Bordeaux: un jeune pompier volontaire écroué pour une trentaine d'incendies #
Un étudiant de 19 ans, pompier volontaire en Gironde, a été mis en examen et écroué dimanche pour "destruction par incendies", soupçonné d'une trentaine de départs de feu dans le Médoc, a indiqué la procureure de la République de Bordeaux dans un communiqué.
Arrêté vendredi matin, ce jeune homme originaire de Lesparre-en-Médoc (Gironde) et pompier volontaire à Soulac-sur-mer a reconnu "pour partie" son implication durant sa garde à vue, d'après la même source.
La justice lui reproche d'être à l'origine de 31 incendies intervenus entre le 29 juillet et le 21 août, ce qui lui vaut d'être poursuivi principalement pour "destructions par incendies de bois, forêts, landes, maquis ou plantations d'autrui pouvant causer un dommage aux personnes", des faits punis de quinze ans de réclusion criminelle.
Durant cette période estivale, une trentaine d'incendies "présentant un caractère volontaire et criminel" avaient été constatés "dans un secteur géographique restreint du nord du Médoc", à Soulac-sur-mer, Le Verdon-sur-mer, Grayant-et-l'Hôpital, Saint-Vivien-de-Médoc et Vensac, selon le parquet.
Près de 45 gendarmes ont été mobilisés durant cette période et l'enquête menée par la brigade des recherches de la compagnie de Lesparre et la section de recherches de Bordeaux.
D'après le parquet, l'incendiaire présumé "a confirmé ses aveux" devant le juge d'instruction qui lui a signifié dimanche sa mise en examen.
Il a ensuite été placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
La Gironde a été touchée cet été par deux incendies majeurs, à La Teste-de Buch (7.000 hectares en juillet) et Landiras (13.800 ha en juillet puis 7.400 ha en août après une violente reprise de feu).
bpe/cbn
Prix du lait: les éleveurs du Nord-Pas-de-Calais aux abois #
"Le prix du lait doit monter. Pas pour permettre aux agriculteurs de gagner plus, mais pour pouvoir produire autant": devant ses vaches, contraintes d'enfouir leurs mufles dans le fourrage d'hiver plutôt que l'herbe desséchée par un été caniculaire, Gilles Durlin s'inquiète pour l'avenir de sa ferme.
Sous une étable ouverte aux deux extrémités pour faciliter les courants d'air, ses 80 prim'holstein profitent de l'ombre, alors qu'elles pourraient accéder librement à la pâture.
"Depuis début juin, il n'y a plus d'herbe et on nourrit intégralement le troupeau avec le fourrage récolté l'année dernière", initialement destiné à traverser l'hiver, déplore l'éleveur.
La situation est d'autant plus problématique que la récolte de plantes fourragères s'annonce cette année deux fois moins importante que d'habitude.
"Je vais devoir acheter 8 à 10 hectares de maïs supplémentaires. Les fourrages sont au double des prix de l'année dernière", constate-t-il.
Si les finances ne suivent pas, "des vaches seront vendues parce qu'elles ne pourront pas être nourries", avertit l'éleveur, dont la famille exploite cette ferme de Richebourg (Pas-de-Calais) depuis quatre générations.
Il aimerait obtenir de la laiterie Danone, qu'il fournit, 50 euros supplémentaire par tonne de lait.
Avec d'autres éleveurs du Nord et du Pas-de-Calais étranglés par la sécheresse et l'inflation, Gilles Durlin a participé jeudi à des actions pour exiger un prix d'achat couvrant la hausse des charges, comme l'exige normalement la loi de la part des transformateurs et des supermarchés.
Dans l'Intermarché de Sainte-Catherine (Pas-de-Calais), ils traquent le lait à moins d'un euro le litre et le fromage à moins de 6 euros/kg.
Le lait est dans les clous --par anticipation de leur action, pensent-ils-- mais pas tous les fromages, qui se retrouvent affublés d'autocollants dénonçant un "prix qui va faire disparaître l'élevage laitier".
Dans la région, le prix d'achat du lait atteint "péniblement à 425 euros/1.000 litres", selon eux, contre plus de 500 euros en Europe du Nord.
