Energie solaire: Total annonce acheter 20% de l'indien Adani Green Energy #
Total a annoncé lundi l'acquisition auprès du groupe indien Adani de 20% dans Adani Green Energy Limited (AGEL), présenté comme le premier développeur solaire au monde, une nouvelle étape de la diversification du groupe pétrolier dans les énergies renouvelables.
Les entreprises se sont mises d'accord pour que Total acquière "une participation de 50% dans un portefeuille solaire en opération de 2,35 GWac détenu par AGEL et une participation de 20% dans cette société, pour un montant global de 2,5 milliards de dollars", a indiqué le groupe français dans un communiqué.
Avec cette participation minoritaire dans AGEL, Total y disposera d'un siège au conseil d'administration.
Total et Adani étaient déjà liés par un partenariat dans l'énergie depuis 2018, qui s'était concrétisé pour Total par une prise de participation dans Adani Gas Limited pour la distribution de gaz en Inde avec les investissements associés dans les terminaux de GNL (gaz naturel liquéfié) et la commercialisation du gaz.
L'Inde et ses 1,3 milliard d'habitants cherchent à sortir de leur grande dépendance au charbon très polluant en misant sur le gaz naturel mais aussi les énergies renouvelables.
AGEL, lancée en 2015 avec le plus grand projet de site solaire au monde situé à Kamuthi, Tamil Nadu (648 MW) "est devenu le premier développeur solaire au monde", souligne Total.
La société dispose de 3 GW de renouvelables en opération, 3 GW en construction et 8,6 GW en développement. AGEL veut atteindre 25 GW de capacité de génération électrique à partir d'énergies renouvelables en 2025.
Cette acquisition doit aider Total à atteindre ses propres objectifs de développement dans les renouvelables.
Cette année sera "aussi active" que 2020 pour le groupe dans ce domaine, a promis récemment le PDG de Total, Patrick Pouyanné.
Depuis le début de l'année, le géant pétrolier et gazier a racheté le plus gros producteur français de biogaz et créé une coentreprise aux États-Unis pour y développer des projets solaires.
"Notre prise de participation dans AGEL est une étape majeure dans la stratégie mise en place avec Adani dans les renouvelables en Inde", a souligné Patrick Pouyanné, cité dans le communiqué.
"Compte tenu de la taille de son marché, l'Inde est le pays privilégié pour mettre en oeuvre notre stratégie de transition énergétique basée sur les 2 piliers que sont les renouvelables et le gaz naturel", a-t-il souligné.
jmi/pn/alc
Suez dégaine un plan B pour tenter de contrer son rachat par Veolia, qui campe sur ses positions #
Après des mois de quête pour trouver comment éviter d'être racheté par Veolia, Suez a annoncé dimanche avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP, pour parvenir à une "solution amicale" avec son concurrent, qui a immédiatement envoyé une fin de non recevoir.
Le conseil d'administration "a reçu une lettre d'intention d'Ardian et de GIP (Global Infrastructure Partners), visant à permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l'intention d'offre de Veolia", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Cette offre vise à garantir la pérennité des deux géants français de l'eau et des déchets en proposant une porte de sortie à Veolia.
La lettre d'intention d'Ardian et GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", a détaillé Suez dans un communiqué.
En clair, les deux investisseurs et Suez proposeraient notamment à Veolia de lui racheter, au même prix, les 29,9% du capital de Suez qu'il a acquis auprès d'Engie début octobre.
"Le conseil d'administration m'avait demandé de travailler sur des solutions alternatives et de chercher d'autres investisseurs. C'est chose faite, avec ce consortium qui est prêt à accompagner Suez", a défendu Bertrand Camus, lors d'un entretien téléphonique avec des journalistes.
Les modalités "resteront à négocier avec Veolia, si Veolia accepte la main tendue de Suez", a indiqué M. Camus, précisant qu'il a prévenu Antoine Frérot, le PDG de Veolia, peu avant d'annoncer publiquement cette offre.
Mais Veolia a immédiatement refusé toute idée de se désengager de Suez: "Veolia rappelle ce soir que les 29,9% qu'il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à vendre", a rétorqué le groupe dans un communiqué, défendant son projet de construire un "champion mondial de la transformation écologique".
"Tout projet qui impliquerait directement ou indirectement la cession par Veolia de sa participation au capital de Suez, ou d'autres cessions dénaturant le projet industriel que le groupe porte, est considéré comme hostile par Veolia", a-t-il ajouté.
Si le nom d'Ardian, fonds d'investissement de premier plan en France, circule depuis plusieurs mois comme possible trouble-fête aux desseins de Veolia, l'américain GIP est un nouveau venu dans le dossier. Ce fonds, spécialiste de l'investissement dans les infrastructures, gère plusieurs dizaines de milliards de dollars d'actifs.
Ardian et GIP "offrent une base actionnariale stable pour accompagner le développement de Suez en France et à l'étranger, dans un souci constant du respect de l'intérêt public", ont défendu les deux entreprises dans un communiqué conjoint.
Cette offre "n'est pas une contre-OPA" à celle de Veolia, a aussi assuré à l'AFP Mathias Burghardt, à la tête d'Ardian infrastructures.
Selon Bertrand Camus, ce plan B "a l'avantage de cocher beaucoup de cases", au-delà du maintien de l'autonomie de Suez.
Il permettra notamment de fournir "l'assurance d'un capital majoritairement français, avec une augmentation significative de l'actionnariat salarié", selon le communiqué.
Cette offre "permet de garder deux leaders français dans les services à l'environnement au moment où les marchés sont extrêmement porteurs (...), d'assurer la préservation de l'emploi, le maintien d'une concurrence indispensable, notamment en France", a encore insisté M. Camus.
Pour répondre aux lois anti-trust, Veolia prévoit en effet de céder Suez Eau France, coeur de son histoire, au fonds Meridiam. Un projet qui inquiète les salariés de Suez et qui est vivement dénoncé par la direction du groupe, qui tente désespérément depuis des semaines de trouver une issue.
Le dossier s'est d'ailleurs largement déplacé sur le terrain judiciaire, avec plusieurs procédures en cours de la part des deux protagonistes.
La justice a notamment suspendu les effets du rachat par Veolia des 29,9% de Suez. Veolia ne peut exercer les droits de vote associés à sa participation, le temps de respecter les obligations légales d'information-consultation du personnel de Suez.
Le groupe espère bien le déblocage de ses droits d'ici la prochaine assemblée générale de Suez au printemps, pour pouvoir lancer son OPA sur le reste du capital de son concurrent.
En tout état de cause, l'opération prendrait encore des mois, le temps que les autorités de la concurrence examinent le dossier.
Pour le PDG de Veolia, la fusion est toutefois "inéluctable", comme il l'avait assuré début janvier après avoir transmis au conseil d'administration de Suez les détails de son projet de rachat.
"Le constat est quand même qu'il y avait une forme d'enlisement et de blocage (...). Nous pensons qu'il est aussi de notre responsabilité d'essayer d'en sortir par le haut, et cette offre de ce consortium d'investisseurs est ce qui permet de le faire", a défendu dimanche à l'inverse Bertrand Camus.
La réponse d'Antoine Frérot dimanche soir: "Je demeure ouvert à la discussion avec le conseil d'administration de Suez dans le cadre du projet que je leur ai envoyé la semaine dernière".
mhc/ak/dlm/alc
Suez dégaine un plan B pour tenter de contrer son rachat par Veolia, qui campe sur ses positions #
Après des mois de quête pour trouver comment éviter d'être racheté par Veolia, Suez a annoncé dimanche avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP, pour parvenir à une "solution amicale" avec son concurrent, qui a immédiatement envoyé une fin de non recevoir.
Le conseil d'administration "a reçu une lettre d'intention d'Ardian et de GIP (Global Infrastructure Partners), visant à permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l'intention d'offre de Veolia", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Cette offre vise à garantir la pérennité des deux géants français de l'eau et des déchets en proposant une porte de sortie à Veolia.
