Irak: le Premier ministre Kazimi appelle à un "dialogue national" mercredi #
Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi, en charge des affaires courantes en Irak, a appelé mardi les forces politiques à se réunir dès mercredi pour engager un "dialogue national" au siège du gouvernement et sortir le pays de l'impasse politique.
Dix mois après les dernières législatives d'octobre 2021, l'Irak attend toujours la désignation d'un nouveau chef du gouvernement et la nomination d'un nouveau président.
Depuis fin juillet la tension est montée d'un cran: les deux grands pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et surenchères, sans toutefois laisser la situation basculer dans la violence.
D'un côté, Moqtada Sadr veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées. De l'autre, les factions chiites proIran du Cadre de coordination veulent poser leurs conditions à cet hypothétique scrutin et exigent au préalable un gouvernement de transition.
"J'invite les dirigeants des forces politiques à une réunion mercredi au siège du gouvernement pour initier un dialogue national sérieux et une réflexion commune, afin de trouver des solutions à la crise politique actuelle", a plaidé M. Kazimi dans un communiqué.
Il n'était pas clair dans l'immédiat qui participerait à la réunion. Les grands partis irakiens n'ont pas encore commenté l'appel du Premier ministre.
Le chef du gouvernement a appelé "toutes les parties à stopper l'escalade", alors que deux sit-in sont actuellement installés à Bagdad.
Chaque camp cherche à faire pression sur l'autre, notamment en faisant planer la menace de nouvelles manifestations.
M. Sadr, dont les partisans occupent depuis plus de deux semaines les abords du Parlement, avait appelé à une "manifestation d'un million" de personnes samedi à Bagdad.
Il a fait marche arrière mardi, annonçant "le report sine die de la manifestation". "Si vous pariez sur une guerre civile, je mise sur la préservation de la paix sociale. Le sang des Irakiens est plus précieux que toute autre chose", a-t-il justifié sur Twitter.
Lundi soir, un comité organisant les manifestations de soutien au Cadre de coordination avait lui aussi annoncé de nouveaux rassemblements, sans en préciser la date.
Depuis le 12 août, les partisans de cette coalition, qui englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr, campent sur une avenue de Bagdad.
A ce jour, toutes les tentatives de médiation et les appels au dialogue entre les deux bords n'ont pas abouti.
M. Kazimi a par ailleurs accepté la démission présentée par le ministre des Finances Ali Allawi, selon l'agence de presse étatique INA. Le ministre du Pétrole Ihsan Ismaïl récupère son portefeuille.
La lettre de démission de M. Allawi souligne "que le gouvernement a les mains liées en raison du conflit entre les forces politiques, tout particulièrement ces jours-ci", a indiqué le porte-parole du gouvernement en conférence de presse.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
lk/tgg/hj
Irak: après un nouvel appel à manifester, Moqtada Sadr se rétracte #
L'influent leader chiite irakien Moqtada Sadr qui a appelé ses partisans à rallier Bagdad pour une manifestation massive, a fait marche arrière mardi en reportant sine die le rassemblement par crainte de violences.
L'annonce intervient alors que les discussions se poursuivent en coulisse pour sortir le pays de la crise: depuis fin juillet les deux grands pôles du chiisme politique enchaînent joutes verbales et surenchères, sans toutefois laisser la situation basculer dans la violence.
D'un côté, Moqtada Sadr veut dissoudre le Parlement et organiser des législatives anticipées. De l'autre, les factions chiites proIran du Cadre de coordination veulent poser leurs conditions à cet hypothétique scrutin et exigent au préalable un gouvernement de transition.
M. Sadr, dont les partisans occupent depuis plus de deux semaines les abords du Parlement, avait appelé à une "manifestation d'un million" de personnes samedi dans la capitale irakienne.
"Si vous pariez sur une guerre civile, je mise sur la préservation de la paix sociale. Le sang des Irakiens est plus précieux que toute autre chose", a lancé sur Twitter M. Sadr, annonçant "le report sine die de la manifestation de samedi".
Lundi soir, un comité organisant les manifestations de soutien au Cadre de coordination avait lui aussi annoncé de nouveaux rassemblements, sans en préciser la date.
Depuis le 12 août, les partisans de cette coalition, qui englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi et l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr, campent sur une avenue de Bagdad.
A ce jour la situation n'a pas dégénéré, mais les tentatives de médiation entre les deux bords n'ont pas abouti.
Dirigeant d'une faction du Hachd, Hadi al-Ameri a multiplié les appels au calme et au dialogue. Ces derniers jours il a enchaîné les rencontres avec les principaux responsables politiques du pays, notamment avec des alliés de M. Sadr. Il s'est entretenu avec le chef du Parlement, Mohamed al-Halboussi, et les dirigeants des deux grands partis kurdes historiques.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
Depuis les dernières législatives d'octobre 2021, le pays attend toujours la désignation d'un nouveau chef du gouvernement et la nomination d'un nouveau président.