Une augmentation d'un centime par pot de yaourt, "c'est quand même pas l'Everest", et cela rapporte 96 euros/1.000 litres au producteur, souligne Charles Inglard, le président de l'Association départementale des producteurs de lait (ADPL).
Reçus ensuite à la centrale logistique Intermarché d'Avion, les agriculteurs en ressortent avec la perspective d'une réunion avec les transformateurs et les distributeurs.
"Mais les industriels comme Danone ne viennent jamais à ce genre de rencontres", relativise M. Inglard.
Mercredi, Intermarché renvoyait, à l'échelle nationale, la balle dans le camp des industriels, assurant avoir "signé tous les accords tarifaires à la hausse avec la totalité des transformateurs", à une exception près.
"Il est maintenant de la responsabilité des transformateurs de rémunérer au mieux leurs producteurs agricoles", a insisté le distributeur.
"Les acteurs de la filière ont pris conscience de la situation exceptionnelle et réagi en rouvrant des négociations pour faire évoluer les prix", souligne Jean-Marc Chaumet, agroéconomiste au Centre National Interprofessionnel de l'Economie Laitière.
Mais le système français, où les prix alimentaires sont normalement négociés annuellement, reste plus rigide que dans certains pays voisins aux négociations mensuelles ou trimestrielles, qui permettent une répercussion plus rapide des coûts de production.
Dans les Hauts-de-France, région frontalière, une partie de la production est exportée vers la Belgique ou l'Allemagne, où le prix du lait a augmenté plus vite.
"Les Belges viennent faire leurs courses en France parce que leur caddie leur coûtera moins cher", rit jaune Charles Inglard, mais "les transformateurs de la région vont manquer de lait à court terme".
Dans ce contexte, les éleveurs s'inquiètent aussi pour la relève. Le nombre d'exploitations laitières de la région a été divisé par deux entre 2000 et 2020.
"On ne peut pas nous demander de commencer une carrière avec un lait à ce prix", soupire Clément Durlin, 27 ans, qui travaille avec son père.
Ce "passionné de vaches" déplore une rémunération devenue "insignifiante" quand elle est "ramenée au temps de travail".
bj/zap/cbn
La Teste-de-Buch: le maire interdit l'accès à la forêt sinistrée en juillet par un incendie #
Le maire de La Teste-de-Buch (Gironde) Patrick Davet (LR) a pris samedi un arrêté interdisant l'accès à la forêt dans sa commune, touchée par un important incendie en juillet qui a été déclaré "éteint" jeudi par la préfecture.
Ce feu hors norme, qui avait débuté le 12 juillet près de la dune du Pilat et contraint des milliers de personnes à quitter leur logement, sans faire de victime, avait parcouru 7.000 hectares de forêt avant d'être déclaré "fixé" le 23 juillet puis "maîtrisé" le 29 juillet.
Il a été annoncé "éteint" jeudi par la préfecture de Gironde qui avait en même temps levé l'interdiction d'accès aux massifs forestiers sinistrés par le feu cet été, maintenant toutefois des restrictions entre 14h00 et 22h00 liées à la vigilance orange pour le risque d'incendies en forêt dans le département.
Sur son site internet, la mairie de La Teste, commune touristique du Bassin d'Arcachon, assure que "le massif forestier est fragilisé et son accès reste dangereux : le sol est très chaud par endroits et il y a un important risque de chutes d'arbres ou de parties d'arbres brûlés".
D'après les termes de l'arrêté municipal, "la circulation et le stationnement des personnes et des véhicules avec ou sans moteur sont interdits sur les pistes forestières, chemins ruraux, chemins d'exploitation, pistes cyclables et autres sentiers ouverts au public dans le massif forestier de la commune sinistré par l'incendie (...)".
L'arrêté dresse une liste de personnels autorisés comme les services de sécurité et de secours, mais aussi les chasseurs "uniquement pour nourrir les animaux de la forêt".
bpe/cbn
La Garonne, malmenée par la sècheresse, sous perfusion des barrages des Pyrénées #
Des retenues d'eau exceptionnellement sollicitées dans les Pyrénées pour alimenter une Garonne qui souffre: la sécheresse frappe de plein fouet le Sud-Ouest alors que l'hydraulique prend une importance accrue dans un contexte de crise énergétique.