La lettre d'intention d'Ardian et GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", a détaillé Suez dans un communiqué.
En clair, les deux investisseurs et Suez proposeraient notamment à Veolia de lui racheter, au même prix, les 29,9% du capital de Suez qu'il a acquis auprès d'Engie début octobre.
"Le conseil d'administration m'avait demandé de travailler sur des solutions alternatives et de chercher d'autres investisseurs. C'est chose faite, avec ce consortium qui est prêt à accompagner Suez", a défendu Bertrand Camus, lors d'un entretien téléphonique avec des journalistes.
Les modalités "resteront à négocier avec Veolia, si Veolia accepte la main tendue de Suez", a indiqué M. Camus, précisant qu'il a prévenu Antoine Frérot, le PDG de Veolia, peu avant d'annoncer publiquement cette offre.
Mais Veolia a immédiatement refusé toute idée de se désengager de Suez: "Veolia rappelle ce soir que les 29,9% qu'il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à vendre", a rétorqué le groupe dans un communiqué, défendant son projet de construire un "champion mondial de la transformation écologique".
"Tout projet qui impliquerait directement ou indirectement la cession par Veolia de sa participation au capital de Suez, ou d'autres cessions dénaturant le projet industriel que le groupe porte, est considéré comme hostile par Veolia", a-t-il ajouté.
Si le nom d'Ardian, fonds d'investissement de premier plan en France, circule depuis plusieurs mois comme possible trouble-fête aux desseins de Veolia, l'américain GIP est un nouveau venu dans le dossier. Ce fonds, spécialiste de l'investissement dans les infrastructures, gère plusieurs dizaines de milliards de dollars d'actifs.
Ardian et GIP "offrent une base actionnariale stable pour accompagner le développement de Suez en France et à l'étranger, dans un souci constant du respect de l'intérêt public", ont défendu les deux entreprises dans un communiqué conjoint.
Selon Bertrand Camus, ce plan B "a l'avantage de cocher beaucoup de cases", au-delà du maintien de l'autonomie de Suez.
Il permettra notamment de fournir "l'assurance d'un capital majoritairement français, avec une augmentation significative de l'actionnariat salarié", selon le communiqué.
Cette offre "permet de garder deux leaders français dans les services à l'environnement au moment où les marchés sont extrêmement porteurs (...), d'assurer la préservation de l'emploi, le maintien d'une concurrence indispensable, notamment en France", a encore insisté M. Camus.
Pour répondre aux lois anti-trust, Veolia prévoit en effet de céder Suez Eau France, coeur de son histoire, au fonds Meridiam. Un projet qui inquiète les salariés de Suez et qui est vivement dénoncé par la direction du groupe, qui tente désespérément depuis des semaines de trouver une issue.
Le dossier s'est d'ailleurs largement déplacé sur le terrain judiciaire, avec plusieurs procédures en cours de la part des deux protagonistes.
La justice a notamment suspendu les effets du rachat par Veolia des 29,9% de Suez. Veolia ne peut exercer les droits de vote associés à sa participation, le temps de respecter les obligations légales d'information-consultation du personnel de Suez.
Le groupe espère bien le déblocage de ses droits d'ici la prochaine assemblée générale de Suez au printemps, pour pouvoir lancer son OPA sur le reste du capital de son concurrent.
En tout état de cause, l'opération prendrait encore des mois, le temps que les autorités de la concurrence examinent le dossier.
Pour le PDG de Veolia, la fusion est toutefois "inéluctable", comme il l'avait assuré début janvier après avoir transmis au conseil d'administration de Suez les détails de son projet de rachat.
"Le constat est quand même qu'il y avait une forme d'enlisement et de blocage (...). Nous pensons qu'il est aussi de notre responsabilité d'essayer d'en sortir par le haut, et cette offre de ce consortium d'investisseurs est ce qui permet de le faire", a défendu dimanche à l'inverse Bertrand Camus.
La réponse d'Antoine Frérot dimanche soir: "Je demeure ouvert à la discussion avec le conseil d'administration de Suez dans le cadre du projet que je leur ai envoyé la semaine dernière".
mhc/ak/dlm
Suez-Veolia: après des mois de bataille, une "solution amicale" pour en sortir ? #
Le raid de Veolia sur son concurrent Suez donne lieu depuis des mois à une bataille âpre et Suez a mis sur la table dimanche une proposition pour tenter d'en sortir:
Vendredi 31 juillet, après des années d'indécision, Engie se dit prêt à céder sa participation dans Suez: "tout est ouvert", annonce son président Jean-Pierre Clamadieu.
Le géant de l'énergie détient 32% dans le numéro 2 mondial de l'eau et des déchets. Il veut se recentrer sur ses activités énergétiques.
Dans l'été, Veolia saisit la balle au bond et peaufine son offre, baptisée "opération Sonate".
Le PDG Antoine Frérot raconte avoir appelé le 3 août le directeur général de Suez Bertrand Camus: "+Bertrand, ne pensez-vous pas qu'il serait temps de nous rencontrer pour envisager un rapprochement?+ Il m'a dit: +je ne suis pas intéressé+".
Il ira aussi expliquer son projet au gouvernement, notamment au Premier ministre.
Le 30 août, Veolia dévoile sa proposition: racheter à Engie 29,9% des parts de Suez (au-delà de 30% il aurait dû déclencher une OPA immédiatement) contre 2,9 milliards d'euros, puis lancer une OPA sur le solde des actions. L'offre pour créer un "champion français de la transformation écologique" dans un marché mondial en pleine croissance vaut jusqu'au 30 septembre.
Le 31 août, le conseil d'administration de Suez juge l'offre "porteuse de grandes incertitudes".
Le 2 septembre, le ton se durcit: dans une lettre aux salariés, Bertrand Camus décrit une opération "hostile", avec "des risques majeurs pour nos emplois".
Les syndicats embrayent, s'alarment notamment pour la branche Eau, que Veolia prévoit de céder au fonds Meridiam pour répondre aux obligations antitrust. Le 8 septembre, première journée de grève à l'appel de l'intersyndicale de Suez. Veolia certifie que tous les emplois seront préservés.
Le 4 septembre, Engie estime que "le compte n'y est pas" sur le prix proposé par Veolia. Deux semaines plus tard, le conseil d'administration appelle Veolia à "améliorer son offre", se dit "ouvert" à tout plan B de Suez.
Le 3 septembre, alors que les élus locaux ont exprimé leurs préoccupations, Jean Castex estime que le plan de Veolia "fait sens".
Le 16 septembre, le ministre de l'Economie joue l'apaisement en recevant la direction de Suez. L'Etat, principal actionnaire d'Engie, ne compte "pas se précipiter".
Le 4 octobre, à la veille de l'expiration du nouveau délai obtenu par Engie, Bruno Le Maire appelle pourtant les deux rivaux à conclure rapidement "un accord amiable".
Le 22 septembre, Suez avance les mérites de son plan stratégique, promet d'accroître les dividendes. Le lendemain, son président Philippe Varin dit avoir besoin de plusieurs semaines pour trouver des investisseurs alternatifs.
Le soir même, Suez dégaine une arme surprise: la création d'une fondation destinée à mettre à l'abri son activité Eau France. Antoine Frérot dénonce une "pilule empoisonnée".
Le 30 septembre, Veolia améliore son offre à près de 3,4 milliards d'euros et s'engage auprès de Suez à ne déposer pendant six mois "une offre publique portant sur 70,1% du capital de Suez qu'à la condition qu'elle soit amicale".
Suez repousse immédiatement des propositions "floues" de Veolia, et redemande du temps à Engie.
Ce dernier accueille "favorablement" la nouvelle offre de Veolia, mais obtient de Veolia un délai supplémentaire jusqu'au 5 octobre pour qu'il formalise son engagement de ne pas lancer d'OPA inamicale.