Mardi, le ministre des Finances Ali Allawi, membre du gouvernement en charge d'expédier les affaires courantes, a présenté sa démission en Conseil des ministres, selon l'agence de presse étatique INA.
lk/tgg/hj
Irak: sommée par Sadr, la justice se dit incompétente pour dissoudre le Parlement #
La justice irakienne a assuré dimanche ne pas avoir le droit de dissoudre le Parlement, comme le réclame l'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui lui avait fixé un délai d'une semaine et poursuit son bras de fer politique avec ses adversaires.
M. Sadr avait sommé la justice de dissoudre l'Assemblée pour ouvrir la voie à des législatives anticipées, alors que ses partisans campent depuis fin juillet aux abords du Parlement pour faire pression sur ses rivaux, les influentes factions chiites pro-Iran du Cadre de coordination.
M. Sadr avait justifié cet appel à la justice en rappelant qu'après les législatives d'octobre 2021, les délais impartis par la Constitution pour nommer un nouveau président et un nouveau chef du gouvernement n'avaient pas été respectés.
"Le Conseil suprême de la magistrature n'est pas compétent pour dissoudre le Parlement", a annoncé l'institution judiciaire dans un communiqué, précisant que ses prérogatives "ne l'autorisent pas à s'ingérer dans les affaires des deux pouvoirs législatif et exécutif, en application du principe de séparation des pouvoirs".
Selon la Constitution, une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.
Le Conseil suprême de la magistrature est d'accord avec les critiques de M. Sadr, concernant "les violations constitutionnelles" que représentent "la non-élection d'un président de la République, d'un Premier ministre et l'absence de gouvernement formé dans les délais constitutionnels impartis".
"C'est une situation inacceptable à laquelle il faut remédier et qui ne doit pas être répétée", ajoute le communiqué.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
Chaque camp poursuit désormais son propre sit-in à Bagdad pour faire pression sur la partie adverse, sans toutefois laisser la situation basculer dans la violence.
Evoquant sur Twitter ces deux sit-in, un proche de M. Sadr, Saleh Mohamed al-Iraqi, a estimé qu'il était temps de montrer "lequel des deux camps a le plus grand nombre" de partisans.
Il a appelé tous les partisans de M. Sadr à travers le pays à rallier Bagdad pour une "manifestation d'un million" de personnes.
Le rassemblement, "sans égal en terme d'effectif", aura lieu le samedi 20 août à partir de 17H00 (14H00 GMT), a-t-il précisé dimanche soir.
lk/tgg/feb
Irak: sommée par Sadr, la justice se dit incompétente pour dissoudre le Parlement #
La justice irakienne a assuré dimanche dans un communiqué ne pas avoir le droit de dissoudre le Parlement, comme le réclame l'influent leader chiite Moqtada Sadr, qui lui avait fixé un délai d'une semaine et poursuit son bras de fer politique avec ses adversaires.
M. Sadr a sommé la justice de dissoudre le Parlement d'ici la fin de la semaine pour ouvrir la voie à des législatives anticipées, alors que ses partisans campent depuis fin juillet aux abords du Parlement pour faire pression sur ses rivaux, les influentes factions chiites pro-Iran du Cadre de coordination.
M. Sadr avait justifié cet appel à la justice en rappelant que tous les délais impartis par la Constitution pour nommer un nouveau président et un nouveau chef du gouvernement n'avaient pas été respectés après les dernières législatives d'octobre 2021.
"Le Conseil suprême de la magistrature n'est pas compétent pour dissoudre le Parlement", a annoncé l'institution judiciaire dans un communiqué, précisant que ses prérogatives "ne l'autorisent pas à s'ingérer dans les affaires des deux pouvoirs législatif et exécutif, en application du principe de séparation des pouvoirs".
Selon la Constitution, une dissolution du Parlement doit être actée par un vote à la majorité absolue. Elle peut être demandée par un tiers des députés, ou par le Premier ministre avec accord du président de la République.
Le Conseil suprême de la magistrature est d'accord avec les critiques de M. Sadr, concernant "les violations constitutionnelles" que représentent "la non-élection d'un président de la république, d'un Premier ministre et l'absence de gouvernement formé dans les délais constitutionnels impartis".
"C'est une situation inacceptable à laquelle il faut remédier et qui ne doit pas être répétée", ajoute le communiqué.
L'impasse actuelle a débuté quand le Courant sadriste a refusé fin juillet une candidature au poste de Premier ministre présentée par le Cadre de coordination.
Chaque camp poursuit désormais son propre sit-in à Bagdad pour faire pression sur la partie adverse, sans toutefois jamais laisser la situation basculer dans la violence.
