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Attaque au Mozambique : le site gazier de Total à l'arrêt complet #

4/2/2021, 8:26 PM
Maputo, MOZ

Le groupe français Total a évacué tout le personnel de son site gazier dans le nord-est du Mozambique, neuf jours après l'attaque jihadiste dans la ville voisine de Palma, et le projet de plusieurs milliards d'euros était vendredi à l'arrêt complet.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué Palma, ville portuaire de 75.000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, sur la péninsule d'Afungi, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

"Total a pris la décision d'évacuer l'ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées", a affirmé vendredi à l'AFP une source militaire.

"Total est parti", a confirmé une source sécuritaire.

Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, selon une source de sécurité.

Par ailleurs, des milliers de personnes qui ont fui Palma ont afflué depuis neuf jours vers le site de la péninsule d'Afungi.

Malgré plusieurs évacuations par bateau vers le port de Pemba, à plus de 200 km, le nombre des déplacés n'a cessé de gonfler. Vendredi, près de 15.000 personnes se trouvaient dans la concession gazière, plusieurs milliers aux portes mêmes du site.

Les groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

- Evacuation partielle en décembre -

Décrite comme un "Fort Apache", la future exploitation gazière, qui devait être opérationnelle d'ici 2024, est désormais sous la protection de l'armée mozambicaine.

Depuis plusieurs jours, les militaires tentent de reprendre Palma, tombée aux mains des rebelles dans la nuit du 26 au 27 mars.

Le commandant Chongo Vidigal, qui coordonne l'opération militaire, avait assuré jeudi que le projet gazier était "protégé".

Le géant énergétique français n'a pas déploré de victimes et le site n'a pas été directement visé. Mais les travaux étaient déjà suspendus depuis fin décembre à la suite d'une série d'attaques jihadistes à proximité. Une partie du personnel avait déjà été évacuée.

Le jour même de l'attaque, le géant français avait annoncé la reprise des travaux de construction sur le site. Selon les experts, étant donnée l'ampleur de l'attaque et la préparation nécessaire, il semble peu probable qu'elle soit liée à cette annonce.

Au total plus de 9.100 personnes ont été déplacées par l'attaque, selon Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur les plus de 110.000 vivant dans la zone de Palma, 40% avaient déjà fui les violences dans d'autres parties de la province, selon l'ONU.

Beaucoup de personnes qui ont fui Palma, sur des bateaux de pêche ou à pied, ont été recueillies par les Nations unies et les ONG, déshydratées, pieds nus et en état de choc, après plusieurs jours passés dans la brousse sans rien à boire ni manger.

L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié de civils. Les violences sont aussi à l'origine d'une crise humanitaire, qui risque encore de s'aggraver, avec plus de 670.000 personnes forcées à quitter leur foyer, selon l'ONU.

str-cld/sst

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APR 2

Attaque au Mozambique : le site gazier de Total à l'arrêt complet (sources sécuritaire et militaire) #

4/2/2021, 6:55 PM
Maputo, MOZ

Le groupe français Total a complètement évacué son personnel et arrêté l'activité sur son projet gazier de plusieurs milliards d'euros dans le nord-est du Mozambique, après l'attaque jihadiste de la semaine dernière à Palma, selon des sources sécuritaire et militaire.

"Total a pris la décision d'évacuer l'ensemble du personnel. A cet instant, toutes les installations sont abandonnées", a affirmé vendredi à l'AFP une source militaire. "Total est parti", a confirmé une source sécuritaire.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué la ville portuaire de 75.000 habitants, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres du méga-projet gazier, a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

Des rebelles ont été repérés ces derniers jours à proximité du site de Total, sur la péninsule d'Afungi.

Les groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

Des milliers de personnes qui ont fui Palma ont afflué depuis neuf jours vers le site de la péninsule d'Afungi. Malgré plusieurs évacuations par bateau vers le port de Pemba, à plus de 200 km, le nombre des déplacés n'a cessé de gonfler.

Au total plus de 9.100 personnes ont été déplacées, selon Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Décrite comme un "fort Apache", la future exploitation gazière, qui devait être opérationnelle d'ici 2024, est désormais sous la protection de l'armée mozambicaine.

Depuis plusieurs jours, les militaires tentent de reprendre Palma, tombée aux mains des rebelles dans la nuit du 26 au 27 mars.

Le jour même de l'attaque, le géant français avait annoncé la reprise des travaux de construction sur le site. Selon les experts, vu l'ampleur de l'attaque et la préparation minutieuse nécessaire, il semble peu probable qu'elle soit liée à cette annonce.

Le géant énergétique français n'a pas déploré de victimes et le site n'a pas été directement visé. Mais les travaux étaient déjà suspendus depuis fin décembre à la suite d'une série d'attaques jihadistes à proximité. Une partie du personnel avait déjà été évacuée.

