Vente d'ITA: "notre patience n'est pas illimitée", prévient le patron de Lufthansa #
La patience de Lufthansa, qui souhaite racheter la compagnie aérienne italienne en difficulté ITA Airways, "n'est pas illimitée", a prévenu jeudi le patron du groupe allemand, qui a envoyé une lettre en ce sens au Premier ministre italien Mario Draghi.
La compagnie allemande Lufthansa, alliée au géant du transport maritime MSC, est donnée favorite dans la course au rachat d'ITA Airways, née en octobre 2021 des cendres d'Alitalia.
Une offre concurrente a été déposée par le fonds d'investissement américain Certares, associé à Air France-KLM et Delta Airlines.
La crise politique en Italie, qui a débouché le 21 juillet sur la démission de Mario Draghi, a suscité des craintes que le dossier s'enlise, alors que la proposition de rachat de MSC et Lufthansa a été soumise dès janvier.
"Nous avons envoyé une lettre à M. Draghi pour dire qu'à notre avis il faut aller vite et que notre patience n'est pas illimitée", a déclaré Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, jeudi lors d'une conférence téléphonique consacrée aux résultats trimestriels.
"Je n'ai pas l'intention de laisser cette question au prochain gouvernement, nous devons faire notre devoir jusqu'au bout", a commenté M. Draghi devant la presse à Rome.
"Le choix du vainqueur de cet appel d'offres devra se faire dans le délai que le ministère de l'Économie donnera, qui me semble très court, dix jours", a-t-il assuré.
Les deux consortiums en lice "seront invités à formuler d'autres propositions dans les jours à venir", a indiqué de son côté le ministre de l'Économie Daniele Franco.
Cette mise au point survient deux jours après l'avertissement lancé par Giorgia Meloni, présidente du parti d'extrême droite Fratelli Italia, qui a sommé Mario Draghi de ne pas hâter une décision.
A partir des élections législatives prévues le 25 septembre, "tout peut changer et la relance de notre compagnie aérienne nationale" sera de la responsabilité "de celui qui gouvernera", a prévenu Mme Meloni, qui vise le poste de chef du gouvernement italien.
Rome avait approuvé à la mi-février la privatisation d'ITA Airways, contrôlée à 100% par l'État, après des années de recherches infructueuses d'un repreneur pour son ancêtre Alitalia.
Le gouvernement de Mario Draghi compte conserver une part minoritaire dans ITA Airways, qui pourrait être vendue ultérieurement.
"ITA a besoin d'un partenaire et nous pensons être le bon", a affirmé M. Spohr.
"ITA n'a pas beaucoup de temps" et "est trop petit pour survivre seul", a-t-il ajouté.
"L'offre de MSC-Lufthansa d'acheter ITA Airways représente la meilleure perspective", a estimé dans un communiqué Edoardo Rixi, député de la Ligue (extrême droite) et membre de la Commission des transports du Parlement italien.
Il a appelé à entamer des "négociations directes et exclusives" avec le consortium.
"A la suite des évaluations des conseillers" du ministère de l'Économie, l'offre de MSC, détenu par la famille italienne Aponte, et Lufthansa "a été considérée comme la meilleure proposition", a-t-il affirmé.
Le syndicat Filt CGIL s'est de son côté dit "inquiet" car "l'ITA seule ne va nulle part".
"La solution de MSC et Lufthansa est la bonne sur le plan industriel", a déclaré Fabrizio Cuscito, secrétaire national du syndicat.
Certains syndicats ont même évoqué la possibilité de grèves en faveur d'une décision rapide, a relevé M. Spohr.
ys-bh/lum
Lufthansa redécolle après le choc de la pandémie #
Le numéro un européen du transport aérien a réalisé au deuxième trimestre son premier bénéfice net depuis le début de la pandémie de Covid-19 malgré les conflits sociaux et le manque de personnel qui perturbent l'été.
Le dernier bénéfice remonte à 2019. Depuis, les pertes abyssales s'enchaînent en raison du Covid-19: 6,7 milliards d'euros en 2020 puis 2,2 en 2021.
En 2022, le tournant semble réussi, surtout grâce au fret aérien: pour le deuxième trimestre, le groupe a annoncé jeudi avoir réalisé son premier bénéfice net -259 millions d'euros- et prévoit pour l'année un résultat d'exploitation "d'au moins" 500 millions.
Si Lufthansa avait indiqué précédemment qu'il visait un retour dans le vert, le groupe a chiffré pour la première fois jeudi la marge attendue.
Le transporteur, qui regroupe outre Lufthansa aussi Austrian, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings, a surtout profité à travers sa branche cargo d'une demande et de prix toujours élevés dans le transport de fret.
Côté passagers, leur nombre a été multiplié par quatre au premier semestre sur un an, à 42 millions en six mois.
L'activité passagers a donc pu réduire la perte, à 86 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 1,2 milliard en 2021.