"Soutenu" par Suez et "intéressé" pour racheter les parts d'Engie, le fonds d'investissements Ardian sort du bois le 1er octobre. Le président d'Engie qualifie cette approche de "vague marque d'intérêt qui ne contient ni prix, ni le consortium d'investisseurs" promis.
Le 4 octobre, Veolia jure s'être engagé à ne pas lancer d'OPA hostile sur Suez, qui dénonce un communiqué "trompeur" et juge que l'opération "reste hostile".
A l'affût, Engie exige qu'Ardian s'engage fermement à un prix au moins égal à celui de Veolia.
Le 5 octobre, Ardian renonce à déposer une contre-offre. Le conseil d'administration d'Engie valide la vente de 29,9% de Suez à Veolia, en dépit du vote contraire de l'Etat.
Le 9 octobre, le tribunal judiciaire de Paris suspend l'opération d'acquisition tant que les comités sociaux et économiques (CSE) de Suez et Suez Eau France n'auront pas été consultés. Une décision qui ne remet toutefois pas en cause l'acquisition sur le fond.
Le 28 octobre, à l'occasion de la présentation des résultats du 3e trimestre de Suez, Bertrand Camus acte le statu quo, indiquant qu'"il n'y a pas de dialogue, sous quelque forme que ce soit, avec Veolia".
Le 5 novembre, le président de Suez dit non à une tentative de rapprochement de Veolia faite en direction du conseil d'administration de Suez.
Le 13 novembre, le fonds Ardian se dit toujours prêt à jouer un rôle au sein du groupe d'eau et de déchets Suez.
Le 19 novembre, la cour d'appel de Paris confirme la suspension de l'opération d'acquisition par Veolia des actions d'Engie dans Suez, au nom du respect des droits des salariés de Suez.
Le 26 novembre, des saisies ont eu lieu chez Veolia, Engie et Meridiam après une requête de Suez devant le tribunal de commerce de Nanterre destinée à faire vérifier que l'opération est "régulière à tous égards". Veolia dit n'avoir "rien à cacher".
Début décembre, Veolia adresse une sommation par huissier à plusieurs experts, dont l'économiste Elie Cohen, quant à leur lien direct ou indirect avec Suez, après qu'ils furent intervenus publiquement sur le projet de fusion.
Le 10 décembre, pour tenter de débloquer la paralysie liée à la non-consultation des CSE, Veolia offre au personnel de Suez un "accès privilégié" pour venir consulter de nouveaux documents.
Le 12 janvier, les comités d'entreprise de Suez, qui doivent rendre un avis sur le projet de rachat du groupe, assignent en justice Suez, Veolia et Engie pour obtenir "les documents nécessaires à un avis éclairé et motivé".
Le 7 janvier Veolia relance son offensive en adressant à Suez le détail de son projet d'offre, estimant avoir franchi ainsi une nouvelle étape dans le rapprochement "inéluctable" des deux rivaux.
Le 15 janvier, le juge des référés du tribunal de Paris se déclare "incompétent" face à la demande de Veolia de débloquer l'opération d'acquisition gelée depuis octobre.
Le 17 janvier, Suez annonce avoir obtenu le soutien des fonds français Ardian et américain Global Infrastructure Partners (GIP) pour proposer une "solution amicale" et "rapide" à Veolia, afin de sortir du "blocage". Différents scénarios sont à l'étude, s'adressant à "tous les actionnaires". L'un d'eux inclurait de... racheter les actions acquises par Veolia.
Mais Veolia réplique aussitôt en annonçant qu'il refuse de vendre sa participation de 29,9% dans Suez.
bur-ak/mhc/dlm
Veolia refuse de vendre sa participation de 29,9% dans Suez (communiqué) #
Veolia ne vendra pas les 29,9% qu'il détient au capital de Suez, a-t-il indiqué dimanche peu après que Suez a annoncé avoir obtenu le soutien des fonds Ardian et GIP pour éviter d'être racheté par Veolia.
"Veolia rappelle ce soir que les 29,9% qu'il possède au capital de Suez ne sont pas et ne seront pas à vendre" et "tout projet qui impliquerait directement ou indirectement la cession par Veolia de sa participation au capital de Suez, ou d'autres cessions dénaturant le projet industriel que le groupe porte, est considéré comme hostile par Veolia", a déclaré le groupe dans un communiqué.
mhc/ak/dlm
Suez dégaine un plan B pour tenter de contrer son rachat par Veolia #
Après des mois de quête pour trouver comment éviter d'être racheté par son concurrent Veolia, Suez a annoncé dimanche avoir obtenu une offre des fonds français Ardian et américain GIP, prêts à "accompagner" la stratégie de l'actuelle direction.
Le conseil d'administration "a reçu une lettre d'intention d'Ardian et de GIP (Global Infrastructure Partners), visant à permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l'intention d'offre de Veolia", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Cette offre vise à garantir la pérennité des deux géants français de l'eau et des déchets en proposant une porte de sortie à Veolia.
La lettre d'intention d'Ardian et GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", a détaillé Suez dans un communiqué.
En clair, les deux investisseurs et Suez proposeraient notamment à Veolia de lui racheter, au même prix, les 29,9% du capital de Suez qu'il a acquis auprès d'Engie début octobre.
"Le conseil d'administration m'avait demandé de travailler sur des solutions alternatives et de chercher d'autres investisseurs. C'est chose faite, avec ce consortium qui est prêt à accompagner Suez", a défendu Bertrand Camus, lors d'un entretien téléphonique avec des journalistes.
Si le nom d'Ardian, fonds d'investissement de premier plan en France, circule depuis plusieurs mois comme possible trouble-fête aux desseins de Veolia, l'américain GIP est un nouveau venu dans le dossier. Ce fonds, spécialiste de l'investissement dans les infrastructures, gère plusieurs dizaines de milliards de dollars d'actifs.
Ardian et GIP "offrent une base actionnariale stable pour accompagner le développement de Suez en France et à l'étranger, dans un souci constant du respect de l'intérêt public", ont défendu les deux fonds français et américain dimanche dans un communiqué conjoint.
Le communiqué ne détaille pas le rôle de chacun dans l'opération.
Les modalités "resteront à négocier avec Veolia, si Veolia accepte la main tendue de Suez", a indiqué M. Camus, précisant qu'il a prévenu Antoine Frérot, le PDG de Veolia, peu avant d'annoncer publiquement cette offre.
Selon Bertrand Camus, ce plan B "a l'avantage de cocher beaucoup de cases", au-delà du maintien de l'autonomie de Suez.
Il permettra notamment de fournir "l'assurance d'un capital majoritairement français, avec une augmentation significative de l'actionnariat salarié", selon le communiqué.
Cette offre "permet de garder deux leaders français dans les services à l'environnement au moment où les marchés sont extrêmement porteurs (...), d'assurer la préservation de l'emploi, le maintien d'une concurrence indispensable, notamment en France", a encore insisté M. Camus.
Pour répondre aux lois anti-trust, Veolia prévoit en effet de céder Suez Eau France, coeur de son histoire et de son savoir-faire, au fonds Meridiam.
Un projet qui inquiète les salariés de Suez et qui est vivement dénoncé par la direction du groupe, qui tente désespérément depuis des semaines de trouver une issue.
Le dossier s'est d'ailleurs largement déplacé sur le terrain judiciaire, avec plusieurs procédures en cours de la part des deux protagonistes.
La justice a notamment suspendu les effets du rachat par Veolia des 29,9% de Suez. Veolia ne peut exercer les droits de vote associés à sa participation, le temps de respecter les obligations légales d'information-consultation du personnel de Suez.
Le groupe espère bien le déblocage de ses droits de vote d'ici la prochaine assemblée générale de Suez au printemps, pour pouvoir lancer son OPA sur le reste du capital de son concurrent.