Evoquant sur Twitter ces deux sit-in, un proche de M. Sadr, Saleh Mohamed al-Iraqi, a estimé qu'il était temps de montrer "lequel des deux camps a le plus grand nombre" de soutiens parmi le peuple.
Il a appelé tous les partisans de M. Sadr à travers le pays à rallier Bagdad pour une "manifestation d'un million d'hommes" dont la date n'a pas encore été dévoilée.
lk/tgg/hj
A Bagdad, deux sit-in, des appels au changement mais aucune illusion #
Certains campent près du Parlement, d'autres sur une avenue de Bagdad. Mais dans sa boutique de vêtements, Moustapha n'a que faire de l'issue de cet énième bras de fer politique: ce qui l'inquiète, c'est son gagne-pain.
Des deux côtés, "ils défendent leurs intérêts personnels", soupire le quadragénaire quand on l'interroge sur la lutte qui oppose l'incontournable leader chiite Moqtada Sadr à ses adversaires du Cadre de coordination, puissante coalition de factions chiites pro-Iran.
Le premier veut des législatives anticipées. Il a envoyé ses partisans envahir l'ultra-sécurisée Zone verte où ils campent depuis deux semaines dans les jardins du Parlement.
Ses rivaux du Cadre de coordination ont répliqué vendredi en campant sur une avenue menant à la Zone verte avec un objectif affiché: un nouveau gouvernement qui, cette fois-ci, sera au service du peuple, disent-ils.
Dans la pénombre de sa boutique où un unique ventilateur brasse l'air chaud d'un été caniculaire, Moustapha sait surtout que les clients ne viennent pas.
"On ne travaille pas", déplore l'homme, son fils de huit ans à ses côtés, les yeux rivés sur un portable. "Les uns et les autres ont lancé des manifestations et l'activité économique en a pris un coup".
Participerait-il à des législatives anticipées? "J'ai voté deux fois dans ma vie, à chaque fois j'ai regretté."
Et pourtant, les slogans brandis par les deux camps ne peuvent que séduire dans un des pays les plus riches en pétrole du monde mais où 35% des jeunes sont au chômage, selon l'ONU.
Un pays où les infrastructures déliquescentes signifient de longues heures de délestage électrique pour les 42 millions d'Irakiens. Où sécheresse et bouleversement climatique ont déjà changé le quotidien, entre pénuries d'eau et tempêtes de sable.
Les sadristes conspuent la corruption, disent vouloir changer le système. Le Cadre de coordination veut un gouvernement qui ramènera l'eau et l'électricité pour tous.
Mais Moustafa n'y croit pas: "depuis 2003", quand une invasion américaine a renversé le dictateur Saddam Hussein, "on n'a pas vu un seul politicien gouverner le pays correctement", martèle-t-il.
Il y aussi la surprenante facilité avec laquelle les partisans de M. Sadr ont envahi la Zone verte. Malgré quelques tirs de grenades lacrymogènes, ils ont pris le Parlement au nez et à la barbe des officiers présents alentour.
Rien à voir avec la "révolution" des jeunes antipouvoir de l'automne 2019, quand, face à des dizaines de milliers de manifestants à Bagdad et dans le Sud, la répression s'abattait, faisant près de 600 morts et de 30.000 blessés.
"Nous, on n'a même pas réussi à franchir le pont qui mène à la Zone verte", ironise le militant communiste Ali Jaber, 50 ans. "Eux, il ne leur aura fallu que huit minutes", ajoute ce fonctionnaire, y voyant la preuve de la "complaisance" des forces de l'ordre.
Pour lui, les sadristes et leurs rivaux, comme tous les partis traditionnels, ont "construit de véritables empires" en s'emparant "des postes publics et de l'argent de l'Etat".
"Ils ne se battent pas pour construire un Etat, c'est un conflit politique par excellence: uniquement mené pour leurs intérêts", assène-t-il. "Ils sont dans un monde à part".
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui dix mois après les législatives n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
L'alliance pro-Iran englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières, et surtout l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.
"Les manifestations sont moins une révolution populaire qu'un combat interne à l'élite, opposant principalement M. Sadr et ses soutiens à M. Maliki et les siens", écrit la politologue Lahib Higel pour l'International Crisis Group (ICG).
Et si l'arène est désormais la rue, c'est que "les élites ne semblent plus en mesure" de se réunir "pour se partager le gâteau" comme avant, affirme-t-elle.
Ahmed, 23 ans, qui jongle entre ses études de droit et la boutique de téléphonie mobile de son frère, dit être du côté de Moqtada Sadr.
Mais, avoue-t-il, "je ne suis pas trop la politique, ça vous met sur les nerfs".