L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié de civils. Les violences sont aussi à l'origine d'une crise humanitaire, qui risque encore de s'aggraver, avec plus de 670.000 personnes forcées à quitter leur foyer, selon l'ONU.

str-cld/sst

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APR 1

Attaque au Mozambique: difficile évacuation de milliers de rescapés #

Plus d'une semaine après l'attaque jihadiste qui a fait des dizaines de morts à Palma, dans le nord-est du Mozambique, les opérations d'évacuation de milliers de rescapés se poursuivaient jeudi.

Dans le port de Pemba, à plus de 200 km au sud, un ferry transportant 1.200 personnes est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi. Des dizaines de personnes guettaient anxieusement le débarquement des arrivants, à la recherche de leurs proches, a constaté un photographe de l'AFP.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué Palma, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid, soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres d'un méga-projet gazier piloté par le groupe français Total, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

Sur des bateaux de pêche ou à pied, des milliers de survivants ont fui la ville de 75.000 habitants. Beaucoup ont été recueillis par les Nations unies et les ONG, déshydratés, pieds nus et en état de choc, après plusieurs jours passés dans la brousse sans rien à boire ni manger.

D'autres ont été évacués par des vols humanitaires, majoritairement des femmes et des enfants, ainsi que par bateau. Mais des milliers d'entre eux restent encore introuvables.

Sur les quais de Pemba, une femme en pleurs qui espérait voir son fils descendre du bateau s'est jetée dans les bras d'une autre. Plus loin, un homme mince, masque sur le nez couvert d'une poussière ocre, sanglotait les mains crispées devant la bouche.

Il y a "encore beaucoup de nouveaux arrivants", a déclaré à l'AFP Juliana Ghazi, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Pemba.

Malgré plusieurs évacuations, le nombre de personnes rassemblées sur la péninsule d'Afungi, près du site de Total, a encore gonflé jeudi. Après l'attaque, entre 6.000 et 10.000 personnes sont allées frapper à la porte du site gazier, espérant y trouver de l'aide.

A Afungi, un responsable militaire, le commandant Chongo Vidigal, a assuré jeudi que le projet gazier était "protégé".

"Nous sommes actuellement dans la zone spéciale d'Afungi qui n'a jamais été sous la menace terroriste", a déclaré le militaire aux journalistes à Palma.

L'armée mozambicaine a lancé mercredi une offensive pour tenter de reprendre Palma, aux mains des rebelles depuis samedi.

Des dizaines de rescapés continuaient aussi à affluer dans les provinces voisines vers les camps de déplacés, a décrit à l'AFP un travailleur humanitaire. En une semaine, 8.100 personnes sont arrivées dans les districts environnants, selon l'ONU.

La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) s'est réunie mercredi en urgence à Harare pour discuter des violences au Mozambique.

Le président en exercice de la SADC, le chef de l'Etat du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a déploré dans un communiqué jeudi "une grave crise humanitaire", exprimant la volonté de l'organisation de voir "les auteurs de l'attaque rapidement arrêtés et traduits en justice".

Exprimant sa "plus grande préoccupation" face à la "menace" que représentent les groupes jihadistes en Afrique australe, l'Union africaine (UA) a appelé mercredi à "une action régionale et internationale urgente".

Des groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

Les violences dans la région ont forcé plus de 670.000 personnes à quitter leur foyer, selon les Nations unies. L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié étaient des civils.

bur-str-cld/blb/sst/slb/lpt

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APR 1

Attaque au Mozambique: difficile évacuation de milliers de rescapés #

Plus d'une semaine après l'attaque jihadiste qui a fait des dizaines de morts à Palma, dans le nord-est du Mozambique, les opérations d'évacuation de milliers de rescapés se poursuivaient jeudi.

Dans le port de Pemba, à plus de 200 km au sud, un ferry transportant 1.200 personnes est arrivé dans la nuit de mercredi à jeudi. Des dizaines de personnes guettaient anxieusement le débarquement des arrivants, à la recherche de leurs proches, a constaté un photographe de l'AFP.

Le 24 mars, des groupes armés ont attaqué Palma, tuant des dizaines de civils, policiers et militaires. Le raid, soigneusement préparé, lancé à seulement quelques kilomètres d'un méga-projet gazier piloté par le groupe français Total, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI).

Sur des bateaux de pêche ou à pied, des milliers de survivants ont fui la ville de 75.000 habitants. Beaucoup ont été recueillis par les Nations unies et les ONG, déshydratés, pieds nus et en état de choc, après plusieurs jours passés dans la brousse sans rien à boire ni manger.

D'autres ont été évacués par des vols humanitaires, majoritairement des femmes et des enfants, ainsi que par bateau. Mais des milliers d'entre eux restent encore introuvables.