En tout état de cause, l'opération prendrait encore des mois, le temps que les autorités de la concurrence examinent le dossier.
Pour le PDG de Veolia, la fusion est toutefois "inéluctable", a-t-il assuré début janvier après avoir transmis au conseil d'administration de Suez les détails de son projet de rachat.
"Le constat est quand même qu'il y avait une forme d'enlisement et de blocage (...). Nous pensons qu'il est aussi de notre responsabilité d'essayer d'en sortir par le haut, et cette offre de ce consortium d'investisseurs est ce qui permet de le faire", défend à l'inverse Bertrand Camus.
mhc/ak/dlm
Suez, soutenu par les fonds Ardian et GIP, propose une "solution amicale" à Veolia #
Suez a annoncé dimanche avoir obtenu le soutien des fonds Ardian et GIP pour proposer "une solution amicale" à Veolia afin de trouver une issue à la guerre que les deux groupes se livrent depuis que Veolia a lancé l'été dernier son projet de rachat de Suez.
"La lettre d'intention" d'Ardian et GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", a indiqué Suez dans un communiqué.
18 euros, c'est le prix qu'a déboursé Veolia pour acquérir en octobre dernier les actions Suez à Engie. L'un des scénarios, issu de cette proposition, serait ainsi de racheter les actions acquises par Veolia.
Après avoir annoncé fin août un accord avec Engie pour récupérer les 29,9% que détenait le groupe d'énergie dans Suez, Veolia est devenu début octobre le premier actionnaire de son éternel rival. Et il entend lancer une OPA sur les 70,1% du capital qui ne sont pas en sa possession.
Mais Suez juge ce projet hostile et les deux groupes s'affrontaient depuis des mois, chacun campant sur ses positions.
Le constat est qu'il y avait "une forme d'enlisement, de blocage" et il est "de notre responsabilité d'essayer d'en sortir par le haut", a expliqué le directeur général de Suez, Bertrand Camus, dans un point téléphonique après l'annonce.
Ce projet vise "à permettre une solution amicale et rapide à la situation créée par l'intention d'offre de Veolia", précise Suez, numéro deux français de la gestion de l'eau et des déchets. Une solution "dans l'intérêt de toutes les parties prenantes", car s'adressant "à tous les actionnaires" et avec "des modalités d'exécution rapides".
mhc/ak
Suez, soutenu par les fonds Ardian et GIP, propose une "solution amicale" à Veolia #
Suez a annoncé dimanche avoir obtenu le soutien des fonds Ardian et GIP pour proposer "une solution amicale" à Veolia afin de trouver une issue à la guerre que les deux groupes se livrent depuis que Veolia a lancé l'été dernier son projet de rachat de Suez.
"La lettre d'intention" d'Ardian et GIP reçue par Suez "ouvre la voie à une solution globale avec diverses modalités d'exécution possibles, d'effet équivalent, y compris une offre d'achat des actions Suez par les investisseurs, au prix de 18 euros par action, coupon attaché", a indiqué Suez dans un communiqué.
mhc/ak/swi
Après le "non" de Paris à un rapprochement, Couche-Tard et Carrefour étudient des "partenariats opérationnels" #
Discussions sur un rapprochement "interrompues", mais "opportunités de partenariats opérationnels" à l'étude: au lendemain du veto du gouvernement français sur une fusion, le canadien Couche-Tard et le français Carrefour ont réaffirmé samedi leur volonté de travailler ensemble, quoique sous une forme différente.
"Des discussions préliminaires" avaient été engagées "à la suite d'une démarche amicale" de Couche-Tard, expliquent les deux entreprises samedi soir, au sortir d'un conseil d'administration du français Carrefour. Mais, "au vu des récents événements, ces discussions sont interrompues".
Ces "récents événements", c'est bien sûr le veto "courtois, mais clair et définitif" que le gouvernement français a opposé au rachat "d'un des grands distributeurs français". Motif: "la sécurité alimentaire n'a pas de prix", comme l'a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, vendredi sur BFMTV et RMC.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
Cependant, Carrefour et Couche-Tard ne vont pas stopper toutes discussions. Ils entendent bien "examiner des opportunités de partenariats opérationnels", portant, par exemple, sur "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", a justifié le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
Quel regard y porte Bruno Le Maire et le gouvernement? Contacté par l'AFP samedi soir, Bercy n'a pas souhaité commenter ces nouveaux développements.
A Ottawa, la ministre du Commerce international Mary Ng a exprimé une réaction mitigée, "regrettant" l'abandon des discussions sur un rapprochement après le véto français, tout en se disant "encouragée" par la recherche de partenariats opérationnels.
La veille, une source gouvernementale n'avait pas caché la frustration de gouvernement libéral de Justin Trudeau.
"On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", a reconnu cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
Le veto du gouvernement avait en tout cas surpris les milieux d'affaires français, certains faisant l'hypothèse d'une décision "plus politique qu'économique". Un analyste financier ayant requis l'anonymat observait de son côté que "le timing de l'opération n'était pas le bon avant les élections". A fortiori concernant un groupe qui est le "premier employeur privé" dans l'Hexagone.
Dans le communiqué de samedi, le président et chef de la direction de Couche-Tard Brian Hannasch a en tout cas semblé se satisfaire du compromis trouvé - peut-être parce qu'il laisse la porte ouverte à différentes options, par exemple à une alliance capitalistique à plus long terme.
"Les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution", a-t-il estimé. "Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", a-t-il encore expliqué.
Son entreprise a toutefois vu son cours de Bourse dévisser d'environ 10% après l'annonce de discussions, les analystes se montrant dubitatifs quant à la "création de valeur" d'un rapprochement entre deux groupes très différents, un champion du format petite taille réalisant 70% de son chiffre d'affaires par la vente d'essence d'une part, un géant des grandes surfaces d'autre part.
"Jusqu'à présent, leur stratégie était de dire que malgré la transition énergétique, l'essor des voitures électriques, leur business a un avenir en dépit de leur exposition aux stations essence", expliquait vendredi un analyste financier ayant demandé l'anonymat. Or, un rapprochement avec Carrefour répondrait à l'idée "de diluer le poids des ventes de stations essence dans le groupe, en s'offrant une plateforme de distribution qui se développe en ligne pour accélérer sur le retail".
Côté Carrefour, le veto du gouvernement avait fait retomber son cours de Bourse à 16,61 euros à la clôture vendredi. Mais c'est un niveau plus élevé qu'avant l'intérêt de Couche-Tard, qui témoigne d'un distributeur devenu "(re)désirable", analysait vendredi sur son blog le spécialiste de la distribution française Olivier Dauvers.
jl-et-ngu-cda/ak/dlm
Après le "non" de Paris à un rapprochement, Couche-Tard et Carrefour étudient des "partenariats opérationnels" #
Discussions sur un rapprochement "interrompues", mais "opportunités de partenariats opérationnels" à l'étude: au lendemain du veto du gouvernement français sur une fusion, le canadien Couche-Tard et le français Carrefour ont réaffirmé samedi leur volonté de travailler ensemble, quoique sous une forme différente.
"Des discussions préliminaires" avaient été engagées "à la suite d'une démarche amicale" de Couche-Tard, expliquent les deux entreprises samedi soir, au sortir d'un conseil d'administration du français Carrefour. Mais, "au vu des récents événements, ces discussions sont interrompues".
Ces "récents événements", c'est bien sûr le veto "courtois, mais clair et définitif" que le gouvernement français a opposé au rachat "d'un des grands distributeurs français". Motif: "la sécurité alimentaire n'a pas de prix", comme l'a déclaré Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, vendredi sur BFMTV et RMC.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
Cependant, Carrefour et Couche-Tard ne vont pas stopper toutes discussions. Ils entendent bien "examiner des opportunités de partenariats opérationnels", portant, par exemple, sur "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", a justifié le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
Quel regard y porte Bruno Le Maire et le gouvernement? Contacté par l'AFP samedi soir, Bercy n'a pas souhaité commenter ces nouveaux développements.
