19% des suffrages, pourrait s'amplifier, a prévenu en début de semaine semaine l'ONG Anticorruption Fund.

Car les électeurs soudoyés seront motivés, à la différence de ceux qui votent librement, susceptibles d'être dissuadés par la propagation du Covid-19.

Subsistent aussi les soupçons de fraude liés à la présence en double sur les listes électorales de Bulgares de l'étranger, pour le cas où ils viendraient voter au pays.

vs/anb/ia

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APR 4

Entre bakchich et yaourt, cinq choses à savoir sur la Bulgarie #

4/4/2021, 2:00 AM
Sofia, BGR

La Bulgarie élit dimanche ses députés. De l'exode à la corruption, du yaourt à la rose, voici quelques éléments sur ce pays situé aux confins de l'Europe orientale:

Les Bulgares émigrent massivement depuis la transition démocratique de 1989, un mouvement encore amplifié par l'adhésion à l'Union européenne (UE) en 2007. Alors que le pays frôlait les 9 millions d'habitants à la sortie du communisme, il n'en comptait plus que 6,95 millions en 2019, ce qui le classe parmi les champions du dépeuplement dans le monde.

Pénalisée par la pénurie de main-d'oeuvre et la fuite des cerveaux, la Bulgarie reste à ce jour le membre le plus pauvre et le plus inégalitaire de l'UE mais espère rejoindre la zone euro d'ici à 2024.

Le salaire moyen s'élève à 750 euros par mois, soit la moitié de la moyenne européenne.

La corruption endémique est l'autre mal qui ronge la Bulgarie, lanterne rouge de l'UE dans ce domaine selon Transparency International.

Médecine, éducation, justice, police: bakchich et argent sale empoisonnent la vie quotidienne des Bulgares, ulcérés par les privilèges d'une classe politique menant souvent grand train.

Appartements acquis à des prix dérisoires, villas construits sur fonds européens, passe-droits et pots-de-vin ont fait sortir dans la rue des milliers de protestataires l'été dernier.

Les Bulgares regardent souvent vers Moscou. Ils sont slaves et chrétiens orthodoxes comme les Russes et les deux pays utilisent l'alphabet cyrillique. Cette proximité culturelle est renforcée par des liens historiques, la Russie ayant libéré la Bulgarie de cinq siècles de domination ottomane en 1878.

Une minorité musulmane (environ 13% de la population) demeure de cette époque, malgré les tentatives d'assimilation forcée sous le communisme.

Représentés par un parti politique, le MDL, les musulmans bulgares rassemblent les Turcs, les Pomaks (descendants des Bulgares convertis durant la période ottomane) et une partie des Roms.

Sofia entretient des relations privilégiées tant avec Ankara qu'avec Moscou. La Russie est perçue positivement par 73% des habitants, ce qui fait de la Bulgarie la plus russophile des amis du Kremlin, selon l'institut de recherche Pew.

Cette proximité se traduit également par une dépendance énergétique héritée de l'Union soviétique, dont la Bulgarie fut un satellite. Malgré les objections américaines, Sofia a prolongé le gazoduc TurkStream transportant du gaz russe par son territoire.

Ce pays largement montagneux se targue d'être la patrie du yaourt, dont la paternité est aussi revendiquée par la Turquie.

C'est un chercheur bulgare, Stamen Grigorov, qui découvrit en 1905 la bactérie lactobacillus bulgaricus, incontournable dans la fermentation du lait.

Autre fierté, la Bulgarie est, avec la Turquie et le Maroc, un des principaux producteurs de la variété de rose "Rosa damascena", dont l'essence est irremplaçable pour les grands parfumeurs mondiaux. Les Bulgares en font de la confiture et même une eau de vie.

C'est aussi le berceau de la civilisation thrace (du 4e millénaire avant J.C. au 3e siècle après J.C), qui s'est rendue célèbre pour la production d'objets exquis en or.

Le calendrier orthodoxe a conservé de nombreuses traditions d'origine païenne héritées de l'ère pré-chrétienne de la Bulgarie, dont le nom apparaît pour la première fois dès l'an 681.

A la fin de l'hiver, des habitants déguisés en monstres - koukeri - chassent les mauvais esprits.