Sur les quais de Pemba, une femme en pleurs qui espérait voir son fils descendre du bateau s'est jetée dans les bras d'une autre. Plus loin, un homme mince, masque sur le nez couvert d'une poussière ocre, sanglotait les mains crispées devant la bouche.

Il y a "encore beaucoup de nouveaux arrivants", a déclaré à l'AFP Juliana Ghazi, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Pemba.

Malgré plusieurs évacuations, le nombre de personnes rassemblées sur la péninsule d'Afungi, près du site de Total, a encore gonflé jeudi. Après l'attaque, entre 6.000 et 10.000 personnes sont allées frapper à la porte du site gazier, espérant y trouver de l'aide.

Le porte-parole de l'armée, Chongo Vidigal, a assuré jeudi que le projet gazier était "protégé".

"Nous sommes actuellement dans la zone spéciale d'Afungi qui n'a jamais été sous la menace terroriste", a-t-il déclaré aux journalistes à Palma.

L'armée mozambicaine a lancé mercredi une offensive pour tenter de reprendre Palma, aux mains des rebelles depuis samedi.

Des dizaines de rescapés continuaient aussi à affluer dans les provinces voisines vers les camps de déplacés, a décrit à l'AFP un travailleur humanitaire. En une semaine, 8.100 personnes sont arrivées dans les districts environnants, selon l'ONU.

La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) s'est réunie mercredi en urgence à Harare pour discuter des violences au Mozambique.

Le président en exercice de la SADC, le chef de l'Etat du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a déploré dans un communiqué jeudi "une grave crise humanitaire", exprimant la volonté de l'organisation de voir "les auteurs de l'attaque rapidement arrêtés et traduits en justice".

Exprimant sa "plus grande préoccupation" face à la "menace" que représentent les groupes jihadistes en Afrique australe, l'Union africaine (UA) a appelé mercredi à "une action régionale et internationale urgente".

Des groupes armés, connus localement sous le nom d'Al-Shabab ("les jeunes" en arabe), ravagent la province pauvre mais riche en gaz du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, depuis plus de trois ans.

Les violences dans la région ont forcé plus de 670.000 personnes à quitter leur foyer, selon les Nations unies. L'ONG Acled recensait déjà 2.600 morts avant l'attaque de Palma, dont la moitié étaient des civils.

bur-str-cld/blb/sst/slb

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MAR 31

Mozambique: des survivants en quête d'abri, une semaine après l'attaque jihadiste #

3/31/2021, 1:34 PM

Les déplacements de milliers de survivants de l'attaque de Palma, dans le Nord du Mozambique, s'accélèrent, une semaine après l'assaut des groupes armés jihadistes, selon plusieurs organisations.

Les déplacés continuent à arriver à pied, en bus, en bateau ou en avion, dans différentes zones de la province pauvre de Cabo Delgado, après avoir tout quitté dans la précipitation, dans l'espoir de trouver un refuge, selon ces ONG et de nombreux témoignages.

En une semaine, déjà près de 5.400 d'entre eux sont arrivés dans les districts environnants, précise l'Organisation internationale des migrations (OIM), affirmant que ce mouvement "s'accélère nettement".

Deux navires transportant plus de 1.100 déplacés sont attendus à Pemba, la capitale de la province plus de 200 km au sud. Mais ses passagers n'ont pas encore pu débarquer, en raison des vérifications de sécurité, précise l'OIM. Les autorités soupçonnent des jihadistes de se cacher parmi eux.

"Nous aidons les familles à s'identifier" pour pouvoir "se tracer", explique à l'AFP Margarida Loureiro, employée du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) depuis Pemba, les communications restant très difficiles dans la zone.

"Ce sont surtout des femmes et des enfants qui arrivent en avion, de petits avions pouvant transporter jusqu'à 25 personnes, précise-t-elle, estimant que le nombre de réfugiés va "continuer à augmenter dans les prochains jours".

"Des milliers continuent à se cacher dans le +bush+, espérant rejoindre à pied une zone sûre, ça peut prendre des jours et des jours", ajoute-t-elle.

Des groupes se dirigeant vers la Tanzanie voisine ont rebroussé chemin, découragés par la difficulté de traverser le fleuve Ruvuma, selon le HCR.

Cette province, qui subit les violences des groupes armés depuis plus de trois ans, comptait déjà 670.000 personnes déracinées avant l'attaque de Palma. Et près de la moitié de cette petite ville portuaire, tombée aux mains de commandos jihadistes vendredi, se composait de familles ayant déjà fui leurs villages pillés, incendiés, par des tueurs qui pratiquent volontiers les décapitations, le viol et les enlèvenemnts.

L'attaque de la semaine dernière, à seulement 10 km d'un mégaprojet gazier pilot par le géant français Total, s'est soldée par des dizaines de morts, selon le gouvernement, et de nombreux disparus.

mgu-ger/hba

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