En contrebas de la grande paroi bétonnée du barrage du Soulcem, en Ariège, le niveau d'une étendue d'eau calme est descendu 27 mètres plus bas qu'habituellement, à la même date.
1.500 m plus bas, 100 km plus au nord, l'impression est la même au coeur de Toulouse, avec une Garonne basse, d'où émergent des bancs de cailloux, témoins d'une année tout sauf humide.
"On n'a jamais connu une période aussi longue où la Garonne est aussi basse, ça n'a jamais démarré aussi tôt, et on bat des records tous les jours", affirme à l'AFP Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (Smeag).
Une situation qui a conduit l'organisme à déclencher dès début juillet le soutien d'étiage, ces lâchers d'eau en provenance de retenues situées en amont, censées maintenir un débit acceptable dans les cours d'eau.
"Habituellement, les premiers lâchers d'eau se font fin juillet, début août. Là, on a commencé le 9 juillet avec des volumes très importants", déplore l'élu.
Au plus fort de la sécheresse, 40% de l'eau qui traversait la Ville rose pouvait provenir des lâchers ordonnés par le Smeag et effectués par les gestionnaires des retenues d'eau comme EDF.
L'étiage n'est pas sans conséquence en montagne, comme au barrage du Soulcem, édifié au début des années 1980 tout près de la frontière avec la principauté d'Andorre.
"En juillet, le volume libéré depuis les lacs ariégeois (ceux gérés par EDF, NDLR) est deux fois supérieur au maximum de ce qui avait été fait par le passé", pointe Philippe Reffay, directeur eau-environnement pour la branche Sud-Ouest d'EDF Hydro.
"Chaque année, EDF Hydro réserve dans les barrages ariégeois 53 millions de mètre cube pour le soutien d'étiage de la Garonne. 70% ont déjà été libérés sur le mois et demi écoulé", souligne-t-il auprès de l'AFP.
Garantir la qualité de l'eau pour l'écosystème du bassin de la Garonne, compenser les prélèvements agricoles, assurer les activités industrielles et maintenir le niveau d'eau potable pour le million de personnes abreuvées par le fleuve: le rôle de ces étiages est multiple.
"Une autre problématique se rajoute, avec le contexte russo-ukrainien, concernant le fait d'avoir assez d'eau pour pouvoir produire de l'électricité cet hiver", explique Cécile Llovel, hydrologue à Toulouse.
"C'est la double peine, ça complique la gestion" pour les opérateurs électriques, indique-t-elle.
Avec de nombreux réacteurs nucléaires à l'arrêt pour cause de maintenance et une flambée du prix du gaz en raison de la guerre en Ukraine, les regards se tournent entre autres vers l'hydro-électricité, première énergie renouvelable en France, qui représentait 11% de la production électrique du pays en 2019.
"On a eu un hiver bon au niveau de l'enneigement, mais un printemps et un été très secs, on espère qu'il va pleuvoir", appuie Philippe Reffay, en contemplant le niveau historiquement bas de l'étang du Soulcem, surplombé par le pic du Montcalm (3.077 m), point culminant de l'Ariège.
"La place de l'hydro-électricité dans la consommation dépend des précipitations", précise M. Reffay, alors que le niveau des réserves ariégeoises d'EDF est 20% en-dessous de la moyenne des années précédentes.
"De janvier à juin on n'a eu que 150 mm de précipitations là où on en attendait 300, avec en plus une fonte des neiges très rapide", pointe Cécile Llovel.
Pour l'hydrologue, ces conditions météorologiques sont "ce vers quoi on tend de plus en plus régulièrement avec le réchauffement climatique, qui impacte d'autant plus la filière hydro-électrique".
