Reconnaissance faciale: un rapport canadien dénonce les pratiques de Clearview AI #
La société américaine Clearview AI, qui a mis au point une technologie controversée de reconnaissance faciale, a exercé au Canada une "surveillance de masse" illégale, selon un rapport d'enquête publié mercredi par le Commissariat canadien à la protection de la vie privée.
"Cette enquête (...) conclut que l'entreprise établie à New York a enfreint les lois provinciales et fédérale sur la protection des renseignements personnels", indique le Commissariat dans un communiqué.
"Les pratiques de Clearview représentent une surveillance de masse, ce qui est illégal", a souligné Daniel Therrien, le commissaire à la protection de la vie privée du Canada, lors d'un point presse téléphonique.
Le rapport note que l'entreprise américaine a constitué une base de données de "plus de trois milliards d'images de visages", y compris ceux d'un grand nombre de Canadiens et d'enfants.
Des forces policières canadiennes y ont eu accès, ainsi que des organisations du secteur privé, sans le consentement des personnes, déplore le rapport.
La Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) avait notamment reconnu qu'elle avait utilisé pendant plusieurs mois cette technologie, qui peut aider à retrouver des inconnus, dans le cadre d'enquêtes portant sur les cas d'exploitation sexuelle d'enfants sur internet. Elle avait cessé d'y avoir recours à l'été dernier.
Le rapport a recommandé à l'entreprise de mettre fin à cette collecte, de cesser d'offrir son dispositif à ses clients au Canada et de supprimer les images déjà recueillies afin de se conformer à la législation canadienne, ce que Clearview a refusé.
"Clearview a déclaré que ses activités n'ont pas porté préjudice aux personnes" mais qu'elles peuvent au contraire aider à résoudre des enquêtes, ajoute le rapport.
L'entreprise a toutefois indiqué s'être retirée du marché canadien au cours de l'enquête.
Le régulateur canadien avait lancé en février 2020 cette enquête sur l'utilisation par la police fédérale de la technologie de reconnaissance faciale de Clearview AI.
Il l'avait ouverte après la diffusion de plusieurs reportages "ayant soulevé des questions et des préoccupations" sur l'utilisation des renseignements personnels sans consentement.
L'été dernier, les régulateurs britannique et australien chargés de la protection des données ont annoncé l'ouverture d'une investigation conjointe similaire.
La société fait également l'objet d'une plainte en France auprès de la Cnil.
ast/et/iba
Canada: les "Proud Boys" inscrits sur la liste des groupes terroristes #
L'organisation "néofasciste" des "Proud Boys" et douze autres groupes ont été ajoutés à la liste noire des entités terroristes au Canada, a annoncé mercredi le ministère de la Sécurité publique.
Fondés en 2016 et présents au Canada, aux Etats-Unis, et dans d'autres pays, les "Proud Boys" ont "joué un rôle central dans l'insurrection" du 6 janvier au Capitole de Washington, a indiqué le ministère dans un document.
Interrogé pour savoir si ce groupe représentait "une menace sérieuse et actuelle à la sécurité du Canada", Bill Blair, ministre de la Sécurité publique, a répondu "oui".
"il y a de plus en plus de preuves (...) de l'escalade de violences dans laquelle ce groupe a été impliqué", a-t-il justifié lors d'une conférence de presse.
"Nous surveillons les activités de ce groupe avec beaucoup de préoccupation depuis 2018", une attention qui s'est renforcée depuis l'élection présidentielle américaine, a-t-il expliqué.
La semaine dernière, la Chambre des communes d'Ottawa avait unanimement approuvé une motion demandant au Premier ministre Justin Trudeau d'interdire l'organisation au titre de son existence comme "entité terroriste".
Il s'agit, selon le ministère de la Sécurité publique, "d'une organisation néofasciste qui se livre à la violence politique" et dont les membres "épousent des idéologies misogynes, islamophobes, antisémites, anti-immigrants et/ou suprémacistes blanches".