Le veto du gouvernement avait en tout cas surpris les milieux d'affaires français, certains faisant l'hypothèse d'une décision "plus politique qu'économique". Un analyste financier ayant requis l'anonymat observait de son côté que "le timing de l'opération n'était pas le bon avant les élections". A fortiori concernant un groupe qui est le "premier employeur privé" dans l'Hexagone.
Dans le communiqué de samedi, le président et chef de la direction de Couche-Tard Brian Hannasch a en tout cas semblé se satisfaire du compromis trouvé - peut-être parce qu'il laisse la porte ouverte à différentes options, par exemple à une alliance capitalistique à plus long terme.
"Les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution", a-t-il estimé. "Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", a-t-il encore expliqué.
Son entreprise a toutefois vu son cours de Bourse dévisser d'environ 10% depuis l'annonce de discussions, les analystes se montrant dubitatifs quant à la "création de valeur" d'un rapprochement entre deux groupes très différents, un champion du format petite taille réalisant 70% de son chiffre d'affaires par la vente d'essence d'une part, un géant des grandes surfaces d'autre part.
"Jusqu'à présent, leur stratégie était de dire que malgré la transition énergétique, l'essor des voitures électriques, leur business a un avenir en dépit de leur exposition aux stations essence", expliquait vendredi un analyste financier ayant demandé l'anonymat. Or, un rapprochement avec Carrefour répondrait à l'idée "de diluer le poids des ventes de stations essence dans le groupe, en s'offrant une plateforme de distribution qui se développe en ligne pour accélérer sur le retail".
Côté Carrefour, le veto du gouvernement avait fait retomber son cours de Bourse à 16,61 euros à la clôture vendredi. Mais c'est un niveau plus élevé qu'avant l'intérêt de Couche-Tard, qui témoigne d'un distributeur devenu "(re)désirable", analysait vendredi sur son blog le spécialiste de la distribution française Olivier Dauvers.
jl-et-ngu-cda/ak/dlm
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Le français Carrefour et le canadien Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels".
Parmi les domaines de coopération envisagés, présentés dans un communiqué commun, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
"Construire des partenariats innovants est un point clef de la stratégie de transformation de Carrefour", déclare dans cette communication le PDG de Carrefour Alexandre Bompard, pour qui le partenariat avec Couche-Tard "s'inscrit pleinement dans cette stratégie qui nous a déjà permis de retrouver une voie de croissance rentable".
De son côté, le président et chef de la direction de Couche-Tard, Brian Hannasch, estime que "les opportunités opérationnelles avec Carrefour nous permettront d'accomplir notre ambition de devenir un leader mondial de la grande distribution".
"Les domaines de coopération envisagés sont alignés avec notre plan stratégique, notre engagement à nous renforcer sur nos activités principales comme les formats de proximité et la distribution de carburant, et notre volonté d'explorer les multiples opportunités dans les zones de croissance associées", explique-t-il encore.
Les deux groupes avaient communiqué en milieu de semaine sur des discussions en vue d'un "rapprochement amical", face auquel le gouvernement français a exprimé un veto au nom de "la sécurité alimentaire".
"On ne cède pas l'un des grands distributeurs français", avait déclaré vendredi sur BFMTV et RMC le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers.
L'argument avait été critiqué par une source gouvernementale à Ottawa vendredi soir. "On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", avait déclaré cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
bur-cda/ak/dlm
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Carrefour et Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels", dans un communiqué commun.
Parmi les domaines de coopération envisagés entre les groupes français et canadien, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
cda/ak/swi
Couche-Tard/Carrefour: discussions sur le rapprochement "interrompues", partenariats opérationnels à l'étude #
Carrefour et Couche-Tard ont annoncé samedi avoir "interrompu" leurs discussions sur un "rapprochement amical", après le veto du gouvernement français, mais "ont décidé de prolonger leurs discussions pour examiner des opportunités de partenariats opérationnels", dans un communiqué commun.
Parmi les domaines de coopération envisagés entre les groupes français et canadien, "le partage de bonnes pratiques dans la distribution de carburant", "le développement d'achats en commun", le "partage d'expertise et le lancement d'innovations pour améliorer l'expérience client", ou encore "l'optimisation de la distribution de produits sur les géographies communes aux deux groupes".
cda/ak/swi
Fuir "la pression", "effet d'aubaine": paroles de salariés partis volontairement de leur entreprise #
Michelin la semaine dernière, JCDecaux, Sanofi ou la Société générale auparavant: de nombreuses entreprises suppriment des emplois sans départs "contraints", via des plans de départs volontaires (PDV) ou ruptures conventionnelles collectives (RCC), l'occasion pour des salariés de fuir "la pression", selon des témoignages recueillis par l'AFP.
Mais l'"aubaine" se transforme parfois en cauchemar.
"Ça faisait quelque temps que je ne me sentais plus à ma place et que je réfléchissais à quitter l'entreprise. Le déclencheur a été le licenciement injuste d'un collègue et un mode de fonctionnement managérial, du monde du travail en général dans lequel je ne me reconnais pas." Mère célibataire de 44 ans, Clémence va laisser son poste d'assistante technique "sans perspectives d'évolution" chez JCDecaux, à Toulouse, pour se reconvertir "dans l'hypnothérapie", grâce à une RCC validée en octobre par les syndicats. "Quand j'ai appris que je pouvais bénéficier d'une aide à la formation et à la création d'entreprise", partir "est devenu évident".
Pour Éric, un départ anticipé à "un an et demi de la retraite", c'est "l'occasion de lever le pied" après plus de 37 ans chez JCDecaux. Afficheur à Angoulême, le sexagénaire savoure "le chèque" d'indemnités prévues par l'accord de RCC. Il aura "plus de temps libre pour voyager et entreprendre des travaux dans la maison", même s'il va commencer "un CDD de six mois dans le même secteur d'activité".
"Le plus vieux dans (s)a petite équipe", Richard, 58 ans, a jugé "légitime" d'être "candidat" au départ. Directeur en région parisienne avec "40 ans d'ancienneté" chez JCDecaux et "près de 6.000 euros net" par mois, il reconnaît "l'attrait financier" des indemnités défiscalisées de la RCC. Lui qui serait "parti à la retraite avec une prime de fin de carrière taxée à plus de 40% par l'État". À son agenda: une "formation de crêpier" à Fouesnant (Finistère) et "peut-être" ouvrir une crêperie.
Partir via une RCC, "je l'ai pris comme un effet d'aubaine, parce que les pressions commerciales dans les banques sont de plus en plus fortes. Ces dernières années, aller au travail n'était plus du tout un plaisir", raconte Joël Le Quéau, ex-conseiller de clientèle à la Société générale dans le Finistère, en pré-retraite depuis fin 2018 avec une "perte de 30%" de ses revenus. Regrette-t-il? "Ah non ! Ç'a été salutaire." "Je souhaitais partir, je n'avais plus de crédit" à rembourser, plus d'enfants à charge. Et "mon départ a permis le reclassement d'une jeune collègue dont le poste était supprimé".
Une pré-retraite avec "70% de mon salaire, cela aurait trop juste" financièrement. Et "trouver un emploi, c'était très compliqué à trois ans de la retraite". Mais rester à la Société générale, avec "la forte pression, à mon âge, je ne pouvais plus". Fin 2020, Catherine Brun décide donc à 59 ans, "motivée et confiante", de créer sa microentreprise à Hyères (Var) "pour aider les personnes âgées à domicile, leur apporter une assistance administrative, de la compagnie". Avec l'indemnité de départ "intéressante" de la RCC, "j'ai pu rembourser mes crédits et aider ma fille".