Sur les six premiers mois, les compagnies aériennes du groupe restent dans le rouge de 1,2 milliard d'euros au total, seul Swiss ayant réalisé un maigre bénéfice d'exploitation de 45 millions. Austrian Airlines est passé tout juste dans le vert au deuxième trimestre uniquement.
La branche cargo a dégagé de son côté 482 millions d'euros de bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre, en hausse sur un an, atteignant un bénéfice opérationnel de presque un milliard au premier semestre.
Sa filiale technique, qui assure les réparations d'un avion passagers sur cinq dans le monde, a dégagé 100 millions d'euros au deuxième trimestre.
L'année prochaine, la progression des voyages devrait se confirmer avec la réouverture du Japon et de la Chine, selon le patron, Carsten Spohr.
La capacité, représentant le nombre de sièges ouverts à la réservation en fonction de la demande attendue, devrait atteindre en 2023 entre 85% et 90% du niveau de 2019.
Or, "la joie de voir une forte demande est troublée" par des "problèmes opérationnels douloureux", a reconnu M. Spohr.
En cause: les perturbations dans les aéroports en raison d'un manque de personnel, qui coûteront entre 350 et 400 millions d'euros en remboursements et manque à gagner cette année.
"Le groupe Lufthansa est de retour dans le vert" mais "il s'agit désormais de poursuivre la stabilisation des opérations."
Lufthansa a déjà dû supprimer des milliers de vols pour tenter d'apaiser le désordre qui a gagné les aéroports avec la forte reprise post-pandémie.
Le groupe a en conséquence légèrement abaissé ses attentes de trafic au troisième trimestre.
Lufthansa, qui a supprimé plus de 30.000 emplois depuis 2020, prévoit aussi d'embaucher 5.000 personnes au deuxième semestre, et un nombre équivalent l'année prochaine.
"La grande majorité" de ces recrutements concerne les pilotes, personnel naviguant et au sol, a détaillé M. Spohr.
Malgré une amélioration de la régularité des vols et des week-ends de départs chargés émaillés de moins de problèmes, "nous pensons que la situation restera difficile ces prochaines semaines", a-t-il jugé.
Lufthansa a dû en outre faire face à une journée de grève de son personnel au sol fin juillet, entraînant l'annulation d'une grande partie de ses vols en Allemagne.
Jeudi soir toutefois, le groupe a annoncé avoir conclu un accord de revalorisation salariale mettant fin au conflit. Il prévoit des hausses de salaire comprises entre 377 et 498 euros sur une période de 18 mois.
Les négociations se poursuivent avec le syndicat Verdi en parallèle de discussions avec les représentants des pilotes, qui ont voté dimanche en faveur du principe d'une grève.
La direction est "optimiste" sur une résolution du conflit au sol et "identifie une volonté de discuter" chez les pilotes, selon le PDG.
ys/ylf/lum
Vente d'ITA: "notre patience n'est pas illimitée", prévient le patron de Lufthansa #
La patience de Lufthansa, qui souhaite racheter la compagnie aérienne italienne en difficulté ITA Airways, "n'est pas illimitée", a prévenu jeudi le patron du groupe allemand, qui a envoyé une lettre en ce sens au Premier ministre italien Mario Draghi.
La compagnie allemande Lufthansa, alliée au géant du transport maritime MSC, est donnée favorite dans la course au rachat d'ITA Airways, née en octobre 2021 des cendres d'Alitalia.
La crise politique en Italie, qui a débouché le 21 juillet sur la démission de Mario Draghi, a suscité des craintes que le dossier s'enlise, alors que la proposition de rachat de MSC et Lufthansa a été soumise dès janvier.
"Nous avons envoyé une lettre à M. Draghi pour dire qu'à notre avis il faut aller vite et que notre patience n'est pas illimitée", a déclaré Carsten Spohr, PDG de Lufthansa, jeudi lors d'une conférence téléphonique consacrée aux résultats trimestriels.
"ITA a besoin d'un partenaire et nous pensons être le bon", a-t-il ajouté.
Rome avait approuvé à la mi-février la privatisation d'ITA Airways, contrôlée à 100% par l'État, après des années de recherches infructueuses d'un repreneur pour son ancêtre Alitalia.
Le gouvernement de Mario Draghi comptait conserver une part minoritaire dans ITA Airways, qui pourrait être vendue ultérieurement.
"ITA n'a pas beaucoup de temps" et "est trop petit pour survivre seul", a expliqué M. Spohr.
Or, la présidente du parti d'extrême droite italien Fratelli d'Italia, qui vise le poste du chef du gouvernement, a mis en garde M. Draghi, démissionnaire, contre toute prise de décision.
"A partir du 25 septembre, tout peut changer et la relance de notre compagnie aérienne nationale" sera de la responsabilité "de celui qui gouvernera", a affirmé Giorgia Meloni mardi.
"L'offre de MSC-Lufthansa d'acheter ITA Airways représente la meilleure perspective", a estimé cependant dans un communiqué Edoardo Rixi, député de la Ligue (extrême droite) et membre de la Commission des transports du Parlement italien.