Pour Jean-Michel Fabre, il faudra s'habituer et s'adapter à ces sécheresses toujours plus longues et intenses: "L'année qu'on vit, c'est ce qu'on nous prédisait pour 2030, 2040, voire 2050! Il faut accélérer sur tous les moyens en oeuvre pour stocker de l'eau et surtout faire évoluer notre système".
fby/ap/cbn
La Garonne, malmenée par la sècheresse, sous perfusion des barrages des Pyrénées #
Des retenues d'eau exceptionnellement sollicitées dans les Pyrénées pour alimenter une Garonne qui souffre: la sécheresse frappe de plein fouet le Sud-Ouest alors que l'hydraulique prend une importance accrue dans un contexte de crise énergétique.
En contrebas de la grande paroi bétonnée du barrage du Soulcem, en Ariège, le niveau d'une étendue d'eau calme est descendu 27 mètres plus bas qu'habituellement, à la même date.
1.500 m plus bas, 100 km plus au nord, l'impression est la même au coeur de Toulouse, avec une Garonne basse, d'où émergent des bancs de cailloux, témoins d'une année tout sauf humide.
"On n'a jamais connu une période aussi longue où la Garonne est aussi basse, ça n'a jamais démarré aussi tôt, et on bat des records tous les jours", affirme à l'AFP Jean-Michel Fabre, président du Syndicat mixte d'études et d'aménagement de la Garonne (Smeag).
Une situation qui a conduit l'organisme à déclencher dès début juillet le soutien d'étiage, ces lâchers d'eau en provenance de retenues situées en amont, censées maintenir un débit acceptable dans les cours d'eau.
"Habituellement, les premiers lâchers d'eau se font fin juillet, début août. Là, on a commencé le 9 juillet avec des volumes très importants", déplore l'élu.
Au plus fort de la sécheresse, 40% de l'eau qui traversait la Ville rose pouvait provenir des lâchers ordonnés par le Smeag et effectués par les gestionnaires des retenues d'eau comme EDF ou Enedis.
L'étiage n'est pas sans conséquence en montagne, comme au barrage du Soulcem, édifié au début des années 1980 tout près de la frontière avec la principauté d'Andorre.
"En juillet, le volume libéré depuis les lacs ariégeois (ceux gérés par EDF, NDLR) est deux fois supérieur au maximum de ce qui avait été fait par le passé", pointe Philippe Reffay, directeur eau-environnement pour la branche Sud-Ouest d'EDF Hydro.
"Chaque année, EDF Hydro réserve dans les barrages ariégeois 53 millions de mètre cube pour le soutien d'étiage de la Garonne. 70% ont déjà été libérés sur le mois et demi écoulé", souligne-t-il auprès de l'AFP.
Garantir la qualité de l'eau pour l'écosystème du bassin de la Garonne, compenser les prélèvements agricoles, assurer les activités industrielles et maintenir le niveau d'eau potable pour le million de personnes abreuvées par le fleuve: le rôle de ces étiages est multiple.
"Une autre problématique se rajoute, avec le contexte russo-ukrainien, concernant le fait d'avoir assez d'eau pour pouvoir produire de l'électricité cet hiver", explique Cécile Llovel, hydrologue à Toulouse.
"C'est la double peine, ça complique la gestion" pour les opérateurs électriques, indique-t-elle.
Avec de nombreux réacteurs nucléaires à l'arrêt pour cause de maintenance et une flambée du prix du gaz en raison de la guerre en Ukraine, les regards se tournent entre autres vers l'hydro-électricité, première énergie renouvelable en France, qui représentait 11% de la production électrique du pays en 2019.
"On a eu un hiver bon au niveau de l'enneigement, mais un printemps et un été très secs, on espère qu'il va pleuvoir", appuie Philippe Reffay, en contemplant le niveau historiquement bas de l'étang du Soulcem, surplombé par le pic du Montcalm (3.077 m), point culminant de l'Ariège.
"La place de l'hydro-électricité dans la consommation dépend des précipitations", précise M. Reffay, alors que le niveau des réserves ariégeoises d'EDF est 20% en-dessous de la moyenne des années précédentes.
"De janvier à juin on n'a eu que 150 mm de précipitations là où on en attendait 300, avec en plus une fonte des neiges très rapide", pointe Cécile Llovel.
Pour l'hydrologue, ces conditions météorologiques sont "ce vers quoi on tend de plus en plus régulièrement avec le réchauffement climatique, qui impacte d'autant plus la filière hydro-électrique".