"Au bout de 15 ans, je n'étais plus du tout en adéquation avec la politique de l'entreprise." Marion (*), trentenaire élevant seule deux enfants dans le Loir-et-Cher, regrettait la "jovialité" de ses débuts à la Société générale. "Ça s'est beaucoup durci", avec "des pressions". En février 2020, elle apprend que son poste sera supprimé. Les offres de reclassement interne ne lui "conviennent pas". Depuis juillet et son départ de la banque, elle suit une "formation certifiante", payée par la RCC, de "praticienne en massage bien-être" pour devenir "salariée dans un institut". "Je suis très contente. Les autres sont angoissés pour moi, mais pas moi !"
En 2019, une RCC chez Sanofi convainc Antoine (*) de quitter son poste "très bien" payé de cadre dirigeant, devenu "pénible", avec "un problème de reconnaissance". Il signe "un CDI dans une structure plus petite". Mais "on m'a foutu dehors, viré pendant ma période d'essai, au prétexte que mon salaire était trop élevé". Depuis septembre 2019, ce père de famille quinquagénaire "cherche du boulot", une quête plus difficile "avec le Covid". "La vie peut très vite tourner. Avec le recul, je regrette."
(*): prénom modifié
ls-er/bfa/vk
Stellantis: Peugeot et Fiat se marient pour former le 4e groupe mondial #
Le mariage franco-italo-américain a finalement eu lieu: les groupes PSA et FCA s'unissent officiellement ce samedi pour former le groupe Stellantis.
Les Fiat, Opel, Peugeot, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge, Jeep ou Maserati sortiront désormais des usines du quatrième groupe automobile mondial. Les 14 marques du groupe représentent environ 9% du marché automobile mondial, pour 8 millions de véhicules vendus en 2019.
"Nous jouerons un rôle de premier plan au cours de la prochaine décennie en redéfinissant la mobilité comme nos pères fondateurs l'ont fait avec beaucoup d'énergie", a assuré début janvier le président de FCA John Elkann, évoquant une "fusion historique".
Lundi, les dirigeants du nouveau groupe doivent lancer l'action Stellantis ("parsemé d'étoiles", en latin) sur les marchés des Bourses de Milan et Paris, puis mardi sur le New York Stock Exchange.
Mardi, l'ex-président du directoire de PSA et nouveau directeur général de Stellantis Carlos Tavares doit dévoiler lors d'une première conférence de presse sa vision pour le groupe de 400.000 salariés, avant de présenter son plan stratégique dans les prochains mois.
Les défis sont nombreux, entre l'électrification des gammes, les automobilistes qui se tournent vers l'occasion ou la location et la crise sanitaire qui pèse sur la fabrication et les ventes de véhicules. Les ventes mondiales de PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) ont dégringolé de 27,8% en 2020.
Matthias Heck de l'agence Moody's voit la fusion d'un bon oeil parce que les groupes "améliorent leur couverture mondiale, peuvent collaborer au niveau technologique et dans divers segments et vont réaliser des économies grâce aux synergies et l'expérience de PSA, qui a su fixer le juste prix et gérer ses coûts".
PSA et Fiat-Chrysler ont estimé que les synergies permettraient d'économiser à terme jusqu'à 5 milliards d'euros par an, dans les coûts de fabrication comme dans la recherche. Ces économies inquiètent les syndicats comme les États.
Après s'être opposé à un mariage de Fiat avec Renault, le gouvernement français a salué avec le gouvernement italien la naissance de Stellantis.
On veillera cependant des deux côtés des Alpes à ce que le nouveau colosse "contribue également à l'emploi industriel en Italie et en France", ont assuré début janvier le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire et son homologue italien Stefano Patuanelli.
Pour garder le contrôle, l'Italie envisage même d'entrer au capital de Stellantis: "une éventuelle présence de l'État dans le capital social du nouveau groupe, similaire à celle du gouvernement français, ne peut et ne doit pas être un tabou", a indiqué le vice-ministre italien de l'Economie Antonio Misiani au journal La Repubblica. L'État français est présent au capital de Stellantis à hauteur de 6,2%.
Pour mener à bien cette fusion dans le respect des règles de la concurrence, les deux groupes ont réduit leur domination dans le secteur des petits utilitaires.
Ils ont également amendé leur contrat pour que leur union reste un mariage entre égaux. FCA a abaissé le montant d'un dividende exceptionnel versé à ses actionnaires, de 5 à 2,9 milliards d'euros. PSA s'est retiré de l'équipementier Faurecia.
Du côté des syndicats, la majorité a accompagné une fusion qu'ils jugeaient inévitable. Mais ils restent sur leurs gardes. "Rendez-vous dans un an!", a résumé dans un communiqué le délégué FO à PSA, Olivier Lefebvre. "Notre confiance dans l'avenir s'accompagnera évidemment tout au long de l'année d'une vigilance sur l'adéquation des politiques sociales et industrielles".
Les synergies prévues inquiètent également les équipementiers qui fournissent les deux groupes. "Des remises en question sont à attendre mais aussi des opportunités", a déclaré à l'AFP Claude Cham, président de la fédération des équipementiers (FIEV). "Dans les deux cas, les équipementiers internationaux seront les mieux placés pour répondre aux demandes. Les plus petits et les moins internationaux et diversifiés sont les plus à risques".
tsz/ak/LyS
Couche-Tard et Carrefour: Paris dit "non", le canadien jetterait l'éponge #
Le gouvernement français a opposé vendredi un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par Couche-Tard au géant français Carrefour, forçant le groupe canadien à retirer son offre selon l'agence Bloomberg.
La décision de jeter l'éponge a été prise après une rencontre entre le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire et le fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, selon l'agence qui cite des sources proches du dossier.
Pour tenter de rassurer Bercy, M. Bouchard avait pourtant promis plusieurs milliards d'investissements dans Carrefour et s'était engagé à maintenir l'emploi pendant deux ans et à coter le groupe en Bourse à Paris, en parallèle avec le Canada, précise l'agence.
Contactés par l'AFP, ni Couche-Tard ni Carrefour n'avaient confirmé l'information vendredi soir.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire avait rapidement douché les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant vendredi sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position à M. Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, avait refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
Mais vendredi soir, après les informations sur l'échec des négociations, une source gouvernementale à Ottawa a critiqué l'argument de Paris accusant Couche-Tard de menacer la sécurité alimentaire de la France.
"On peut soutenir qu'il est possible politiquement de décider de ne pas autoriser que le principal employeur du pays passe entre des mains étrangères", reconnaît cette source jointe par l'AFP. "Mais on ne peut pas accuser une entreprise canadienne de premier plan comme Couche-Tard de mettre en danger la souveraineté alimentaire de tout un pays".
La position du gouvernement français avait jeté un froid. "Le ministre de l'Economie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS/jl-et/ybl
Couche-Tard et Carrefour: Paris dit "non", le canadien jetterait l'éponge #
Le gouvernement français a opposé vendredi un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par Couche-Tard au géant français Carrefour, forçant le groupe canadien à retirer son offre selon l'agence Bloomberg.
La décision de jeter l'éponge a été prise après une rencontre entre le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire et le fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, selon l'agence qui cite des sources proches du dossier.
Pour tenter de rassurer Bercy, M. Bouchard avait pourtant promis plusieurs milliards d'investissements dans Carrefour et s'était engagé à maintenir l'emploi pendant deux ans et à coter le groupe en Bourse à Paris, en parallèle avec le Canada, précise l'agence.
Contactés par l'AFP, ni Couche-Tard ni Carrefour n'avaient confirmé l'information vendredi soir.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire avait rapidement douché les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant vendredi sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position à M. Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, avait refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français avait jeté un froid. "Le ministre de l'Economie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS/jl-et/ybl
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Économie français Bruno Le Maire a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésiterait pas "s'il le fallait".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position au fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a refusé vendredi de commenter l'opération au motif que "des discussions étaient en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement était de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardaient pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français a en tout cas jeté un froid. "Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'État de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat relève le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en matière de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs, qui semblent vendredi avoir du plomb dans l'aile.
jl-ls-cda-mhc/mra/LyS
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésitera pas "s'il le faut".