Car le quotidien est déjà assez difficile: "aujourd'hui sans électricité on doit dormir avec des blocs de glace. Au Parlement, l'électricité ne coupe pas", s'amuse-t-il.
lk/tgg/sbh
A Bagdad, deux sit-in, des appels au changement mais aucune illusion #
Certains campent près du Parlement, d'autres sur une avenue de Bagdad. Mais dans sa boutique de vêtements, Moustapha n'a que faire de l'issue de cet énième bras de fer politique: ce qui l'inquiète, c'est son gagne-pain.
Des deux côtés, "ils défendent leurs intérêts personnels", soupire le quadragénaire quand on l'interroge sur la lutte qui oppose l'incontournable leader chiite Moqtada Sadr à ses adversaires du Cadre de coordination, puissante coalition de factions chiites pro-Iran.
Le premier veut des législatives anticipées. Il a envoyé ses partisans envahir l'ultra-sécurisée Zone verte où ils campent depuis deux semaines dans les jardins du Parlement.
Ses rivaux du Cadre de coordination ont répliqué vendredi en campant sur une avenue menant à la Zone verte avec un objectif affiché: un nouveau gouvernement qui, cette fois-ci, sera au service du peuple, disent-ils.
Dans la pénombre de sa boutique où un unique ventilateur brasse l'air chaud d'un été caniculaire, Moustapha sait surtout que les clients ne viennent pas.
"On ne travaille pas", déplore l'homme, son fils de huit ans à ses côtés, les yeux rivés sur un portable. "Les uns et les autres ont lancé des manifestations et l'activité économique en a pris un coup".
Participerait-il à des législatives anticipées? "J'ai voté deux fois dans ma vie, à chaque fois j'ai regretté."
Et pourtant, les slogans brandis par les deux camps ne peuvent que séduire dans un des pays les plus riches en pétrole du monde mais où 35% des jeunes sont au chômage, selon l'ONU.
Un pays où les infrastructures déliquescentes signifient de longues heures de délestage électrique pour les 42 millions d'Irakiens. Où sécheresse et bouleversement climatique ont déjà changé le quotidien, entre pénuries d'eau et tempêtes de sable.
Les sadristes conspuent la corruption, disent vouloir changer le système. Le Cadre de coordination veut un gouvernement qui ramènera l'eau et l'électricité pour tous.
Mais Moustafa n'y croit pas: "depuis 2003", quand une invasion américaine a renversé le dictateur Saddam Hussein, "on n'a pas vu un seul politicien gouverner le pays correctement", martèle-t-il.
Il y aussi la surprenante facilité avec laquelle les partisans de M. Sadr ont envahi la Zone verte. Malgré quelques tirs de grenades lacrymogènes, ils ont pris le Parlement au nez et à la barbe des officiers présents alentour.
Rien à voir avec la "révolution" des jeunes antipouvoir de l'automne 2019, quand, face à des dizaines de milliers de manifestants à Bagdad et dans le Sud, la répression s'abattait, faisant près de 600 morts et de 30.000 blessés.
"Nous, on n'a même pas réussi à franchir le pont qui mène à la Zone verte", ironise le militant communiste Ali Jaber, 50 ans. "Eux, il ne leur aura fallu que huit minutes", ajoute ce fonctionnaire, y voyant la preuve de la "complaisance" des forces de l'ordre.
Pour lui, les sadristes et leurs rivaux, comme tous les partis traditionnels, ont "construit de véritables empires" en s'emparant "des postes publics et de l'argent de l'Etat".
"Ils ne se battent pas pour construire un Etat, c'est un conflit politique par excellence: uniquement mené pour leurs intérêts", assène-t-il. "Ils sont dans un monde à part".
La crise a débuté quand le Courant sadriste a refusé le candidat du Cadre de coordination au poste de Premier ministre --dans un pays qui dix mois après les législatives n'a toujours pas remplacé son chef de gouvernement ni son président.
L'alliance pro-Iran englobe les anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi, intégrés aux forces régulières, et surtout l'ex-Premier ministre Nouri al-Maliki, ennemi historique de M. Sadr.
"Les manifestations sont moins une révolution populaire qu'un combat interne à l'élite, opposant principalement M. Sadr et ses soutiens à M. Maliki et les siens", écrit la politologue Lahib Higel pour l'International Crisis Group (ICG).
Et si l'arène est désormais la rue, c'est que "les élites ne semblent plus en mesure" de se réunir "pour se partager le gâteau" comme avant, affirme-t-elle.
Ahmed, 23 ans, qui jongle entre ses études de droit et la boutique de téléphonie mobile de son frère, dit être du côté de Moqtada Sadr.
Mais, avoue-t-il, "je ne suis pas trop la politique, ça vous met sur les nerfs".
Car le quotidien est déjà assez difficile: "aujourd'hui sans électricité on doit dormir avec des blocs de glace. Au Parlement, l'électricité ne coupe pas", s'amuse-t-il.
lk/tgg/sbh