Puis en juin, une danse purifiante - nestinarstvo - est effectuée pieds nus sur des braises ardentes à la fête des saints Constantin et Hélène.

Le blé bouilli et le vin rouge figurent au menu des funérailles et symbolisent la chair et le sang du Christ. Le miel fait l'objet d'une bénédiction deux fois par an.

vs/bg/anb/plh

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APR 4

Les Bulgares aux urnes, Borissov en quête d'un quatrième mandat #

4/4/2021, 2:00 AM
Sofia, BGR

Le conservateur Boïko Borissov décrochera-t-il un quatrième mandat? Les Bulgares votent dimanche aux législatives, un scrutin qui devrait être marqué par une forte abstention alors que les protestations de l'été dernier contre la corruption ont fait long feu.

Les instituts de sondage donnent favori le parti Gerb du controversé Premier ministre, le créditant de 28 à 29% d'intentions de vote, soit environ 75 sièges au Parlement constitué de 240 élus.

"C'est l'absence d'autres options en raison d'une opposition morcelée et peu convaincante qui explique l'hégémonie politique de Gerb", invincible depuis 2009, analyse auprès de l'AFP le politologue Antony Todorov.

Refusant tout contact avec les médias depuis les manifestations, M. Borissov a mené sa campagne sur le réseau social Facebook où il retransmettait au quotidien ses visites surprise, au volant de son 4x4, aux quatre coins du pays, à la rencontre d'ouvriers et employeurs. Son slogan: "Travail, travail, travail!".

Samedi, il avait opté pour le silence: une photo le montrait en costume noir, seul dans un pré émaillé de fleurs, sous le message "Il est mieux parfois de se taire".

Une apparente sérénité qui contraste avec l'ambiance tendue d'il y a quelques mois, quand des milliers de Bulgares réclamaient dans la rue sa démission, après une série de scandales.

Le dirigeant de 61 ans a joué la montre, refusant d'organiser des élections anticipées, et a profité de la déliquescence du mouvement sous l'effet de l'hiver et de la pandémie de Covid-19.

La victoire de son parti, si elle se confirme dans les urnes, pourrait toutefois être ternie par une faible participation dans un contexte anxiogène en pleine troisième vague de contaminations.

Seuls 40% des Bulgares pourraient se déplacer, selon le cabinet d'études Alpha Research.

Les socialistes sont attendus en seconde position (20-22%), mais divisés, ils devraient pâtir des réticences de leur électorat âgé à venir voter.

Les regards seront surtout tournés vers le vote protestataire, partagé entre trois nouvelles formations.

C'est un animateur de télévision, Slavi Trifonov, connu pour ses critiques virulentes du gouvernement, qui semble tirer son épingle du jeu (13%), même s'il n'a pas participé aux manifestations.

Parmi ceux qui avaient défilé, "Bulgarie démocratique" de la droite citadine, soutenu par les Bulgares de l'étranger, et "Debout! Mafia dehors" (gauche), proche du président Roumen Radev qui a appelé à un "renouveau", sont en passe d'entrer au Parlement (6% chacun).

Il faudra compter enfin avec le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois (12%), et les nationalistes du VMRO, qui participaient au gouvernement sortant mais sont en perte de vitesse.

Les bureaux de vote ouvriront dès 7H00 du matin (4H00 GMT). Les premières estimations des sondages sortie des urnes sont attendues à la clôture du scrutin à 20H00 (17H00 GMT), mais les résultats officiels définitifs ne seront pas connus avant jeudi.

Le phénomène d'achat de voix par les partis, qui concerne d'ordinaire entre 5% et 19% des suffrages, pourrait s'amplifier, a prévenu en début de semaine semaine l'ONG Anticorruption Fund.

Car les électeurs soudoyés seront motivés, à la différence de ceux qui votent librement, susceptibles d'être dissuadés par la propagation du Covid-19.

Subsistent aussi les soupçons de fraude liés à la présence en double sur les listes électorales de Bulgares de l'étranger, pour le cas où ils viendraient voter au pays.

vs/anb

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APR 2

Elections bulgares: Borissov donné favori malgré le vent du changement #

4/2/2021, 8:53 AM

Le Premier ministre Boïko Borissov, qui gouverne la Bulgarie depuis une décennie, est donné favori des élections législatives dimanche bien qu'affaibli par les protestations massives contre la corruption de l'été dernier.