Bruno Le Maire a eu vendredi l'occasion d'expliquer sa position au fondateur de Couche-Tard Alain Bouchard, présent à Paris, ainsi qu'à son homologue québécois Pierre Fitzgibbon par téléphone, a indiqué Bercy à l'AFP.
Jeudi soir, Pierre Fitzgibbon avait expliqué à quelques journalistes que son gouvernement avait plaidé auprès des autorités françaises "que Couche-Tard pourrait être un bon propriétaire".
De son côté Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, a refusé vendredi de commenter l'opération car "des discussions sont en cours", se bornant à indiquer que le rôle de son gouvernement est de soutenir les entreprises de son pays, "y compris lorsqu'elles regardent pour prendre de l'expansion dans le monde".
La position du gouvernement français a en tout cas jeté un froid. "Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat pointe le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en termes de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité... Là, c'est moins compréhensible", estimait aussi jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, il a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard avait évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
Pas de quoi convaincre le gouvernement, donc, ni les organisations syndicales du groupe Carrefour, qui ont pour leur part estimé que "les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés", selon les termes de FO (premier syndicat du groupe).
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en termes de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber le cours de Bourse du distributeur dans le rouge, à 16,61 euros à la clôture vendredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de ces "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs, qui semblent vendredi avoir du plomb dans l'aile.
jl-ls-cda-mhc/mra/sr
Carrefour : un veto qui place l'exécutif français "pro-business" en porte-à-faux #
Le veto posé par Paris au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au français Carrefour risque de brouiller l'image "pro-business" de l'exécutif qui veut rendre la France attractive aux yeux des investisseurs mais a bloqué récemment plusieurs acquisitions au nom de la souveraineté nationale.
"Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et de se ridiculiser ainsi, comme son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait eu droit aux mêmes honneurs", ont ironisé les analystes financiers du cabinet AlphaValue au sujet de la décision de Bruno Le Maire d'opposer un non "clair et définitif" à l'offre canadienne.
"Ce n'est pas terrible comme signal", juge de son côté Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC)", rappelant la volonté affichée par "le gouvernement et le président de la République que les investisseurs étrangers viennent investir en France".
Sans remonter jusqu'au refus de l'État de laisser Danone se faire avaler par Pepsi en 2005, Bercy a montré les dents à trois reprises ces derniers mois. Mi-décembre, Paris a mis son veto au rachat de Photonis, un fournisseur du ministère de la Défense spécialisé dans les instruments de vision nocturne, par le groupe américain Teledyne.
Mardi, c'est Volkswagen qui s'est fait rappeler à l'ordre par Bercy: dans le cadre de son plan mondial de restructuration, le groupe allemand voulait fermer une ligne de production stratégique, équipant les sous-marins nucléaires français Barracuda. Bruno Le Maire lui a rappelé les "engagements de droit" qu'il avait pris.
Si la sécurité nationale était en jeu dans les deux premiers cas, pour Carrefour le locataire de Bercy a invoqué la "sécurité alimentaire". De fait, la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, qui a été fortement renforcée ces derniers mois, lui donne une grande latitude pour s'y opposer.
Ainsi, depuis un an, le gouvernement français, à l'instar de son homologue allemand, n'a cessé de baisser le seuil à partir duquel il peut bloquer une acquisition étrangère : il est passé de 33 à 25% en janvier, puis à 10% en avril. En parallèle, le champ des secteurs concernés n'a cessé de s'étendre, de la défense à la santé jusqu'à la presse d'information générale et la sécurité alimentaire.
Le gouvernement fait valoir que seuls 15% des quelque 1.500 opérations d'investissement ont fait l'objet d'un contrôle en 2019. Et il justifie ce durcissement du régime d'autorisation des investissements non européens par la crainte de voir des fleurons nationaux, fragilisés par la crise sanitaire, être rachetés à vil prix.
Une étude récente de Refinitiv pourrait lui donner raison. Elle montre que, malgré la crise, le marché des fusions-acquisitions impliquant un acteur français a connu en 2020 la troisième année la plus faste de la décennie.
En effet, les tombereaux d'argent déversés par les banques centrales ont eu pour effet de réduire à néant les taux d'intérêt. Emprunter ne coûtant plus rien, c'est la chasse aux bonnes affaires... et aux juteuses commissions pour les banques d'affaires comme Rothschild, qui conseille le groupe Couche-Tard sur cette opération.
Il n'empêche: l'exécutif s'expose à des critiques alors que le président Macron, lui-même ancien banquier chez Rothschild, a fait de "l'attractivité" de la France son cheval de bataille, lui qui, dès le début de son quinquennat, alla clamer "France is back" devant les grands patrons et banquiers réunis à Davos.
Réforme du marché du travail et de la fiscalité, création de la Station F, "plus grand incubateur de start-up au monde", sommet "Choose France" à Versailles en présence de 200 patrons, nomination d'un ministre délégué au Commerce extérieur et à l'Attractivité, communication vantant les atouts de la France et en particulier sa situation "au coeur de l'Europe"...
Un pari qui semblait gagné pour Emmanuel Macron : en 2019, la France est devenue le pays européen le plus attractif pour les investisseurs étrangers, devant le Royaume-Uni et l'Allemagne, avec une part de marché de 19%.
A moins que l'affaire Carrefour ne refroidisse leurs ardeurs.
evs-mhc/ak/LyS
Couche-Tard/Carrefour: des syndicats somment la direction de Carrefour de s'exprimer #
Les syndicats FO et Snec/CFE-CGC du groupe Carrefour ont sommé vendredi la direction du groupe, que le Canadien Couche-Tard envisage d'acquérir, de sortir de son "mutisme" et de communiquer clairement sur le sujet.
Le secrétaire général de la FGTA-FO, Dejan Terglav, "a écrit ce jour à Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, et Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, pour leur demander un entretien dans le cadre de l'offre de rachat de Carrefour par le groupe canadien Couche-tard", écrit FO (premier syndicat du groupe) dans un communiqué.
"Les conséquences, notamment sociales, d'une telle opération pourraient être désastreuses pour les salariés, car un tel rapprochement apparaît, en l'état, comme une simple opération financière au profit des seuls actionnaires", estime le syndicat qui se dit "fortement inquiet" pour le "statut des salariés concernés" et pour "l'emploi dans le groupe".
FO insiste "dans le contexte actuel, difficile et alarmant, accentué par la crise du Covid-19" pour "une rencontre" avec le PDG et le ministre "afin d'échanger sur (les) positions respectives quant à ce projet et sur les perspectives à donner aux salariés anxieux".
Dans un autre communiqué tweeté vendredi, le Snec/CFE-CGC (syndicat national de l'encadrement du groupe Carrefour, 4e en termes de représentativité) "s'interroge sur le mutisme du groupe Carrefour et les méthodes managériales de Couche-Tard", "s'inquiète des éventuelles conséquences d'un rachat pour les salariés" et demande à Carrefour de "communiquer d'urgence envers ses salariés".
Pour ce syndicat, si ce "rapprochement" pourrait sembler "une opportunité", Couche-Tard et Carrefour opérant leurs activités "sur des modèles différents et des zones géographiques non concurrentielles", le risque est qu'il se fasse au prix d'un "démantèlement" et d'une "vente à la découpe" de l'entreprise Carrefour et d'une perte de sa gouvernance pour la France.
Le syndicat des cadres rappelle en outre que la "fusion" passée entre Promodès (enseignes Continent, Champion, Shopi, 8 à Huit) et Carrefour "a fortement déstabilisé le nouvel ensemble" avec un coût économique et social "payé encore aujourd'hui". Il met en garde contre le risque de commettre "les mêmes erreurs" sauf à vouloir "remiser le groupe Carrefour au cimetière des belles aventures terminées".