Pour Jean-Michel Fabre, il faudra s'habituer et s'adapter à ces sécheresses toujours plus longues et intenses: "L'année qu'on vit, c'est ce qu'on nous prédisait pour 2030, 2040, voire 2050! Il faut accélérer sur tous les moyens en oeuvre pour stocker de l'eau et surtout faire évoluer notre système".
fby/ap/CBN
Après les incendies, un risque de goût "désagréable" pour le vin #
Les incendies monstres de l'été en Gironde pourraient donner au vin bordelais un goût "désagréable" de fumée, estime Pierre-Louis Teissedre, premier vice-président de l'Union des oenologues de France et professeur à l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin Bordeaux-Aquitaine, quelques jours avant une conférence sur le sujet près de Bordeaux.
Question: Les fumées dégagées par les incendies auront-elles des conséquences sur le millésime 2022 ?
Réponse: "Il est trop tôt pour les estimations. Il faut attendre la fin des vinifications, et surtout les résultats des analyses effectuées sur les zones touchées. Là où les fumées ont été plutôt dissipées, l'impact sera sûrement plus faible, mais pour les zones à proximité des incendies, notamment celle qui borde les Graves, le risque est certain.
Tout va dépendre du niveau de contamination des baies, et si les parcelles ont été touchées de manière hétérogène ou homogène. Si 10% d'une parcelle sont contaminés, avec une fumée faiblement concentrée en phénols volatils (molécules responsables de l'odeur de fumée, ndlr), peut-être que l'effet ne sera pas si important sur le goût du vin. La durée de contamination va aussi entrer en jeu: avec un feu assez intense et une quantité suffisante de phénols volatils qui se fixent sur la pellicule de la baie, une journée ou deux suffisent pour créer des problèmes qualitatifs.
In fine, le vin risque d'avoir tout simplement un goût de fumée. Et plus c'est intense, plus c'est un souci. Ça masque tout le reste, toutes les caractéristiques agréables du produit, comme les arômes fruités ou floraux. Et même dans des concentrations faibles, l'impact peut être relativement important. Ça peut être suffisamment désagréable pour que l'on n'ait pas envie de consommer le produit."
Q: De quelle façon ce goût de fumée se retrouve-t-il dans le vin ?
R: "La combustion du bois entraîne une pyrolyse d'un certain nombre de polymères, qui sont des éléments constitutifs du bois, et cela va notamment dégager dans l'air des phénols volatils. Les composés vont se déposer sur les raisins et être absorbés grâce à la pruine, une couche à l'extérieur de la baie possédant des corps gras, puis vont se lier à des sucres au niveau de la pellicule ou de la pulpe du raisin, et devenir inodores.
La révélation du goût de fumée se fera par l'action des enzymes au moment de la vinification, lors de la fermentation dans les deux-tiers des cas, mais aussi durant l'élevage (repos en cuve ou en fût, ndlr), de la mise en bouteille ou plus tard, pendant la dégustation. Car il ne faut pas oublier que nous avons des enzymes aussi au niveau buccal !
Et tout cela, c'est un problème. C'est un peu une bombe à retardement. On pense que notre vin est terminé, et clac ! Quelque chose apparaît."
Q: Comment lutter contre ce phénomène ?
R: "Logiquement, il faudrait bien évidemment éviter les incendies. Sinon, couvrir les vignes avec des films protecteurs, mais cela deviendrait assez compliqué. De nos jours, certains produits oenologiques commencent à être développés de façon à fixer les composés responsables de l'odeur de fumée, par exemple.
En Australie, cela fait plus de dix ans que la question se pose, comme en Californie, en Afrique du Sud ou au Chili. Dans le Bordelais, on n'avait jamais connu ça jusqu'à maintenant. On pensait être protégés. Or les risques sont assez importants. Cette année, il y a même eu des feux dans le Jura, une région connue pour son vin jaune !
Il faut aussi poursuivre la recherche, trouver des solutions préventives et curatives au niveau de la vigne et du chai pour éviter de mauvais jours, en particulier chez les vignerons qui s'efforcent de tirer une identité d'un terroir et l'authenticité d'un goût."
bla/ff/gvy