Les sondages prévoient une nouvelle victoire de la formation au pouvoir de centre droit Gerb, loin du vent de révolte qui soufflait il y a quelques mois sur le pays.

La campagne s'est déroulée sans meetings pour cause de Covid-19 et sans une seule conférence de presse du dirigeant, pourtant omniprésent.

Refusant tout contact avec les médias depuis la vague de manifestations, Boïko Borissov s'est retranché sur Facebook, où il retransmet en direct ses visites surprise aux quatre coins de la Bulgarie et vante ses chantiers.

Souvent sans masque, cet ancien garde du corps qui se veut proche du "peuple" "s'est servi de la pandémie pour mettre en valeur l'action de son gouvernement", se targuant des mesures les plus libérales d'Europe, explique à l'AFP l'analyste Antony Todorov.

Pas de raz-de-marée en vue cependant: les analystes s'attendent à un Parlement morcelé et à de difficiles négociations pour former la prochaine équipe aux manettes de ce pays, le plus pauvre de l'Union européenne (UE).

Le Gerb est crédité de 28% des intentions de vote, selon les derniers pronostics, contre 20-21% aux socialistes. Vient ensuite un nouveau parti populiste (13%), mené par un animateur de télévision, Slavi Trifonov.

Pour le politologue Evgueni Daynov, l'instabilité qui pourrait sortir des urnes serait un premier pas vers un changement. "il n'y a qu'avec un exécutif faible que l'administration osera s'affranchir un peu de l'influence" de Boïko Borissov, dit-il.

"Maintenir le statu quo est impossible", renchérit le politologue Daniel Smilov, qui rappelle le "mécontentement" de nombreux électeurs devant les liens présumés du gouvernement avec l'oligarchie.

Après une série de scandales de corruption, une foule de jeunes - dont certains revenus de l'étranger - ont défilé pendant des mois l'an dernier aux côtés de leurs aînés pour réclamer la démission du Premier ministre et du procureur général Ivan Geshev, qu'ils accusaient de protéger des oligarques.

Ce mouvement rassemblant diverses tendances politiques s'est éteint avec la deuxième vague du coronavirus à l'automne.

Toutefois "l'énergie du changement est présente. J'espère que de nouveaux visages et des élus de qualité vont entrer au Parlement", souligne Ina Beltcheva, une doctorante à Paris qui a participé au mouvement.

Si les trois-quarts des Bulgares soutenaient dans les enquêtes d'opinion la cause anti-corruption des protestataires, ces derniers ont échoué à s'unir pour dégager un leadership susceptible de venir concurrencer le Gerb.

Mais à droite, des candidats de la coalition "Bulgarie démocratique", en première ligne lors des rassemblements de l'été, devraient décrocher des sièges.

De l'autre côté de l'échiquier politique, une nouvelle formation - "Debout! Mafia dehors!" - a émergé, proche du président Roumen Radev, critique du Premier ministre et qui a appelé à un "renouveau".

Signe aussi que le message des protestataires a fait son chemin, le parti de la minorité turque MDL, habituel faiseur de rois, a fait peau neuve et a retiré de ses listes un député controversé, Delyan Peevski, en raison de sa fortune acquise rapidement et de ses pressions supposées sur la classe politique, le parquet et des médias "serviles".

Ceux qui sont descendus dans la rue se disent aujourd'hui "prudemment optimistes" quant aux résultats des élections, conscients que le faible taux de participation attendu par crainte des contaminations jouera en faveur des grands partis.

Quelle que soit l'issue du scrutin, "nous avons enfin eu le courage de crier notre colère au lieu de rouspéter à table!", témoigne Zvezdelina Dimitrova, une fonctionnaire retraitée.

"Nous avons manifesté notre désaccord avec les affaires de corruption, si courantes qu'on avait fini par en être blasés", abonde Ina Beltcheva.

Et de citer de petites victoires, comme cet hôtel construit à même la plage au prétexte d'être un "rempart contre les éboulements" et qui a depuis fait l'objet d'un arrêté de démolition. Ou encore cette plage rouverte au public alors qu'un oligarque se l'était indûment appropriée.

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