Le groupe canadien Couche-Tard, poids lourd mondial de distribution alimentaire et de carburants, a dévoilé mercredi une offre "en vue d'un rapprochement amical" avec le distributeur français auquel le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif", a réaffirmé Bruno Lemaire vendredi.
ls/cel/sp
Couche-Tard et Carrefour: pour Paris, c'est définitivement "non" #
Cette fois, c'est sans appel: le gouvernement français oppose un veto "clair et définitif" au rapprochement proposé par le canadien Couche-Tard au géant français Carrefour, au grand dam des milieux d'affaires et de ceux qui appellent à la consolidation du secteur.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif": le ministre de l'Economie français, Bruno Le Maire, a douché vendredi les espoirs des partisans du "rapprochement" envisagé par Couche-Tard et Carrefour, expliquant sur BFMTV et RMC que "la sécurité alimentaire n'a pas de prix" et qu'"on ne cède pas l'un des grands distributeurs français".
Une prise de position d'autant plus dissuasive que le gouvernement a le pouvoir de bloquer les opérations de rachat dans l'industrie agroalimentaire, via la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers. "Je préfère ne pas avoir à l'employer", a ajouté M. Le Maire, en précisant néanmoins qu'il n'hésitera pas "s'il le faut".
"On a une souveraineté alimentaire (...), on veut maintenir cela", a appuyé Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, cette fois sur Franceinfo. Et si un groupe "considère que la France n'est plus prioritaire dans sa politique commerciale, ça peut avoir un impact sur les Français".
La prise de position a jeté un froid. La veille, les différentes parties prenantes avaient noté que Bruno Le Maire s'était dit opposé "a priori", laissant entendre que le gouvernement pourrait se montrer moins fermé en cas de garanties sur l'emploi ou la localisation du siège par exemple. Cette fois, pas de porte entrouverte.
"Le ministre de l'Économie n'a pas peur de qualifier de stratégique le secteur de la distribution alimentaire, et d'être ridiculisé pour cela, comme l'avait été son prédécesseur quand le yaourt (c'est-à-dire Danone) avait connu un honneur similaire", taclent les analystes financiers du cabinet AlphaValue, faisant allusion au refus de l'Etat de laisser Danone se faire racheter par Pepsi en 2005.
Un autre analyste financier ayant requis l'anonymat pointe le fait que l'approvisionnement alimentaire "ne dépend pas de la nationalité du distributeur, sinon cela signifierait que Lidl ou Aldi n'auraient pas tenu en terme de chaîne logistique ou de sécurité alimentaire" sur l'année écoulée, les deux enseignes étant allemandes.
L'argument de la souveraineté, "on peut le comprendre pour ce qui concerne les enjeux de défense, la sécurité civile, la cybersécurité, voire l'informatique parce qu'il y a des enjeux de défense, de données... Là, c'est moins compréhensible", estimait jeudi auprès de l'AFP Charles-Henri d'Auvigny, président de la Fédération des investisseurs individuels et des clubs (F2IC).
En outre, demandait-il, "en quoi un changement des capitaux détenant Carrefour va empêcher la chaîne alimentaire française de se maintenir? Les magasins vont rester en France, les consommateurs français veulent consommer français et Carrefour serait donc bien obligé d'acheter français..."
Si le secteur est stratégique, a aussi observé Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution (dont Carrefour est membre), il faut "des décisions pour faire en sorte que ce secteur qui est le premier employeur de France puisse se consolider et survivre". Sur BFM Business vendredi, a demandé à ce que des investissements soient effectués "de façon massive dans les années qui viennent pour que les magasins soient compétitifs par rapport à Amazon et Alibaba".
Selon le quotidien Les Echos, Couche-Tard a évoqué dans les premières discussions un investissement de 3 milliards d'euros sur cinq ans pour favoriser le développement de Carrefour, un chiffre confirmé à l'AFP par un connaisseur du dossier.
L'analyste financier évoqué plus haut pointe aussi qu'en faisant "partie d'un plus grand groupe, Carrefour aurait moins de pression qu'aujourd'hui par rapport aux marchés financiers".
Le veto du gouvernement a en tout cas fait retomber son cours de Bourse dans le rouge, à 16,44 euros vers 11h30 françaises après avoir clôturé à plus de 17 euros euros mercredi. Il reste malgré tout plus élevé qu'avant l'annonce choc de "discussions très préliminaires" entre les deux distributeurs.
cda-mhc-ggy-cd/spi
Couche-Tard et Carrefour: refus du gouvernement français "clair et définitif" #
Le gouvernement français oppose un refus "clair et définitif" au rapprochement entre les groupes de distribution français Carrefour et canadien Couche-Tard, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif", a insisté le ministre lors d'un entretien aux médias BFMTV et RMC, après avoir indiqué mercredi qu'il n'était "a priori pas favorable" à une telle opération au nom de la "sécurité alimentaire" des Français.
"Cette crise sanitaire nous a appris une chose: c'est que la sécurité alimentaire n'a pas de prix", a défendu Bruno Le Maire, évoquant le rôle de la grande distribution pendant le premier confinement pour assurer l'approvisionnement des Français.
"La sécurité alimentaire est stratégique pour notre pays et donc on ne cède pas l'un des grands distributeurs français", a-t-il encore affirmé, ajoutant que "Carrefour est le premier employeur privé de France avec près de 100.000 salariés" et que le groupe "représente près de 20% de la distribution alimentaire dans notre pays".
Pour s'opposer à ce rachat, le gouvernement peut s'appuyer sur la réglementation sur le contrôle des investissements étrangers, qui lui permet de bloquer des opérations de rachat dans l'industrie agro-alimentaire.
"Nous avons l'instrument juridique à notre disposition, je préfère ne pas avoir à l'employer", mais le ministère de l'Economie l'actionnera "s'il le faut", a fait valoir M. Le Maire.
mhc/tq/shu
Couche-Tard et Carrefour: le refus du gouvernement français "clair et définitif" #
Le gouvernement français oppose un refus "clair et définitif" au rapprochement entre les groupes de distribution français Carrefour et canadien Couche-Tard, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Ma position, c'est un non courtois, mais clair et définitif", a insisté le ministre lors d'un entretien aux médias BFMTV et RMC, après avoir indiqué mercredi qu'il n'était "a priori pas favorable" à une telle opération au nom de la "sécurité alimentaire" des Français.
mhc/tq/shu
VIE PRATIQUE: L'achat d'un logiciel n'inclut pas nécessairement sa mise en service #
Il n'est pas évident, lors de l'achat d'un logiciel, que son vendeur soit tenu d'assurer sa mise en place et son paramétrage de façon que le client puisse s'en servir.
Il se peut que le contrat de vente ne concerne pas l'installation et le paramétrage sur les ordinateurs, si ce n'est pas précisé, a observé la Cour de cassation.
Un acquéreur de logiciels de comptabilité se plaignait de ne pouvoir les mettre en service faute d'assistance suffisante. La vente d'un produit complexe, disait-il, inclut évidemment de la part du vendeur la mise en oeuvre sans laquelle l'utilisation est impossible. Le vendeur qui livre un logiciel sans assurer son installation ni sa mise en marche conforme aux besoins du client ne peut pas être considéré comme ayant rempli son "obligation de délivrance" du produit acheté, ajoutait-il.
Cet argument a été écarté par les juges. L'installation et le paramétrage sur les ordinateurs ne sont pas exigibles s'ils n'ont pas été compris dans l'accord contractuel, ce qui signifie qu'ils doivent apparaître sur un écrit, comme la commande ou au moins sur la facture, ce qui n'était pas le cas.
La simple livraison du logiciel peut donc, dans ce cas, être considérée comme satisfaisante, le vendeur ayant alors exécuté son obligation.
(Cass. Com, 6.1.2021, V 19-17.413).
or/nth