Ils compteraient plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de membres en Amérique du Nord et seraient présents dans toutes les grandes villes du Canada, a indiqué un responsable gouvernemental, sous couvert de l'anonymat.
Trois autres groupes associés à l'"extrémisme violent à caractère idéologique" ont aussi été inscrits sur la liste.
Il s'agit de la "Division Atomwaffen", décrite comme un "groupe terroriste international néonazi", du "Mouvement impérial russe", "groupe nationaliste établi en Russie", et de "The Base", groupe "néonazi" fondé en 2018.
Ces groupes "représentent une menace grave et croissante pour la société canadienne, et nous faisons tout notre possible pour y répondre de manière appropriée", a précisé M. Blair.
Trois autres organisations inscrites sont affiliées à Al-Qaïda --comme "Ansar Dine" ou le "Front de libération du Macina", tous deux actifs au Mali-- et cinq au groupe Etat islamique et ses branches en Asie de l'Est, au Grand Sahara ou en Libye. Une dernière, "Hizbul Mujahideen", veut rattacher le Cachemire indien au Pakistan.
"Compte tenu de leurs actions et de leurs idéologies", le ministère estime qu'il existe "des motifs raisonnables de croire" que ces groupes ont "sciemment participé" ou "facilité" une "activité terroriste".
Cette inscription "contribue à bloquer le flux de ressources financières vers ces groupes terroristes lorsqu'ils utilisent le système bancaire canadien", leurs actifs étant alors "gelés", a expliqué M. Blair.
Elle "contribue également à contrecarrer les efforts des sympathisants" de ces groupes au Canada, "en criminalisant certaines activités de soutien", comme "le recrutement", a-t-il ajouté.
La liste noire canadienne comprend plus de 70 entités dont Al-Qaïda, le Hezbollah, les talibans ou le groupe Etat islamique.
jl/et/rle
Canada: les "Proud Boys" inscrits sur la liste des groupes terroristes #
L'organisation "néofasciste" des "Proud Boys" et douze autres groupes ont été ajoutés à la liste noire des entités terroristes au Canada, a annoncé mercredi le ministère de la Sécurité publique.
Fondés en 2016 et présents au Canada, aux Etats-Unis et dans d'autres pays, les "Proud Boys" ont "joué un rôle central dans l'insurrection" du 6 janvier au Capitole de Washington, indique le ministère dans un communiqué.
Il s'agit, selon le ministère, "d'une organisation néofasciste qui se livre à la violence politique" et dont les membres "épousent des idéologies misogynes, islamophobes, antisémites, anti-immigrants et/ou suprémacistes blanches".
Ils compteraient plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de membres en Amérique du Nord et seraient présents dans toutes les grandes villes du Canada, a indiqué à la presse un responsable gouvernemental, sous couvert de l'anonymat.
Trois autres groupes associés à l'"extrémisme violent à caractère idéologique" ont aussi été inscrits sur la liste.
Il s'agit de la "Division Atomwaffen", décrite comme un "groupe terroriste international néonazi", du "Mouvement impérial russe", "groupe nationaliste établi en Russie", et de "The Base", groupe "néonazi" fondé en 2018.
Les autres organisations inscrites sont affiliées aux groupes Al-Qaïda -- comme "Ansar Dine" ou le "Front de libération du Macina", tous deux actifs au Mali -- ou à l'Etat islamique et ses branches en Asie de l'Est, au Grand Sahara ou en Libye.
"Compte tenu de leurs actions et de leurs idéologies", le ministère estime qu'il existe "des motifs raisonnables de croire" que ces groupes ont "sciemment participé" ou "facilité" une "activité terroriste".
Cette inscription ne signifie pas pour autant que ces groupes ont "commis un crime", mais ils s'exposent néanmoins à voir leurs "biens saisis, bloqués ou confisqués", explique le ministère sur son site.
La liste noire canadienne comprend plus de 70 entités dont Al-Qaïda, le Hezbollah, les talibans ou le groupe Etat islamique.
jl/et/la