Il a appelé à entamer des "négociations directes et exclusives" avec le consortium.
"A la suite des évaluations des conseillers" du ministère de l'Économie, l'offre de MSC, détenu par la famille italienne Aponte, et Lufthansa "a été considérée comme la meilleure proposition", a-t-il ajouté.
Le syndicat Filt CGIL s'est de son côté dit "inquiet" car "l'ITA seule ne va nulle part".
"La solution de MSC et Lufthansa est la bonne sur le plan industriel", a déclaré Fabrizio Cuscito, secrétaire national du syndicat.
Certains syndicats ont même évoqué la possibilité de grèves en faveur d'une décision rapide, a relevé M. Spohr.
bh-ys/LyS
Lufthansa redécolle après le choc de la pandémie #
Le numéro un européen du transport aérien a réalisé au deuxième trimestre son premier bénéfice net depuis le début de la pandémie malgré les conflits sociaux et le manque de personnel qui perturbent l'été.
Le dernier bénéfice remonte à 2019. Depuis, les pertes abyssales s'enchaînent en raison du Covid-19: 6,7 milliards d'euros en 2020 puis 2,2 en 2021.
En 2022, le tournant semble réussi, surtout grâce au fret aérien: pour le deuxième trimestre, le groupe a annoncé jeudi avoir réalisé son premier bénéfice net -259 millions d'euros- et prévoit pour l'année un résultat d'exploitation "d'au moins" 500 millions.
Si Lufthansa avait indiqué précédemment qu'il visait un retour dans le vert, le groupe a chiffré pour la première fois jeudi la marge attendue.
A la Bourse de Francfort, le titre bondissait de 5,74% à 6,43 euros vers 11H40 GMT. L'annonce fin juillet, sur la base de chiffres préliminaires, d'un résultat d'exploitation positif au deuxième trimestre, avait déjà entrainé un bond du cours.
Le transporteur, qui regroupe outre Lufthansa aussi Austrian, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings, a surtout profité à travers sa branche cargo d'une demande et de prix toujours élevés dans le transport de fret.
Côté passagers, leur nombre a été multiplié par quatre au premier semestre sur un an, à 42 millions en six mois.
L'activité passagers a donc pu réduire la perte, à 86 millions d'euros au deuxième trimestre, contre 1,2 milliard en 2021.
Sur les six premiers mois, les compagnies aériennes du groupe restent dans le rouge de 1,2 milliard d'euros au total, seul Swiss ayant réalisé un maigre bénéfice d'exploitation de 45 millions. Austrian Airlines est passé tout juste dans le vert au deuxième trimestre uniquement.
La branche cargo a dégagé de son côté 482 millions d'euros de bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre en hausse sur un an, atteignant un bénéfice opérationnel de presque un milliard au premier semestre.
Sa filiale technique, qui assure les réparations d'un avion passagers sur cinq dans le monde, a dégagé 100 millions d'euros au deuxième trimestre.
L'année prochaine, la progression des voyages devrait se confirmer avec la réouverture du Japon et de la Chine, selon le patron, Carsten Spohr.
La capacité, représentant le nombre de sièges ouverts à la réservation en fonction de la demande attendue, devrait atteindre en 2023 entre 85% et 90% du niveau de 2019.
Or, "la joie de voir une forte demande est troublée" par des "problèmes opérationnels douloureux", a reconnu M. Spohr.
En cause: les perturbations dans les aéroports en raison d'un manque de personnel, qui coûteront entre 350 et 400 millions d'euros en remboursements et manque à gagner cette année.
"Le groupe Lufthansa est de retour dans le vert" mais "il s'agit désormais de poursuivre la stabilisation des opérations."
Lufthansa a déjà dû supprimer des milliers de vols pour tenter d'apaiser le désordre qui a gagné les aéroports avec la forte reprise post-pandémie.
Le groupe a en conséquence légèrement abaissé ses attentes de trafic au troisième trimestre.
Lufthansa, qui a supprimé plus de 30.000 emplois depuis 2020, prévoit aussi d'embaucher 5.000 personnes au deuxième semestre, et un nombre équivalent l'année prochaine.
"La grande majorité" de ces recrutements concerne les pilotes, personnel naviguant et au sol, a détaillé M. Spohr.
Malgré une amélioration de la régularité des vols et des week-ends de départs chargés émaillés de moins de problèmes, "nous pensons que la situation restera difficile ces prochaines semaines", a-t-il jugé.
Lufthansa a été en outre confronté à une journée de grève de son personnel au sol fin juillet, entraînant l'arrêt quasi-total des opérations dans ses deux principaux aéroports Francfort et Munich.
Les négociations se poursuivent avec le syndicat Verdi en parallèle de discussions avec les représentants des pilotes, qui ont voté dimanche en faveur du principe d'une grève.
La direction est "optimiste" sur une résolution du conflit au sol et "identifie une volonté de discuter" chez les pilotes, selon le PDG.
Le coût d'une journée de grève peut atteindre 35 millions d'euros.
ys/ylf/cm